TVA de l'e-book : changement de cap de la Commission européenne !

La Commission européenne, estimant que la France contrevenait à la réglementation européenne en appliquant un taux de TVA réduit (et identique à celui des livres papier) aux e-books, avait récemment saisi la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En mars dernier, celle-ci avait rendu un arrêt indiquant qu’un taux réduit de TVA ne pouvait effectivement pas être appliqué au livre numérique. Elle avait donc imposé à la France de faire repasser ce taux de TVA à 20 % (au lieu des 5,5 % appliqués depuis 3 ans).

Pourtant, la Commission européenne vient de proposer l’alignement du taux de TVA du livre électronique sur celui du livre papier ! C’est en effet lors d’une rencontre avec l’association des éditeurs de presse allemands que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a annoncé la prochaine mise en place d’une réforme des règles européennes sur la TVA. Pour M. Juncker, la Commission se doit de « prendre en compte la révolution numérique dans le cadre législatif » et d’établir des règles « technologiquement neutres ». Si elle aboutit, cette réforme permettrait donc aux états membres de baisser la TVA sur les services électroniques et de réduire le taux appliqué au livre numérique.

En France, les nombreux acteurs réclamant une égalité de traitement support papier/support numérique avaient marqué leur opposition à l’arrêt de la CJUE. La déclaration de Jean-Claude Juncker a donc reçu un accueil positif. Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, a déclaré avoir « pris connaissance avec intérêt des orientations de la Commission européenne sur le marché unique numérique » et a appelé la commission à agir rapidement.

IGB : le bilan 2014

L’Inspection générale des bibliothèques (IGB) vient de publier son rapport annuel. Ce bilan expose les principales actions menées par l’IGB au cours de l’année, selon le programme fixé par lettre de mission des ministres de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et de la Culture et de la Communication.

Ce rapport fait d’abord état, dans une première partie, des études publiées par l’IGB au cours de l’année écoulée sur les thématiques suivantes : 

  • le stockage des collections imprimées à l'heure du numérique,
  • la documentation et la formation,
  • les bibliothèques municipales et intercommunales dans les communes de 12000 à 15000 habitants,
  • l'action territoriale de la Bibliothèque nationale de France.

Ce bilan revient ensuite sur la mission d'évaluation et de contrôle exercée par l’IGB auprès de trois établissements d'enseignement supérieur et de recherche et de onze bibliothèques de collectivités territoriales.

Dans une seconde partie, ce rapport dresse une analyse des différents concours de recrutement et examens professionnels ayant eu lieu en 2014 avant de rappeler, au sein d’une troisième partie, le rôle, le fonctionnement et l’organisation de l’IGB.

Consulter l’affluence des bibliothèques en temps réel, c’est possible !

« Affluences » est une application permettant de mesurer le taux d’occupation et le temps d’attente dans les bibliothèques. Disponible sur iPhone et Android, ce service propose de consulter l’affluence (réelle et prévisionnelle) des bibliothèques ainsi que des informations pratiques (horaires, accès, services proposés, etc.). En quelques secondes, l’utilisateur peut prendre connaissance des bibliothèques ouvertes et disposant de places libres.

Affluences permet donc de réorienter les usagers voulant se rendre dans un établissement fermé ou saturé vers un autre pouvant les accueillir. Cette application donne ainsi la possibilité aux bibliothèques d’améliorer leur qualité d’accueil, en évitant aux usagers un déplacement inutile et en leur proposant une alternative. La « bibliothèque alternative » pourra par la même occasion améliorer sa fréquentation et diversifier ses publics.

Lancée en octobre 2014, l’application référence déjà 5 500 places assises, compte plus de 20 000 utilisateurs et a été consultée plus de 500 000 fois. Affluences vient de compléter son catalogue et propose maintenant les plus grandes bibliothèques parisiennes : BnF, Bpi, Sainte-Barbe et Sciences Po.

Jukka Relander, nouveau président d’Eblida

Eblida (The European Bureau of Library, Information and Documentation Associations), fédération européenne d’associations nationales (représentant notamment les professionnels de la documentation, des bibliothèques, des archives et des musées), est implantée dans 37 pays européens et compte 140 membres. Eblida prône le libre accès à l’information numérique et s’intéresse également aux sujets du droit d'auteur, de l’éducation et de la diffusion de la culture.

Jukka Relander vient d’en être élu nouveau président, ce jeudi 7 mai 2015. La Finlande est ainsi bien représentée dans les institutions internationales des bibliothèques avec Kristiina Hormia-Poutanen, présidente de Liber, Sinikka Sipilä, présidente de l'IFLA, et Jukka Relander, président d'Eblida, soit les trois plus grosses associations internationales de bibliothèques.

