Le Fil du BBF

Les pétitions sauveront-elles les bibliothèques ?

La crise économique britannique a déclenché de nombreuses pétitions qui protestaient contre la fermeture de bibliothèques. Loin d’être un phénomène typiquement anglo-saxon, un rapide tour d’horizon français permet de distinguer les pétitions déposées par des non-bibliothécaires. On trouve bien sûr pléthore de pétitions sur ce que devraient acheter les bibliothèques, comme :

Mais on trouve aussi des pétitions sur la création, ou le financement d’une nouvelle bibliothèque :

mais également contre la fin de la gratuité : Bibliothèque francophone multimédia (BFM) de Limoges (2015).

Les pétitions déposées par les professionnels des bibliothèques portent sur :

Démocratie participative ou simple moyen d’expression de la grogne populaire ? Les bibliothèques peuvent-elles se saisir des pétitions en ligne comme d’un outil pour mobiliser l’opinion publique et se faire entendre des politiques ?
Prenons le cas des horaires d’ouverture en bibliothèque : saviez-vous que la pétition de Bibliothèques sans frontières (BSF) avait été précédée de la pétition Pour une ouverture adaptée de la bibliothèque universitaire (2008), de celle Pour l'ouverture des bibliothèques le dimanche (janvier 2014), et suivie de Ouvrons mieux les bibliothèques (2014) ?

Sans doute pas. Le succès d’une pétition pourrait bien dépendre plus de la  communication qui l'accompagne que de son sujet. Où il apparaît que les bibliothécaires devraient se former à l’advocacy

Où est Alex ? : Jouer avec les usagers sur les réseaux sociaux

La médiathèque José-Cabanis (Toulouse) propose à ses usagers un atelier de création collective pour « jouer une histoire sur les réseaux sociaux ».

L’atelier accueillera 12 participants qui joueront en binômes pour harmoniser les compétences des joueurs. Ouvert à tous à partir de 14 ans, l’objectif de l’atelier est de créer du lien intergénérationnel entre les usagers, ce type d’atelier attirant généralement les adolescents mais aussi les jeunes retraités.

Pour la préparation du jeu, l’équipe de la médiathèque a rédigé une « bible de personnages », ainsi qu'une carte qui définit les relations des six personnages avec le personnage central de l’histoire. Des comptes sur Twitter, Facebook et Instagram ont été ouverts au nom des personnages.

Proche du jeu de réalité augmentée, l’atelier amènera les participants à dénouer une intrigue (« Où est Alex ? ») en utilisant les réseaux sociaux et les ressources de la médiathèque.
A suivre en direct le 18 avril 2015, à partir de 13h30, sur les réseaux sociaux avec #ouestalex

Une première étape qui pourrait bien mener vers une formule « hors-les-murs » telle que celle de la bibliothèque publique d'Aarhus (Danemark) : les participants n’étaient pas présents à la bibliothèque et devaient découvrir des indices dans toute la ville.

Sénat vs Reda : vers une nouvelle exception culturelle française ?

En janvier 2015, Julia Reda, l’eurodéputée du Parti Pirate, présentait à la Commission des affaires juridiques du Parlement européen un rapport sur l’harmonisation de certains aspects du droit d’auteur et des droits voisins dans la société de l’information. Julia Reda y recommandait une adaptation du droit d'auteur, afin d’abolir les frontières juridiques qui brident la circulation de la culture en Europe.

Si ce rapport a rencontré les attentes des professionnels des bibliothèques, il a rencontré une vive opposition des gouvernements français et allemands. Ces derniers ont publié le 31 mars une déclaration commune, afin d’affirmer leur attachement à la défense du droit d’auteur et des ayants droit.

Le 2 avril, invitée par Catherine Morin-Desailly, présidente de la Commission de la culture, de l'éducation et de la communication, Julia Reda a prononcé devant le Sénat un discours expliquant ses propositions. À travers l’exemple du Petit Prince, elle a démontré qu’instaurer des frontières pour la culture est complexe et dommageable à la création : « La conséquence de l’existence de 28 législations complètement différentes sur ce qui est légal et ce qui ne l’est pas sur Internet est que tout le monde, les individus, les entreprises et les institutions publiques enfreignent régulièrement le droit d’auteur et les droits voisins. C’est un énorme danger pour la légitimité et l’acceptation de la loi. Si vous voulez que les gens respectent les droits d’auteur et droits voisins, vous devez les rendre intelligibles par le citoyen moyen. Le système de lois actuel est inapplicable. »

À l'issue de l'audition, la commission sénatoriale a publié un communiqué proposant que « les velléités de révision se portent prioritairement sur la directive relative au commerce électronique, afin de responsabiliser enfin les hébergeurs de contenus ». Le Sénat a reproché à Julia Reda de multiplier les exceptions au droit d’auteur. Revendiquerait-il une nouvelle "exception culturelle française" sur le droit d’auteur ?

