La grande collecte d'Harvard :

Affiches, articles, photos, vidéos, blogs, tweets, pages facebook, tracts, dessins… Protéiformes, les réactions à l’attaque de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, fleurirent partout : dans la rue et sur internet, en France et à l’étranger. Et si tous ces témoignages pouvaient intéresser les chercheurs dans un futur proche ou lointain? L’Université d’Harvard en est persuadée. Sa bibliothèque[1] lance ainsi un grand appel à contributeurs pour collecter ces matériaux, quels que soient leurs formes, leurs supports et les opinions de leurs auteurs.

La genèse du projet

Ce projet est né d’un travail collaboratif entre le département de langues et littératures romanes de l’Université et la bibliothèque, sous l’impulsion de Virginie Greene. La directrice du Département, également professeur de littérature française, avait déjà commencé à collecter des pancartes et des témoignages sur un blog. La bibliothèque d’Harvard s’est très rapidement associée à ce projet, portée par l’enthousiasme de Lidia Uziel, responsable de la Western Language Division (WLD) [2]  du Département des collections de la Widener Library. Le contexte s’y prêtait : parallèlement la bibliothèque venait de lancer un ambitieux projet d’archivage du web et le WLD refondait sa politique documentaire en réduisant le cloisonnement des acquisitions par support. Tout collecter était ainsi facilité. La bibliothèque d’Harvard pouvait désormais lancer ses filets.

La démarche

Un site internet a été créé pour expliquer la démarche et faciliter la collecte. Il contient notamment un formulaire de contribution. Son adresse est : http://library.harvard.edu/charlie. Il est relayé sur internet dans l’espoir de pouvoir susciter l’intérêt du grand public. Pour le moment, l’accueil sur les réseaux sociaux est plutôt positif. Les contributeurs potentiels peuvent également contacter directement l’équipe responsable de ce projet : charliearchive@fas.harvard.edu. Il faut faire vite pour éviter que certains documents ne disparaissent.

Mais il ne s’agit pas de faire cavalier seul. La bibliothèque d’Harvard cherche également à nouer des partenariats. Des archives et des bibliothèques en France ont, en effet, peut-être déjà collecté de tels matériaux et pourraient être intéressées par une association avec la bibliothèque d’Harvard.

Faire circuler l’information et prendre contact avec ces organismes constituent la première étape de ce projet. Ensuite lorsque la collecte sera terminée, il s’agira de trier, d’organiser et bien entendu de cataloguer. Puis viendra la période de la valorisation avec notamment l’organisation d’expositions virtuelles. Ce fonds sera accessible à la communauté scientifique internationale et permettra, si la collecte atteint ses objectifs, de documenter les événements de janvier 2015.

A vous de jouer !

Aujourd’hui la grande collecte d’Harvard n’est encore qu’à ses balbutiements. Son succès repose sur les bonnes volontés, toute contribution et aide pour faire circuler l’information sont ainsi les bienvenues !

 

[1] Et plus particulièrement la Widener Library, la bibliothèque de lettres et de sciences humaines d’Harvard.
[2] La Division des langues occidentales.

Bibliothèques : une aide d’état pour ouvrir le dimanche

Mercredi 30 septembre, le président de la République François Hollande a annoncé vouloir apporter un soutien financier aux villes qui souhaiteront ouvrir leurs bibliothèques le dimanche.

Alors qu’il inaugurait une exposition au musée des Arts décoratifs de Paris organisée pour célébrer le 50e anniversaire de l'Ecole des Loisirs, F. Hollande a déclaré avoir « demandé au gouvernement de déposer un amendement au projet de loi de finance pour que l'Etat soutienne financièrement les villes qui ouvriront les bibliothèques le dimanche ».

Cette mesure a notamment été saluée par l'association Bibliothèques sans frontières qui avait, en janvier 2014, mis en ligne la pétition « Ouvrons + les bibliothèques  ! », demandant une ouverture plus large de ces espaces publics. Pour rappel, en février dernier, Aurélie Filippetti avait déposé un sous-amendement proposant aux conseils municipaux de délibérer sur l’ouverture des bibliothèques le dimanche, dans le cadre du projet de la loi « pour la croissance et l’activité » dite loi Macron.

Marylise Lebranchu et Fleur Pellerin soulignent leur attachement aux bibliothèques

Après l’IABD, l’association des élèves conservateurs territoriaux de bibliothèques avait également réagi à la déclaration de Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction Publique, selon laquelle les médiathèques ne seraient plus d’actualité.

