100 000 e-books disponibles à bord des trains

Selon une étude Ifop, la lecture est le passe-temps favori des voyageurs de la SNCF. Fort de ce constat, le groupe ferroviaire vient de lancer SNCF e-Livre, sa bibliothèque numérique. Proposant des lectures « thématiques variées et adaptées » au temps de voyage de chaque usager, le service donne accès à plus de 100 000 titres.

Chaque mois, cette bibliothèque numérique présente un livre « coup de cœur » ainsi qu’une sélection mettant « les régions françaises à l’honneur » grâce à des ouvrages « révélant leurs patrimoines culturels, leurs auteurs, leurs gastronomies et leurs bonnes adresses ». Les voyageurs peuvent ainsi découvrir les richesses des régions qu’ils traversent en train. En revanche, peu de romans récents intègrent SNCF e-Livre, surtout alimentée en classiques libres de droit et en livres pratiques. Seuls des extraits des « ouvrages du moment » sont disponibles (rentrée littéraire, festivals, prix littéraires, etc.).

Accessible depuis le site e-livre.sncf.com ou via l'application dédiée (téléchargeable sur l'AppStore ou Google Play Store), cette bibliothèque numérique permet de télécharger les e-books puis de les stocker sur tablette, ordinateur ou smartphone. Tous les titres sont à découvrir en accès libre pendant 45 jours. Au-delà, un abonnement (sans engagement) au tarif de 9,90 €/mois est à prévoir.

PNB : le débat est ouvert!

Les interventions se multiplient autour des avantages et des inconvénients de PNB (Prêt Numérique en Bibliothèque).  

L’Association des bibliothécaires de France (ABF), le collectif Savoirs COM1, les bibliothécaires expérimentateurs de PNB (Montpellier, Grenoble, Aulnay-sous-Bois, Levallois et le Réseau de lecture publique belge) et Laurent Soual (dans une contribution publiée sur notre site web), ont récemment pris position sur le sujet. Et enssibLab vient de publier un billet traitant également de PNB.

Le BBF s’intéresse à la question, partage ou publie les différentes opinions sur le sujet et invite au débat. Nous souhaitons offrir à chacun la possibilité de prendre la parole : signalez-nous d’autres tribunes sur le sujet.

Transformer le livre en objet connecté

Snapbook, société ayant pour vocation de « mettre à disposition la technologie de reconnaissance d'image au service de l'édition », a récemment développé une application permettant de « créer de nouvelles expériences de lecture » à partir de tout type d’ouvrage papier, même déjà publié.  

Jusqu’alors, pour enrichir digitalement une œuvre papier, il fallait le prévoir dès la conception du support. Avec Snapbook, il suffit « de photographier la page d'un livre (…) pour que son contenu "augmenté" associé (vidéos, musique, jeux, etc.) apparaisse ».

Spécialement conçue pour les livres et « fonctionnant sur tout type de plateforme mobile (iOS, Android, etc.), Snapbook utilise la reconnaissance d'images et de formes, une branche de l'intelligence artificielle, afin de repérer les zones interactives d'un ouvrage ».  En permettant à n’importe quel œuvre déjà imprimée de prendre vie sous les yeux des lecteurs, l’application « donne une seconde jeunesse numérique » aux livres papier.

Une enquête pour les auteurs de BD

Les Etats généraux de la bande dessinée ont lancé la première grande enquête sur la situation des auteurs de bande dessinée.

Disponible en ligne, le questionnaire « s’adresse à tous les auteurs de bande dessinée, qu’ils soient professionnels, amateurs ou étudiants ». Toutes les pratiques sont les bienvenues, « du dessin au scénario, de la couleur au story-board, du papier au numérique… ».

L’enquête sera en ligne jusqu’au 15 novembre 2015. Les résultats seront présentés lors du prochain festival international de la bande dessinée d’Angoulême.

La Mappa mundi d'Albi classée à l'Unesco

La Mappa mundi d'Albi, une des « plus anciennes cartes du monde connu conservées à ce jour », datant du VIIIe siècle, vient d'être classée à l'Unesco au registre Mémoire du monde.

« Document d'une importance exceptionnelle pour l'histoire mondiale de la cartographie, de la représentation de l'espace et de l'humanité », la Mappa mundi d'Albi est incluse dans l'un des manuscrits provenant de la bibliothèque du chapitre cathédral de Sainte-Cécile. Elle est actuellement conservée dans les réserves de la médiathèque Pierre-Amalric d'Albi.