Julia Reda sera présente au congrès de l’Association des bibliothécaires de France (ABF) le 13 juin 2015.

Qui sème la grainothèque récolte la bibliothèque ?

Apparues aux États-Unis, les grainothèques fleurissent désormais dans les bibliothèques françaises ! Après la bibliothèque municipale de Lille et la médiathèque José-Cabanis de Toulouse, c’est au tour  de la médiathèque parisienne Marguerite-Yourcenar (15e arrondissement) d’inaugurer  aujourd’hui, vendredi 10 avril, ce nouveau service. Le fonctionnement de ces installations est très simple : les usagers y déposent des semences de plantes potagères ou de fleurs et peuvent en retour prendre celles qu’ils désirent.

Alors que le développement de ce type de services atypiques doit être un moyen de rafraîchir l’image des bibliothèques, d’y d’attirer un nouveau public et de tisser un lien entre bibliothécaire et usager, ces grainothèques remplissent-elles pleinement ce rôle ? Si leur développement est un vrai plus, elles doivent s’inscrire pleinement dans une démarche d’accueil, collaborative et de projet d’établissement pour ne pas être considérées comme de simples « gadgets ».

À Lille, Toulouse et Paris, le service a été lancé en partenariat avec divers associations et programmes liés au jardinage et suivi de mise en place d’ateliers de pratique et de réflexion sur le sujet. Ces grainothèques sont donc une première étape, mais pour poursuivre l'objectif de sensibiliser les usagers à la biodiversité et d’accompagner l’utilisation des fonds spécialisés des bibliothèques, ces établissements pourraient aller jusqu’à proposer aux usagers la création et l’entretien d’un jardin collectif.

Une autre question relative à l’émergence de ces nouveaux services en bibliothèque est la dilution du métier de bibliothécaire. En effet, comment définir le périmètre des services à offrir en bibliothèque ? Si l’objectif de la profession est de fournir des services utiles aux usagers, doit-elle pour autant proposer des services toujours plus étendus, qui peuvent faire perdre de vue la dimension documentaire de la bibliothèque aux usagers et aux professionnels ?

L’autre façon « d’ouvrir mieux » les bibliothèques

La question de l'évolution de l’ouverture des bibliothèques anime la profession, notamment depuis 2010.

Dans le cadre du plan pour le renouveau des BU de Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, de nombreuses BU ont, dès 2010, connu un élargissement de leurs horaires d’ouverture avec la mise en place du label NoctamBU.

En janvier 2014, l’association Bibliothèques sans frontières (BSF) relançait le débat avec sa pétition « Ouvrons + les bibliothèques ! » proposant une ouverture plus large des bibliothèques municipales. De plus, en février 2015, l’Assemblée nationale a adopté un sous-amendement facilitant la concertation pour l’ouverture des bibliothèques territoriales le dimanche. Plus récemment encore, Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, a confié à la sénatrice Sylvie Robert la rédaction d’un rapport sur « l’adaptation des horaires d’ouverture des bibliothèques de lecture publique aux rythmes de vie des Français ».

Alors que la profession et les pouvoirs publics se focalisent sur les horaires d’ouverture, ne pourrait-on pas attendre une réflexion plus large sur l'accessibilité : ouverture à d’autres publics, accessibilité physique et numérique, offre de ressources électroniques ?

Aujourd’hui, certaines bibliothèques spécialisées n’hésitent pas à s’ouvrir au grand public. C’est le cas de la bibliothèque de l’école supérieure d’art de Dunkerque, qui, jusque-là réservée à ses étudiants, vient de s’ouvrir au grand public en proposant en libre accès ouvrages, documents et cours, dans une logique de démocratisation culturelle.

Cryptopartie en bibliothèque

Comment protéger son identité et celles de ses proches sur internet ? Lors des cryptoparties, des spécialistes du web expliquent comment protéger ses données privées et prévenir les tentatives d’intrusion. A travers des conférences explicitant les différentes sources d’attaques, ces spécialistes de la cybercriminalité expliquent aux usagers comment se prémunir des dangers potentiels. Des ateliers permettent également de découvrir concrètement comment organiser sa protection sur le web.

