Le rôle de formation des bibliothèques

Le Pew Research Center a récemment publié une étude soulignant que « les bibliothèques publiques américaines sont largement reconnues par les habitants pour leur rôle important en matière de formation et d’éducation ». En effet, plus de 70 % des personnes ayant participé à l’enquête déclarent que les « bibliothèques répondent bien ou plutôt bien à leurs besoins et à ceux de leur famille en la matière ».

En revanche, l’étude montre qu'il existe un manque d’information quant aux ressources et services proposés par les établissements :

  • si 90 % des bibliothèques publiques mettent à disposition des e-books, 38 % des personnes interrogées ne savent pas si cette offre existe ou si les bibliothèques la proposent ;
  • alors que 62 % des établissements disposent de services d’aide à la recherche d’emploi, seuls 41 % des répondants sont au courant.

Concernant le nombre de visiteurs, les visites « physiques » sont en baisse (de 53 % en 2012 à 44 % en 2015), alors que les visites « numériques » sont en augmentation (de 25 % à 31 %) sur la même période.

Musée Stendhal : une application de visite virtuelle

Faisant partie du réseau des bibliothèques municipales de Grenoble, le musée Stendhal propose désormais, via l’application mobile Guidigo, de visiter le musée sous une forme amusante.

Cette application propose en effet « une visite virtuelle du musée sur un mode original : au cours des différentes étapes, illustrant les faits marquants de la vie de l’écrivain, le visiteur doit relever des défis » qui lui donneront accès à des lettres. 

Découvertes au fil du parcours, ces lettres permettent à la fin de la visite de trouver le mot mystère, un « mot qui compte pour Stendhal ! ».

Un programme de réduction de peine par la lecture

L’association Lire pour en sortir vient de signer avec le centre pénitentiaire de Pémégnan à Mont-de-Marsan (Landes) une convention permettant aux détenus d’accéder à un programme de lecture pouvant ouvrir à des réductions de peine. Ce centre est le quatrième à rejoindre le programme après ceux de Châlons-en-Champagne (Marne), Frênes (Val-de-Marne) et Nice (Alpes-Maritimes).

Cette initiative est possible grâce à « l’amendement adopté dans le cadre de la réforme du code pénal de 2014 », qui prévoit qu’une « réduction supplémentaire de la peine peut être accordée aux condamnés qui manifestent des efforts sérieux de réadaptation sociale ». La participation à des activités culturelles, dont la lecture, est incluse dans le processus.

Ainsi, un détenu dispose d’un mois pour lire un des 240 titres de la collection constituée par l’association et en établir une fiche de lecture. A Châlons-en-Champagne, plus de 60 % des détenus sont entrés dans le programme. Pour Alexandre Duval-Stalla, avocat à l’origine de l’amendement adopté et président de l’association Lire pour en sortir, « c’est le signe d’une forte demande ».

Si chaque détenu participant au programme, après être passé devant le juge d’application des peines, a « obtenu une réduction supplémentaire de trois à sept jours », l’initiative ne fait pas l’unanimité. La commission Établissements pénitentiaires de l’ABF émet notamment des réserves « sur le côté trop scolaire de la fiche de lecture, qui peut être dissuasif pour certains détenus éloignés de la lecture ».

Un nouveau portail pour les bibliothèques de la métropole de Lille

La métropole européenne de Lille a récemment lancé un nouveau portail en ligne.

« Point d’entrée unique aux 130 bibliothèques de son réseau », celui-ci regroupe l’ensemble des actualités liées aux bibliothèques et propose un accès à « l’offre documentaire ainsi qu’à de nombreux services en ligne ».

Ce portail permet notamment de donner son avis sur une lecture, de trouver un établissement équipé du wi-fi ou d’une salle de travail en groupe. Il est également possible de localiser un ouvrage dans les bibliothèques du réseau.

Les articles scientifiques librement accessibles en Europe dès 2020

Dans un communiqué, la présidence néerlandaise de l’UE 2016 a annoncé qu’en 2020 « tous les articles scientifiques seront librement accessibles en Europe ». Grâce à cette initiative, « les États membres entendent ainsi optimiser la réutilisation des données de la recherche ».

Le libre accès signifie que « les publications scientifiques concernant les résultats de la recherche financée par des fonds publics et publics-privés doivent être accessibles à tous, ce qui n’est actuellement pas le cas ». Par exemple, « pour avoir accès aux publications, les universités doivent contracter des abonnements coûteux auprès des éditeurs ». Présidée par Sander Dekker (secrétaire d’État à l’Enseignement, à la Culture et aux Sciences), « la réunion des ministres chargés de la recherche et de l’innovation s’est unanimement prononcée en faveur de ces avancées importantes » sur l’accès aux publications scientifiques.

