Les bibliothèques parisiennes en grève

Plusieurs organisations syndicales représentant les professionnels des bibliothèques (la CFDT, la CFTC, la CGT, FO, la SUPAP, l’UCP et l’UNSA) ont lancé un appel à la grève pour les 13 et 15 mars 2014 prochains.

A quelques semaines des élections municipales, ces dernières souhaitent recevoir l’attention des candidats aux municipales afin d'obtenir les engagements et effectifs nécessaires au fonctionnement optimal des bibliothèques.

L'ABF, l'ADBGV et l'ADBU pour la formation partagée des élèves conservateurs d’État et territoriaux

Les trois associations de bibliothécaires ont adressé un courrier au Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), afin de s’opposer à la « dénonciation de la convention » le liant à l’Enssib dans le cadre de la formation des conservateurs territoriaux des bibliothèques.

Si elles reconnaissent « la part éminente que joue le CNFPT (…) dans l’acquisition par les conservateurs d’une solide culture territoriale », elles ne peuvent se résoudre « à la séparation qui semble envisagée (…) des formations des élèves conservateurs d’Etat et territoriaux dans une même école ». Pour ces trois associations, cette formation partagée permet notamment « la transmission de compétences partagées (…), la construction d’une conscience commune des enjeux de politiques publiques (…), ainsi que la constitution d’un « solide réseau professionnel au sein d'une même promotion, créant ainsi des ponts entre les problématiques et les professionnels des deux fonctions publiques ».

Affirmant enfin que « séparer totalement les formations initiales des conservateurs d’État et territoriaux les appauvrirait toutes deux », l’ABF, l’ADBGV et l’ADBU ont demandé, avant toute chose, la tenue d’une « mission d’évaluation de la formation des élèves conservateurs ».

Cartographie par région des lieux de lecture publique

Le Département études prospectives statistiques (DESP) du ministère de la Culture et de la Communication a publié en janvier 2014 une base de données des équipements culturels en France.

La liste, basée sur les installations de 2012 répertorie les monuments historiques, les musées, les théâtres et lieux de spectacle recensés par le Centre national du théâtre, les cinémas, les lieux de lecture publique et les conservatoires. Celle-ci sera mise à jour régulièrement et étendue à d’autres équipements culturels.

En ce qui concerne les lieux de lecture publique, regroupant les bibliothèques et les points d’accès au livre, cette base de données comptabilise 15 063 entités réparties sur la France entière. Celle-ci met également en évidence un certain déséquilibre territorial. En effet, si les régions Rhône-Alpes, Bretagne, Auvergne, Aquitaine et Ile-de-France comptent chacune plus de 1000  lieux de lecture publique (et notamment 1912 pour la seule région Rhône-Alpes), d’autres en dénombrent beaucoup moins (moins de 200), comme l’Alsace, la Franche-Comté, la Basse-Normandie, la Corse et certains DOM-TOM.

Médiathèques et Facebook

Le réseau social Facebook a été créé le 4 février 2004 à Harvard par Mark Zuckerberg[1]. Appelé Thefacebook à l’origine pour mettre en lien les étudiants, le réseau connaît un succès immédiat[2]. Son ou ses fondateurs[3] souhaitaient mettre en contact les étudiants de leur faculté. En 2005, il fût ouvert aux étudiants des grandes écoles et il faudra attendre 2006 pour que le réseau soit ouvert à tous. La facilité, l’aspect réactif et convivial en ont fait rapidement un phénomène. Sa devise est : « Facebook's mission is to make the world more open and connected. La mission de facebook est de rendre le monde plus ouvert et connecté. »

Il faut savoir qu’aujourd’hui « 2,7 milliards de personnes dans le monde ont accès à Internet[4] ». Actuellement plus d’un milliard de personnes utilisent le réseau social[5], créant sans doute la plus grande communauté au monde. On dénombre plus de 665 millions d’utilisateurs actifs au quotidien en mars 2012[6], dont 28 millions de français. En juin 2013, il est avéré que « Huit internautes français sur dix sont inscrits sur un réseau social. Plus de 10 milliards de messages sont envoyés chaque jour sur Facebook (janvier). »[7].L’influence du réseau social est notable, les agences de publicité travaillent sur ce média activement, engrangeant des bénéfices[8]. Nos comportements sont étudiés. Ils semblent évoluer avec l’utilisation intensive de ce réseau. Ils seraient également influencés par la fonction « j’aime » disponible sur le réseau social : « Le professeur Wats, du service recherches de Microsoft, a été interrogé par le New York Times sur cette étude et confirme que, en ligne, la popularité est un quitte ou double. Quelle que soit la qualité intrinsèque d'un produit, d'un texte ou d'un commentaire, c'est l'approbation qui déclenche l'approbation, et le "silence" virtuel qui entraîne la disparition ou l'échec[9].» L’actualité, le suivi, l’approbation sont des marques « d’existence » sur facebook. Des dépressions toucheraient même certains[10] : « Ainsi, le psychologue social de l’Université du Michigan, Ethan Kross a expliqué qu’en ˝surface, Facebook semble offrir une ressource inestimable permettant de combler les demandes de liens sociaux. Mais plutôt que d’améliorer la sensation de bien-être, nous avons trouvé que l’utilisation de Facebook déclenche le résultat opposé, il l’affaiblit ˝»[11]. Coupés du monde réel, certains utilisateurs, en mal de reconnaissance, sombreraient dans la dépression.

C’est bien sûr dans un tout autre esprit que les médiathèques, soucieuses d’apparaître sur ce réseau, sont elles aussi, peu à peu, entrées dans ce système. Il était tentant, en effet, de rejoindre un réseau aussi utilisé et facile d’accès[12]. Cependant il n’en demeure pas moins qu’elles restent encore relativement peu nombreuses à s’être emparées de ce nouvel outil de communication[13].

Plusieurs raisons ont motivé les structures culturelles à être présentes sur le réseau social le plus utilisé. Changer d’image peut être l’une des raisons mais elle n’est pas la seule. Facebook apparaît comme le moyen de communiquer autour des actions menées au sein de la médiathèque auprès d’un large public. Il apparaît également comme un outil de valorisation des compétences, une mise en valeurs des collections. Le bibliothécaire via facebook apparaît, au travers de notre enquête, comme ayant le souci constant d’être à l’écoute et dans l’interaction avec son public, tout en se plaçant dans la dynamique des réseaux sociaux, au cœur du monde multimédia.

Le réseau social s’adresse également à un public de « digital natives » pour lesquels cette forme de communication est, pour beaucoup, un outil quotidien. Les médiathèques rejoignant le réseau peuvent plus aisément, pensent-elles, toucher ce public, être réactives dans leur mise à jour, susciter des réactions, des avis parfois. L’interaction du web 2.0 paraît alors effective.

Les médiathèques, municipales et départementales, utilisent les réseaux sociaux depuis quelques années. L’enquête menée, lancée sur facebook mais également relayée par Lorenzo Soccavo et par le site de l’Agence Régionale du Livre, la Languedoc-Roussillon Livre Lecture[14] avait pour objectif, certes de quantifier, mais surtout de saisir les usages et les motivations de l’utilisation d’un compte facebook par les médiathèques. Pourquoi en effet les médiathèques ont-elles pris le parti de s’adresser à leur usager par le biais du réseau social ? Le questionnaire proposait des questions ouvertes pour permettre à la structure d’exprimer son point de vue sur le choix de ce mode de communication. L’enquête offrait aussi des questions fermées telles : votre médiathèque a-t-elle un compte twitter ? Propose-t-elle un ou des flux RSS ? Avez-vous un portail ou un site ? Proposez-vous des ressources en ligne ? Ces questions attendaient  une réponse positive ou négative et laissaient, à la structure, la possibilité de développer. Volontairement ces questions sortaient de la stricte utilisation du réseau social pour capter une photographie plus précise des usages de la médiathèque et de son rapport au multimédia au sens large. Sur environ quarante-cinq médiathèques sollicitées, une dizaine ont répondu. Il s’agit donc d’une première représentation, non exhaustive, des usages des médiathèques à un moment donné.