Un événement de ce type a été organisé en janvier dernier à la médiathèque José Cabanis de Toulouse, et une journée consacrée à ce sujet a eu lieu à la bibliothèque de l’Insa de Rennes le 7 avril dernier.

Que pensez-vous de l’intérêt d’organiser ce type d’événement au sein des bibliothèques ? Sont-ils, selon vous, amenés à se développer ?

Médiathèque Numérique s'enrichit de nouveaux e-books

Médiathèque Numérique, service de vidéo à la demande d’Arte France et d’UniversCiné, vient de s’enrichir de collections de la Bibliothèque nationale de France.

Souhaitant « proposer son catalogue de livres numériques et de musique auprès des médiathèques et institutions culturelles », la BnF s’est en effet rapprochée des deux partenaires pour nouer un accord autour de leur service Médiathèque Numérique.

Comptant désormais 3 000 e-books et un catalogue muscial de 45 000 albums, Médiathèque Numérique et ses 100 médiathèques partenaires en France (ainsi que 45 à l’international) poursuivent leur objectif  « d’aider les médiathèques à adapter leurs offres au numérique » et de faciliter « l’accès de tous les publics à l’art et à la culture ».

3e édition des 48 h de la BD

Les 3 et 4 avril prochains, l’opération 48h BD fera son retour aux quatre coins de France et de Belgique. Ainsi, pour la 3e année consécutive, cette initiative va permettre au public de profiter d’œuvres littéraires à moindre coût.

En effet, les 12 éditeurs participants proposeront chacun des milliers d’exemplaires d‘un de leurs titres au prix de 1 euro. Dans les 800 librairies partenaires disposant d'un total de 216 000 exemplaires, les lecteurs pourront ainsi choisir parmi 12 titres différents. Parallèlement, la plateforme de téléchargement de BD numérique Iznéo permettra de se procurer les différents ouvrages pour 0,99 € l’unité.

Avec les revenus générés, cette opération, qui vise à faire revenir les lecteurs dans les librairies mais aussi à conquérir un nouveau public, permettra d’offrir environ 50 000 BD à des écoles, collèges, lycées et bibliothèques.

Plus d’informations sur le site web de 48h BD.

Vers l’adaptation des horaires d’ouverture des bibliothèques

Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, vient de confier à la sénatrice Sylvie Robert la mission de rédiger un rapport sur « l’adaptation des horaires d’ouverture des bibliothèques de lecture publique aux rythmes de vie des Français ».

Comptant 15 millions d’utilisateurs et 16 000 points de lecture répartis sur l’ensemble du pays, les BM ouvrent en moyenne nationale actuellement 14 heures par semaine, et 32 heures dans les communes de plus de 40 000 habitants. Pour la ministre, leur succès est désormais conditionné par « leur ouverture (…) lorsque les utilisateurs (…) peuvent y accéder : lors de la pause méridienne,  le soir, ou encore le week-end ».

Fleur Pellerin a rappelé que les bibliothèques sont « des piliers de la démocratie » et d’accès de tous à la culture et à la connaissance.  Alors que la société est « confrontée à la remise en cause des valeurs de liberté, de tolérance et de laïcité », ces établissements ont, en tant que « premier réseau culturel dans les territoires », « un rôle central à jouer ».

« S’appuyant sur une consultation des élus locaux en charge des bibliothèques », la mission de Sylvie Robert devra notamment « identifier les expériences réussies et faire des propositions concrètes pour accompagner et soutenir les collectivités dans leurs démarches d’adaptation des horaires d’ouverture » ainsi que dans leur ambition de toucher un public toujours plus large.

La BnF fête ses 20 ans

Conçue par l'architecte Dominique Perrault et inaugurée le 30 mars 1995 par François Mitterrand, la Bibliothèque nationale de France vient de fêter son 20e anniversaire.

D’abord décrié pour son emplacement  et ses conditions d’accès difficiles, le site François Mitterrand (implanté sur 7,5 hectares dans le 13e arrondissement de Paris) avec ses quatre tours en forme de livres ouverts surplombant les bords de Seine, a progressivement trouvé son public.