Dans une lettre ouverte, l’association a en effet déclaré que ces établissements restaient bien « un équipement d’actualité au 21e siècle ». Rappelant que les médiathèques sont « parfois le seul équipement public de proximité » et qu’elles « proposent un accès nécessaire et fondamental à la connaissance, à l’information et à la culture », l’association a également souligné qu’elles étaient « des lieux de rencontre et de lien social (…) éducatifs (…) et de dialogue ».

En réponse, Marylise Lebranchu et Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la Communication, ont publié un communiqué rappelant  « leur attachement partagé pour les bibliothèques, premier réseau culturel dans les territoires ».

« Garantes de l’égalité d’accès au savoir et à la culture pour tous, ainsi que du pluralisme de l’information », les bibliothèques et médiathèques « sont plus que jamais un service public fondamental qui joue un rôle culturel mais aussi éducatif et social de premier plan dans tous les territoires », ont notamment déclaré les deux ministres. Elles ont également salué « le travail des bibliothécaires, qu’ils soient de la fonction publique d’État ou de la fonction publique territoriale, qui jouent un rôle essentiel de médiation auprès des quinze millions d’utilisateurs du réseau, et en particulier pour la jeunesse ».

La bibliothèque médiévale de Clairvaux entièrement numérisée

Classée « Mémoire du monde » par l’Unesco en  2009, la bibliothèque médiévale de Clairvaux vient d’être entièrement numérisée.

Intitulée bibliothèque virtuelle de Clairvaux (BVC), cette bibliothèque numérique « donne un accès en ligne gratuit à la totalité du fonds médiéval de l’ancienne abbaye cistercienne, soit 1 150 manuscrits dont près d’un millier est conservé au sein de la médiathèque du Grand Troyes ». La BVC permet ainsi de consulter une collection exceptionnelle contenant notamment «  la Grande Bible de Clairvaux, chef-d’œuvre de l’art du livre cistercien (12e siècle) et les Lettres d’Héloïse et Abélard (copiées vers 1500 par le bibliothécaire de Clairvaux).

Créée à l’occasion des 900 ans de l’abbaye de Clairvaux, cette bibliothèque numérique est le « fruit d'un travail de 6 ans mené par la médiathèque du Grand Troyes, avec le soutien du ministère de la Culture et de la Communication, l’Equipex Biblissima et l’Agence nationale de la Recherche ».

La BVC sera officiellement lancée mardi 13 octobre à la Bibliothèque nationale de France (BnF).

Communiqué de l’IABD

En réaction à la déclaration (selon laquelle les médiathèques ne seraient plus d’actualité) de Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique, dans un entretien paru sur le site du journal Les Echos, l’IABD vient de publier un communiqué intitulé « Les bibliothèques et médiathèques sont des équipements structurants du territoire et de la société ».

L’association déclare notamment que les bibliothèques et médiathèques « sont bien souvent les premiers équipements culturels d’une commune » ainsi que des vecteurs de lien social. Pour l’IABD,  les bibliothèques demeurent « l’un des principaux accès libres et gratuits à l’information, aux savoirs et à la culture », leur « importance » et leur « rôle » dans la société ne pouvant être remis en cause.

13 associations ont signé cette déclaration, dont l’ABF, l’ACIM, l’ADBDP et l’ADBGV, notamment.

Synthèse 2013 de l'activité des BDP

Le ministère de la Culture et de la Communication vient de publier une synthèse nationale des activités des bibliothèques départementales de prêt.

Premier rapport du genre publié par l’Observatoire de la lecture publique du SLL (Service du livre et de la lecture), celui-ci présente l'évolution de ces bibliothèques de 2010 à 2013 « autour de cinq thématiques principales : les collections et les acquisitions, les usages et les prêts, les moyens de fonctionnement (budget et personnel), l'action culturelle et l'accompagnement du réseau de lecture publique ».

Comme le souligne Nicolas Georges (directeur chargé du livre et de la lecture), les bibliothèques départementales (qui assurent « la desserte d’environ 15 000 établissements municipaux ou intercommunaux ») :

  • font de la modernisation du réseau de lecture publique une priorité de leur action,
  • contribuent à une répartition plus équitable des services publics culturels dans tous les territoires,
  • œuvrent à la professionnalisation des bibliothèques municipales.

Ce rapport « confirme le rôle fondamental des BDP dans l’aménagement du territoire et le développement » du réseau de lecture publique, « ainsi que la diversité de leurs modalités d’intervention ».