Pour la secrétaire d’État, la recherche et l’innovation sont également des « facteurs de croissance économique et de création d’emplois ». L’Union Européenne doit donc « être aussi attractive que possible en termes d’implantation pour les chercheurs ». 

A Clamart, la grande bibliothèque est encore ronde

Et si toutes les pièces de la maison de la lecture étaient rondes ?

Nous connaissons tous la grande bibliothèque François Mitterrand, le site principal de la Bibliothèque nationale qui règne sur le bord de Seine à l’Est de Paris. Elle est carrée, à l’angle droit de ses tours qui montent au ciel comme des livres géants qu’une petite créature observerait ouverts debout. Célébration du livre. Il y a aussi, loin de là, dans une cité HLM de la ville de Clamart, dans la banlieue Sud de la capitale, une autre grande bibliothèque qu’on dit « petite ». Sans angles droits, ni aigus, elle est ronde et tourne merveilleusement bien depuis un demi-siècle.

La nuit du 14 puis du 15 mars 2014, la Petite Bibliothèque Ronde de Clamart est « vandalisée ». Un groupe de jeunes saute l’enceinte, entre dans le jardin puis dans la bibliothèque après avoir brisé ses vitres. Ils reviennent le lendemain cassent d’autres portes, vident les extincteurs à  incendie dans la salle principale, saccagent la banque de prêt, cassent les écrans d’ordinateurs qu’ils mettent par terre. Ils partent ensuite sans rien voler : l’action est symbolique. Une bonne partie des collections est rendue inutilisable par la poudre anti incendie, Le choc est fort pour l’équipe et surtout pour les lecteurs et les habitants du quartier.

La jeune équipe de la Petite Bibliothèque Ronde arrive dès le lendemain matin. L’équipe est jeune parce que ses membres sont jeunes (presque tout le monde a entre 20 et 40 ans), et parce qu’une bonne partie d’entre eux a rejoint l’expérience de l’association il y a quelques mois à peine. La perplexité est à son comble, mais on ne tardera pas à disposer d’éléments d’interprétation. L’attaque de la bibliothèque est associée aux élections municipales du 23 mars 2014. Remise en cause avec un projet local qui ne parvient plus à convaincre, l’équipe socialiste qui gouverne alors la ville est débarquée. Jean-Didier Berger (UMP puis LR) l’emporte au premier tour avec 53% des suffrages exprimés (et un taux d’abstention de 36%). Les violences faites aux bibliothèques de quartier en lien avec des élections locales ou nationales, le plus souvent le soir des scrutins, sont plus fréquentes qu’on ne l’imagine. Lecteurs, électeurs et abstentionnistes se mêlent dans les espaces politiques de la bibliothèque et de la citoyenneté.

Nous avons enquêté et discuté avec les habitants de la cité. Pendant la campagne électorale, les quelques semaines qui ont précédé les faits, le bruit courait selon lequel si la droite gagnait les élections, la Petite Bibliothèque Ronde serait fermée. La rumeur a éveillé alors le souvenir de 2006 quand la municipalité a tenté de fermer la bibliothèque et que les habitants du quartier et le collectif Pour que vivent nos cités ! l’ont occupée pendant deux semaines jusqu’à obtenir sa réouverture et s’assurer qu’elle resterait une bibliothèque associative, de quartier, telle qu’elle fonctionne depuis octobre 1965 quand une équipe dirigée par Geneviève Patte initiait là une expérience unique, internationalement reconnue.

Dès sa prise de fonction, la nouvelle municipalité a confirmé les bruits qui couraient dans le quartier de la Plaine. Des problèmes de sécurité et de « vandalisme », la présence d’amiante, l’existence d’une bibliothèque municipale ouverte en 2007 à quelques centaines de mètres du quartier (nommée François Mitterrand et bâtie à angle droit, elle aussi), tous les prétextes sont argüés comme autant de motifs pour fermer la Petite Bibliothèque Ronde qui n’aurait ainsi plus de raison d’être. Cinquante ans après sa création, elle est menacée par le pouvoir politique. Le maire adjoint à la culture et la direction de la lecture publique locale ont manifesté leur volonté de fermer l’historique bibliothèque dès cet été, et à peine voilé leur intention de conquérir l’édifice. Pensent-ils confisquer le prestige de cette expérience en s'accaparant le bâtiment que la municipalité a reçu en donation en 1971 ? Récupérer un immeuble classé Monument Historique, internationalement admiré – c’est un joyau de l’architecture contemporaine -  et le vider du projet et de l’association qui l’ont créé, qui lui ont donné vie, qui l’ont intégré à la vie de ce quartier populaire…

