L’ADBU a récemment publié les conclusions de son enquête annuelle sur les dépenses documentaires des BU. Portant sur les chiffres de 2002 à 2014 et sur les budgets prévisionnels 2015, cette étude rassemble 72 établissements documentaires de tailles, de disciplines et de statuts différents.
Cette enquête confirme les tendances remarquées depuis 2010 et souligne aussi une baisse globale des budgets documentaires sur les cinq dernières années (– 3,72 %, soit – 3 millions d’euros sur le seul panel de l’étude). De plus, si les dépenses concernant la documentation électronique ont augmenté de 50 % depuis 2010, les achats de périodiques imprimés ont baissé d’autant. Enfin, la baisse des crédits (– 27,5 % en 5 ans, soit – 7 millions d’euros sur le seul panel de l’étude) entraîne une forte diminution d’achats d’ouvrages par les BU.
L’offre de ressources numériques apparaît de ce fait souvent identique d’une bibliothèque à l’autre et difficilement adaptable aux besoins réels des établissements, tandis que de moins en moins de monographies variées sont mises à disposition des étudiants.
En plus de limiter les acquisitions à destination des étudiants, certains établissements ont dû pour la première fois « tailler » dans les abonnements de niveau recherche, et l’ADBU dresse un constat « d’appauvrissement généralisé de la documentation de niveau universitaire en France ». Soulignant le retard pris depuis 5 ans dans l’acquisition de la production éditoriale, l’association met en garde contre « les dommages irréparables (…) causés à la richesse documentaire des BU françaises », les publications non acquises à leur sortie étant ensuite très difficiles à se procurer.