Le Fil du BBF

L’offre de la bibliothèque numérique de Toulouse s’élargit

La bibliothèque numérique intitulée Rosalis permet, depuis plusieurs années, un accès à des fonds numérises de la bibliothèque de Toulouse (comprenant plus de 60 000 documents et 6 millions d’images). Véritable portail web, cette bibliothèque numérique propose une plateforme «dynamique, collaborative » et ouverte aux échanges, contributions et commentaires.

Depuis quelques jours, elle a vu son offre renforcée par de nouvelles collections concernant :

  • La Première Guerre mondiale : alors que la Bibliothèque d'étude et du patrimoine a, en 2014, réalisé l’exposition « Fragments de vie : du front à l'arrière, la vie quotidienne pendant la Grande guerre », Rosalis lui donne une seconde vie grâce notamment à des documents issus de ladite bibliothèque.

  • La presse quotidienne locale (1775 à 1944) : la bibliothèque numérique de Toulouse propose désormais à la consultation de nouveaux titres de presse tels que « Les Affiches et annonces de Toulouse », « Le Journal universel et Affiches de Toulouse et du Languedoc », ou encore « Le Journal de Toulouse » (1814-1819). Cette collection est à présent riche de 54 000 numéros, issus de 9 titres.

  • De nouvelles revues artistiques : Rosalis intègre maintenant des titres illustrant une époque (1879 à 1906) riche en activités artistiques : art lyrique, beaux-arts, littérature, poésie, etc.

  • Des documents des musées toulousains : la bibliothèque numérique permet également d’accéder à des œuvres conservées par les bibliothèques des musées de Toulouse.

Culture, Citoyenneté et bibliothèques

A l’occasion du Conseil des ministres du 3 juin 2015, Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, a réaffirmé sa volonté « d'offrir la culture à tous ». Dans la suite du Comité interministériel à l’égalité et à la citoyenneté (CIEC) du 6 mars 2015, elle a souligné la mise en place de « quatre axes structurants qui visent à favoriser l’exercice de la citoyenneté et le vivre ensemble par la culture ».

  • Replacer la culture au cœur de l’éducation pour la jeunesse : cette ambition est partagée avec le ministère de l’Éducation nationale, qui « œuvre au déploiement d’un nouveau plan en faveur de l’éducation artistique et culturelle ».

  • Mettre la culture au service de la citoyenneté et des valeurs républicaines : plusieurs actions ont déjà été engagées par le ministère de la Culture et de la Communication, telles la « signature d’une convention pour le développement du service civique dans le secteur culturel » et « l’appel à projet national pour favoriser la maîtrise et la pratique du français par les actions culturelles ».

  • Affirmer la diversité culturelle, à l’image de notre société, comme une richesse et reconnaître la pluralité des pratiques.

  • Favoriser l’accès de tous à la culture : pour ce faire, le ministère de la Culture et de la Communication « renforce son action en direction des territoires, quartiers ou zones les moins bien desservis par l’offre culturelle ». L’ensemble du réseau des bibliothèques et médiathèques, « premier service culturel de proximité », prend donc une place importante dans ce projet. Le ministère en a profité pour rappeler qu’il avait confié à la sénatrice Sylvie Robert la rédaction d’un rapport sur  « l’adaptation des horaires d’ouverture des bibliothèques de lecture publique aux rythmes de vie des Français », question qui anime la profession et les publics depuis longtemps.

Le ministère de la Culture et de la Communication a également rappelé que si la culture permettait à chacun « de s’émanciper, de se construire, de s’ouvrir, de s’enrichir », elle était aussi « une émotion partagée » et un « lien entre les individus » qui « rassemble (…) et fonde le vivre ensemble ».

Un e-book qui adapte les histoires à votre lieu de vie !

Créé par l’agence brésilienne FCB, Trip Book Smiles propose un concept innovant de lecture numérique. Equipée d’un GPS, cette liseuse d’e-books s’adapte à l’endroit où le lecteur se trouve. En effet, le texte de l'e-book change en fonction de la position géographique et s'adapte au décor et à l’environnement de la ville où le lecteur le consulte.

Vous commencez une histoire sur votre lieu de vacances, l’histoire de votre roman s’y déroule ; de retour de vacances, le récit se sera adapté et les personnages se trouveront dans le décor que vous venez de rejoindre !

Lancé à l’origine pour promouvoir une campagne de publicité de la compagnie aérienne Smiles, Trip Book Smiles reste pour le moment limité à l’histoire écrite (pour la campagne) par Marcelo Rubens Paiva, un romancier brésilien de renom. Mais il est tout de même possible de télécharger l’application dédiée aux smartphones sur l’AppStore ou Google Play, afin de tester ce nouveau concept : le scénario du roman s’adaptera alors aux coordonnées GPS de l’appareil utilisé.

Encore au stade de prototype, la « lecture connectée », croisant les technologies de l’édition numérique et de la géolocalisation, a-t-elle un avenir ? Adapter l’histoire des romans en fonction de l’endroit où se trouvent les lecteurs pourrait permettre de redécouvrir ces livres sous un autre angle. Cela pourrait également être une source d’informations et une aide pour visiter une ville inconnue. Reste à savoir si l’agence brésilienne fera écrire de nouvelles histoires, adaptera des romans déjà publiés ou proposera à une autre structure de reprendre le concept.