Qui viendra défendre ce projet toujours reconnu dans la recherche de pratiques innovantes de la lecture, comme le montre le fait qu’il soit cette année parmi les lauréats de Partir en livre, la fête nationale du livre jeunesse organisée par le Centre national du livre ? Le ministère de la culture viendra-t-il à son aide ? La haute Bibliothèque nationale peut-elle tendre la main à sa petite consœur ronde ? La profession peut-elle protéger le travail des 12 personnes qui composent son équipe ? Que feront les habitants du quartier de la Plaine ? Les bibliothèques associatives ont-elles encore une place sous le soleil ? Au moment où la lecture publique de proximité cherche à promouvoir la participation des habitants ou des usagers, on ne peut que s’étonner de voir ainsi menacée une expérience unanimement saluée.

4e édition de la grande collecte nationale Fnac

Pour la quatrième année consécutive, la Fnac s’engage aux côtés de Bibliothèques Sans Frontières en lançant une nouvelle édition de la grande collecte nationale Fnac. Jusqu’au 5 juin 2016, dans le cadre de la semaine du Développement Durable, « le public est invité à venir déposer ses livres, en bon état, dans les magasins Fnac de France ».

Ces ouvrages seront une aide précieuse à « la création, au développement et au renforcement de bibliothèques partout dans le monde ». Ils favoriseront « la diversité culturelle et l’accès à la culture pour tous ».

En 2015, 100 000 livres avaient été rassemblés grâce à l’opération.

Des ressources visant au développement de l’accueil de tous les publics en bibliothèque

Récemment mis en ligne par Tosca consultants, le site Bibliothèques inclusives présente « des ressources visant au développement de l’accueil de tous les publics en bibliothèque ».  Cette plateforme privilégie le signalement de conseils pratiques et de démarches en rapport avec l’accueil des personnes :

  • éloignées de la culture ;
  • emprisonnées ;
  • en situation de handicap ;
  • illettrées ;
  • ne maîtrisant pas le numérique ;
  • socialement défavorisées.

Une page mettant en avant les « principaux besoins d’information d’une personne en situation de handicap préparant sa visite en bibliothèque » est également consultable.

Ce site constitue la « première brique d’une réflexion engagée par Tosca consultants », qui a pour objectif de préciser le concept de « bibliothèque handi-accueillante ».

Une grainothèque à la médiathèque de la Canopée la fontaine

La médiathèque de la Canopée la fontaine (ouverte depuis le 6 avril dernier au sein du Forum des Halles de Paris) vient d’inaugurer sa grainothèque.

Permettant « l’échange continu de graines de fleurs, de fruits et de légumes hors du système marchand (…) une grainothèque peut s’installer dans des endroits variés ».  Basées sur le système du « troc », les grainothèques se remplissent et se vident en fonction des graines que déposent ou prennent les utilisateurs. Au sein des  bibliothèques, elles sont d’abord « apparues aux États-Unis, et fleurissent désormais dans les bibliothèques françaises ».

A l’occasion de cette inauguration, la médiathèque de la Canopée la fontaine organise deux événements :

  • « l’Heure du conte », dédié aux 4-7 ans et organisé autour de la thématique de la nature et des jardins : samedi 21 mai à 10 h 30 ;
  • « Cassons la graine », soirée proposant de débattre autour des questions du jardinage, de biodiversité et d’écologie : vendredi 27 mai de 19 h à 21 h 30.

Congrès ABF 2016

C’est à Clermont-Ferrand, du 9 au 11 juin prochains, que se déroulera le 62e Congrès de l’ABF. Si son thème principal « l’innovation en bibliothèque : sociale, territoriale et technologique » était déjà connu, le programme définitif vient de paraître.

Les trois thématiques suivantes seront déroulées tout au long du congrès :

  • l’innovation émanant des bibliothèques et du secteur public ;
  • l’innovation dans la société qui nous entoure et son impact sur les bibliothèques ;
  • l’innovation ailleurs et autrement, peut-elle nous inspirer ?

Pour consulter l’intégralité du programme, rendez-vous sur le site de l’ABF.

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