Les médiathèques, c’est «geek, pop, rock, romantique, révolutionnaire et surréaliste» !

Pour faire la promotion de ses médiathèques, la ville de Villeurbanne a lancé depuis le 30 avril 2015 une campagne d’affichage moderne, basée sur des figures stylisées (en polygones graphiques 3D) de personnalités incarnant une forme de liberté, et affirmant l’identité culturelle des médiathèques.  

Texte alternatif pour l'image
« Les médiathèques, c’est geek »

La précédente campagne (2011), axée sur la gratuité pour les moins de 26 ans et les revenus modestes, avait permis d’augmenter la fréquentation du public de 10 %. Un pic d’activité avait même été enregistré en 2013 avec 18 000 lecteurs et emprunteurs actifs pour plus d’un million de prêts (record depuis l’ouverture en 1988). Mais en 2014, un léger fléchissement s’est fait ressentir et a suscité cette nouvelle campagne jouant sur un ton décalé.

Il est ainsi possible d’apercevoir dans la ville six affiches vantant respectivement le côté « geek, pop, rock, romantique, révolutionnaire et surréaliste » des médiathèques :

  • Jean Cocteau et « les médiathèques, c’est surréaliste » pour la diversité des collections,
  • Humphrey Bogart/Ingrid Bergman et « les médiathèques, c’est romantique » pour mettre en lumière les 25 000 titres de films en DVD ou en vidéo à la demande,
  • Janis Joplin et « les médiathèques, c’est rock » pour la musique,
  • Robespierre et « les médiathèques, c’est révolutionnaire » pour évoquer l’attachement des bibliothécaires au libre accès aux savoirs,
  • Spock et « les médiathèques, c’est geek » pour mettre en avant les équipements multimédias,
  • Andy Warhol et « les médiathèques, c’est pop » pour les services de l’artothèque.
Texte alternatif pour l'image
« Les médiathèques, c’est rock »

La campagne se déroule jusqu’au 13 mai et se décline aussi sur des cartes postales, dépliants et insertions presse. Des cartes « Le saviez-vous ? », racontant des anecdotes sur les personnages et sur les bibliothèques, sont également disponibles à l’intérieur des établissements.

Quel avenir pour la musique en bibliothèque ?

Le Bureau des bibliothèques et de la lecture de la Direction des affaires culturelles (DAC) de la Ville de Paris a récemment chargé Gilles Rettel de mener une étude sur « la place de la musique dans les bibliothèques de la Ville de Paris et l’avenir de la Médiathèque musicale de Paris (MMP) ». 

Après avoir indiqué que la musique, grâce notamment à ses nouveaux usages, avait toujours sa place en bibliothèque, le rapport évoque les conséquences pour les établissements : choix des ressources numériques, conservation (ou non) du fond physique, etc.

Dans une seconde partie, Gilles Rettel dresse un bilan des prêts de CD audio dans les différentes médiathèques de la Ville de Paris. Alors que les prêts sont en baisse, il remarque que les établissements proposant une « nouvelle offre de CD conséquente (autour de 20 000 documents) » génèrent une activité importante. « La nouveauté et la taille du fonds semblent être des atouts attractifs pour l’usager. » La question de la tarification est également évoquée : « la différence tarifaire selon les supports est incompréhensible pour l’usager et décourage les petits emprunteurs. Elle doit (…) être abandonnée ».

Le rapport présente dans une troisième partie le cas de la MMP. Si, avec sa place « très particulière »,  elle « n’est pas en concurrence avec les grands établissements détenteurs d‘importantes collections », elle pâtit d’un « manque de visibilité dramatique à tous les niveaux ».

En conclusion, cette étude souligne que les bibliothèques vivent une véritable « révolution » liée, notamment, aux usages des TIC. De plus, les bibliothécaires musicaux assurent que « la bibliothèque musicale est passée d’un modèle centré sur la collection à un modèle centré sur la relation de l’usager à la collection (d’où l’importance de la médiation) ».  Une adaptation rapide aux ressources numériques est donc indispensable pour les sections musique des bibliothèques.
Bien que cela soit « difficilement compatible » pour le réseau de la Ville de Paris, qui présente des faiblesses (peu de ressources numériques, insuffisance des budgets d’action culturelle, etc.), la MMP pourrait jouer un rôle facilitateur de « maison commune » dans une réorganisation autour du numérique.

Réseau Plaine commune : un flyer multilingue pour s’adresser à tous

« Les médiathèques sont ouvertes à tous, y compris à celles et ceux qui lisent dans d’autres langues que le français ». Pour s’adresser le plus efficacement possible aux différentes communautés qu’il dessert, le réseau des médiathèques de Plaine Commune (25 établissements répartis dans neuf communes de Seine-Saint-Denis) vient d’éditer son flyer de présentation en 6 langues différentes : anglais, arabe, chinois, espagnol, portugais et tamoul.

