Le livre, un médium à fonctions multiples

Comité scientifique de la 14e FILDAK – Commission du colloque « Livre et diversité culturelle »

Mamadou Diarra

La mort programmée du livre traditionnel devant les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) a été annoncée depuis les années 1980 : « En l’an 2000, quand sera implanté un réseau de communication interrogeable dans tous les points du globe et à même d’assurer à tous un accès rapide à une partie considérable des connaissances indispensables, les [livres] auront subi le sort des brontosaures. » [Girard, 1994]

Trente ans après cette promesse, la résistance du livre a déjoué tous les pronostics relatifs à sa survie et à sa viabilité, entraînant par la même occasion un changement de préoccupation : « […] le problème n’est pas de savoir si les [livres] vont disparaître, mais quand. » [Lahary, 1994, p. 78]

S’il en est ainsi, c’est parce que le livre, bien qu’offrant des services semblables à ceux d’Internet, remplit d’autres fonctions spécifiques qui lui permettent de se positionner et de résister à l’invasion des NTIC. Mais aussi, l’expérience montre qu’en matière de média, il y a rarement exclusion d’un médium par un autre, mais plutôt superposition des différents médias ; d’où la tendance actuelle à la double édition : une électronique, suivie d’une impression à la demande. D’autre part, l’édition électronique, qui serait une menace pour le livre traditionnel, concerne surtout les revues scientifiques et les ouvrages de référence [Girard, 1994]. Or, le seul exemple des États-Unis montre que les romans représentent la part la plus importante des collections et des emprunts dans les bibliothèques publiques moyennes [Apostle et Raymond, 1987].

Cette communication 1

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Pour le comité scientifique de la 14e FILDAK (Foire internationale du livre et du matériel didactique de Dakar).

, qui prend la défense du livre traditionnel, tentera de démontrer l’inconvénient majeur de l’Internet par rapport à la mission principale du livre, avant de mettre en exergue les fonctions spécifiques de ce dernier qui fondent sa résistance face aux NTIC. Ensuite, elle s’attellera à démontrer qu’en réalité l’Internet n’est pas le vrai concurrent du livre ; les deux médias se complètent plutôt. Pour la promotion de la lecture, des orientations adaptées à la culture de l’oralité seront esquissées.

Quelques limites de la lecture sur Internet

L’Internet, à n’en pas douter, doit son succès à la fascination qu’exercent les NTIC sur les populations, notamment les jeunes.

Mais du point de vue pédagogique et didactique, la lecture sur Internet est à beaucoup d’égards critiquable, à cause notamment de l’hypertexte et de l’hypermédia qui caractérisent le Net ; en d’autres termes, c’est dans ses qualités qu’on retrouve les défauts d’Internet en matière de lecture : l’activité de lecture y est qualifiée de « butinage », de « surf » ou de « navigation », de « pseudo-lecture » par opposition à une lecture attentive et profonde, une lecture pédagogique, didactique, que l’on pratique sur un livre imprimé [Baccino, 2011]. Sur le web, le lecteur balaie rapidement les titres, […] son attention est imparablement attirée par d’autres informations qui apparaissent en simultané et qui peuvent ou non avoir une pertinence pour lui… On passe d’une page à l’autre, d’un paragraphe à l’autre. On n’est plus dans des lectures linéaires et cumulatives, mais dans des lectures circulaires et itératives 2

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Entretien de Marion Coquet avec Sylvie Octobre, sociologue chargée d’études sur les jeunes au DEPS (département des études, de la prospective et des statistiques au ministère de la Culture) : « La lecture, passe-temps inavouable ? », LePoint.fr. 11 septembre 2012. En ligne : https://www.lepoint.fr/culture/la-lecture-passe-temps-inavouable-11-09-2012-1504778_3.php [consulté le 10 décembre 2013].

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Quelques fonctions du livre traditionnel : la leçon des citations

Le rôle du livre est souvent réduit à celui de conteneur de l’information. Or, on lit à des fins d’édification (la Bible), pour s’évader (roman policier ou énigme), pour s’instruire (un livre d’histoire grand public), pour des motifs professionnels (ouvrage sur les pratiques élémentaires de comptabilité), pour le simple plaisir de lire (dans sa position et son heure préférées)  : « Je ne vois pas mes lecteurs le soir dans leur lit avoir des lectures virtuelles » déclarait une bibliothécaire » [Diament, 1994, p. 10]. Dans certains cas, le livre sert à décorer la bibliothèque du salon, comme le fait bien remarquer Mispelblom à propos du tracé peu convaincant de la frontière entre service et produit : « […] on achète un livre moins pour le toucher que pour ce qu’on y lit, alors qu’une collection d’encyclopédie sert en général à orner une bibliothèque personnelle » [Mispelblom, 1995, p. 122].