Temporalité

Il ressort de l’enquête que les médiathèques se lancent sur le réseau social entre 2009 et 2011 pour la plupart. Par exemple la médiathèque Pontanézen à Brest a été extrêmement réactive puisqu’elle s’inscrit dans la dynamique du réseau début 2009 afin « d’être être au plus près du public ». Même si cette activité peut être chronophage, au moment où le réseau social prend de l’ampleur, au vu de sa facilité de gestion, au regard d’un site ou d’un portail, plusieurs médiathèques relèvent le défi. En janvier 2009, Mark Zuckerberg annonce le passage à 150 millions d’utilisateurs de facebook dont la moitié utilise le réseau quotidiennement[15]. Certaines médiathèques, avec l’aval de leur tutelle politique, décident alors d’utiliser ce nouvel outil de médiation. Le phénomène va connaître une ampleur certaine. Tandis que se développent les portails de bibliothèques avec la notion de plus d’interactivité avec l’usager, le réseau social est intégré dans le fonctionnement de la médiathèque comme une approche originale, quasiment marketing, pour gagner un nouveau public, fidéliser l’existant, tout en s’emparant de l’image « cool » associée au réseau. Les médiathèques espéraient peut-être aussi gagner un public d’adolescents, difficiles à accrocher. Aujourd’hui, cette image « cool » est dénoncée par son propre fondateur Mark Zuckerberg. L’impact planétaire est tel que le premier succès du réseau, qu’il compare au succès de l’électricité, ne peut plus véhiculer la même image qu’à ses débuts[16]. En effet, en septembre 2013, le réseau compte « 1,15 milliard d'amis », succès que le fondateur compte bien étendre « aux deux tiers de Terriens non encore connectés à l'Internet[17] ». Ainsi les médiathèques se sont emparées de ce nouvel outil de communication, surfant sur son succès, avec effectivement l’idée de changer d’image et en tous cas de communiquer différemment.

Changer d’image

Majoritairement, il ressort de notre enquête, que les médiathèques, adoptant ce nouvel outil, souhaitent avant tout changer leur image auprès du public[18]. L’utilisation de facebook « rajeunit l'image et rapproche la bibliothèque de ses lecteurs » répond la Bibliothèque Communale Hannut (Belgique). D’autres reconnaissent que, faute de moyens pour ouvrir un blog ou une newsletter, ce moyen simple et gratuit d’utilisation, offre une belle opportunité de visibilité. La médiathèque Pontanezen à Brest souligne que « cela montre un coté moins institutionnel ». Changer d’image est ainsi le leitmotiv. Lorsqu’on sait tout le travail entrepris, pour la plupart invisible au public, cette motivation ne paraît pas étonnante[19]. Certains sociologues, telle Véronique Le Goaziou enquêtant auprès d’adolescents, nous informent du fait que l’image du bibliothécaire est souvent austère[20] même si les jeunes investissent le lieu[21]. Les bibliothécaires sont parfois même comparés à des gendarmes[22] ou à des vieilles filles à lunettes ! L’image du bibliothécaire est, pour certains, peu sympathique dans les représentations comme le souligne Sonia Mourlan-Mazarguil dans son mémoire pour l’ENSSIB au titre volontairement provocateur « Les bibliothécaires, ennemis de la bibliothèque ? » : « Le bibliothécaire est, selon les propos recueillis, « la dame ou le monsieur qui aide et conseille » mais il est aussi le « gendarme de la bibliothèque », celui qui fait respecter le silence et les règles « sans chercher à comprendre » et « qui nous fait comprendre que l’on n’est pas chez nous ».[23] »

L’enquête de Bruno Maresca[24] semble confirmer cette mauvaise image dans la mesure où elle montre que peu ou pas de lecteurs osent demander des renseignements aux bibliothécaires : 41 % d’inscrits demandent rarement des renseignements ou des conseils, et, parmi les non inscrits 37.1 %. Par ailleurs, 18.6 % de non inscrits[25] ne demandent jamais de conseils, et 9% d’inscrits[26]. Cette enquête démontre aussi que nous touchons de plus en plus de non inscrits dans nos structures culturelles. Au final, les usagers s’adressent aux bibliothécaires mais beaucoup ne le font pas, par souhait d’être autonome, ou par crainte du regard des professionnels.

Par conséquent, Facebook apparaît comme une opportunité pour toucher un public « invisible », soit parce qu’il ne vient pas à la médiathèque, soit parce qu’il est présent mais ne demande rien aux bibliothécaires. Le bibliothécaire souhaite son lecteur autonome mais a également  pour mission l’accueil de tout public, son confort vis-à-vis des informations toujours plus nombreuses mises à sa disposition : imprimés mais aussi livres numériques, jeux… La médiation est un mot qui revient sans cesse dans les missions, de plus en plus nombreuses, du bibliothécaire dans le monde du web 2.0 : lutte contre l’illettrisme, « l’illectronime[27] », les fractures sociales…

Facebook semble abolir l’obstacle du rapport physique au lieu et à l’équipe de bibliothécaires. Virtuel, le bibliothécaire via son lien facebook, devient curieusement plus proche, accessible, ancré dans son temps : « À l’opposé de la méfiance, l’invisibilité peut également avoir pour certains usagers un effet désinhibant, favorable à leur implication et donc à l’intensité des relations en ligne. » nous informent Adeline Hérault et le professeur Pierre Molinier[28]. Effectivement l’internaute aura sans doute plus de facilité pour communiquer avec sa médiathèque via facebook. Pour la bibliothèque de Valenciennes à la question : Pensez-vous qu’il (le réseau social facebook) change l’image de votre médiathèque ? En quoi ? Celle-ci répond :

« Il la rend plus "proche" (nous sommes une bibliothèque classée un peu classique), participe de l'effort d'accueil et de convivialité entrepris dans tous nos services, favorise la circulation des informations. Il donne l'image d'un lieu où il se passe plein de choses. »

L’image du temple de la culture, obstacle ou source de découragement pour certains lecteurs ayant peur de ne pas être à la hauteur du lieu, se fissure grâce à cet accès direct aux informations véhiculées par la médiathèque. L’information courte, les images, voire les vidéos contribuent à ce rajeunissement de l’image des médiathèques et de leurs bibliothécaires. En ce sens, à l’encontre de l’image « intellectuelle » des bibliothèques, la médiathèque de Juilly, outre les informations concernant leur structure, s’est illustrée par la valorisation d’images attrayantes de lecteurs, de livres, de librairies ou de bibliothèques du monde entier[29].

De plus, désormais les bibliothécaires n’hésitent plus à se filmer de façon parodique, sur Youtube par exemple, pour parler de leur métier et désacraliser l’image des médiathèques[30] ou proposent des jeux avec humour, la bibliothécaire portant forcement un chignon et des lunettes[31] !