Lors d’une allocution, Bruno Racine, président de la BnF, a rappelé le soutien « primordial » du ministère de la Culture dans le « défi de l’ouverture démocratique du savoir », la ministre Fleur Pellerin confirmant que cette « ambition de François Mitterrand » était « plus que jamais d’actualité ». Bruno Racine a également déclaré que « le pari de faire entrer la BnF dans l’ère de la modernité » avait été tenu.

Plusieurs initiatives entourent ce vingtième anniversaire. Outre une rétrospective audiovisuelle de l’Ina, Canal Académie propose une communication de François Stasse, directeur général honoraire de la Bibliothèque nationale de France.

Immersion en bibliothèque pour les maternelles

Depuis ce lundi matin et jusqu’au vendredi 3 avril, les élèves d’une grande section de maternelle de Poissy (Yvelines) ont pris part à une « classe bibliothèque ».

Accueillis toute la semaine à la médiathèque par une bibliothécaire afin d’élaborer un projet sur le thème de la maison, les élèves vont participer à des séances de lecture, d’écoute musicale, de projection de film et de travail leur permettant de confectionner l’objet culturel qu’ils doivent réaliser durant ce séjour à la bibliothèque.

L’objectif de cette semaine très enrichissante est ainsi de faire découvrir les bibliothèques aux enfants, en leur apprenant notamment à s’y repérer et à découvrir les différentes collections.

Un baromètre des emprunts et des acquisitions en bibliothèque

« Quels sont les documents les plus achetés par les bibliothèques de lecture publique ? Quels sont les documents les plus empruntés au sein de ces bibliothèques ? Peut-on comparer les usages en bibliothèque et les pratiques d’achat de livres en librairie ? »

Pour répondre à ces questions, le ministère de la Culture et de la Communication (en partenariat avec TMO Régions, C3Rb et BibLibre) a, sur un panel représentatif d’une centaine de bibliothèques de différentes tailles et réparties sur tout le territoire, établi un  « baromètre » des titres les plus achetés et les plus empruntés en 2014.

Se basant sur 5 millions de prêts et 230 000 acquisitions, il s'inspire notamment d’expérimentations menées depuis plusieurs années par certains établissements eux-mêmes, qui publient régulièrement leurs statistiques de prêt et d’achat.

Les  résultats de ce baromètre montrent notamment que :

  • Presque la moitié (45 %) des 10 000 titres les plus empruntés correspond à des BD tout public (viennent ensuite les ouvrages jeunesse hors BD, les fictions puis les documentaires).
  • Deux tiers des 10 000 titres les plus achetés par les bibliothèques correspondent à la BD tout public et aux fictions (33 % chacun).
  • Enfin, comparer emprunts et acquisitions sur une période donnée s’avère « difficile » car il y a un décalage entre les dates d’acquisitions et d’emprunts, mais aussi parce que les œuvres anciennes sont prépondérantes dans les emprunts (la moitié d'entre elles ont une date d’édition antérieure à 2009 et seulement 6% ont été éditées en 2014).

Après cette première version, le ministère de la Culture devrait chaque année publier un baromètre des prêts et des achats en bibliothèque de lecture publique.

Le programme de la Fête du livre jeunesse bientôt dévoilé

A l’occasion du Salon du livre de Paris (20-23 mars 2015), Sylvie Vassalo (Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil) et Vincent Monadé (CNL) ont rapidement présenté la prochaine Fête du livre pour la jeunesse, qui aura lieu du 17 au 31 juillet 2015.

Au programme :

  • quatre temps forts (à Bordeaux, Cergy, Marseille et en Seine-Maritime),
  • une vingtaine d’événements « labellisés »,
  • 600 événements recensés.

Forte de son partenariat avec le CNL et d’autres accords conclus avec des acteurs publics (Radio France), associatifs (la Fédération des campeurs, la Ligue de l’enseignement) et privés (les librairies Sorcières, Média-Participations), cette Fête du livre pour la jeunesse sera présentée début mai par Fleur Pellerin. La ministre de la Culture et de la Communication dévoilera le nom officiel de la manifestation, le visuel choisi ainsi que le programme complet.

Epub 3 : une passerelle entre l’édition courante et l’édition adaptée ?

Une enquête, présentée au Salon du livre de Paris (20-23 mars 2015), aborde les perspectives de développement d’une offre commerciale de livres adaptés au public souffrant de handicap.  Réalisée par Idate Consulting à la demande du ministère de la Culture et de la Communication, celle-ci montre que les titres édités en France sont encore peu disponibles en format accessible. Pour preuve, les 50 ouvrages les plus vendus en 2013 sont disponibles :

  • à 70 % sous forme audio,
  • à 54 % en grands caractères,
  • à 20 % en braille.

