Le Fil du BBF

Les médiathèques d’Orléans proposent depuis septembre dernier un accès gratuit à leurs services. A l'instar du réseau des bibliothèques de Bordeaux (proposant une inscription et des emprunts gratuits depuis le 1er octobre 2015), ce passage à la gratuité a permis  « l'accroissement du nombre d'inscriptions et une augmentation importante des réinscriptions » au sein des médiathèques de la ville.

Les statistiques du premier mois de gratuité sont en effet  encourageantes et « permettent déjà d’évaluer l’impact positif de cette décision sur la fréquentation des établissements » :

• en septembre 2015 le réseau enregistrait 595 nouveaux lecteurs et 679 réinscriptions ;
• en septembre 2016, 2 066 nouveaux usagers ont bénéficié des services des médiathèques d’Orléans et 1 585 se sont réinscrits.

Art Book Magazine (ABM) vient de lancer Lis-a, une application gratuite permettant de « lire toutes les publications numériques et ebooks, quel que soit leur format (PDF, Epub2, Epub3), sur iPhone et iPad » (la version disponible sur Android sortira en 2017). Grâce à cette application, les lecteurs peuvent désormais lire romans, BD ou encore livres proposant des contenus multimédia et interactifs à partir d’un seul et unique terminal de lecture.

Lis-a permet de personnaliser la taille et les polices de caractères, la luminosité de l'écran ainsi que le thème de fond (blanc, noir ou sépia). L'application propose aussi un accès simple au sommaire de la publication numérique. Enfin, une fois inscrit, le lecteur bénéficie de « l'archivage et de la synchronisation des lectures sur différents appareils » : il pourra ainsi passer, par exemple, de son smartphone à sa tablette sans perdre le fil de sa lecture.

Pour les professionnels, ABM a également mis en place l'offre Salomé, une déclinaison de l’application en marque blanche, proposant « des services de gestion des publications numériques pour les institutions culturelles et les acteurs de la chaîne du livre (bibliothèques, librairies, etc).

Le montant de la rémunération versée par l’État au titre du droit de prêt en bibliothèque pour l’année 2016 a été officialisé par un arrêté du 13 octobre dernier.

Calculée sur la base de 5 427 903 usagers inscrits dans les bibliothèques publiques, 1 094 791 inscrits dans les bibliothèques de l’enseignement supérieur et 226 163 inscrits dans les autres bibliothèques accueillant du public pour le prêt, la contribution forfaitaire à la charge de l’État s’élève à 9 575 890 euros. Le ministère de la Culture et de la Communication versera 8 481 099 euros, et le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 1 094 791 euros.

Pour « structurer le paysage documentaire national » ainsi que « coordonner le rôle des différents acteurs dans le traitement du patrimoine scientifique (acquisition, signalement, accès, conservation, valorisation) », une infrastructure de recherche intitulée CollEx-Persée vient d’être créée.

Portant « la politique de l’ESR en matière de numérisation et de conservation partagée » et participant « au développement des Humanités numériques en lien avec Huma-Num », ce projet suivra l’objectif de « rapprocher les chercheurs des gisements documentaires scientifiques et à leur en faciliter l’usage ».

Le catalogue du Sudoc (Système universitaire de documentation), réalisé par les bibliothèques et centres de documentation de l'enseignement supérieur et de la recherche, permet notamment aux BU de recenser les documents en leur possession. Celui-ci comprend aujourd’hui plus de 10 millions de notices bibliographiques décrivant tous types de documents (cartes, documents audiovisuels, manuscrits, microformes, livres, livres anciens, partitions, ressources électroniques, revues, thèses, etc.).

L’Abes contribue au « financement des opérations de signalement rétrospectif des collections des bibliothèques » afin d’enrichir ce catalogue. Dans ce cadre, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche membres du réseau Sudoc et « souhaitant valoriser des fonds documentaires sous-exploités ou méconnus sont invités à répondre à l’appel à projets » récemment lancé par l’Abes.

Les dossiers sont à remplir et à déposer jusqu’au 18 décembre 2016 via le formulaire en ligne prévu à cet effet. Les établissements dont les projets auront été retenus seront contactés en avril 2017.

En mai 2016, Philippe Laurent, président du Conseil supérieur de la  fonction publique territoriale (CSFPT), a remis à la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, un rapport sur le temps de travail dans la fonction publique territoriale.