La grande mutation des médiathèques

Horaires, numérique, accueil d'un public toujours plus large : de nombreux défis attendent les « médiathèques du futur ». Comment comptent-elles les relever et s’adapter aux nouveaux usages ? Pour répondre à ces questions, Anne Verneuil, présidente de l’ABF, était le 21 mai dernier l'invitée de l’émission « Dossier du jour » de France Musique.

Selon elle, si les bibliothèques avaient autrefois pour habitude d’être articulées autour de leurs collections (livres puis CD, DVD), elles se construisent davantage aujourd’hui autour des usagers en proposant de nombreux services en plus des collections. Véritables « lieux de vie », on y trouve désormais des usages qui n’étaient pas tolérés auparavant. Avec une pointe d’humour, Anne Verneuil rajoute que « le syndrome de la bibliothécaire à chignon et lunettes qui dit -chut- c’est terminé ». La présidente de l’ABF revient également sur le concept du 3e lieu, sorte d’intermédiaire entre le domicile et le travail où les gens peuvent se retrouver sans « entrave sociale ». Proposer un endroit de rencontres ouvert sur la cité reste en effet essentiel. Anne Verneuil affirme également que depuis vingt ans, les établissements se trouvent dans un état « de transition totale ». De nos jours, lors de l’ouverture d’une médiathèque, il faut essayer de prévoir au mieux comment elle évoluera et ainsi la rendre la plus mobile et la plus flexible possible.

Le tournant numérique

Si le tournant numérique des établissements est nécessaire,  cette « réflexion complexe » est liée à des questions économiques et juridiques. Pour la présidente de l’ABF, le modèle idéal est de proposer des ressources numériques libres, favorisant « les droits des usagers qui les utilisent » : la médiathèque doit pouvoir prêter des ressources que les personnes utiliseront chez elles.  Si « l’offre numérique est encore assez limitée », notamment au niveau des livres, elle se développe et des solutions se mettront progressivement en place dans les bibliothèques, qui, dans la mesure de leurs moyens, ont tout intérêt à se tourner vers le numérique.

L’avenir

Quel est et quel sera l’impact des nouveaux usages (et notamment des possibilités de recherches et de  téléchargements en ligne) sur le métier de bibliothécaire ? Se dirige-t-on vers une disparition des prêts de livres, CD, DVD ? A cette question, Anne Verneuil répond qu’on se trouve dans une cohabitation des usages, entre utilisateurs des bibliothèques et utilisateurs d’internet. La présidente de l’ABF souligne d’ailleurs que le rôle des bibliothécaires tend davantage aujourd’hui à être dans la médiation : « il ne suffit pas d’avoir des fonds, il faut aussi le conseil », car c’est ce que le public vient chercher dans les établissements.

Enfin, concernant la question de l’ouverture des bibliothèques, l’ABF se positionne en faveur de l’extension des horaires d’ouverture « au moment où les gens sont disponibles » : à certains endroits, un réaménagement est nécessaire le week-end ; dans d’autres, l’extension doit se faire en semaine. Le rapport confié par Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, à la sénatrice Sylvie Robert sur « l’adaptation des horaires d’ouverture des bibliothèques de lecture publique aux rythmes de vie des Français », devrait éclairer la profession sur cette question.

Des cabines téléphoniques transformées en bibliothèques !

Alors que, partout en France, les cabines téléphoniques sont progressivement retirées de la voie publique, la commune de Rueil-Malmaison a décidé d’en conserver une partie pour en faire un tout autre usage.

Neuf cabines vont en effet être réhabilitées et converties en petites bibliothèques de rue, gratuites et participatives, à l’image du concept des little frees libraries. A l’origine de cette initiative se trouve une volonté du conseil municipal de la commune : mettre la culture à la portée de tous de façon originale. Le principe de fonctionnement de ces « biblio-cabines » est simple : tout comme pour le bookcrossing, les livres sont à la disposition de tous. Les passants peuvent prendre un ouvrage, le lire puis le rapporter afin de le partager avec d’autres, ou bien le garder ainsi que le donner à quelqu’un d’autre, sans oublier d’en placer alors un nouveau dans la cabine. Déjà présent en Europe (Allemagne, Royaume-Uni) et aux Etats-Unis, ce genre d’initiative est plutôt inédit en France.

L’inauguration de la première « biblio-cabine » de Rueil-Malmaison aura lieu le 13 juin 2015. Afin de lancer le mouvement collaboratif, la ville a d’ailleurs lancé un appel aux dons à cette occasion : chacun est invité à y déposer un livre le jour de l’inauguration.

La FNAC organise une nouvelle collecte de livres pour BSF

Du 30 mai au 6 juin, la Fnac propose sa troisième grande collecte nationale au profit de l’association Bibliothèques sans frontières (BSF). Chacun est ainsi invité à déposer un ou plusieurs livres dont il n’a plus l’usage dans les magasins de l’enseigne. Les ouvrages seront ensuite acheminés par BSF dans les bibliothèques de nombreux pays à travers le monde.