Les livres numériques, notamment grâce au nouveau format Epub 3, pourraient rapidement faire augmenter le nombre de titres en format accessible. En effet, l'Epub 3 offre la possibilité d’insérer les fonctionnalités du livre adapté au sein des fichiers numériques, créant ainsi une « passerelle entre édition courante et édition adaptée ». 40 % de la production éditoriale française (de livres seulement composés de texte) pourraient ainsi « être disponibles dans un format accessible d’ici 2016 ». Plus complexe, l’édition de livres illustrés demandera une période de préparation plus importante.  

Selon Idate Consulting, chaque acteur de l’interprofession du livre (auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, associations, etc.) aura un rôle à jouer dans « l'adaptation à grande échelle de la production éditoriale pour le public handicapé » qui n’en est qu’à ses débuts.  

Réouverture de la bibliothèque de l’Hôtel de Ville de Paris

Fermée depuis le 7 janvier suite à la série d’attentats perpétrée en France entre le mercredi 7 et le vendredi 9 janvier 2015, la bibliothèque de l’Hôtel de Ville de Paris (BHdV) a rouvert ses portes le 19 mars dernier.

Après deux mois de fermeture pour des raisons de sécurité liées au dispositif Vigipirate « alerte attentat », la Ville de Paris a donc pu, en lien avec la préfecture de police, procéder à la réouverture de l'établissement. Pour le moment, seuls les utilisateurs titulaires de la carte des bibliothèques spécialisées de Paris y auront accès, l’ouverture tout public étant attendue pour les semaines à venir.  

Une séance en audiodescription au festival « Cinéma du Réel »


L’édition 2015 du festival Cinéma du réel (19-29 mars) propose, en collaboration avec la mission lecture et handicap de la Bibliothèque publique d’information (Bpi), une séance spéciale accessible aux personnes aveugles ou malvoyantes. Le film programmé, intitulé Julien, a été réalisé par Gaël Lépingle et s’était notamment fait remarqué lors de sa présentation au festival en 2011.

Cette séance accessible aux personnes aveugles ou malvoyantes, gratuite et ouverte à tous, aura lieu le dimanche 29 mars à 14 heures, au cinéma 1 du Centre Pompidou. Elle sera suivie d’un débat en présence du réalisateur du film et des deux audiodescriptrices.

Plus d’informations sur le web du festival.

14e édition des Assises du livre numérique

En ouverture du Salon du livre de Paris qui aura lieu du 20 au 23 mars, le Syndicat national de l’édition organise jeudi 19 mars les 14es Assises du livre numérique autour de la thématique : « Ebook, applications, Web : ce que nous apprend le livre pratique ».

Cette nouvelle édition dressera notamment « un panorama de l’évolution du numérique sur les usages des lecteurs ». Une table ronde autour de la thématique du livre pratique sera également organisée.

Plus d’informations sur le site du SNE

Étude CNL/Ipsos : les Français et la lecture

Afin d’établir un bilan des pratiques de lecture des Français âgés de 15 ans et plus et d’appréhender leur perception du livre, le Centre national du livre (CNL) a confié une étude au pôle média de l’institut Ipsos (IPSOS MediaCT).

Les principaux résultats de cette enquête viennent d’être publiés :

  • si les Français se disent lecteurs, ils « reconnaissent lire moins qu’avant par manque de temps », notamment à cause de la pratique d’autres activités de loisirs,
  • la population française « souhaiterait lire davantage » et reconnaît de nombreux bénéfices à cette activité : la détente, l’évasion et  l’approfondissement des connaissances,
  • « le contexte familial pendant l’enfance » a des répercussions sur les pratiques de lecture tout au long de la vie.

Pour Vincent Monadé (président du CNL), si la France souhaite rester une « nation de lecteurs » et « le pays de la littérature », elle doit « promouvoir la lecture auprès des jeunes pour enrayer la baisse de la lecture que l’on remarque dans l’étude ».

Plus d’informations sur le site du CNL.

Quelle BU pour demain ?

La région Île-de-France vient de lancer un concours intitulé « Imaginez la bibliothèque universitaire de demain » destiné aux étudiants franciliens.

