En ligne, en rangs, en joue ?

Sophie Chérer

Quelqu’un, quelque part, a intérêt – un intérêt vital pour lui et mortifère pour vous – à ce que vous délaissiez les livres, les dictionnaires et les encyclopédies, au profit des machines et des machins, des uniformes et des conformismes. Est-ce que la lecture était une tâche ingrate ? Difficile ? Répétitive ? Quand on me dit « lecture numérique », j’ai le réflexe de penser : nous ne sommes pas des numéros, ni eux ni moi, les auteurs, ni nous, les lecteurs. À qui ces outils donneront-ils le goût et le loisir de lire, qui ne l’auraient pas eus sans eux ?

Someone somewhere has a stake – vital for him, deadly for you – in making you turn away from books, dictionaries, and encyclopaedias to embrace machines, uniforms, and conformity. Has reading ever been a thankless task? Or difficult? Or repetitive? When I hear the words “digital reading”, my first reflex is to think that none of us – whether authors or readers – are numbers. Who will ever learn a love of reading from such tools if they wouldn’t have had it without them?

Irgendwo hat irgendjemand Interesse daran – ein vitales Interesse für sich und tödliches für euch – dass ihr die Bücher, die Wörterbücher und die Enzyklopädien zu Gunsten von Maschinen und Dingern, Uniformen und Konformismus aufgebt. War das Lesen eine mühevolle Arbeit? Schwierig? Monoton? Wenn man mir „digitales Lesen“ sagt, habe ich den Reflex, zu denken: wir sind keine Nummern, weder sie noch ich, die Autoren, weder wir, die Leser. Wem werden diese Hilfsmittel die Vorliebe und den Spaß am Lesen geben, die sie ohne sie nicht gehabt hätten?

Alguien, en alguna parte, tiene interés –un interés vital para él y mortífero para usted– a que usted abandone los libros, los diccionarios y la enciclopedias, en provecho de las máquinas y trastos, de los uniformes y de los conformismos. ¿Es la lectura pública una tarea ingrata? ¿Difícil? ¿Repetitiva? Cuando me dicen “lectura digital”, tengo el reflejo de pensar: no somos números, ni ellos ni yo, los autores, ni nosotros, los lectores. ¿A quiénes estas herramientas darán el gusto y distracción de leer, que no lo hubieran tenido sin ellos?

Un souvenir, pour commencer. C’était il y a une quinzaine d’années. Je débutais dans le métier d’écrivain pour la jeunesse – animateur en classe. Une profession hybride, parapédagogique comme il en existe de paramédicales. J’arpentais la France en long et en large. J’étais sollicitée par des enseignants, des responsables d’associations, des bibliothécaires – des hommes et des femmes de bonne volonté, souvent –, pour venir, « en tant que spécialiste », faire aimer la lecture et l’écriture aux enfants dont ils avaient charge d’âme, le temps d’une rencontre en classe, d’un atelier d’écriture. Aussi je cherchais partout, dans les revues, les émissions de radio, les souvenirs de ciné-club, et dans les livres évidemment, des arguments convaincants, décisifs, imparables, en plus du mien, spontané, qui me semblait alors trop simple pour suffire : « Lire fait réfléchir, rend libre et rend heureux. »

Cependant, quelque chose en moi se refusait catégoriquement à prêcher cette bonne parole. Si j’aimais tant lire, moi, c’était bien parce que personne, jamais, ne m’y avait ni forcée ni même incitée. Ma mère, un jour, avait bien murmuré, avec des airs de conspiratrice, la formule de Valery Larbaud : « Ce vice impuni, la lecture… », mais elle aimait par-dessus tout la liberté, sa liberté de lectrice entre autres, et jamais elle ne se serait humiliée à forcer qui que ce soit à quoi que ce soit. Surtout pas à prendre du plaisir.

Alors que dire et comment faire ?

J’avais bien une intuition. Les grands lecteurs, comme les grands malades, comme les grands amoureux, dérangent, parce qu’ils sont ailleurs. En prise directe avec un essentiel, la vie, la mort, l’éternité. Parce qu’ils sont souverains, ils échappent à l’ordinaire des travaux et des jours. Mais encore ?

Et puis un jour, l’aubaine. J’étais tombée dans un magazine sur une pleine page de publicité, type « avant/après ».

À ma gauche, avant : un malheureux garçon, la mine désespérée, l’œil torve, la mèche pendante, le front appuyé sur une main accablée, des livres, des manuels et des dictionnaires qu’on devinait poussiéreux, sentant le rance, ouverts en pagaille, empilés sur la table devant lui. Un désordre infamant, de la matière comme de l’esprit. La solitude. Le désespoir. La misère. L’échec.

À ma droite, après : le même enfant, transfiguré. Mine réjouie, cheveux coiffés, teint clair, œil vif, front redressé. Épanoui. Tendrement penchée sur lui, une femme blonde qui lui ressemblait avait fait son apparition. Sa présence miraculeuse était-elle la cause de la métamorphose du bambin ? Que nenni. Les dictionnaires, livres de classe et autres grimoires surannés s’étaient volatilisés et, en lieu et place du capharnaüm dont ils étaient l’enseigne, un ordinateur flambant neuf rutilait, grand ouvert sur l’avenir radieux.

Entre les deux, quel magicien, quel dieu, quel bon génie, quelle sorcière bien-aimée avait prononcé les mots qu’il fallait, articulé la formule magique adéquate, changé la vie avec une efficacité si patente ?

Sofinco.

Un organisme de crédit et de crédit révolving, un vice-usurier, un presque hors-la-loi.

Une sous-banque.