En donnant une seconde vie à ces livres, Bibliothèques sans frontières poursuit ses objectifs de soutenir les bibliothèques et de faciliter l’accès à la culture à des milliers de personnes.

Pour rappel, la collecte de l’année dernière avait permis de rassembler et de distribuer 170 000 ouvrages à travers des bibliothèques du monde entier.

Enquête sur les ressources numériques en bibliothèque

Pour la quatrième  année consécutive, la société Vodeclic, spécialiste du numérique, vient de publier les résultats de son enquête annuelle à propos du développement des ressources numériques en bibliothèques. Avec plus de 450 établissements participants, les conclusions de l’étude montrent que :

  • 68 % des bibliothèques proposent des ressources numériques.
  • 72 % proposent des accès à distance.
  • 85 % affirment que les ressources numériques représentent de nouvelles opportunités.
  • 81 % des bibliothèques sans ressources numériques déclarent avoir un projet de lancement.
  • L’autoformation est la ressource numérique la plus demandée lors d’un lancement.

Consultez l’enquête complète ici.

Texte alternatif pour l'image
Infographie des résultats de l'enquête

Lancement de la bibliothèque numérique de la bibliothèque Mazarine

Plus ancienne bibliothèque publique de France, riche de plus de 600 000 ouvrages, la bibliothèque Mazarine vient d’ouvrir son portail numérique, baptisé Mazarinum.

Constituée d’un large corpus d’incunables, cette bibliothèque numérique intégrera également une quarantaine de manuscrits médiévaux, des archives, ainsi qu’un exemplaire intégral de la première édition de l’Encyclopédie de Diderot et d'Alembert. Son moissonnage par les bases Gallica et Europeana est en cours.

Une nouvelle «President-Elect» élue à l’IFLA

Glòria Pérez-Salmerón, membre du conseil d'administration de l’IFLA, bibliothécaire documentaliste, présidente de la FESABID (Federación Española de Sociedades de Archivística, Biblioteconomía, Documentación y Museística), et ancienne directrice de la Bibliothèque nationale d’Espagne a aujourd'hui été élue « President-Elect », pour la période 2015-2017, de l’IFLA.

« Lire en short », la grande fête du livre pour la jeunesse

Fleur Pellerin (ministre de la Culture et de la Communication), Sylvie Vassalo (Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil) et Vincent Monadé (CNL) ont dévoilé, lors d’une conférence de presse, le nom, l’affiche et le programme complet de la grande Fête du livre pour la jeunesse. Celle-ci a été baptisée « Lire en short » et aura lieu du 17 au 31 juillet 2015 dans toute la France.

Cet événement national et populaire aura pour but de « promouvoir le livre et la lecture auprès des jeunes » pour leur transmettre le plaisir de lire. Afin que chacun puisse trouver l’animation de son choix, à côté de son domicile ou de son lieu de vacances, « Lire en Short » proposera de nombreux événements :

  • 4 scènes nationales (à Bordeaux, Cergy-Pontoise, Marseille et Fécamp),
  • 45 événements labellisés,
  • plus de 600 événements référencés.

Retrouvez la programmation complète sur le site officiel de « Lire en short ».

Un nouveau learning center à Mulhouse

A l'image de l’université Lille 1, l’université de Haute-Alsace accueillera dans quelques années sur le campus d’Illberg (Mulhouse) une bibliothèque universitaire dite learning center.

Plaçant la bibliothèque au cœur du processus éducatif et pourvu d’une architecture très moderne, ce bâtiment sera composé d’un sous-sol et de deux étages pour une superficie totale de 3 500 m2. Favorisant le travail collaboratif et le partage des connaissances, ce learning center regroupera notamment la recherche documentaire, l’apprentissage des langues et des technologies de l’information et de la communication, ainsi qu’un espace d’exposition ouvert au public.

Financés par l’Etat et les trois collectivités territoriales impliquées (région Alsace, département du Haut-Rhin et Mulhouse Alsace Agglomération), les travaux démarreront d’ici la fin de l’année. La livraison est prévue pour 2018.

Comment rendre un portail de bibliothèque accessible à tous ?

L’année dernière, Tosca consultants et pixFL ont mené une enquête sur l’accessibilité numérique de 133 portails de bibliothèques. Le résultat fut sans appel : aucune des bibliothèques testées n’était en conformité avec les exigences du Référentiel général d’accessibilité de l’administration (RGAA), pourtant obligatoire.

Cela démontre que de nombreuses personnes en situation de handicap (déficients visuels, dyslexiques, personnes à mobilité réduite, etc.) sont confrontées à d’importantes difficultés pour consulter le portail de leur bibliothèque.

Cette étude a également révélé que les bibliothèques avaient une relative méconnaissance des démarches à mettre en œuvre pour disposer d’un portail accessible. La méthode étant pourtant simple, Tosca consultants a souhaité décrire la marche à suivre.