Pour mettre en évidence quelques fonctions spécifiques du livre et de la lecture, nous nous sommes servis pour l’essentiel de quelques citations distribuées à l’occasion de la 20e édition du Salon francophone du livre de Beyrouth de 2013 par les élèves des classes de seconde du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth aux visiteurs du salon 3

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« Diffusion de citations sur la lecture au salon du livre », Le Blog du CDI du GLFL de Beyrouth. 30 octobre 2012. En ligne : https://livrovores.wordpress.com/2012/10/30/diffusion-de-citations-sur-la-lecture-au-salon-du-livre/ [consulté le 10 décembre 2013].

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Fonction esthétique et de valorisation sociale

C’est le cas quand une collection d’encyclopédies sert à orner la bibliothèque du salon ; mais aussi de l’intellectuel qui aime avoir sa bibliothèque de livres, compter le nombre de livres lus, être à côté de son patrimoine livre lors de prises de photos, d’interviews, etc.

Fonction sociale

La lecture en bibliothèque, contrairement à une idée admise, est certes un acte « individuel », mais pas un acte « solitaire » car elle se fait sous l’émulation attentive des autres lecteurs : les lecteurs qui manquent de courage, les étudiants esseulés, ou qui cherchent à s’armer de courage en période de révision, fréquentent volontiers les bibliothèques ou autres lieux de rencontre pour apprendre et lire ensemble.

Pour illustrer cette socialisation par la lecture, Jacques Salomé nous apprend qu’« un livre a toujours deux auteurs : celui qui l’écrit et celui qui le lit ». Selon Marcel Proust, « chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même » et « la lecture est une amitié », ce que semble confirmer Tahar Ben Jelloun : « Une bibliothèque est une chambre d’amis. »

Fonction pédagogique

« Le savoir que l’on ne complète pas chaque jour diminue » : proverbe chinois. Virgile, poète latin, affirme : « On se lasse de tout, excepté d’apprendre », et Jules Renard de dire : « Chacune de nos lectures laisse une graine qui germe. »

« La lecture dissipe la sécheresse, active les facultés, déchrysalide l’intelligence et met en liberté l’imagination », selon Albalat Antoine, qui poursuit : « Un livre qu’on quitte sans en avoir extrait quelque chose est un livre qu’on n’a pas lu. »

Quant à Jouhandeau, « un livre n’est excusable qu’autant qu’il apprend quelque chose ».

Le livre, source de vie et de bonheur

Paraphrasant Descartes, « les auteurs publient, donc existent ».

« Mes livres sont là, ne sont que là. C’est le seul endroit où mon œuvre existe dans sa continuité. Dans les moments où je ne publie pas, je vais dans les bibliothèques pour me rassurer : là je suis vivant, là l’auteur ne meurt pas », témoignait un auteur [Borzeix, 1998].

Simone de Beauvoir nous traduit le bonheur lié au livre et à la lecture en ces termes : « Je me disais que, tant qu’il y aurait des livres, le bonheur m’était garanti. » Et Jules Renard de confesser : « Quand je pense à tous les livres qu’il me reste à lire, j’ai la certitude d’être encore heureux. » Le bonheur que procure la lecture continue avec Gaston Bachelard, qui nous révèle que « le paradis, à n’en pas douter, n’est qu’une immense bibliothèque » ; alors que Cicéron, Jacques Attali et Alain (Émile-Auguste Chartier) nous rappellent successivement : « Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut » ; « Contempler sa bibliothèque, c’est rêver qu’on ne saurait mourir avant d’avoir lu tous les livres qui la remplissent » ; « […] le bonheur de lire est tellement imprévisible qu’un lecteur exercé s’en étonne lui-même ».

Fonction de sécurité

Dans la pyramide de Maslow 4

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La pyramide de Maslow. En ligne : http://semioscope.free.fr/article.php3?id_article=8 [consulté le 27 décembre 2013].

, le besoin de sécurité occupe une place importante dans l’échelle des valeurs. Or, il est largement admis que l’information et/ou le document procurent à son détenteur un sentiment de sécurité : « l’avoir » devient synonyme du « savoir ». Ce phénomène est perceptible dans le domaine de la photocopie ; on fait des copies que l’on stocke, en attendant de les jeter plus tard. L’information est identifiée à l’objet qui la véhicule, c’est-à-dire le document, on confond la possession de la photocopie avec la connaissance que l’on souhaiterait avoir avec l’information. Un phénomène comparable apparaît avec les utilisations de l’information électronique en ligne, que l’on a qualifié de « syndrome de l’imprimante » [Varloot, 1983, p. 586]. La plupart des utilisateurs d’un terminal d’interrogations de banques de données en ligne exigent d’avoir une imprimante de recopie d’écran pour garder une trace sur papier de l’interrogation effectuée, même s’ils demandent l’impression des références en différé 5
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On retrouve de plus en plus à la fin des messages cette recommandation : « Merci de nous aider à préserver l’environnement en n’imprimant ce courriel et les documents joints que si nécessaire. »

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Les écoliers se rendent compte après coup que le week-end était trop court pour valoir la peine de s’encombrer de tant de livres et autres documents scolaires qu’ils n’auront finalement pas lus à la maison.