Valoriser les actions menées en touchant le plus grand nombre

Concernant l’utilisation de facebook par les médiathèques, une autre raison ressort de l’enquête : la nécessaire valorisation des actions menées auprès du public. Les animations sont nombreuses dans les médiathèques et, souvent, « trop d’informations tue l’information ». Un atelier d’écriture succède à une rencontre d’auteur, suivi d’un accueil pour les bébés lecteurs, un spectacle, sans compter le vernissage d’une exposition… Ces informations sont la plupart du temps relayées par un support écrit, distribué au sein de la structure : bimensuel ou mensuel par exemple. Cette manne d’informations va, cependant, toucher toujours le même public : usagers réguliers, lettrés. Le public des animations est souvent un public conquis. Facebook apparaît comme le moyen de valoriser, à l’extérieur de l’établissement, la somme des animations proposées. A ce titre, le facebook de la médiathèque « les Quatre-Chemins » à la Trinité (Provence-Alpes-Côte d’Azur) renvoie vers leur blog qui, lui-même, donne le programme des animations de la médiathèque. L’information pourrait se trouver directement sur le réseau social, mais il s’agit d’une volonté claire de valoriser le blog développé par la structure. De nombreuses bibliothèques, à l’instar de la médiathèque de Perpignan, utilisent les deux canaux d’informations : l’information sera directement placée sur facebook classée par évènement et un lien est également proposé vers calaméo[32] ouvrant le programme bimensuel des animations. Il est à supposer que les usagers se retrouveront sur le facebook de leur médiathèque. Cependant, via le réseau social, la couverture médiatique prend alors de l’ampleur touchant un plus large public.

Lorsque le guichet des Savoirs, système virtuel d’interrogations à distance[33], a débuté à Lyon, des études ont été menées pour savoir qui venait poser des questions aux bibliothécaires. En 2005[34], outre les usagers, il est apparu que les cadres et les professions libérales étaient majoritaires en ce domaine à laisser des questions (37 %, contre 21 % pour les employés, ouvriers). Les horaires des bibliothèques pouvaient leur paraître trop restreints pour assurer leur présence au sein de l’établissement[35]. 42 % des personnes utilisaient le guichet des Savoirs de la France entière, voire d’autres pays (pour 9 %), attirées par cette nouvelle aventure.

De la même façon, il est probable que l’utilisation de facebook par les médiathèques, attire aussi un autre public que celui des usagers, même si aucune étude quantitative ne semble exister sur le sujet. Comme pour le guichet des Savoirs, le réseau social offre probablement une couverture médiatique plus large, cette forme de communication n’étant pas liée à un déplacement physique au sein de l’établissement. Pour le profil sociologique des « amis » de la médiathèque sur le réseau social, il est à supposer que des bibliothécaires sans doute mais également des curieux de littérature, des personnes n’ayant pas de bibliothèques importantes à proximité, des personnes empêchées pour diverses raisons dont leur profession (professions libérales, cadres..), etc. consultant de France ou de l’étranger se retrouvent sur les pages du réseau.

En effet Facebook assure une visibilité accrue pour les médiathèques touchant plus largement un public différent du public cible de la structure culturelle. Le site ou le blog d’une bibliothèque véhiculent souvent des informations pratiques, telles les horaires ou l’accès au catalogue de la structure culturelle. Le public cible de ces ressources en ligne est l’usager. Il peut aussi toucher le nouvel arrivant, l’usager futur. A contrario le réseau social est proposé comme complément sur d’autres missions à destination, certes du public cible, l’usager, mais pas seulement. Comme le rappelle le slogan de facebook précédemment cité, il s’agit de s’ouvrir au monde même si cela peut sembler présomptueux, le public cible sur le réseau social sera national, à défaut peut-être d’être international, ne serait-ce que pour la barrière de la langue.

Mettre en avant un savoir faire

«L'objectif était de diffuser l'information de manière dynamique auprès des lecteurs et de promouvoir la lecture et l'échange » souligne la Bibliothèque Communale Hannut.

L’une des missions des médiathèques comporte la valorisation des auteurs, de leurs œuvres. Le réseau social reflète cette valorisation. Ainsi, la médiathèque de Bagnolet par exemple, via facebook, présente ses derniers romans, ses coups de cœur, tandis que la médiathèque du Grand Troyes offre, pour sa part, son patrimoine écrit et son salon du livre pour la jeunesse. De même, la médiathèque Voyelles Charleville Mézières met-elle en avant ses expositions, la bibliothèque multimédia de Saint Germain en Laye, ses sélections pour les adolescents, la médiathèque départementale d'Ille-et-Vilaine, une sélection de romans à télécharger pour les 10-14 ans, la médiathèque de Perpignan, outre des sélections, propose des vidéos retraçant, par exemple, des ateliers menés avec des enfants ou la mise en place d’expositions... La médiathèque Bellevue à Brest incite les internautes à partager leurs coups de cœur.

Par conséquence, les pages facebook des médiathèques sont riches d’un savoir-faire valorisé. Si l’usager n’ose pas toujours demander un conseil aux bibliothécaires, le réseau social va mettre à sa disposition des ressources pour lui permettre de trouver au mieux le livre, disque, jeu… qui trouvera grâce à ses yeux. Cela touche un public à l’aise avec les nouvelles technologies et capable de chercher, sur le net, d’autres ressources telles un blog littéraire, un site spécialisée en littérature jeunesse, en bandes dessinées… Ces valorisations sont le reflet du travail quotidien des bibliothécaires au sein de la médiathèque.

En définitive, chaque médiathèque présente sur facebook a à cœur de présenter son travail, de mettre en avant la médiation envers son public, ainsi que les outils à sa disposition. De plus en plus, des vidéos valorisent les actions menées : atelier de création avec les enfants, rencontres littéraires ou avec un artiste. Cette forme de médiation est plébiscitée par un public jeune mais séduit également tout public. Les médiathèques espèrent, là aussi, gagner un autre public, attiré par la diversité de l’offre et la qualité des actions proposées.

La présentation graphique constitue également un enjeu sur le réseau social. Les photographies exposées valorisent la structure même de la médiathèque, présentée à son avantage. Il faut donner envie à l’internaute de venir découvrir « sa » bibliothèque. S’il est loin physiquement, la photographie de la structure ajoute une plus-value à la représentation positive d’une bibliothèque. Dans l’inconscient collectif cette bataille de l’image est importante : un lieu attractif, coloré, rempli de collections intéressant l’usager potentiel attirera, donnera envie. Une forme de marketing est déployée dans le graphisme du réseau social. Par ailleurs, de nombreuses photographies seront ajoutées soit directement liées à la communication sur des évènements, soit relayant d’autres informations, sur d’autres bibliothèques par exemple. La photographie prime sur le texte sauf à « créer un évènement » auquel cas le texte sera plus long. Il y a ainsi une forme particulière d’écriture sur facebook : concise, accrocheuse. Peu de mots sont utilisés sinon ils disparaissent du cadre, un clic de souris est nécessaire pour lire la suite, ce que peu de personnes font en définitive. Le graphisme, la communication verbale ont donc leurs codes, leur nécessité sur cet outil. Une certaine forme d’appauvrissement du contenu au détriment du packaging peut être déplorée. L’idée du bibliothécaire est de renvoyer vers son site, ou son portail, et surtout vers la bibliothèque, pour approfondir tous sujets abordés.

A la question posée lors de l’enquête : Diriez-vous qu’aujourd’hui c’est un outil incontournable ? La plupart des médiathèques interrogées répondent par l’affirmative, tout en nuançant leur réponse car d’autres formes de communication sont déjà utilisées par le bibliothécaire. Il s’agit d’un média de plus, avec d’autres spécificités, un outil miroir.