La Mappa mundi d’Albi fait partie des onze éléments du patrimoine documentaire français inscrits au registre Mémoire du Monde. Dans le cadre de la conservation de ce document exceptionnel, le plan d’urgence des collections patrimoniales a notamment été appliqué, un conditionnement ignifugé étant également à l'étude.

Baromètre 2015 de l’offre de livres numériques en France

KPMG, groupe français d'audit, de conseil et d'expertise comptable, a publié son deuxième  état des lieux du développement de l’offre numérique et ses conséquences pour les éditeurs.

S’appuyant sur un panel de répondants plus important que l’année dernière, ce baromètre souligne deux points particuliers :

  • Alors que 62 % des éditeurs disposent d’une offre de livres numériques, un tiers des éditeurs numériques ont plus de la moitié de leur catalogue disponible en numérique. De plus, la tendance à publier des livres exclusivement numériques se confirme.
  • En revanche, 45 % des éditeurs ne veulent plus se lancer dans le numérique : après « l’effervescence de 2011 et 2012, le développement de l’offre de livres numériques est plus timide ».  Selon le baromètre, ce phénomène n’est pas lié aux difficultés techniques mais au marché.

Concernant le livre numérique enrichi, qui « permet (…) d’adapter à moindre coût une offre complémentaire pour un nouveau public », il  n’a pas « convaincu les éditeurs de livres numériques » et reste « marginal ».

En 2015, d’une manière générale, les éditeurs reconsidèrent leurs prévisions de développement du numérique à la baisse. Néanmoins, « ceux qui disposent déjà d’une offre numérique semblent convaincus de l’intérêt de la développer et d’accélérer ainsi leurs ventes ».

PNB n’est pas le TGV Lyon - Turin

Selon l’expression consacrée par les journalistes politiques, une « séquence » anecdotique mais particulièrement emblématique s’est déroulée très récemment et concerne la question du prêt numérique en bibliothèque.

Le  13 octobre 2015 la Ville de Paris mettait en ligne son service de prêt de livres numériques, interfacé avec la plateforme de web services PNB. Le même jour, le collectif SavoirsCom1 appelait sur les réseaux sociaux à lancer une « chasse aux jetons » dans le but de rendre le service indisponible et de démontrer ainsi qu’il reposait sur un modèle économique erroné et défavorable à l’intérêt des bibliothèques (https://lc.cx/Zyxu). Cette initiative, simple défi potache ou réelle volonté de bloquer le service, n’a, quoi qu’il en soit, pas eu d’effet sur la disponibilité du service.

Cependant, trois jours plus tard, le 16 octobre, l’ABF publiait un communiqué où elle s’inquiétait du « manque de transparence » de l’expérimentation PNB, en déplorant qu’elle soit passée au statut d’offre à part entière, la seule recommandée par le MCC, sans réelle évaluation du service.

Je ne commenterai pas les débats vifs et dépourvus de mesure qui se sont alors ouverts sur les réseaux sociaux, et en particulier sur twitter, et je me contenterai de rappeler que l’anathème et les imprécations en 140 caractères ne constituent pas une attitude constructive.

Je veux simplement rappeler ici quelques points qui me semblent indispensables pour retrouver la sérénité nécessaire à la sortie des débats hors-sol, polémiques et parfois dogmatiques.

D’abord, il n’est pas admissible que des professionnels responsables appellent à des actions d’empêchement, s’apparentant à du sabotage, visant des dispositifs mis en place par des acteurs publics, quels que soient les griefs qu’ils pourraient par ailleurs adresser à ces dispositifs. PNB n’est pas le projet de TGV Lyon – Turin, et si Erri de Luca se voulait le porte-voix de milliers de citoyens transalpins, la représentativité des pourfendeurs de PNB reste à démontrer. Il n’est pas davantage admissible de dénigrer le travail de collègues, par ailleurs soumis au devoir de réserve.

Ceci dit, venons en à l’essentiel. Il n’y pas d’autres institutions légitimes pour proposer un service de prêt numérique aux usagers que les bibliothèques. Or si les bibliothèques ne se montrent pas en mesure de proposer un service de prêt numérique efficient, elles perdront toute légitimité, notamment aux yeux des décideurs publics et des élus, pour continuer de proposer leurs services traditionnels et pour en proposer de nouveaux. C’est bien l’avenir des bibliothèques qui est en jeu. Ce n’est pas une vue de l’esprit, mais bien une crainte réelle quant à la réorientation des investissements publics des collectivités en matière culturelle. Le risque est réel par ailleurs de voir arriver sur le marché une offre par abonnement, à prix très réduit et à destination des usagers, émanant d’un acteur majeur (Google, Amazon…) balayant les autres modèles et laissant les bibliothèques à leur rôle « papier ».