Fonction patrimoniale

Ma propriété « mon livre » est parfois plus valorisante que la nôtre (l’Internet) 6

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Essai de traduction littérale d’un proverbe wolof.

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L’amateur de beaux livres anciens qui veut se constituer une bibliothèque digne de ce nom aime passer du temps à découvrir, contempler, évaluer, prendre en mains les ouvrages précieux, les palper, humer l’odeur du papier, caresser les dos, entendre les petits sons en tournant les pages… c’est une véritable histoire d’amour qui le lie au livre. Il s’agit autant d’une quête intellectuelle que d’un plaisir sensuel 7

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Librairie Camille Sourget, livres anciens : https://camillesourget.com/2-home.html [consulté le 10 décembre 2013].

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La fonction thérapeutique

Le livre 8

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Le wolof (la langue nationale la plus parlée au Sénégal) traduit le livre par « téré », lui-même traduit aussi par « gris-gris » qui, en Afrique noire, peut désigner une amulette fabriquée par un sorcier pour porter bonheur et conjurer les mauvais sorts.

renferme une véritable fonction thérapeutique comme en témoignent les citations suivantes : « Le temps de lire, comme le temps d’aimer, dilate le temps de vivre », disait Daniel Pennac ; « Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé », renchérit Montesquieu, alors que pour Paul Désalmand, « la lecture comme l’amour est la pierre à aiguiser l’âme ». Quant à Emmanuel Kant, « une lecture amusante est aussi utile à la santé que l’exercice du corps » 9
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Citations avec le mot Amusant. En ligne : http://evene.lefigaro.fr/citations/mot.php?mot=amusant [consulté le 10 décembre 2013].

. Pour Claude Le Roy 10
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Entraîneur de football qui a gagné la coupe d’Afrique des nations avec le Cameroun et qui a entraîné le Sénégal.

, « la lecture est un vrai moment de respiration ».

Pour la culture générale et la connaissance du monde

Cette fonction est peut-être la plus connue. « Toute relecture est une découverte », affirme Calvino. « J’ai accompli de délicieux voyages, embarqué sur un mot », disait Honoré de Balzac. Christian Bobin emploie la métaphore du papier de format A4 pour définir son pays : « Mon pays fait vingt et un centimètres de large, sur vingt-neuf de long : une feuille de papier blanc. » Amélie Nothomb et François Mauriac d’affirmer respectivement : « On lit pour découvrir une vision monde » ; « La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté ».

Le livre pour l’évasion et l’émotion

L’association livre-lecture et évasion-émotion n’est plus à démontrer comment le prouvent les citations qui suivent : « Tant de pages, tant de livres qui furent nos sources d’émotion, et que nous relisons pour y étudier la qualité des adverbes ou la propriété des adjectifs ! », s’exclamait Emil Cioran. Marcel Proust de nous rappeler : « Il vaut mieux rêver sa vie que la vivre. » Quant à Julien Green, « une bibliothèque, c’est le carrefour de tous les rêves de l’humanité », et « un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade ».

Le livre et l’Internet, même combat

Les théoriciens de la concurrence ont longtemps attiré l’attention sur les difficultés à identifier les vrais concurrents d’une entreprise et d’une activité. Le secteur du bâtiment a longtemps concurrencé le secteur de l’automobile avant que l’on ne s’en aperçoive ; de même la bicyclette a eu à concurrencer la lecture ; la combinaison logement-voiture-mariage est souvent arrivée dans le désordre 11

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L’idéal pour la plupart étant d’acquérir une maison, puis une voiture et ensuite de se marier, du moins dans le contexte des pays en développement.

 ; le cinéma est apparu un moment comme le concurrent de la lecture 12
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D’où l’idée en France de prélever des taxes sur l’industrie cinématographique en faveur des livres.

, etc.

En effet, il existe deux sortes de concurrence :

  • la concurrence directe ;
  • la concurrence indirecte, plus difficile à identifier.

Pour les pays africains, l’opinion s’accorde à reconnaître que l’oralité semble constituer l’un des défis majeurs à surmonter pour régler la question de la lecture et du livre 13

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Argument loin de faire l’unanimité.