« La façon de travailler, d’étudier et de chercher change : les bibliothèques universitaires aussi ». Les participants à ce concours d’idées devront proposer un  nouvel aménagement intérieur des BU, comportant des « espaces innovants de travail pour les étudiants » qui permettent « l’usage du numérique et des pratiques de travail en groupe ». Le projet devra également intégrer les services actuels et être conforme à l’évolution des pratiques de travail des étudiants et à leur vie sociale.  

Le concours propose aux étudiants de travailler en équipes pluridisciplinaires. Les gagnants seront récompensés par un prix généreux et verront la mise en œuvre de leur projet au sein d’une bibliothèque de la région.

Pour plus d’informations, visitez le site de la région Ile de France.

ABF : rendez-vous à Strasbourg en juin

Texte alternatif pour l'image
61e congrès de l'ABF :
Inventer pour surmonter. Bibliothèques en tension

Le 61e congrès de l’Association des bibliothécaires de France aura lieu du 11 au 13 juin 2015 à Strasbourg, sur le thème « Inventer pour surmonter. Bibliothèques en tension ».

Les débats s’articuleront autour de trois grandes thématiques :

  • Tensions dans la relation à l'usager,
  • Tensions dans la relation à l'environnement,
  • Tensions  internes au métier.

La BnF s’engage pour la numérisation de la presse ancienne

BnF-Partenariats (filiale de la Bibliothèque nationale de France), vient de conclure avec la société Immanens un partenariat visant à « accélérer la numérisation et la diffusion en ligne des fonds de presse conservés à la BnF depuis les origines de la presse écrite ».

Devant aboutir à un site web permettant de consulter « les principaux titres de presse ancienne française d’information nationale, régionale, locale et coloniale publiés entre 1631 et 1945 », cette « nouvelle offre patrimoniale » s’adressera à un large public : étudiants, enseignants, chercheurs, historiens, professionnels de la documentation, éditeurs, institutions, etc.

S’inscrivant « dans le cadre de la politique de numérisation et de valorisation des collections » de la BnF, le site web en question devrait ouvrir ses portes à l’automne.

La poésie à l'honneur dans les transports parisiens

A l’occasion de la 17e édition du Printemps des poètes (7-22 mars) et du 35e Salon du livre de Paris (20-23 mars), la RATP met en place plusieurs manifestations poétiques et littéraires pour ponctuer le trajet des voyageurs.

En écho au thème « l’insurrection poétique » de cette nouvelle édition du Printemps des poètes, des textes de Guillaume Apollinaire, Paul Eluard, Victor Hugo, Jacques Prévert et Arthur Rimbaud seront visibles sur les quais et dans les rames de bus durant toute la durée la manifestation. De plus, des extraits lus des œuvres desdits auteurs seront diffusés dans les couloirs de plusieurs lignes de métro et à proximité de certains arrêts de tramway. Enfin, des concerts poétiques seront également organisés au sein du réseau de transport parisien.

TVA sur le livre numérique : réactions sur l’arrêt de la CJUE

Plusieurs communiqués ont été publiés suite à l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) indiquant qu’un taux réduit de TVA ne pouvait pas être appliqué au livre numérique.

Le Syndicat national de l’édition (SNE), le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels (SDLC) et le Syndicat de la librairie française (SLF) ont notamment déclaré que cette décision allait « à l’encontre de l’objectif de développer la lecture numérique ». Ils ont aussi réaffirmé « que la valeur d’un livre ne dépend pas de son support ou de la manière dont les lecteurs y accèdent », et appelé « la Commission européenne à prendre rapidement l’initiative de modifier la législation en cause afin qu’elle reflète le progrès technologique et supprime un sérieux obstacle au développement du marché du livre numérique ».

Harlem Désir, secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Christian Eckert, secrétaire d'Etat chargé du Budget, Axelle Lemaire, secrétaire d'Etat chargée du Numérique, Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, et Michel Sapin, ministre des Finances et des Comptes publics, ont conjointement « pris acte » de l'arrêt de la CJUE. Par leurs voix, la France a appelé « la Commission européenne à faire le plus rapidement possible des propositions (…) pour introduire dans le droit européen un principe de neutralité permettant l’application du taux réduit pour tous les livres, quel que soit leur support ».