En général, la prise en compte de l’accessibilité du web dépend de 5 conditions :

  • une charte graphique accessible,
  • des contributeurs respectant les règles d’usage garantissant l’accessibilité des sites,
  • des logiciels générant des pages web conformes aux exigences d’accessibilité,
  • des ressources numériques accessibles,
  • un dispositif de contrôle transparent.

La bibliothèque souhaitant refondre son portail ne doit surtout pas hésiter à imposer aux acteurs du projet ces exigences précises, gage de la future accessibilité de leur portail numérique.

Si la bibliothèque n’a pas réussi à inscrire la réalisation de son portail dans une démarche rigoureuse de mise en accessibilité, il sera alors nécessaire d’agir a posteriori.

Plus d’informations sur le résumé de l’étude.

Des nouveaux directeurs d’établissements à la rentrée 2015

Faisant suite à la CAP des conservateurs du 7 mai 2015, plusieurs établissements accueilleront leur nouveau directeur à partir du 1e septembre 2015 :

  • Johann Berti, au SCDU Aix-Marseille.
  • Philippe Besnie, à la BU de Nouvelle Calédonie.
  • Ottilia Henriet, au SCDU Haute-Bretagne Rennes2.
  • Anne-Laurence Mennessier, à la BU de Nîmes.
  • Christine Perrichon, à la BMC d’Orléans.

Des nouveaux directeurs de départements pour la BnF

Faisant suite à la CAP des conservateurs du 7 mai 2015, quatre nouveaux directeurs de départements prendront leurs nouvelles fonctions à la BnF au 1e septembre prochain :

  • Mathias Auclair, au département de la musique.
  • Catherine Aurerin, au département droit/économie/politique.
  • Pascale Issartel, au département de l’audiovisuel.
  • Benoît Tuleu, au département du dépôt légal.

ADBU : « la réussite étudiante compromise, la recherche menacée »

L’ADBU a récemment publié les conclusions de son enquête annuelle sur les dépenses documentaires des BU. Portant sur les chiffres de 2002 à 2014 et sur les budgets prévisionnels 2015, cette étude rassemble 72 établissements documentaires de tailles, de disciplines et de statuts différents.

Cette enquête confirme les tendances remarquées depuis 2010 et souligne aussi une baisse globale des budgets documentaires sur les cinq dernières années (– 3,72 %, soit – 3 millions d’euros sur le seul panel de l’étude). De plus, si les dépenses concernant la documentation électronique ont augmenté de 50 % depuis 2010, les achats de périodiques imprimés ont baissé d’autant. Enfin, la baisse des crédits (– 27,5 % en 5 ans, soit – 7 millions d’euros sur le seul panel de l’étude) entraîne une forte diminution d’achats d’ouvrages par les BU.

L’offre de ressources numériques apparaît de ce fait souvent identique d’une bibliothèque à l’autre et difficilement adaptable aux besoins réels des établissements, tandis que de moins en moins de monographies variées sont mises à disposition des étudiants.

En plus de limiter les acquisitions à destination des étudiants, certains établissements ont dû pour la première fois « tailler » dans les abonnements de niveau recherche, et l’ADBU dresse un constat « d’appauvrissement généralisé de la documentation de niveau universitaire en France ».  Soulignant le retard pris depuis 5 ans dans l’acquisition de la production éditoriale, l’association met en garde contre « les dommages irréparables (…) causés à la richesse documentaire des BU françaises », les publications non acquises à leur sortie étant ensuite très difficiles à se procurer.

TVA de l'e-book : changement de cap de la Commission européenne !

La Commission européenne, estimant que la France contrevenait à la réglementation européenne en appliquant un taux de TVA réduit (et identique à celui des livres papier) aux e-books, avait récemment saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En mars dernier, celle-ci avait rendu un arrêt indiquant qu’un taux réduit de TVA ne pouvait effectivement pas être appliqué au livre numérique. Elle avait donc imposé à la France de faire repasser ce taux de TVA à 20 % (au lieu des 5,5 % appliqués depuis 3 ans).

Pourtant, la Commission européenne vient de proposer l’alignement du taux de TVA du livre électronique sur celui du livre papier ! C’est en effet lors d’une rencontre avec l’association des éditeurs de presse allemands que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a annoncé la prochaine mise en place d’une réforme des règles européennes sur la TVA. Pour M. Juncker, la Commission se doit de « prendre en compte la révolution numérique dans le cadre législatif » et d’établir des règles « technologiquement neutres ». Si elle aboutit, cette réforme permettrait donc aux états membres de baisser la TVA sur les services électroniques et de réduire le taux appliqué au livre numérique.

En France, les nombreux acteurs réclamant une égalité de traitement support papier/support numérique avaient marqué leur opposition à l’arrêt de la CJUE. La déclaration de Jean-Claude Juncker a donc reçu un accueil positif. Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, a déclaré avoir « pris connaissance avec intérêt des orientations de la Commission européenne sur le marché unique numérique » et a appelé la commission à agir rapidement.

IGB : le bilan 2014

L’Inspection générale des bibliothèques (IGB) vient de publier son rapport annuel. Ce bilan expose les principales actions menées par l’IGB au cours de l’année, selon le programme fixé par lettre de mission des ministres de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de la Culture et de la Communication.