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Ces phrases qui suivent renseignent suffisamment sur le statut de la lecture et de la bibliothèque dans les contextes africain et européen : « En Afrique, quand un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui brûle », disait Amadou Hampâté Bâ, tandis que Sartre affirmait : « On me laissa vagabonder dans la bibliothèque […]. C’est ce qui m’a fait ». 14

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Jean-Paul SARTRE, Les mots. Disponible en ligne : https://www.bacdefrancais.net/les-mots-sartre-texte.pdf [consulté 11 décembre 2013].

« Le livre n’est pas. La lecture le crée, à travers des mots créés, comme le monde est lecture recommencée du monde par l’homme. » 15
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Edmond JABÈS, Le livre des questions. Citations d’Edmond Jabès. En ligne : http://evene.lefigaro.fr/citations/edmond-jabes [consulté le 10 décembre 2013].

L’Internet doit en partie son succès dans les pays à civilisation orale par ses caractéristiques qui riment avec les attributs d’une telle civilisation : culture de jeu, de groupe, de partage, de mutualisation, du collectif, etc.

« La tradition communautaire est fortement ancrée dans la culture en Afrique. La télévision, le téléphone et même la presse écrite se sont développés sur ce mode. » 16

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Laurent RAPHAËL, « Réseau à palabre », La Libre.be. 16 août 2001. En ligne : https://www.lalibre.be/economie/entreprises-startup/2001/08/17/reseau-a-palabre-MVRJIISL6NF3FN2Q6YEFF7WOSI/ [consulté le 10 décembre 2013].

L’Internet est un objet culturellement africain, tout à fait adapté au mode de vie africain, comme le faisait remarquer Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la Fondation Internet nouvelle génération (FING) en ces termes : « L’économie africaine, faite de débrouillardise et d’échanges, fonctionne en réseau, comme Internet. » Et il précisait : « Pour moi, les Américains, en inventant Internet, ont inventé un outil “africain”. Non pas pour toucher tout le monde mais pour que tout le monde soit touché. » 17

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Ibid.

C’est la raison pour laquelle la lecture, qui extrait l’enfant de sa communauté, devient source de punition pour ce dernier qui, par conséquent, tente de la fuir.

Transformer les menaces de la culture orale en opportunités

Si tant est que la culture orale constitue l’obstacle à la lecture, les spécialistes en stratégie nous apprennent qu’il faut apprivoiser les menaces et les transformer en opportunités. Pour cela, et à titre d’illustrations, choisissons deux faits : la communauté et les croyances religieuses qui caractérisent la culture orale.

La dimension communautaire pour promouvoir la lecture

Liane Romain, dans Club de lecture pour les apprenants adultes : guide à l’intention des intervenants en littératie des adultes 18

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Liane ROMAIN, Club de lecture pour les apprenants adultes : guide à l’intention des intervenants en littératie des adultes. Canada : Centre FORA, 2009. En ligne : http://centrefora.on.ca/sites/default/files/documents/freeproducts/club_de_lecture_web.pdf [consulté le 13 décembre 2013].

, donne neuf raisons qui militent en faveur de la création d’un club de lecture. Selon elle, un club de lecture permet de :

  • bonifier la lecture individuelle ;
  • pousser le lecteur ou la lectrice à franchir ses limites ;
  • revoir sa lecture en groupe ;
  • s’identifier avec le livre ;
  • développer une meilleure compréhension du livre ;
  • mousser l’enthousiasme pour le livre ;
  • découvrir une variété d’auteurs et de genres littéraires ;
  • établir des liens avec les membres du club de lecture ;
  • développer le goût de la lecture.

Les croyances africaines

Le chameau, pour plusieurs raisons liées aux croyances, exerce sur les populations africaines un pouvoir d’attraction et de séduction. Son utilisation au Kenya a connu un réel succès pour la promotion de la lecture dans le réseau de lecture de ce pays.

Conclusion

Tout semble indiquer que le livre continuera d’exister encore à côté des TIC malgré les prévisions les plus alarmistes. Il est même apparu que souvent l’édition électronique et l’édition traditionnelle se complètent harmonieusement : une impression électronique, suivie d’une impression en papier à la demande.

Les raisons de cette résistance du livre traditionnel sont à rechercher entre autres dans ses fonctions spécifiques, mais aussi l’expérience montre qu’un nouveau média ne chasse pas les précédents mais vient se superposer à eux.

La question du livre et de la lecture n’est pas liée dans les cultures orales à la concurrence de l’Internet, mais au rapport qui lie le livre à la société.

La prise en compte de cette dimension de l’oralité doit être le crédo qui guide toute stratégie de promotion de la lecture dans le contexte des pays africains.

Références bibliographiques