Souhaitant « que l’ensemble des types de bibliothèques et catégories de personnels soient pris en considération », l’ABF propose une enquête sur l’organisation du temps de travail en bibliothèque. Chacun est libre d’apporter sa contribution en remplissant un questionnaire. L’objectif de cette étude (dont les résultats seront publiés en ligne) est de « montrer les spécificités et contraintes des bibliothèques en matière de rythmes de travail et de permettre à chacun de situer sa collectivité ou son service ».

La Bibliothèque nationale de France lance un appel au don pour restaurer un patrimoine unique : la salle Ovale de son site Richelieu. Cœur historique de la Bibliothèque, surnommée le « paradis ovale », elle est « appelée à devenir en 2020 un lieu de lecture et de médiation ouvert à tous ».

Entreprise depuis 2010, la rénovation du site Richelieu (prévue jusqu’en 2020) permettra « d’offrir de meilleures conditions de conservation des collections et de meilleures conditions de travail aux chercheurs » et d’ouvrir le site « à un plus large public en donnant accès à des espaces jusqu’alors inaccessibles ». La restauration de la salle Ovale s’inscrit dans la seconde phase de ce chantier. D’un coût de 3,8 millions d’euros, les travaux s’étendront sur 4 ans et porteront notamment « sur sa célèbre verrière, et permettront la restauration des magnifiques boiseries sculptées, des peintures, des mosaïques, des dorures et des mobiliers ».

Avec cette souscription, la BnF se fixe pour objectif de réunir 500 000 euros auprès du grand public. Un recueil de dons libres, mais aussi une campagne inédite offrant « la possibilité aux donateurs d’inscrire leur don dans la pérennité en adoptant une lampe, une table ou une colonne de la salle Ovale, et en y associant leur nom » sont proposés.

Retrouvez plus d’informations (détails de l’appel au don, renseignements pratiques, etc.) en consultant le communiqué de presse de la BnF.

La société Vodeclic vient de publier les résultats de la cinquième édition de son enquête annuelle sur les ressources numériques dans les bibliothèques.

Réalisée auprès de 400 bibliothèques, celle-ci a pour objectif d'évaluer « l'évolution du niveau d'équipement en ressources digitales des établissements, et d'identifier les grandes tendances, pratiques, facteurs bloquants, vecteurs de motivation, etc. ». L’étude souligne notamment cette année que les bibliothécaires ont « compris les enjeux du monde numérique et montrent moins de craintes (…)  face à l'avènement des ressources numériques ».

Voici quelques chiffres à retenir :

• 72 % des bibliothèques proposent des ressources numériques;
• 67 % des bibliothèques ne disposent pas d'une personne en charge des ressources numériques et 36 %  d'une personne dédiée à temps plein ;
• les bibliothécaires sont globalement satisfaits de la qualité (92 %), de l'ergonomie (79 %), des services (70 %) et du support (77 %) des ressources.

 Pour les bibliothèques ne disposant pas de ressources numériques :

• 80 % des bibliothèques déclarent avoir un projet de ressources numériques ;
• 42 % des bibliothécaires vont lancer un projet dans les deux prochaines années ;
• 88 % pensent que le rôle des bibliothèques va évoluer avec les ressources numériques.

Pour les bibliothèques disposant de ressources numériques :

• un établissement sur deux propose plus de 5 ressources numériques ;
• plus de 25 % des répondants proposent au moins 10 ressources numériques ;
• 43 % de ces ressources sont gratuites.

Le 23 septembre dernier, la Bibliothèque du Congrès des Etats-Unis a « décerné son prix international annuel d’alphabétisation » à l’ONG Bibliothèques sans frontières (BSF). Avec cette distinction, l’établissement salut le travail de BSF qui « renforce les capacités des personnes vulnérables, grâce à l’éducation, la formation et un accès facilité aux livres et à la lecture » et  reconnaît « la contribution significative de BSF à l’amélioration de l’alphabétisation dans le monde ».

BSF a également été distinguée à travers son Ideas Box, véritable « médiathèque en kit » conçue au départ pour apporter information et culture aux populations des camps de réfugiés des pays en guerre. Le projet a en effet été récompensé par les WISE (World Innovation Summit for Education) Awards 2016, pour sa capacité « à répondre aux défis de l’éducation de manière globale et créative».