Ce rapport fait d’abord état, dans une première partie, des études publiées par l’IGB au cours de l’année écoulée sur les thématiques suivantes : 

  • le stockage des collections imprimées à l'heure du numérique,
  • la documentation et la formation,
  • les bibliothèques municipales et intercommunales dans les communes de 12000 à 15000 habitants,
  • l'action territoriale de la Bibliothèque nationale de France.

Ce bilan revient ensuite sur la mission d'évaluation et de contrôle exercée par l’IGB auprès de trois établissements d'enseignement supérieur et de recherche et de onze bibliothèques de collectivités territoriales.

Dans une seconde partie, ce rapport dresse une analyse des différents concours de recrutement et examens professionnels ayant eu lieu en 2014 avant de rappeler, au sein d’une troisième partie, le rôle, le fonctionnement et l’organisation de l’IGB.

Consulter l’affluence des bibliothèques en temps réel, c’est possible !

« Affluences » est une application permettant de mesurer le taux d’occupation et le temps d’attente dans les bibliothèques. Disponible sur iPhone et Android, ce service propose de consulter l’affluence (réelle et prévisionnelle) des bibliothèques ainsi que des informations pratiques (horaires, accès, services proposés, etc.). En quelques secondes, l’utilisateur peut prendre connaissance des bibliothèques ouvertes et disposant de places libres.

Affluences permet donc de réorienter les usagers voulant se rendre dans un établissement fermé ou saturé vers un autre pouvant les accueillir. Cette application donne ainsi la possibilité aux bibliothèques d’améliorer leur qualité d’accueil, en évitant aux usagers un déplacement inutile et en leur proposant une alternative. La « bibliothèque alternative » pourra par la même occasion améliorer sa fréquentation et diversifier ses publics.

Lancée en octobre 2014, l’application référence déjà 5 500 places assises, compte plus de 20 000 utilisateurs et a été consultée plus de 500 000 fois. Affluences vient de compléter son catalogue et propose maintenant les plus grandes bibliothèques parisiennes : BnF, Bpi, Sainte-Barbe et Sciences Po.

Jukka Relander, nouveau président d’Eblida

Eblida (The European Bureau of Library, Information and Documentation Associations), fédération européenne d’associations nationales (représentant notamment les professionnels de la documentation, des bibliothèques, des archives et des musées), est implantée dans 37 pays européens et compte 140 membres. Eblida prône le libre accès à l’information numérique et s’intéresse également aux sujets du droit d'auteur, de l’éducation et de la diffusion de la culture.

Jukka Relander vient d’en être élu nouveau président, ce jeudi 7 mai 2015. La Finlande est ainsi bien représentée dans les institutions internationales des bibliothèques avec Kristiina Hormia-Poutanen, présidente de Liber, Sinikka Sipilä, présidente de l'IFLA, et Jukka Relander, président d'Eblida, soit les trois plus grosses associations internationales de bibliothèques.

Les médiathèques, c’est «geek, pop, rock, romantique, révolutionnaire et surréaliste» !

Pour faire la promotion de ses médiathèques, la ville de Villeurbanne a lancé depuis le 30 avril 2015 une campagne d’affichage moderne, basée sur des figures stylisées (en polygones graphiques 3D) de personnalités incarnant une forme de liberté, et affirmant l’identité culturelle des médiathèques.  

Texte alternatif pour l'image
« Les médiathèques, c’est geek »

La précédente campagne (2011), axée sur la gratuité pour les moins de 26 ans et les revenus modestes, avait permis d’augmenter la fréquentation du public de 10 %. Un pic d’activité avait même été enregistré en 2013 avec 18 000 lecteurs et emprunteurs actifs pour plus d’un million de prêts (record depuis l’ouverture en 1988). Mais en 2014, un léger fléchissement s’est fait ressentir et a suscité cette nouvelle campagne jouant sur un ton décalé.

Il est ainsi possible d’apercevoir dans la ville six affiches vantant respectivement le côté « geek, pop, rock, romantique, révolutionnaire et surréaliste » des médiathèques :

  • Jean Cocteau et « les médiathèques, c’est surréaliste » pour la diversité des collections,
  • Humphrey Bogart/Ingrid Bergman et « les médiathèques, c’est romantique » pour mettre en lumière les 25 000 titres de films en DVD ou en vidéo à la demande,
  • Janis Joplin et « les médiathèques, c’est rock » pour la musique,
  • Robespierre et « les médiathèques, c’est révolutionnaire » pour évoquer l’attachement des bibliothécaires au libre accès aux savoirs,
  • Spock et « les médiathèques, c’est geek » pour mettre en avant les équipements multimédias,
  • Andy Warhol et « les médiathèques, c’est pop » pour les services de l’artothèque.
Texte alternatif pour l'image
« Les médiathèques, c’est rock »

La campagne se déroule jusqu’au 13 mai et se décline aussi sur des cartes postales, dépliants et insertions presse. Des cartes « Le saviez-vous ? », racontant des anecdotes sur les personnages et sur les bibliothèques, sont également disponibles à l’intérieur des établissements.