Le moment est venu semble-t-il, pour les bibliothèques, de sortir d’une période d’expérimentations diverses qui a trop duré, et de se positionner clairement et de manière pérenne sur l’offre de services en matière de livres numériques. Or c’est par l’esprit de compromis et non par l’affirmation de principes intangibles qu’elles y parviendront.

Le marché du livre numérique implique des acteurs économiques multiples, certains issus de la chaîne du livre traditionnelle, d’autres nouveaux venus dont les intérêts économiques quoiqu’on les considère et souvent divergents, ne peuvent être niés. L’ABF a donc eu raison de rappeler le texte signé le 8 décembre 2014 par le ministère de la Culture et de la Communication, les organisations professionnelles (ABF, ADBDP, ADBGV, le Conseil permanent des écrivains, le Réseau Carel, le Syndicat de la librairie française, le SNE, le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels) et des représentants des collectivités (Fédération nationale des collectivités territoriales pour la culture). Ce texte avance 12 recommandations pour la diffusion du livre numérique par les bibliothèques publiques. Il était utile de les rappeler à tous les signataires. Il constitue le « socle naturel » de toute solution pérenne pour le prêt numérique en bibliothèque, par ses propositions autant que par la plateforme de signataires qu’il rassemble, même s’il faut être conscient qu’ils n’étaient évidemment pas exempts d’arrières pensées. Pour mémoire ce texte souligne la nécessité :

  1. d’un accès des bibliothèques publiques à l’intégralité de la production éditoriale numérique, c'est-à-dire à l’ensemble de ce qui est proposé aux particuliers (selon des conditions tarifaires et d’usages qui peuvent cependant être différentes)
  2. pour tous les libraires de connaître cette offre, ces conditions tarifaires et d’usages et de disposer des métadonnées des catalogues des éditeurs pour qu’ils soient en mesure de les présenter aux bibliothèques
  3. pour ces mêmes métadonnées d’être fournies aux bibliothèques afin qu’elles les présentent à leurs usagers et les utilisent pour la médiation
  4. d’une interopérabilité des catalogues proposés aux bibliothèques publiques  (autrement dit appliquer ce qui a été fait via le Fichier Exhaustif du Livre pour les libraires aux bibliothèques publiques)
  5. que cette offre soit accessible pour les usagers aussi bien en bibliothèque qu’à distance, depuis chez eux ou avec leurs mobiles et tablettes, étant entendu qu’il est de la responsabilité des collectivités de garantir que les usagers ont effectivement souscrit une inscription à la bibliothèque
  6. d’une régulation des accès afin de garantir un équilibre entre l’emprunt (en bibliothèque) et l’achat en librairie.
  7. de la reconnaissance de la légitimité des DRM (à condition qu’ils n’entravent pas la facilité d’usage) ; à noter que cette recommandation suggère que les systèmes de gestion des droits numériques peuvent très bien ne pas être des dispositifs techniques.
  8. de l’adaptation de l’offre aux déficients visuels
  9. d’un partage des données statistiques sur les usages (une convention spécifique sur ce sujet est prévue)
  10. d’une rémunération équitable des auteurs et du maintien des conditions de la création éditoriale (autrement dit la préservation de la chaîne économique du livre).
  11. de l’expérimentation des modèles économiques, en suggérant 2 modèles principaux : la commercialisation à l’unité et la commercialisation par bouquet
  12. de la stabilité des contrats avec les collectivités (pas de modifications des termes et conditions en cours de contrat)

L’ABF est également dans son rôle quand elle rappelle que PNB, censé être en phase d’expérimentation, serait en train de passer subrepticement au stade « industriel » sans qu’une réelle évaluation ait été menée, même si d’autres acteurs, ceux qui précisément se sont lancés dans l’aventure PNB jugent cette position contestable.

Cependant, en publiant son communiqué 3 jours seulement après qu’un collectif a appelé à une forme de sabotage de la bibliothèque numérique de la Ville de Paris et ce sans même y faire allusion, l’ABF a donné l’impression de cautionner cette initiative, ce qui n’était évidemment pas son intention. 

Il serait intéressant que les recommandations du 8 décembre soient également soumises à l’approbation des organisations professionnelles des autres pays ou régions francophones d’Europe (Fédération Wallonie-Bruxelles, Luxembourg, Val d’Aoste, Suisse Romande,) car à défaut de partager les mêmes législations elles partagent le même paysage éditorial et utilisent déjà le service PNB. Il serait également souhaitable que ce texte, qui est une liste de recommandations, change de statut pour devenir une charte engageante.