Enfin, l’ARP (Société civile des auteurs-réalisateurs-producteurs) a également publié un communiqué sur le sujet, dans lequel ils indiquent avoir « appris avec dépit la décision de la CJUE de nier la possibilité d’appliquer un taux de TVA réduit à des biens numériques, en l’occurrence les livres, alors qu’ils en bénéficient dans leur version physique ». Pour les cinéastes de l’ARP, « la neutralité technique doit se retrouver dans l’application des principes de l’exception culturelle, et il est important de rouvrir la directive TVA afin, en cohérence avec notre époque, qu'elle permette l’inclusion des biens et services culturels numériques dans la liste de ceux qui peuvent bénéficier de taux préférentiels ».

L'exception culturelle est-elle soluble dans l'Union européenne ?

L’UE impose à la France de relever la TVA sur les e-books

Malgré les initiatives des principales organisations de l’édition française, et notamment la campagne virale #ThatIsNotABook lancée il y a peu par le SNE, la France va devoir faire repasser la TVA sur les livres numériques à 20 %.

Depuis 3 ans, la France applique un taux réduit de TVA (5,5 %) aux e-books, identique au taux dont bénéficie le livre imprimé. Cette décision est soutenue par de nombreuses institutions qui « plaident en faveur d’un alignement des taux entre livres papier et digitaux », estimant en effet le livre « quel que soit son support (…) comme un bien de première nécessité ».

Pourtant, considérant le livre numérique comme un « service » ne pouvant pas « bénéficier d’un régime dérogatoire », la Commission européenne a estimé que la France, en appliquant un taux de TVA réduit aux e-books, contrevenait à la réglementation européenne. L’instance a donc récemment saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

La CJUE vient de trancher sur le sujet et a rendu, ce jeudi 5 mars, un arrêt indiquant qu’un taux réduit de TVA ne pouvait pas être appliqué au livre numérique. Pour l’institution, une réduction de TVA est en effet seulement applicable à la fourniture de livres « sur tout type de support physique ». Rappelant  également que « la directive TVA exclut toute possibilité d'appliquer un taux réduit de TVA aux services fournis par voie électronique », elle a confirmé que le livre numérique, au contraire du livre imprimé, n’est pas un bien mais un service.

Une bibliothèque ouverte le dimanche à Metz ?


Disposant de trois médiathèques (Verlaine au Pontiffroy, Sablon et Jean-Macé à Borny) et de trois bibliothèques (à Bellecroix, Magny et La Patrotte), la ville de Metz pourrait prochainement ouvrir un de ces établissements le dimanche.

En effet, si les élus avaient déjà acté d’une telle ouverture dès que possible, l’adoption récente du sous-amendement concernant l’ouverture des bibliothèques le dimanche (dans le cadre du projet de la loi « pour la croissance et l’activité », dite loi Macron) a conforté leur décision.

Soulignant que l’ouverture d’un établissement le dimanche fait valoir la notion de « service public », l’adjoint à la culture de la ville de Metz, Hacène Lekadir, précise que « les modalités (…) seront discutées en concertation avec les salariés et les représentants syndicaux ». Enfin, au regard des étapes restantes avant la promulgation de ladite loi Macron, Hacène Lekadir envisage « une ouverture le dimanche à la rentrée de septembre ».

Le SNE lance la campagne #ThatIsNotABook


Le Syndicat national de l’édition vient de lancer une campagne virale intitulée « That Is Not A Book » ayant pour objectif de « sensibiliser et mobiliser les internautes pour préserver la TVA à taux réduit sur le livre numérique ».  En effet, pour favoriser l’accès aux livres, une TVA réduite s’applique à tous les livres en France (qu’ils soient sous format papier ou numérique) depuis janvier 2012. Mais, au regard de la législation européenne, cette TVA réduite pourrait ne plus s’appliquer au livre numérique.

Le SNE fait ainsi campagne pour préserver cette TVA à taux réduit sur le livre numérique en Europe en proposant notamment une « modification (…) de la directive européenne sur la TVA (…) qui  permettrait d’ajouter le livre numérique téléchargeable à la liste des services éligibles au taux réduit, au nom du principe de neutralité fiscale, selon lequel un livre est un livre, quel que soit son support ».

En souhaitant que le livre numérique reste facilement accessible, le SNE s’engage également pour « maintenir l’accès à la culture pour tous ».

Du 3 mars au 2 avril 2015, cette campagne humoristique et décalée sera relayée sur un site internet dédié ainsi que sur les réseaux sociaux, sur lesquels les internautes sont invités à réagir en utilisant le hashtag #ThatIsNotABook.