Dans son journal d’information (Le journal des médiathèques, n°68, mai 2015), le réseau indique qu’il  publie également un mode d’emploi davantage détaillé en anglais et en chinois.

Ces initiatives contribuent à faciliter l’accès à la culture et à l’information à des publics ne fréquentant pas d’ordinaire ces médiathèques, et à les convaincre de venir en bibliothèque. Elles complètent également la mise en place d’ateliers au sein des établissements du réseau : conversation en français, FLE, et socio-linguistique.

Bookfighting : peut-on tout faire avec des livres ?

« Sport de combat », le Bookfighting met aux prises deux adversaires lors de « batailles de livres ». Le principe est simple : deux combattants doivent « se toucher » à coup de lancers de livres, chaque touche valant un point. Les combats peuvent être interrompus à tout moment par un des concurrents, à la simple lecture (pour soi ou à haute voix) d’un livre ; « la véhémence initiale » cédant ainsi place « à l'autorité du livre ».  

Des batailles de ce type sont organisées au Palais de Tokyo à Paris, dans le cadre de l’exposition de Bord des mondes (18 février – 17 mai 2015).

Mettant en scène deux usages des livres diamétralement opposés, ces combats interrogent la réception par le public et par les bibliothécaires d’une telle pratique artistique. En fonction de sa propre conception du livre en tant qu’objet, chacun pourra donner son avis sur cette nouvelle utilisation. Avec un brin d’humour, on peut aussi se demander si les Bookfighting n'offriraient pas une « seconde vie » aux livres désherbés ne trouvant pas preneurs et condamnés au pilon ?  

Pour information, la question de la seconde vie des ouvrages fera l’objet d’un livre de l‘ABF actuellement en cours d’écriture.

Plongez au cœur des entrailles de la BnF

Alors qu’elle vient de fêter son 20e anniversaire, France 3 Paris Ile-deFrance consacre cette semaine sa série du 19/20 à la Bibliothèque nationale de France (BnF).

Cette suite de reportages présente l’architecture impressionnante du bâtiment, composée d’une esplanade de 60 000 m2, d’un jardin d’un hectare et de quatre tours en forme de livres ouverts surplombant, du haut de leurs 79 mètres, les bords de Seine. Elle revient aussi sur les conditions de travail proposées aux étudiants et aux chercheurs, la BnF comptant 24 salles de lectures pouvant accueillir plus de 3 000 personnes.

Cette série permet également au téléspectateur de plonger dans les coulisses de l’établissement, en découvrant notamment le circuit des communications d’ouvrages entièrement automatisé (TAD, transport automatique de documents) qui sillonne les nombreux magasins à la recherche des ouvrages demandés par le public. La machinerie, chargée de faire fonctionner le bâtiment dans des conditions optimales, est également présentée : sources d’électricité, protection des 400 kilomètres de rayonnages aux risques de feu et d’inondation, centrales assurant une température et une humidité adéquate pour protéger les collections, etc.

Retrouvez les trois premiers épisodes sur le site web de France 3 Paris Ile-de-France. Rendez-vous ce soir pour le quatrième et dernier volet de la série !

L’amour est dans la bibliothèque !


Jeudi 16 et vendredi 17 avril s’est tenu le 1er « BiblioRemix Paris » à la bibliothèque Louise-Michel. Pendant deux jours, de nombreux bibliothécaires provenant de plusieurs établissements ont pu réfléchir à des services innovants pour les bibliothèques, qui seront peut-être proposés un jour aux usagers !

9 projets ont été présentés lors de la dernière demi-journée de ce BiblioRemix; parmi ceux-ci :  

  • « Nuit à la bibliothèque », une bibliothèque ouverte toute la nuit proposant différents espaces : sommeil, cinéma, musique, ateliers et jeux de société.
  • « Vogue en scène », un lieu culturel installé dans une péniche voguant sur la Seine allant à la rencontre de différents publics grâce à plusieurs escales dans la journée. Cette « bibliothèque péniche » propose de midi à minuit des salles de lecture, de concert, de cinéma et de repos.
  • La « green bib », une bibliothèque écologique et économique fonctionnant avec l’énergie produite par les usagers, grâce à leur présence, leurs lectures et à leur participation à des activités sportives.
  • « L’amour est dans la bibliothèque » : en 2030, alors que les contacts humains se font de plus en plus rares, cette bibliothèque permet aux usagers de faire des rencontres en fonction de leurs profils et de leurs préférences de lecture.

Retrouvez plus d’informations sur le tumblr dédié ainsi que les présentations complètes en vidéo qui viennent d’être mises en ligne sur la chaîne YouTube de BiblioRemix Paris.

 

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