Nicolas Georges souligne néanmoins qu’entre 2010 et 2013, on observe une diminution des budgets d’acquisition de 6,4 %, et craint « une accentuation de ce phénomène ». Pour lui, cela toucherait alors le cœur même de la mission de réduction des inégalités territoriales des BDP.

« Imaginez la bibliothèque universitaire de demain » : résultats

Lancé en avril 2015 par la région Ile-de-France à destination des étudiants franciliens, le concours d’idées « Imaginez la bibliothèque universitaire de demain » vient de rendre son verdict.

« La façon de travailler, d’étudier et de chercher change : les bibliothèques universitaires aussi. » Les participants à ce concours devaient proposer un  nouvel aménagement intérieur des BU, comportant des « espaces innovants de travail pour les étudiants », de surface moyenne de 400 m2 et permettant « l’usage du numérique et des pratiques de travail en groupe ». Le projet devait également intégrer les services actuels et être conforme à l’évolution des pratiques de travail des étudiants et à leur vie sociale. 

Au total, onze projets ont été présentés par des équipes d’étudiants issus de diverses disciplines (architecture, sciences humaines et sociales, métiers du numérique, etc.). La remise des prix, qui a eu lieu à la BU de l’université Paris 8 (Vincennes-Saint-Denis), a récompensé trois projets :

  • Biblio'home, qui repose sur trois concepts (accessibilité, virtualité et mobilité) et allie les fonctionnalités du numérique (consultation à distance grâce à une application mobile, etc.)  à des espaces accueillants et conviviaux. Sur place, une machine dénommée « Expresso book » permet d'imprimer un livre numérique.
  • BU+, organisé en trois espaces regroupant les besoins principaux des étudiants : étudier, échanger, expérimenter.
  • Mur-Mure(s), qui propose des zones adaptables ainsi qu’un « mur de savoir » pouvant accueillir les pratiques liées aux nouvelles technologies.

L’équipe ayant remporté le premier prix (Biblio’home) verra son projet mis en œuvre dans une bibliothèque universitaire de la région.

« L’ISSN face à la transition numérique »

En collaboration avec la BnF et l’ABES, le Centre international de l’ISSN va organiser, à l'occasion du 40e anniversaire du réseau de l’ISSN, une journée d’étude sur le thème « l’ISSN face à la transition numérique ».

Cet événement, qui se tiendra à la BnF le 4 novembre 2015, sera notamment l’occasion de « rappeler et d’illustrer (…) le rôle et les usages de l’ISSN (numéro international normalisé pour les publications en série) en matière d’identification, de signalement, d’accès, ou de préservation ».

Plus d’informations (programme et inscriptions) sur le site de la BnF.

Journées du patrimoine : les bibliothèques à cœur ouvert

Lieux de visite aussi bien pour leurs collections que pour leur architecture, les bibliothèques seront des partenaires importants de la 32e édition des Journées européennes du patrimoine, les 19 et 20 septembre. Sur le thème « le patrimoine du XXIe siècle, une histoire d’avenir », des parcours libres ou visites guidées permettront au public de découvrir des lieux habituellement fermés.

A Paris, par exemple, il sera possible de découvrir « l’architecture, les activités mais aussi les coulisses des différents sites de la BnF : François-Mitterrand, Richelieu, la Bibliothèque de l’Arsenal, le centre de conservation Joël-Le-Theule à Sablé-sur-Sarthe et la Maison Jean Vilar à Avignon ».

Plus de 250 événements ou visites liés au monde des bibliothèques vous attendent sur tout le territoire. Plus d’informations sur le site du ministère de la Culture et de la Communication.

« Livre Paris » : le Salon du livre fait peau neuve

Depuis 1981, le Salon du livre de Paris (créé par le Syndicat national de l’édition) innove afin « d’attirer un public toujours plus nombreux (…), d’être en prise avec les évolutions de l’édition et de rester, d’année en année, la première manifestation culturelle et littéraire de France et l’une des premières à l’international ».

Pour sa 36e édition, le Salon du livre de Paris poursuivra son évolution et s’appellera désormais « Livre Paris ». Il ouvrira ses portes (pour sa soirée d’inauguration) le mercredi 16 mars 2016 à 17 h et s’achèvera le dimanche 20 mars à 19 h.

Outre un nouveau nom, « Livre Paris » proposera au public une nouvelle formule avec :

  • une nouvelle identité visuelle ;
  • une nouvelle mise en espace et une scénographie repensée ;
  • une programmation culturelle innovante, reflétant la diversité du monde de l’édition ;
  • une nocturne et des temps forts dédiés particulièrement aux publics jeunes.

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