Pour conclure, il semble qu’une évaluation de PNB doive effectivement être menée, ne serait ce que pour mettre fin aux débats procrastinatoires, assortie de recommandations précises pour que ce service évolue dans le sens qui était défini dans le texte du 8 décembre.

Lire en short 2015 : 1er bilan

Du 17 au 31 juillet 2015, Lire en short, la fête du livre jeunesse, a rassemblé plus de 300 000 enfants, adolescents et parents lors de 1 600 événements partout en France. « Organisé par le Centre national du livre, en partenariat avec le Salon du livre et de la presse jeunesse de Seine-Saint-Denis », Lire en short a également pu compter sur  de nombreux partenaires publics, privés ou associatifs.

Le CNL vient d’établir un premier bilan de la manifestation :

  • Une forte irrigation du territoire
    Les régions qui ont concentré le plus d’événements sont les plus peuplées et celles qui ont accueilli des scènes nationales : Ile-de-France (219 événements, 16 %), Provence-Alpes-Côte d’Azur (177 événements, 13 %), Aquitaine (146 événements, 11 %), Rhône-Alpes (96 événements, 7 %).
  • Des professionnels très divers mobilisés pour Lire en short
    Parmi 626 structures répertoriées : 133 associations, 33 collectivités, 195 bibliothèques et 155 médiathèques, 79 librairies et 4 campings, notamment. Les bibliothèques et les médiathèques représentent plus de la moitié des structures organisatrices.
  • Des lieux d’animation diversifiés pour être plus proche des publics ciblés
    Un des objectifs de Lire en short était d’amener le livre vers les publics, « hors des cadres habituellement dédiés à la lecture ». La grande majorité des événements s’est donc déroulée en extérieur (1 085 animations) dans divers lieux. Enfin, les lectures (495, soit 37 % des animations), les ateliers (278, soit 20 %) et les bibliothèques mobiles (222, soit 16 %) ont été fortement privilégiés.

Bookin’ avec nous : un concours de création de livre numérique

Avec le soutien du Motif, l’Hadopi a lancé un concours de création de livre numérique destiné aux collégiens et lycéens d’Ile-de-France.

Intitulé Bookin’ avec nous, il propose « à des groupes d’élèves d’Ile-de-France de créer un livre numérique (nouvelle ou recueil de nouvelles), autour du thème de la liberté (d’expression, de création, d’entreprendre, etc.) ». Chaque proposition doit comporter « à la fois un texte original (…) et au moins un élément d’illustration (image, photo, dessin, etc.) ».

Les meilleures créations seront récompensées par un jury composé de représentants du monde du livre (auteurs, éditeurs, bibliothécaires, plateformes de livres numériques, institutions, etc.) lors du Salon du livre de mars 2016.

Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 6 novembre 2015. Pour plus d’informations, consultez le site web dédié à l’événement : concours-bookin.com

L'ABF alerte sur le dispositif PNB

Dans un communiqué, l’Association des bibliothécaires de France s’interroge quant au Prêt numérique en bibliothèque (PNB) et demande des évaluations qualitatives ainsi qu’un bilan objectif du dispositif.

Regrettant que ce qui devait « être au départ un test réalisé à huis clos avec quelques bibliothèques » soit devenu une «  véritable "offre"», l’ABF souligne que PNB est « devenu le seul système en matière de livres numériques recommandé par le ministère de la Culture et de la Communication (MCC) ». Or, ce choix « entre en contradiction avec les Accords interprofessionnels du 8 décembre 2014 signés lors des Assises des bibliothèques qui appelaient à une diversité des modèles du livre numériques en bibliothèque et à la non-exclusivité des offres du type PNB ».

L’ABF rappelle également que ce sont des bibliothèques « d’immenses collectivités dont Montpellier, Grenoble, Paris qui ont suffisamment de ressources financières » pour y accéder qui participent au dispositif. Pour l’Association, cela engendre « une inégalité d'accès à la lecture pour les usagers sur l'ensemble du territoire français ». L’ABF alerte ainsi « le MCC quant au risque de fracture territoriale que risque de provoquer PNB à l'échelle du territoire ».

L’ABF invite donc le MCC « à plus de transparence sur PNB » et à « diligenter une véritable étude indépendante ». Elle soutient donc la demande de l’IGB qui avait « appelé de ses vœux une évaluation des coûts et de l'impact du projet PNB ». Enfin, l’ABF rappelle « la nécessité pour les bibliothèques de sortir du cadre contractuel et de transposer la loi sur le droit de prêt physique au livre numérique ».

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