BiblioSésame devient Eurêkoi

BiblioSésame, service de questions-réponses en ligne créé en 2006 et coordonné par la BPI, regroupait jusqu’alors 26 bibliothèques françaises se partageant les demandes des internautes en fonction de critères thématiques ou géographiques.  

Grâce à un partenariat avec le SLL de la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce réseau de réponse à distance vient de s’élargir en intégrant 21 bibliothèques supplémentaires. 47 établissements mettent donc désormais en commun « leurs compétences et leurs ressources pour offrir au public des réponses (…) en 72h maximum » au sein de ce service rebaptisé Eurêkoi.

Gratuit et ouvert à tous, Eurêkoi permet de poser des questions via :

Saison 2 pour l’opération Premières pages

Le Service du livre et de la lecture de la direction générale des Médias et des Industries culturelles (ministère de la Culture et de la Communication) vient de mettre en ligne la nouvelle version du site web de l’opération Premières pages.

Depuis 2009, cette initiative du ministère a pour objectif de « réduire les inégalités en matière d'accès au livre et à la culture de l'écrit » en sensibilisant les familles « les plus éloignées du livre à l'importance de la lecture » chez l’enfant, et ce, dès le plus jeune âge. Les différents projets sont ainsi menés par les bibliothèques et familiarisent les jeunes enfants et leurs familles à la lecture.

Le nouveau site web met en avant :

  • des ressources concernant la lecture aux tout-petits, pour les professionnels et les familles,
  • les divers projets labellisés Premières pages,
  • de nombreuses initiatives livre et petite enfance.

Également enrichie de liens vers les partenaires régionaux et nationaux de l’opération, cette nouvelle version du site web de Premières pages mise sur l’aspect collaboratif et permet «  la mise en réseau des collectivités au niveau local, départemental et national ».

La BU de Paris 8 distinguée pour sa qualité d’accueil


La bibliothèque de l’université de Paris-8 Vincennes-Saint-Denis vient de se voir attribuer le label Marianne, distinction décernée aux services de l’Etat s’engageant à parfaire l’accueil du public en suivant notamment cinq fondements :

  • proposer des horaires adaptés aux besoins des utilisateurs,
  • accueillir le public de façon courtoise,
  • informer les usagers de façon claire,
  • répondre systématiquement aux utilisateurs dans des délais garantis,
  • être à l’écoute de façon permanente.

L’établissement a également fait évoluer sa politique de prêt. En effet, depuis le 1er janvier 2015, le fonds de 400 000 documents n’est plus uniquement destiné aux universitaires (étudiants, enseignants, chercheurs, etc.) : tous les habitants ou travailleurs d’Ile-de-France peuvent désormais y emprunter des ouvrages. 

Après les attentats du 7 janvier, quel rôle pour les bibliothèques ?

Philippe Charrier, « bibliothécaire non retraité », et Dominique Lahary, « bibliothécaire retraité », viennent de lancer un blog dont l’objectif est, après la série d’attentats perpétrée en France entre le mercredi 7 et le vendredi 9 janvier 2015, d’étudier la place des bibliothèques dans la société.

Rappelant que ces établissements sont des « maisons communes (…) ouvertes à tous » formant le « premier réseau culturel du pays » et ayant vocation « à être partout, dans la proximité du quartier et du village et l’attractivité des centres », P. Charrier et D. Lahary déclarent que ces attentats amènent « à dépasser nos habitudes de pensée et à ouvrir de nouvelles voies d’action ».

Les deux bibliothécaires ont ainsi lancé un « appel pour un partage de la réflexion et des expériences », afin de « déboucher sur des objectifs et de nouveaux outils de travail pour les bibliothèques ». Pour se faire, ils ont proposé la mise en place d’ateliers thématiques nationaux ou locaux et appelé « élus, professionnels et intellectuels, individuellement ou organisés en associations ou collectifs et partageant ces objectifs, à tout faire pour que de telles initiatives se développent et se coordonnent ».

Enfin, ils ont proposé aux internautes de rassembler leurs réactions et actions sur le blog récemment mis en ligne. A terme, l’objectif de P. Charrier et D. Lahary est de faire converger toutes les démarches recensées « vers une initiative professionnelle commune ».

La rédaction du BBF présente ses excuses à P. Charrier pour avoir, par erreur, dans une première rédaction de ce post, mentionné sa fonction, alors qu’il s’agit évidemment d’une initiative personnelle.

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