Interaction avec le public

Facebook permet l’immédiateté des réactions des internautes, usagers ou non, de la médiathèque. Cependant certaines médiathèques se contentent de proposer un espace non ouvert aux remarques. A contrario, d’autres prennent le risque d’ouvrir au dialogue, voire de susciter les réactions, comme la médiathèque de Bellevue à Brest souhaitant recueillir les coups de cœur des internautes ou encore la médiathèque de Suresnes demandant avec humour comment aménager son espace multimédia. Adeline Hérault et Pierre Molinier, dans leur article « Les caractéristiques de la communication sociale via Internet », remarquent que : « Dans le même ordre d’idées, l’usager peut juger que l’invisibilité est un atout qui place tous les interlocuteurs potentiels en position d’égalité, effaçant ou estompant les marqueurs sociaux et culturels (âge, sexe, ethnie, accent, etc.) qui sont autant de sources de discrimination dans les échanges de face-à-face, et serait donc une porte ouverte à des relations plus riches, avec des interlocuteurs plus variés[36]. » L’interaction sera alors d’autant plus facile. Libérés des jugements de valeurs présumés des bibliothécaires, l’internaute aura sans doute plus de facilité à intervenir sur la page facebook de sa médiathèque.

Etre au cœur du monde actuel

Les médiathèques ont à cœur d’être au plus près de l’innovation, répondant ou devançant la demande politique. Intégrer, dans leurs pratiques, la révolution numérique fait partie des objectifs des bibliothécaires. Les réseaux sociaux sont l’un des aspects de cette révolution. Comme le souligne la bibliothèque municipale Max Rouquette à Clermont l’Hérault quant à facebook :  « Il fait partie des outils de communication courants de notre époque, il est utilisé par un très grand nombre de nos adhérents. La bibliothèque, lieu de lien social ne peut rester à l’écart de ce qu’on nomme les réseaux sociaux[37]. » Etre au cœur de la révolution numérique, proposer de nouvelles technologies, proposer des ressources nouvelles, virtuelles, apprendre à utiliser ces nouvelles ressources font partie des missions du bibliothécaire web 2.0.. Les bibliothécaires interrogés s’avèrent sensibles à cet aspect du métier. Ils proposent, pour certaines, des ressources numériques, des liseuses, des tablettes, ou bien des flux RSS et/ou un compte twitter. Les médiathèques s’ancrent dans le monde contemporain. La bibliothèque Max Rouquette ajoute que c’est « une  façon de montrer que la bibliothèque évolue avec la société, que c’est un lieu vivant ». Le réseau social devient le miroir d’un travail de fond sur le cœur du métier de bibliothécaire.

Les pratiques culturelles des français changent, comme le montrent les enquêtes du sociologue Olivier Donnat[38]. Les bibliothécaires adaptent leurs pratiques à ces nouvelles formes de « consommation » de la médiathèque. Par exemple, même si, en 2011, 98,5 % des bibliothèques ne proposaient pas encore de livres numériques comme le souligne l’Observatoire de la Lecture Publique (Ministère de la Culture, Service du Livre et de la Lecture[39]), il n’en reste pas moins que c’est pourtant une question centrale au cœur de l’action et du devenir du bibliothécaire et de ses collections. Les usagers/consommateurs demandent toujours plus d’offres numériques, au sein d’un espace agréable comme le sont les bibliothèques 3ème lieu. Les médiathèques n’échappent pas à une certaine pression marketing. Les bibliothécaires sont dans leur rôle lorsqu’ils luttent contre l’illettrisme, érigée grande cause nationale en 2013[40] et, à présent, contre « l’illectronisme » : « La définition du néologisme « illectronisme », qui transpose le concept d’illettrisme dans le domaine de l’information électronique, fut donnée par Élisabeth Noël : il s’agit d’un manque de connaissance des clés nécessaires à l’utilisation des ressources électroniques[41]. » Le bibliothécaire/médiateur met à disposition de son public des espaces informatiques mais, au-delà de cela, offre des formations afin que son usager puisse se repérer au milieu des nombreuses ressources électroniques proposées. Il s’agit d’ancrer le lecteur dans ce monde dématérialisé.

En revanche, les bibliothécaires interrogés reconnaissent le caractère chronophage de cette activité et, faute de temps, ne peuvent développer davantage leur présence sur le réseau social. Pour être visible sur facebook, « exister » comme source d’information, il faut quotidiennement pouvoir ajouter du contenu sur la page de la structure. La bibliothèque départementale de Rennes met en lumière le déclin progressif des sites institutionnels. Sa responsable souligne, dans l’enquête, que : « Cette page facebook peut, petit à petit, remplacer le site web actuel de la médiathèque dont les pages sont très peu consultées, à part la page d’accueil et le catalogue ». Un simple site n’attire plus. En revanche la page facebook d’une bibliothèque, du fait de l’interaction avec le public, de l’attractivité, du visuel et de la facilité du réseau, en font un outil important. Cependant, cela signifie un agent dédié à cette opération, tâche supplémentaire pour un résultat peut-être limité. Le réseau social s’ajoute à d’autres supports de communication comme le site ou le portail. Il signifie donc plus de temps consacré à cette forme de communication. Alors que le site ou le portail peuvent être alimentés de manière hebdomadaire, le réseau social est chronophage puisque tous les jours, voire plusieurs fois par jour, le bibliothécaire en charge devra donner des informations, parler d’expositions à venir, proposer des ouvrages… Finalement, contrairement à ce qu’il pourrait être attendu, les critiques d’ouvrages sont relativement rares, faute de temps pour les rédiger. Il est plus facile de mettre un lien vers le programme existant de la médiathèque, ou d’ajouter une vidéo d’atelier en ligne, une conférence… que d’écrire une critique. Le temps consacré à cette activité en constitue donc l’une des limites. Une présence forte pour un impact limité est ce qu’il semble ressortir : la plupart des petites et moyennes bibliothèques ont peu d’« amis » ou de personnes ayant aimé leur page. La médiathèque de Juilly, particulièrement active, a presque 5 000 « amis » mais fait figure d’exception, la moyenne haute se situant à 500. Il y a presque une dichotomie entre l’institution, qui a des fonctions pérennes, travaille pour les siècles futurs, avec notamment la conservation, et la nécessité d’alimenter en permanence l’hydre facebook.

Des exemples d’utilisation du réseau social dans d’autres pays

Pour quelques bibliothèques étrangères, nous retrouvons peu ou prou les mêmes comportements et utilisations sur facebook avec cependant quelques différences. Par exemple, aux Etats-Unis, la Bibliothèque Publique de New-York[42] met en valeur ses collections et renvoie systématiquement vers son site comme la bibliothèque DOK[43] à Delft[44] au Pays-Bas. Il s’agit alors d’incitations implicites à venir à la bibliothèque et à utiliser ses ressources. Le réseau social est utilisé comme un miroir, communication indirecte vers le site et le lieu physique de la structure. Par contre, les bibliothèques de Saint-Laurent à Montréal (Québec) proposent leurs nombreuses activités comme une séance d’initiation aux jeux vidéo pour les aînés, des groupes pour parler français directement sur le réseau social. L’internaute peut, grâce au réseau, avoir toutes les informations détaillées sur le lieu, le jour et le contenu de l’animation sans renvoi vers le site des bibliothèques[45] contrairement à la Bibliothèque Publique de New-York et à la bibliothèque DOK à Delft.

