Qui sème la grainothèque récolte la bibliothèque ?

Apparues aux États-Unis, les grainothèques fleurissent désormais dans les bibliothèques françaises ! Après la bibliothèque municipale de Lille et la médiathèque José-Cabanis de Toulouse, c’est au tour  de la médiathèque parisienne Marguerite-Yourcenar (15e arrondissement) d’inaugurer  aujourd’hui, vendredi 10 avril, ce nouveau service. Le fonctionnement de ces installations est très simple : les usagers y déposent des semences de plantes potagères ou de fleurs et peuvent en retour prendre celles qu’ils désirent.

Alors que le développement de ce type de services atypiques doit être un moyen de rafraîchir l’image des bibliothèques, d’y d’attirer un nouveau public et de tisser un lien entre bibliothécaire et usager, ces grainothèques remplissent-elles pleinement ce rôle ? Si leur développement est un vrai plus, elles doivent s’inscrire pleinement dans une démarche d’accueil, collaborative et de projet d’établissement pour ne pas être considérées comme de simples « gadgets ».

À Lille, Toulouse et Paris, le service a été lancé en partenariat avec divers associations et programmes liés au jardinage et suivi de mise en place d’ateliers de pratique et de réflexion sur le sujet. Ces grainothèques sont donc une première étape, mais pour poursuivre l'objectif de sensibiliser les usagers à la biodiversité et d’accompagner l’utilisation des fonds spécialisés des bibliothèques, ces établissements pourraient aller jusqu’à proposer aux usagers la création et l’entretien d’un jardin collectif.

Une autre question relative à l’émergence de ces nouveaux services en bibliothèque est la dilution du métier de bibliothécaire. En effet, comment définir le périmètre des services à offrir en bibliothèque ? Si l’objectif de la profession est de fournir des services utiles aux usagers, doit-elle pour autant proposer des services toujours plus étendus, qui peuvent faire perdre de vue la dimension documentaire de la bibliothèque aux usagers et aux professionnels ?

Commentaires

Notre médiathèque étant pôle Développement durable, il nous a semblé pertinent de développer ce service à partir du moment où il était réalisé dans une perspective de mise en valeur de nos collections, ceci en partenariat avec la Maison du Jardinage (DEVE) et les jardins partagés du 15e arrondissement. Un projet d'atelier de jardinage dans le cadre de l'ARE est également en cours de réflexion. Il fait partie des actions de sensibilisation que l'on mène sur le sujet, au même titre que les conférences ou ateliers que l'on organise régulièrement.