Quel avenir pour la musique en bibliothèque ?

Le Bureau des bibliothèques et de la lecture de la Direction des affaires culturelles (DAC) de la Ville de Paris a récemment chargé Gilles Rettel de mener une étude sur « la place de la musique dans les bibliothèques de la Ville de Paris et l’avenir de la Médiathèque musicale de Paris (MMP) ». 

Après avoir indiqué que la musique, grâce notamment à ses nouveaux usages, avait toujours sa place en bibliothèque, le rapport évoque les conséquences pour les établissements : choix des ressources numériques, conservation (ou non) du fond physique, etc.

Dans une seconde partie, Gilles Rettel dresse un bilan des prêts de CD audio dans les différentes médiathèques de la Ville de Paris. Alors que les prêts sont en baisse, il remarque que les établissements proposant une « nouvelle offre de CD conséquente (autour de 20 000 documents) » génèrent une activité importante. « La nouveauté et la taille du fonds semblent être des atouts attractifs pour l’usager. » La question de la tarification est également évoquée : « la différence tarifaire selon les supports est incompréhensible pour l’usager et décourage les petits emprunteurs. Elle doit (…) être abandonnée ».

Le rapport présente dans une troisième partie le cas de la MMP. Si, avec sa place « très particulière »,  elle « n’est pas en concurrence avec les grands établissements détenteurs d‘importantes collections », elle pâtit d’un « manque de visibilité dramatique à tous les niveaux ».

En conclusion, cette étude souligne que les bibliothèques vivent une véritable « révolution » liée, notamment, aux usages des TIC. De plus, les bibliothécaires musicaux assurent que « la bibliothèque musicale est passée d’un modèle centré sur la collection à un modèle centré sur la relation de l’usager à la collection (d’où l’importance de la médiation) ».  Une adaptation rapide aux ressources numériques est donc indispensable pour les sections musique des bibliothèques.
Bien que cela soit « difficilement compatible » pour le réseau de la Ville de Paris, qui présente des faiblesses (peu de ressources numériques, insuffisance des budgets d’action culturelle, etc.), la MMP pourrait jouer un rôle facilitateur de « maison commune » dans une réorganisation autour du numérique.

Réseau Plaine commune : un flyer multilingue pour s’adresser à tous

« Les médiathèques sont ouvertes à tous, y compris à celles et ceux qui lisent dans d’autres langues que le français ». Pour s’adresser le plus efficacement possible aux différentes communautés qu’il dessert, le réseau des médiathèques de Plaine Commune (25 établissements répartis dans neuf communes de Seine-Saint-Denis) vient d’éditer son flyer de présentation en 6 langues différentes : anglais, arabe, chinois, espagnol, portugais et tamoul.

Dans son journal d’information (Le journal des médiathèques, n°68, mai 2015), le réseau indique qu’il  publie également un mode d’emploi davantage détaillé en anglais et en chinois.

Ces initiatives contribuent à faciliter l’accès à la culture et à l’information à des publics ne fréquentant pas d’ordinaire ces médiathèques, et à les convaincre de venir en bibliothèque. Elles complètent également la mise en place d’ateliers au sein des établissements du réseau : conversation en français, FLE, et socio-linguistique.

Bookfighting : peut-on tout faire avec des livres ?

« Sport de combat », le Bookfighting met aux prises deux adversaires lors de « batailles de livres ». Le principe est simple : deux combattants doivent « se toucher » à coup de lancers de livres, chaque touche valant un point. Les combats peuvent être interrompus à tout moment par un des concurrents, à la simple lecture (pour soi ou à haute voix) d’un livre ; « la véhémence initiale » cédant ainsi place « à l'autorité du livre ».  

Des batailles de ce type sont organisées au Palais de Tokyo à Paris, dans le cadre de l’exposition de Bord des mondes (18 février – 17 mai 2015).

Mettant en scène deux usages des livres diamétralement opposés, ces combats interrogent la réception par le public et par les bibliothécaires d’une telle pratique artistique. En fonction de sa propre conception du livre en tant qu’objet, chacun pourra donner son avis sur cette nouvelle utilisation. Avec un brin d’humour, on peut aussi se demander si les Bookfighting n'offriraient pas une « seconde vie » aux livres désherbés ne trouvant pas preneurs et condamnés au pilon ?  

Pour information, la question de la seconde vie des ouvrages fera l’objet d’un livre de l‘ABF actuellement en cours d’écriture.

Plongez au cœur des entrailles de la BnF

Alors qu’elle vient de fêter son 20e anniversaire, France 3 Paris Ile-deFrance consacre cette semaine sa série du 19/20 à la Bibliothèque nationale de France (BnF).

Cette suite de reportages présente l’architecture impressionnante du bâtiment, composée d’une esplanade de 60 000 m2, d’un jardin d’un hectare et de quatre tours en forme de livres ouverts surplombant, du haut de leurs 79 mètres, les bords de Seine. Elle revient aussi sur les conditions de travail proposées aux étudiants et aux chercheurs, la BnF comptant 24 salles de lectures pouvant accueillir plus de 3 000 personnes.