Aux Etats-Unis, la bibliothèque du Congrès à Washington[46], outre la mise en valeur de ses collections, propose dans le cadre du Festival National du Livre[47], du 21 au 22 septembre 2013, des interviews d’auteurs téléchargeables en mp3. Il est possible d’écouter directement ces entretiens en cliquant sur un lien. Depuis 2007, ces interviews sont proposées et audibles par l’internaute, avec des auteurs comme Terry Pratchett ou Joyce Carol Oates, témoignages importants sur le processus de création littéraire. Le réseau social devient une valorisation active des ressources du fonds existant mais également offre un regard sur la littérature en train de s’écrire, sur ses écrivains. Ces témoignages constituent ensuite un fonds unique au fur à et à mesure des années qui passent.

Sur le réseau social, la médiathèque publique de Brooklyn valorise ses collections. Elle met également, à disposition de son public, une application pour portable iPhone ou android, à télécharger, pour suivre l’actualité de la bibliothèque. Cette application permet de chercher dans le catalogue, de gérer son compte, trouver des informations locales comme le GPS ou des cartes, scanner un ISBN pour chercher un livre dans les collections[48]. Au Pays-Bas, à Amsterdam, l’OBA[49] (Openbare Bibliotheek Amsterdam) valorise ses animations, notamment ses débats. La langue utilisée sur le réseau social est alors le Néerlandais, avec une possibilité de traduction en français.

Les quelques exemples pris à l’étranger montrent la même envie de valoriser les fonds de la médiathèque, comme le savoir-faire des bibliothécaires présentant leurs multiples animations. Comme en France, le lien vers la structure physique apparaît important. Les bibliothécaires sont également très centrés sur les derniers apports technologiques et l’utilisent au mieux. Ils offrent par exemple la possibilité de télécharger en MP3 des interviews ou proposent une application pour iPhone ou Android pour rester connecter en temps réel à sa structure et pouvoir agir sur son compte à distance. L’information, la communication sont fondamentales pour le devenir des médiathèques, avec l’utilisation des outils technologiques les plus performants.

Les médiathèques se sont donc emparées de cet outil du XXIème siècle, porte ouverte sur le monde virtuel. Complément de l’architecture des médiathèques, de leurs collections, la présence sur le réseau social facebook modifie, ou devrait modifier, l’image du bibliothécaire. Apparaissant compétent, au fait des nouvelles technologies, la figure sévère du bibliothécaire stéréotypé semble peu à peu s’éloigner. La mise en valeur des actions menées, des collections ou du savoir faire des bibliothécaires, trouve naturellement sa place sur facebook. L’interaction avec le public semble se faire plus librement, sans obstacle physique ou psychologique, certaines médiathèques n’hésitant pas à solliciter directement leurs usagers ou followers. Au final, cet outil, que beaucoup considèrent comme incontournable, est un dispositif de plus à la disposition du bibliothécaire web 2.0. En phase avec son temps, il est plus que jamais dans la médiation pour faire connaître, toujours davantage, les médiathèques, ses collections, ses actions, dans une vision dynamique à l’opposé d’une image figée appartenant désormais au passé, du moins faut-il l’espérer. Aussi, malgré l’aspect chronophage de cette activité et les faiblesses inhérentes à cette forme de communication, il est probable que de plus en plus de médiathèques utiliseront le réseau social, rejoignant ainsi plus d’un milliard d’utilisateurs à travers le monde, contribuant peut-être « à rendre le monde plus ouvert et connecté » pour reprendre la devise de facebook.

 

[1] Pour en savoir plus sur la paternité du réseau social

[2]  The Facebook Effect : l’histoire du réseau social qui change le monde

[3] Histoire de la création de facebook  

[4]  Mark Zuckerberg veut que le monde entier ait accès à Internet

[5] Le 5 octobre 2012, le réseau annonce un milliard d’utilisateurs

[6] Facebook's Growth In The Past Year

[7] Le Monde, 22/08/2013, p.19.

[8] Voir l’article en anglais

[9] Influence du "like" : sommes-nous tous des "moutons du clic" ?

[10] Posting Too Many Facebook 'Selfies' Can Hurt Your Real-World Relationships, Study Says

[11] Facebook : L’utilisation du réseau social favoriserait la dépression

[12] “Facebook has connected the world in a way it has never been connected before. People can now see and read and listen to the creation of another in almost every part of the world.” Facebook a mis le monde en réseau comme jamais il n’avait été connecté auparavant. A présent les gens peuvent voir, lire ou écouter la création de quelqu'un de quasiment tous les lieux de la planète. » Voir ici

[13] Par exemple sur quarante-cinq médiathèques sollicitées pour l’enquête, une dizaine ont répondu.

[14] Enquête réalisée par l’envoi d’un questionnaire aux médiathèques via facebook mais également relayée par Lorenzo Soccavo  et par le site de l’agence régionale du livre, la Languedoc-Roussillon Livre Lecture. Je tiens à les remercier pour leur participation.

[15] “Today, we reached another milestone: 150 million people around the world are now actively using Facebook and almost half of them are using Facebook every day.” Voir ici

[16]   Pour Mark Zuckerberg, son cofondateur, Facebook n'est plus "cool"

[17] Ibid.

[18] La bibliothèque départementale d’Ille-et-Vilaine nuance ce changement d’image : « Aucune enquête précise, ne permet d’affirmer que ça a changé l’image de la médiathèque départementale auprès du réseau. Cependant je constate qu’en interne au sein du conseil général, la médiathèque départementale est à ce titre souvent considérée comme service « innovant » de par cette utilisation des réseaux sociaux. Le service communication, fait régulièrement appel à deux agents de la médiathèque départementale dont elle a repéré les compétences sur le sujet pour contribuer aux groupes de réflexion. »

[19] Pour en savoir plus sur l’évolution du métier de bibliothécaire : « Bibliothécaire à l’ère du numérique » article paru dans la revue ONISEP Plus (Orientation et découverte du monde professionnelle), n°23 Février 2013, p.8.

[20] Voir l’article plein d’humour pour « relooker » le bibliothécaire :  et aussi cette analyse de la représentation du bibliothécaire

[21] « En effet, la bibliothèque est un lieu dont l’entrée est gratuite, chauffé et où l’on peut avoir accès à des toilettes. Même si l’idée nous semble exagérée, il est vrai qu’aucun autre lieu public n’offre aux jeunes de se retrouver dans un cadre aussi confortable sans débourser le moindre sous. Ainsi donc ils vont en bibliothèque pour se retrouver, discuter, mais assez peu souvent pour lire. » Véronique Le Goaziou, Rencontre en région du SNE Montpellier, 26 avril 2012 Table-ronde « Les adolescents et la lecture en milieu défavorisé »

[22] « Les gendarmes de la bibliothèque » Enquête de Virginie Repaire sur le public des 11-18 ans

[23] Les bibliothécaires, ennemis de la bibliothèque ?

[24] MARESCA (Bruno), Les bibliothèques municipales en France après le tournant internet, Attractivité, fréquentation et devenir, Paris, Bibliothèque Publique d’information/Centre George Pompidou, 2007.

[25] Les non inscrits sont des personnes fréquentant la médiathèque, utilisant ses ressources mais ne possédant pas la carte de la médiathèque.

[26] D’autres facteurs bien sûr peuvent venir en ligne de compte, certains usagers par exemple préférant circuler en toute autonomie dans leurs médiathèques.

[27] Voir infra.

[28] Pierre Molinier est directeur du Laboratoire d'Études et de Recherches Appliquées en Sciences Sociales (LERASS), et du Groupe de Recherche et d’Expertise en Communication Médiatisée (GRECOM). Voir « Les caractéristiques de la communication sociale via Internet » Adeline Hérault, Pierre Molinier ERES Empan 2009/4 - n° 76 pages 13 à 21. DOI : 10.3917/empa.076.0013.

