Le Bureau des bibliothèques et de la lecture de la Direction des affaires culturelles (DAC) de la Ville de Paris a récemment chargé Gilles Rettel de mener une étude sur « la place de la musique dans les bibliothèques de la Ville de Paris et l’avenir de la Médiathèque musicale de Paris (MMP) ».
Après avoir indiqué que la musique, grâce notamment à ses nouveaux usages, avait toujours sa place en bibliothèque, le rapport évoque les conséquences pour les établissements : choix des ressources numériques, conservation (ou non) du fond physique, etc.
Dans une seconde partie, Gilles Rettel dresse un bilan des prêts de CD audio dans les différentes médiathèques de la Ville de Paris. Alors que les prêts sont en baisse, il remarque que les établissements proposant une « nouvelle offre de CD conséquente (autour de 20 000 documents) » génèrent une activité importante. « La nouveauté et la taille du fonds semblent être des atouts attractifs pour l’usager. » La question de la tarification est également évoquée : « la différence tarifaire selon les supports est incompréhensible pour l’usager et décourage les petits emprunteurs. Elle doit (…) être abandonnée ».
Le rapport présente dans une troisième partie le cas de la MMP. Si, avec sa place « très particulière », elle « n’est pas en concurrence avec les grands établissements détenteurs d‘importantes collections », elle pâtit d’un « manque de visibilité dramatique à tous les niveaux ».
En conclusion, cette étude souligne que les bibliothèques vivent une véritable « révolution » liée, notamment, aux usages des TIC. De plus, les bibliothécaires musicaux assurent que « la bibliothèque musicale est passée d’un modèle centré sur la collection à un modèle centré sur la relation de l’usager à la collection (d’où l’importance de la médiation) ». Une adaptation rapide aux ressources numériques est donc indispensable pour les sections musique des bibliothèques.
Bien que cela soit « difficilement compatible » pour le réseau de la Ville de Paris, qui présente des faiblesses (peu de ressources numériques, insuffisance des budgets d’action culturelle, etc.), la MMP pourrait jouer un rôle facilitateur de « maison commune » dans une réorganisation autour du numérique.