Ces deux prix « viennent couronner une des réussites de BSF : offrir aux enfants vulnérables et à leurs familles la possibilité de vivre dignement et de se développer en tant qu’individus ».

Grâce au mécénat de la Fondation Polonsky et pour la première fois dans le domaine des manuscrits, la BnF et la British Library vont conclure un partenariat « autour de la numérisation du catalogage scientifique et de la valorisation d’un ensemble remarquable de 800 manuscrits médiévaux enluminés du VIIIe au XIIIe siècle ».

Conservant « des fonds particulièrement importants de manuscrits français et anglais », les deux bibliothèques ont choisis les 800 manuscrits « en fonction de leur intérêt artistique (…)  historique ou littéraire et de leur importance pour l’histoire des relations franco-anglaises au Moyen Âge ». La BnF et la British Library numériseront chacune 400 manuscrits, qui seront ensuite « accessibles librement sur les bibliothèques numériques des deux institutions, Gallica et Digitised Manuscripts ».

Laurence Engel, présidente de la BnF, a déclaré que « la réunion de deux collections médiévales d’excellence, à travers ce projet ambitieux de numérisation (…) est l’expression d’une volonté partagée » par la BnF et la British Library « de mettre à la portée de tous », grâce à une expertise scientifique et technologique, « des trésors inestimables ».

La médiathèque Louis-Aragon de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne) facilite l’accès à l’univers de la culture libre : 17 bornes de consultation d’œuvres culturelles sous licence libre ou entrées dans le domaine public sont accrochées sur les murs des sections jeunesse, adultes et musique de l’établissement.

Favorisant la connaissance de  « la culture libre, encore mal connue du grand public », ces bornes permettent l’accès à un fonds collaboratif, intitulé « le butin numérique », alimenté régulièrement par les bibliothécaires possédant ce service dans leur établissement (une centaine en France actuellement). Connectés en réseau, « les professionnels diffusent et partagent régulièrement leurs nouvelles trouvailles d’œuvres libres via des sélections thématiques ».

Depuis vingt ans, les bibliothèques de Rouen « ont pris à bras-le-corps la numérisation de leurs documents patrimoniaux » afin de préserver un fonds ancien comprenant des exemplaires uniques, tel le manuscrit de Madame Bovary (Gustave Flaubert) ou celui de Baccara (Hector Malot), ainsi que des cartes, estampes, incunables, photographies et plans.

Début 2017, une bibliothèque numérique permettant de consulter facilement ces documents sera mise en ligne. Baptisée Rotomagus (du nom gallo-romain de Rouen) et conçue en partenariat avec la BnF, elle sera « une vraie bibliothèque numérique sur le modèle de la prestigieuse Gallica ». Rotomagus deviendra d’ailleurs la première bibliothèque municipale à proposer une interface numérique identique à celle de Gallica.

Du 14 au 30 octobre 2016, et pour la 4e année consécutive, la manifestation  « Press Start »  investit la BPI.

Pendant 15 jours, le public est invité à entrer « dans les coulisses de la fabrication des jeux vidéo à travers des rencontres, des ateliers, des performances, des défis ». Il sera également possible de « découvrir les métiers du jeu vidéo, de vivre des expériences de réalité virtuelle et, bien sûr, de jouer » ! 

Plus d’informations sur le site de la BPI.

Proposant une inscription et des emprunts gratuits depuis le 1er octobre 2015, le réseau des bibliothèques de Bordeaux connaît une importance hausse de fréquentation. De 32 000 en 2014 et 38 000 fin 2015, on compte actuellement 41 000 personnes inscrites, dont la moitié ayant pris « pour la première fois un abonnement en bibliothèque ». Le taux d’inscription de 17,5 % est au-dessus de la moyenne nationale (13 %) et de celle des villes de plus de 100 000 habitants (10 %).

BD, CD, DVD, enregistrements sonores, guides pratiques, livres, magazines, méthodes de langues et revues sont empruntables à domicile sur simple présentation de la carte d'abonné annuelle. Les collections en libre accès sont consultables sur place sans aucune formalité et les documents les plus rares sont aussi gratuitement accessibles pour toute recherche justifiée. 

Alors que des études ont montré que les coûts d’inscription (même peu élevés) étaient un frein pour « nombre de lecteurs potentiels », la Ville de Bordeaux, en instaurant la gratuité de ses bibliothèques, a souhaité « renforcer sa politique de démocratisation culturelle ».