Cette série permet également au téléspectateur de plonger dans les coulisses de l’établissement, en découvrant notamment le circuit des communications d’ouvrages entièrement automatisé (TAD, transport automatique de documents) qui sillonne les nombreux magasins à la recherche des ouvrages demandés par le public. La machinerie, chargée de faire fonctionner le bâtiment dans des conditions optimales, est également présentée : sources d’électricité, protection des 400 kilomètres de rayonnages aux risques de feu et d’inondation, centrales assurant une température et une humidité adéquate pour protéger les collections, etc.

Retrouvez les trois premiers épisodes sur le site web de France 3 Paris Ile-de-France. Rendez-vous ce soir pour le quatrième et dernier volet de la série !

L’amour est dans la bibliothèque !


Jeudi 16 et vendredi 17 avril s’est tenu le 1er « BiblioRemix Paris » à la bibliothèque Louise-Michel. Pendant deux jours, de nombreux bibliothécaires provenant de plusieurs établissements ont pu réfléchir à des services innovants pour les bibliothèques, qui seront peut-être proposés un jour aux usagers !

9 projets ont été présentés lors de la dernière demi-journée de ce BiblioRemix; parmi ceux-ci :  

  • « Nuit à la bibliothèque », une bibliothèque ouverte toute la nuit proposant différents espaces : sommeil, cinéma, musique, ateliers et jeux de société.
  • « Vogue en scène », un lieu culturel installé dans une péniche voguant sur la Seine allant à la rencontre de différents publics grâce à plusieurs escales dans la journée. Cette « bibliothèque péniche » propose de midi à minuit des salles de lecture, de concert, de cinéma et de repos.
  • La « green bib », une bibliothèque écologique et économique fonctionnant avec l’énergie produite par les usagers, grâce à leur présence, leurs lectures et à leur participation à des activités sportives.
  • « L’amour est dans la bibliothèque » : en 2030, alors que les contacts humains se font de plus en plus rares, cette bibliothèque permet aux usagers de faire des rencontres en fonction de leurs profils et de leurs préférences de lecture.

Retrouvez plus d’informations sur le tumblr dédié ainsi que les présentations complètes en vidéo qui viennent d’être mises en ligne sur la chaîne YouTube de BiblioRemix Paris.

 

Inauguration d’une Ideas Box à Paris

Imaginées par l’ONG Bibliothèques sans frontières (BSF) et dessinées par Philippe Starck, les Ideas Box ont été conçues pour apporter information et culture aux populations des camps de réfugiés des pays en guerre. Elles contiennent notamment 250 livres papier, des tablettes, des liseuses et des ordinateurs, des jeux vidéo et d’autres ressources électroniques. Elles sont actuellement 6 à être en service dans le monde et d'autres vont prochainement les rejoindre.

En France, ces médiathèques itinérantes en kit ont également séduit les professionnels. Les villes de Calais et Metz sont les premières à avoir investi dans une Ideas Box (installées à l’été 2015). Celle de Paris, inaugurée très récemment, se déploiera à partir du 6 mai et sera pilotée par la nouvelle médiathèque Françoise Sagan. En luttant contre les inégalités territoriales, ces Ideas Box devraient ainsi faciliter l’accès à la culture et à l’information auprès de publics qui ne fréquentent pas les bibliothèques tout en attirant de nouveaux publics dans les bibliothèques « fixes ». Pour Patrick Weil, président de BSF, l’ONG contribue « à  inventer la bibliothèque du 21e siècle, qu’elle soit virtuelle ou physique, lieu fixe ou mobile ».

Reste l’obstacle financier : un certain nombre de collectivités intéressées se voient  freinées par le prix élevé du concept (environ 45 000 euros). Mais le soutien du programme national « La France s’engage » devrait permettre à BSF d'industrialiser la production et ainsi de faire significativement baisser le coût d’achat de ses Ideas Box.

Dans la continuité des Little Free Librairies (petites bibliothèques gratuites) ou encore des bibliobus, les Ideas Box permettent l’accès à l’éducation et à l’information au plus près des usagers. Elles réduisent donc les inégalités territoriales. Mais elles ne peuvent pas remplacer une bibliothèque ouvrant quotidiennement et de façon durable, notamment du point de vue de leur capacité et de leur périodicité d’accueil.

Rapport IGB : « Jeu et bibliothèque, pour une conjugaison fertile »

L’IGB a récemment publié un rapport sur le jeu en bibliothèque. Illustré de nombreux exemples, celui-ci traite des questions liées à l’introduction de jeux, jouets, jeux vidéo et pratiques ludiques en bibliothèques territoriales et universitaires. S’intéressant aux projets et aux politiques à mettre en œuvre, le document évoque également les similitudes et les différences entre ludothèques et bibliothèques, ainsi que les potentiels partenariats à tisser pour ces dernières. La question de l’identité même des bibliothèques, de la place qu’elles veulent tenir et de l’évolution de la profession liée à ces nouvelles pratiques est également étudiée.