[29] Médiathèque de Juilly

[30] Exemple1 et exemple 2

[31] Un p’tit jeu pour incarner une bibliothécaire (à lunettes et à chignon)

[32] « Calameo est le site pour publier et partager vos documents avec vos amis. Intégrez facilement des éléments multimédia (vidéos, animations interactives) dans vos publications. »  Ce système pratique et attrayant est utilisé par certaines médiathèques pour mettre en valeur leur programmation.

[33] Le guichet du Savoir dépendant du réseau des bibliothèques municipales de la ville de Lyon est un système de question/réponse, proposé sur le web,  inspiré du modèle anglo-saxon » ask and answer ».

[34] Les publics du guichet du Savoir Enquête de fréquentation en ligne, octobre 2005

[35] D’après les chiffres clés 2013, statistiques de la culture du Ministère de la Culture et de la Communication Secrétariat  général Département des études, de la prospective et des statistiques, les médiathèques municipales, au nombre de 3410, étaient ouvertes, en moyenne hebdomadaire, 16h45 en 2010. Il est à noter que le réseau des bibliothèques de la ville de Lyon offre des horaires plus étendues. Par exemple, la bibliothèque de la Part-Dieu est ouverte dans l’année (hors période d’été) 44 h hebdomadaire.

[36] « Les caractéristiques de la communication sociale via Internet » Adeline Hérault, Pierre Molinier, préced.cit..

[37] Lien vers leur facebook

[38] Olivier Donnat, Les Pratiques culturelles des Français à l'ère numérique, Enquête 2008, Ministère de la culture et de la communication / La Découverte, 2009.

[39]  98,5 % des bibliothèques municipales ne proposent aucun livre numérique)

[40] Lutte contre l'illettrisme, grande cause nationale 2013, enjeu majeur de la réussite éducative

[41]  Les bibliothèques contre l'« illectronisme »

[42] Voir le site du New York Public Library et leur page Facebook

[43] « DOK « library concept center » » Voir sur le site de l'ABF 

[44] Voir le site de la Dok et sa page Facebook

[45] Voir le site des bibiothèques de Montréal  et la page Facebook des bibliothèques de Saint-Laurent

[46] The Library of Congress

[47] Voir le podcast

[48] Bklyn Public Library

[49] Voir le site de la OBAet sa page Facebook

Une bibliothèque collaborative du droit bientôt en ligne

Elaborée par le barreau des avocats de Paris, la Grande bibliothèque du droit (GBD) sera bientôt en ligne. Fonctionnant sur le modèle de Wikipedia, elle proposera en accès libre des contenus juridiques de qualité.

La GBD sera complémentaire au site Légifrance, recensant déjà les textes de lois. En effet, la plateforme donnera accès à des commentaires de décision, des articles de doctrine, des modèles d’actes et de contrats, des travaux universitaires ou encore des billets de blog. Cette bibliothèque gratuite proposera également environ 6000 articles, grâce à un accord signé avec l’encyclopédie JurisPedia.

Avocats, chercheurs et autres professionnels du droit seront les premiers à prendre part à la rédaction des contenus de la GBD, sélectionnés par un comité scientifique afin d’assurer un contenu sérieux et actualisé.

Bibliothèques et établissements scolaires : nouveau rapport de l'IGB

Ecoles et bibliothèques des collectivités territoriales s’impliquent au quotidien pour le développement de la lecture. Pourtant, avec l’absence de véritable culture commune, les compétences des bibliothécaires, documentalistes et enseignants n’ont-elles pas encore trop tendance à s’opposer au lieu d’être complémentaires ?

L’Inspection générale des bibliothèques souligne dans un nouveau rapport que la réforme des rythmes scolaires, conjuguée à l'instauration de nouveaux dispositifs d'éducation artistique, devrait rapprocher les différents acteurs cités plus haut et engendrer de nouvelles collaborations au bénéfice des jeunes et de leur famille.

La BNF, Agence d’enregistrement ISNI

L’ISNI (International Standard Name Identifier) est une norme internationale identifiant de manière unique des personnes ou des organismes liés à des contenus intellectuels et artistiques. Comme son président Olav Stokkmo l’indique, « la base de données de l’ISNI recèle déjà environ 7,5 millions de noms et est le registre global de contributeurs et de distributeurs d’œuvres créatives le plus fiable ».

En janvier 2014, l’organisme international a donné l’autorisation à la BnF de créer une agence d’enregistrement, l’établissement étant la première bibliothèque au monde à obtenir cet agrément. Selon elle, dans un communiqué du 25 février, « l’attribution d’identifiants ISNI pour l’ensemble des données » de son catalogue général permettra « de fiabiliser l’identification des contributeurs dans les processus de description, de conservation, de valorisation et de partage des données ».

La BnF a également déclaré qu’en « diffusant les identifiants ISNI et en transmettant son expertise dans ce domaine », elle offrirait « aux acteurs de diverses communautés un outil fiable et normalisé indispensable à la dissémination et à l’interopérabilité des ressources françaises sur le web ».
A terme, ces identifiants serviront  à «  fluidifier et améliorer les échanges de données de la BnF avec l’extérieur (éditeurs et autres bibliothèques, par exemple) ».

La bibliothèque, une affaire publique

Dans une lettre ouverte, l’Association des bibliothécaires de France s’est adressée aux candidats aux élections municipales des 23 et 30 mars prochains. Soulignant que la bibliothèque était « une affaire publique », elle leur a demandé de faire de ces établissements une composante de leur politique.

L’ABF a notamment déclaré que face aux enjeux actuels de la société, la bibliothèque, capable de fidéliser une partie de la population d’un territoire et « de rendre des services au plus grand nombre », était un « échelon fondamental pour l’égalité territoriale, la citoyenneté et le développement économique du territoire ». « Outil majeur de la politique culturelle de la ville »,  elle est également pour l’Association des bibliothécaires de France un « des garants de la cohésion sociale » et « un élément clé, concret et visible pour les citoyens ».

Souhaitant une vraie implication de la part des politiques pour que la bibliothèque puisse « mener à bien ses missions », l’ABF demande de vrais engagements aux candidats et notamment « des moyens humains, techniques et financiers nécessaires à son bon fonctionnement ».

Design et bibliothèque

Si les Musées ont pris l'habitude d'intégrer à leurs projets une dimension de fabrication collaborative de prototypes et de création numérique (Fablab), les bibliothèques commencent à peine à se lancer dans cette démarche innovante rassemblant des designers, des webmestres, des graphistes, des artistes et des experts sur site pour une durée courte afin d'imaginer ensemble des scenarii plus ou moins transposables dans la réalité de refonte d'espaces et des services sur place et à distance. Les projets de Muséomix (pour Remixer les Musées) se sont ainsi répétés ces dernières années dans les établissements patrimoniaux internationaux, et ce mouvement s'est largement élargi et diversifié, atteignant désormais les bibliothèques, comme ce fut le cas notamment à Grenoble, et à Vienne (38) entre novembre et décembre 2013.

Contexte et projet : Demain, la médiathèque

Les bibliothèques de Vienne ont connu l'ouverture d'une médiathèque municipale en 2012, au sein d'un pôle culturel regroupant aussi un conservatoire et une salle de spectacle (Le Trente, 3000 m2 au total), une forte affluence des publics du territoire (un passage de 3 000 à 8 000 abonnés, presque 9000 en 2014) et la mise en place d'un projet culturel privilégiant le Réseau, l'innovation numérique et l'accompagnement des publics dans un contexte de crises économiques et idéologiques structurelles.

