Suivant un « maillage territorial » assez régulier, le nombre de bibliothèques municipales proposant à leurs usagers des liseuses ou des tablettes augmente régulièrement et s’élève aujourd’hui à 600 établissements. Pourtant, comme l’indique Lionel Dujol (secrétaire national adjoint chargé du numérique de l’ABF) dans le dossier du dernier numéro d’Archimag (283, avril 2015), l’implantation du livre numérique en bibliothèque connaît des débuts difficiles. Il y a en effet « un vrai retard en France », engendré par la part marginale du livre numérique (4,1 %) dans le chiffre d’affaires des éditeurs français et par des facteurs techniques, juridiques, commerciaux et financiers.
Alors que le développement du marché des e-books prend du retard, des innovations apparaissent du côté du livre papier ! En effet, deux français viennent de mettre au point le service Booxup, « destiné à donner une seconde vie » aux livres papier. Partant du constat qu’une fois lus, 95 % des livres que l'on a chez soi sont stockés sur les étagères des bibliothèques et jamais réutilisés, cette application smartphone propose au contraire de s’en resservir.
Comment ça marche ?
- Une fois connecté en tant que « booxuper », le service propose de créer sa propre bibliothèque en scannant les codes-barres des livres de sa bibliothèque, afin qu’ils soient reconnus par l’application.
- Il est ensuite possible de consulter la bibliothèque de ses « voisins » : la géolocalisation permettant en effet de trouver des prêteurs à proximité et de pouvoir ensuite échanger avec eux. Grâce à Booxup, il est donc possible d’emprunter, de prêter et d’échanger des livres en toute simplicité.
Plusieurs milliers d’utilisateurs ont téléchargé cette application qui compte déjà plus de 20 000 livres et des supports disponibles en 18 langues. Selon ses créateurs, cette plateforme alternative d'échanges et de prêts de livres papier entre particuliers, sorte de réseau social de lecteurs, pourrait devenir « la plus grande bibliothèque du monde ».
Alors que beaucoup sont focalisés sur les difficultés liées au livre numérique, ne vaudrait-il mieux pas remettre le papier au cœur du digital grâce à ce type d’applications ? Ou bien est-ce faire « du neuf avec du vieux » ?