Dans sa conclusion, ce rapport indique que le développement de ces pratiques modifie l’image des bibliothèques, contribue « à faire évoluer la perception qu’en ont les publics », facilite «  les liens entre usagers » et change « les relations entre personnels et publics ». Les jeux permettent également « de toucher des publics d’âges, d’origines, de cultures, de types d’attente et d’intérêts très variés ».

Voici quelques recommandations proposées dans ce rapport :

  • « Prendre en compte les jeux et jeux vidéo dans les enquêtes statistiques des bibliothèques publiques afin de mesurer la réalité et l’évolution de cette offre documentaire et culturelle.
  • Construire une politique explicite concernant les jeux ou jeux vidéo, cohérente avec le projet documentaire et culturel de la bibliothèque.
  • Construire des partenariats suivis entre structures de ludothèques et de bibliothèques s’adressant pour une part aux mêmes publics sur un même territoire ».

Miser sur le livre numérique ou sur le livre papier ? 2/2

Outre l’accès à distance, le livre numérique permet d’adapter sa lecture (grossissement instantané  des caractères, mise à disposition de formats audio, visionnage de vidéos en langue des signes, etc.). Il propose donc d’avantage d’accessibilité que le livre papier. Ainsi, l’engagement de tous en matière d’innovation et de développement des supports numériques pour l’accès à la lecture des personnes en situation de handicap doit être une priorité.

Le Syndicat national de l’édition (SNE) a lancé en 2014, en collaboration avec la BnF et le CNL, « la rentrée littéraire accessible ». Ce projet consistait à rendre accessible, dans un format numérique spécifique, les livres de la rentrée littéraire aux personnes aveugles ou malvoyantes. Grâce à cette « rentrée littéraire accessible » ce sont 233 ouvrages de la rentrée littéraire 2014 qui ont été adaptés. Lors de la Foire du livre de Londres (avril 2015), le SNE a été récompensé pour cette initiative en recevant l’ABC International Excellence Award for Accessible Publishing 2015.

Ce projet s’inscrit également dans un cadre réglementaire :

  • En France, la loi du 1er août 2006 « relative au droit d'auteur dans la société de l'information » a mis en place une exception au droit d'auteur en faveur des personnes atteintes d’un handicap. Grâce à celle-ci, la reproduction « des œuvres sur des supports adaptés aux publics handicapés peut être effectuée librement et sans contrepartie financière ».
  • Au niveau international, le traité de Marrakech (adopté en 2013) sur le droit d'auteur, administré par l'OMPI vise à « faciliter l'accès des aveugles, des déficients visuels et des personnes ayant d'autres difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées ». Il prévoit également des exceptions au droit d'auteur autorisant « la reproduction, la distribution et la mise à disposition d'œuvres publiées dans des formats conçus pour être accessibles aux personnes concernées ».

Miser sur le livre numérique ou sur le livre papier ? 1/2

Suivant un « maillage territorial » assez régulier, le nombre de bibliothèques municipales proposant à leurs usagers des liseuses ou des tablettes augmente régulièrement et s’élève aujourd’hui à 600 établissements.  Pourtant, comme l’indique Lionel Dujol (secrétaire national adjoint chargé du numérique de l’ABF) dans le dossier du dernier numéro d’Archimag (283, avril 2015), l’implantation du livre numérique en bibliothèque connaît des débuts difficiles. Il y a en effet « un vrai retard en France », engendré par la part marginale du livre numérique (4,1 %) dans le chiffre d’affaires des éditeurs français et par des facteurs techniques, juridiques, commerciaux et financiers.

Alors que le développement du marché des e-books prend du retard, des innovations apparaissent du côté du livre papier ! En effet, deux français viennent de mettre au point le service Booxup, « destiné à donner une seconde vie » aux livres papier.  Partant du constat qu’une fois lus, 95 % des livres que l'on a chez soi sont stockés sur les étagères des bibliothèques et jamais réutilisés, cette application smartphone propose au contraire de s’en resservir.

Comment ça marche ?

  • Une fois connecté en tant que « booxuper », le service propose de créer sa propre bibliothèque en scannant les codes-barres des livres de sa bibliothèque, afin qu’ils soient reconnus par l’application.
  • Il est ensuite possible de consulter la bibliothèque de ses « voisins » : la géolocalisation permettant en effet de trouver des prêteurs à proximité et de pouvoir ensuite échanger avec eux. Grâce à Booxup, il est donc possible d’emprunter, de prêter et d’échanger des livres en toute simplicité.

Plusieurs milliers d’utilisateurs ont téléchargé cette application qui compte déjà plus de 20 000 livres et des supports disponibles en 18 langues. Selon ses créateurs, cette plateforme alternative d'échanges et de prêts de livres papier entre particuliers, sorte de réseau social de lecteurs, pourrait devenir « la plus grande bibliothèque du monde ».

Alors que beaucoup sont focalisés sur les difficultés liées au livre numérique, ne vaudrait-il mieux pas remettre le papier au cœur du digital grâce à ce type d’applications ? Ou bien est-ce faire « du neuf avec du vieux » ?

Pages

Subscribe to Le Fil du BBF