 

 

 

 

 

 

 

Le Trente - façade © Andy Parant.com                  Le Trente - médiathèque © Andy Parant.com

 

Un partenariat a ensuite été rapidement noué avec le Pôle supérieur de Design de Villefontaine et avec le DSAA Design de produit et Design interactif (Diplôme Supérieur des Arts Appliqués, équivalent Master 1) qui y est rattaché afin de préparer un workshop de 5 semaines autour du thème Demain, la Médiathèque piloté par les équipes pédagogiques et professionnelles du DSAA et les bibliothèques de Vienne, et dont on trouvera la présentation détaillée dans un document pilote.

Après une réunion de présentation du lieu et des enjeux locaux et nationaux auxquels sont confrontés les bibliothèques, la vingtaine d'étudiants 1ère année du Diplôme supérieur d'arts appliqués ont ainsi enchaîné le travail de terrain et la création, en groupe de 2 ou 3, d'objets et de projets touchant à ce thème avec un angle anthropologique fort.

Au final, sept projets ont émergé de ce partenariat, aboutissant au rendu d’un article synthétique et d’une cartographie formalisant la démarche suivie. Si certains étudiants se sont basés sur les problématiques exposées par le comité de pilotage (mise en œuvre d'une bibliothèque numérique libre de droit, scénographie pour relier les espaces et les documents entre eux, rapprocher les publics et les bibliothécaires), d'autres ont émergé des études menées auprès des usagers d'après leurs besoins ou leur pratique des espaces.

Texte alternatif pour l'image
Cartographie retracant les étapes de travail sur le projet Boussole

Le workshop a donné lieu à une restitution à la médiathèque le 12 décembre 2013 en présence des membres du comité de pilotage du projet, des bibliothécaires du réseau et de professionnels, designers ou informaticiens. Parmi les projets proposés au final, un ou deux seront achevés, améliorés et poursuivis d'ici à 2015 dans le réseau des bibliothèques en lien avec les étudiants les ayant conçus.

Sept propositions pour se réapproprier la médiathèque

Voici maintenant une présentation synthétique des différents projets travaillés, qui se recoupent sur la notion de parcours alternatifs proposés aux lecteurs afin qu'ils puissent mieux découvrir et se réapproprier la médiathèque. Chacun d'entre eux a débuté par une recherche anthropologique de terrain (design anthropology) donnant lieu à l'établissement de personae (profils synthétiques tirés des entretiens avec les publics) et d'une problématique. Les étudiants ont ensuite initié des prototypes qui ont été testés dans les espaces de la médiathèque avant d'être modifiés et adaptés aux résultats et réactions rencontrées au niveau des équipes et des publics sur place.

 

Projet 1 / OSEREZ-VOUS ?

Noémie Nicolas, Cindy Gross et Lise Bernard

 

Ce projet d'application numérique a suivi la problématique suivante : faciliter l’accès à l’informa­tion, proposer une expérience unique pour faire finalement évoluer le lieu « Médiathèque » vers plus de lisibilité et d'attraction pour les publics, quels qu'ils soient. L’application imaginée permet aux utilisateurs d’accé­der plus facilement à toutes les ressources de la médiathèque, mais surtout d’y parvenir différemment. L’application « Oserez-vous ? » propose 4 entrées différentes, correspondant aux différents désirs/attentes des usagers de la médiathèque : partager, découvrir, participer, apprendre. En plus de proposer une arborescence construite non par l’institution mais par l’expérience attendue, les étudiants ont souhaité proposer un ton décalé, interpellant l’utili­sateur. « Oserez-vous les abordez ? ». « Oserez-vous vous y mettre ? ». « Oserez-vous l’annoncer ? ». « Oserez-vous prendre le temps ? ». Il s'agissait de proposer une manière simple et surprenante de découvrir les ateliers, les livres ou encore les formations proposées dans ce lieu de culture et d’accueil. Les étudiants ont intégré au cœur de cette application une plate-forme de petites annonces et d’entraide. Avec ce service, la médiathèque pourrait tendre plus vers un lieu de rencontre, permettant par exemple à un étudiant de venir partager ses compétences en mathématiques ou à des co-voitureurs de se donner rendez-vous. L’application « Oserez-vous » se place enfin dans une démarche plus globale et souhaiterait investir plus de lieux hors de la média­thèque, pour des démarches de communication et d'affichage innovantes pour renforcer l'identité de la médiathèque à l'extérieur.

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Projet Oserez-vous - application d'accès aux ressources et services

 

Projet 2 / BOUSSOLE

Corentin Allardet , Paul Lequay et Vincent Ricard

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Projet Boussole, dispositif numérique de déambulation dans les collections

Le projet Boussole se propose de développer l'individuation des lecteurs à travers les apports sociaux et culturels mis en place par les différents services de la médiathèque. Il suggère de changer ses habitudes, de se tourner vers les nouveautés par l'intermédiaire du « pas de côté », qui est la valeur forte du projet. Elle va permettre aux publics réguliers empruntant des ressources et aux publics flânant dans les rayonnages de pouvoir être guidés par un dispositif numérique – smartphone, tablette – les invitant à suivre une piste découlant d'un choix préalable lié à un de leurs intérêts. A côté du parcours ou de la routine classique des publics dans la médiathèque, la Boussole va permettre de construire, grâce à un système de bouche à oreille intégré, la possibilité de découvrir des documents et des ressources différentes en contraste avec les choix effectués au départ. Ce système est alimenté par les publics, qui donnent leur avis sur la ressource empruntée au moment du retour sur l'automate dédié – grâce à un scanner plus rapide-, laissant libre cours à l'expression de leur avis. Cet avis est complété par les bibliothécaires, qui sélectionnent des ressources en fonction de leur expertise ou des thématiques abordées dans la médiathèque. On se retrouve donc au final avec un système immersif de suggestion, qui propose en direct des ressources permettant d'ouvrir les champs d'intérêt de la médiathèque et de guider les publics vers des découvertes culturelles sur un mode ludique.

 

Projet 3 / OUADI

Hélène Casado et Nicolas Schmitt

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Projet Ouadi, dispositif audio-lumineux pour une zone "calme"

Ouadi est un anagramme d’audio ; de plus, l’homonyme de « Wadi » signifie « le flux » en arabe. A travers cet objet simple (et élégant), les étudiants ont proposé une solution concrète aux lecteurs qui se disent parfois gênés par les nuisances sonores perçues dans la médiathèque. Constitué d’un bandeau lumineux bleu, il signale une zone de calme et de travail. Il s'allume lorsque le lecteur passe la main au-dessus de lui et souhaite communiquer aux autres publics de la médiathèque le besoin de se mettre en retrait pour un temps de calme et de concentration. A cette lumière s'ajoute la diffusion d'un bruit blanc, un voile sonore qui permet au cerveau d'ignorer au mieux les bruits alentour. Ce son représente la somme de toutes les fréquences audibles par l’oreille, portées à la même intensité. Il s'agit par ailleurs d'un prototype facile à construire et peu coûteux, symbolique aussi, qui peut être distribué sur demande par les bibliothécaires aux lecteurs. Ouadi permet en fin de compte d’améliorer le confort à l’échelle personnelle dans les espaces pour mettre l'accent sur le vivre ensemble à la médiathèque.

 

 

 

 


                                Elaboration du projet Ouadi : de l’esquisse au prototype

 

Projet 4 / COLIBRI

Sabrina Vigil, Jean-Pierre Traveaux et Nicolas Fayard

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Projet Colibri - une bibliothèque en libre partage

Le projet Colibri tente de répondre à la question suivante : et si demain tous les ouvrages culturels d’une médiathèque devenaient numériques, que proposerait elle encore d’exclusif ? La réponse des étudiants se tourne vers le libre de droit et sur la création d'un étage virtuel pour la médiathèque. Colibri est ainsi envisagé comme un service cogéré par les utilisateurs et les personnels de la médiathèque. Il proposera de la musique, des livres et films tombés dans le domaine public que chacun pourra récupérer ou partager sur place. Des bornes interactives seront placées à tous les étages de la médiathèque autour d'un point central situé dans le hall indiquant à chacun la démarche à suivre pour pénétrer dans ce nouvel espace. Il conviendra aussi de penser l'accès à des bornes à l'extérieur du bâtiment au même titre que les boîtes retour déjà en place dans l'établissement. Les artistes, les associations et tous les partenaires locaux de la médiathèque pourront aussi apporter leur pierre à l'édifice culturel, disponible au sein même de l'établissement et pas en dehors. Cette communauté créée pour l'occasion proposera des services et des documents culturels personnalisés, devenant par définition les exclusivités de la médiathèque « de demain ». Elle s'appuiera sur les valeurs de gratuité, de désacralisation du savoir et des biens culturels, sur la participation et l'appropriation de la médiation par les publics, sur le libre-échange de documents en lien avec les bibliothécaires qui co-conçoivent l'étage virtuel repli de collections et de services.

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Projet Colibri - un nouvel étage virtuel

 

Projet 5 / SERENDIPITY

Marie Siau, Aymeric Muletier et Maxime Antremont

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Projet Serendipity - interface de recherche intuitive dans les collections

Serendipity se présente comme un nouveau type de recherche de documents dans une médiathèque autour d'un objet étonnant, une table numérique faisant défiler en boucle des mots-clés liés à des documents présents dans la médiathèque. Les mots-clés seront élaborés en préalable par les lecteurs et pourront être choisis au hasard pour emmener les lecteurs vers des choix différents et surprenants d’œuvres disponibles. Ce projet de recherche aléatoire casse le côté institutionnel de la classi­fication de Dewey et des choix mis en avant pour présenter les collections de la médiathèque. Il invite à la flânerie, au superflu, il valorise l'autonomie des participants. L'usager devient véritablement acteur des collections, il peut entrer des mots-clés après avoir posé un document sur l'écran tactile ou bien se laisser accompagner en choisissant des mots parmi ceux qui tournent continuellement, ces derniers le conduisant à un choix documentaire nouveau. Si ce principe de sérendipité peut dérouter à première vue et déranger parfois des usagers qui ont du mal à se laisser guider ou perdre dès l'entrée de la médiathèque, il permet l'échange et la discussion autour des mots-clés choisis et des œuvres taggées. Le design de la table a un rôle très important, qui doit jurer aussi avec le mobilier de la médiathèque pour isoler le projet comme un espace propre, vraiment collaboratif, et pourquoi pas éphémère.

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La médiathèque de demain

 

 

Projet 6 / THEMATHEQUE

Ségolène Badier, Lara Bourrel et Alienor Fernandez

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Projet Thématèque - une approche thématique des collections

Les étudiants ont tiré de leur étude de terrain une indication selon laquelle les usagers de la médiathèque se restreignent généralement à leur parcours habituel au sein de l'établissement, sans se soucier assez de la diversité des ressources qui peuvent être offertes aux différents étages du lieu. Le but du projet Thémathèque est d'accomplir un glissement sur le parcours habituel de l'usager en lui suggérant le contenu des différents étages par l'intermédiaire d'une thématique définie et d'un mobilier ad hoc, de type étagère. Le dispositif est installé à chaque étage auquel correspond une couleur propre. L'étage où se trouve l'usager est symbolisé par une strate où les livres sont tangibles, et empruntables directement par les lecteurs. Accompagnés de puces RFID, la manipulation des ouvrages permet de détecter le mouvement et de lancer un son qui éveillera l'application. Lorsque l'ouvrage est reposé, l'appli­cation se mettra en mode veille. Ces puces ont également un rôle de gestionnaire. En effet, une fois empruntée, la ressource disparaîtra des suggestions d'emprunts. L'étagère comporte ensuite deux écrans pour représenter les étages manquants. L’écran révèle ainsi le contenu virtuel des étages supérieurs ou inférieurs. Les documents peuvent aussi être réservés puis empruntés grâce aux comptes abonnés des lecteurs via le SIGB de la médiathèque. Cette application intuitive permet à l’usager d’entrer facilement dans un catalogue de contenu suggéré par les bibliothécaires. Le dispositif comprend également une interface pour les bibliothécaires, outil qui leur permet de gérer le contenu et d'archiver le travail et les collections constituées sur des thématiques précises.

 

Projet 7 / PILE OU FACE

Léa Slimani, Pauline Andru et Adrien Chatelain

 

Ce projet propose de valoriser le statut du bibliothécaire auprès des publics en le présentant comme un conseiller expérimenté et accessible permettant une médiation numérique et un lien pérenne entre les lecteurs et l'établissement. Il se décline dans une combinaison de deux dispositifs. Des affiches en format A2 d'abord représentant le ou la bibliothécaire en gros plan. Elles comprennent des précisions sur leurs compétences, passions et proposent une sélection de livres à disposition en lien avec leurs profils, dont un ouvrage physique mis en avant sur une petite étagère collée aux affiches. Celles-ci sont complétées par une puce numérique qui permet de scanner l'ouvrage avec sa carte de bibliothèque et de se voir envoyer directement le document par messagerie électronique. Les documents empruntables devront ainsi être disponibles en libre de droit afin de permettre une mise en œuvre rapide et peu chère du dispositif. Enfin, les affiches et les petites étagères devront être disposées dans des lieux de passage de la médiathèque, si possible éloignées des rayonnages et où des visites sont menées à proximité pour favoriser un accès à des flux les plus importants possibles de lecteurs et les surprendre aussi par la scénographie choisie et les photographies mises en avant. Il est aussi envisagé de créer une application mobile en liaison avec ce service nouveau et innovant pour les publics.

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Projet pile ou face - la sélection du bibliothécaire

 

Petit lexique de la démarche de design en bibliothèque

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Petit lexique de la démarche de design en bibliothèque

Mars sera le « mois des mots! »

La ministre de la Culture et de la Communication a annoncé le lancement de l’opération « Mars, le mois des mots ! ».

C’est tout d’abord à une coïncidence de dates que cette initiative doit son lancement. En effet, pendant le mois de Mars vont se dérouler trois événements tournés vers les mots : Le Printemps des poètes, La Semaine de la langue française et de la Francophonie et La Semaine de la presse et des médias à l’école. Pour la ministre, ces trois manifestations participent toutes « avec leur spécificité et leur inventivité propre, à un renouveau, ludique et fécond, autour des mots, de la langue, de ses expressions et de son sens ».

« Mars, le mois des mots ! » est ensuite l’émanation de trois initiatives au dénominateur commun, qui jouent « avec l’appropriation de la langue, souvent de façon ludique, pour que celle-ci exprime pleinement son sens ». Ces manifestations partagent également l'objectif de « donner à chacun la possibilité de prendre la parole, de s'emparer de la langue comme outil de découverte, de connaissance et d'expression de soi et de sa créativité ».

Aurélie Filippetti en a profité pour rappeler que l’Etat et la culture avaient un « rôle décisif à jouer (…) dans l’accès au langage et à l’écriture », en précisant enfin que le « mois des mots », qui n’en est qu’à sa première édition, avait « vocation à fédérer souplement des initiatives qui conservent chacune leurs spécificités » et à « inciter à créer des synergies autour du mot ».

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