Par le prodige de son pouvoir suprême, une famille française moyenne se voyait soudain capable d’envoyer balader ces vieilleries cheap et pas chères qu’étaient les tomes et les volumes cartonnés pour se payer enfin ces vrais outils de l’élève moderne : la machine à savoir, l’ordinateur, le progrès en marche.

Je découpai soigneusement cette merveille, la glissai dans une pochette plastifiée, et me mis à la brandir en peaufinant mon discours, et, au fur et à mesure que je parlais à des enfants et à des adolescents dubitatifs, qui seraient volontiers restés dupes de cette publicité si on ne les avait incités à la décrypter, je prenais conscience de ce que je désirais vraiment leur dire :

Quelqu’un, quelque part, a intérêt – un intérêt vital pour lui et mortifère pour vous – à ce que vous délaissiez les livres, les dictionnaires et les encyclopédies, c’est-à-dire les aliments de votre propre mémoire et de votre propre jugeote – de votre personnalité en somme, unique – au profit des machines et des machins, des uniformes et des conformismes.

Demandez-vous qui, et pourquoi.

Soyons fous, est-ce que ce ne serait pas, par hasard, ceux qui voudraient bien vous les vendre et les revendre, trop chers, fragiles, vite dépassés, améliorables à l’infini, jamais suffisants, toujours plus performants ? Ceux que votre argent intéresse. Et l’état de vos neurones, donc !

Émettons l’hypothèse. C’est peut-être un banquier. Peut-être un technocrate. Peut-être un homme politique. Il est possible que ce soit un dirigeant qui aime diriger, qui ne sache faire que ça, et qui a besoin que vous soyez dirigeables, dénués d’esprit critique, gênés aux entournures, reconnaissants de ces prouesses technologiques auxquelles vous pensiez ne pas avoir droit, parce que vous étiez trop pauvres, eh si, alléluia ! vous y avez droit. Parce que la banque est là.

Parallèlement à ce hasard bienvenu

Parallèlement à ce hasard bienvenu, je me mis à lire méthodiquement tout ce que je pouvais trouver sur le sujet de l’enseignement. À la fin des années 1990 paraissaient, tant bien que mal, quelques pamphlets aujourd’hui encore inégalés, indépassables, définitifs : L’enseignement de l’ignorance et ses conditions modernes de Jean-Claude Michéa  1; La destruction de l’enseignement élémentaire et ses penseurs de Liliane Lurçat  2 ; et, last but not least : Tableau noir, résister à la privatisation de l’enseignement de Gérard de Sélys et Nico Nirtt  3.

En résumé, les auteurs, divers mais convergents, diagnostiquaient ainsi la situation : au tournant des années 1970, quelques petits maîtres du monde occidental récemment échaudés par un embryon de printemps des peuples suivi d’une crise pétrolière imprévue, avaient décidé de tout faire pour rester maîtres à bord (avant Dieu, qui était opportunément mort). Hommes de pouvoir, dirigeants, politiciens et chefs d’entreprise regroupés dans des instances telles que la Commission trilatérale, l’OCDE, le FMI, l’OMC, l’ERT, ou le G7, ils avaient décidé que, pour demeurer compétitifs face aux puissances émergentes du XXIe siècle, États-Unis, Europe et Japon réunis, autrement dit « l’Occident industrialisé », allaient avoir besoin, d’une part, d’une élite autoreproductrice constituée de 10 à 20 % de la population, cultivée, matériellement aisée, affranchie à tous points de vue, et, d’autre part, d’une masse constituée des 80 à 90 % restants, sous-développée intellectuellement, inculte, surendettée. Des petits consommateurs en rangs par deux, drogués aux gadgets et à la nouveauté, principalement préoccupés de suivre les modes imposées, incapables de remise en question, privés d’esprit critique et de références. Bridés par la trouille de perdre leur place ou, pour les plus jeunes et les plus malléables, de ne jamais la trouver, sur le marché du travail.

Pour parvenir à cette fin, des moyens nombreux devraient être utilisés méthodiquement. Parmi eux, la grande braderie des services publics, télécommunications, énergies, transports, et, un peu plus tard, santé et éducation. La machination perverse était lancée : des États, naguère souverains, se lançaient à corps perdu, et avec un aplomb déconcertant, dans la « dérégulation de l’économie ». Les amoureux du langage et de l’étymologie (grecque) auraient dû réagir aussitôt. Économie signifiant précisément « les lois de la maison », qu’allait devenir une maison dont on dérégulait – pour ne pas dire déréglait – les règles ? Un foutoir, une pétaudière. Une absurdité. Un contresens. Une ruine.

Hélas, quand j’en parlais autour de moi, je suscitais tantôt la résignation lasse : « Ben oui, c’est exactement ça, et d’ailleurs on n’y peut rien ! », tantôt l’incrédulité outrée et volontiers narquoise et paresseuse : « Ce serait tellement grave si c’était vrai… qu’on va dire que c’est pas vrai. Et d’abord, tu crois à la théorie du complot, toi ? ! »

Je crois aux théories dans leur sens ancien, premier, d’observation. Je crois ce que je vois. Je crois aux complots dans leur sens ancien, premier, de rassemblements de personnes. Je constate que des personnes, depuis que le monde est monde, se rassemblent, se regroupent, s’associent et se liguent pour en aliéner, en exploiter d’autres. Et que certaines, parmi ces autres, n’acceptent jamais l’esclavage, et luttent pour en abolir les avatars successifs.

Je crois à la réalité. Je crois aux faits.

Je regarde, et je vois.

Suppressions de postes.

Suppression de matières : histoire par-ci, philosophie par-là, latin et grec ancien ailleurs, poésie et littérature partout.

Fermetures de classes.

Sabrage de subventions aux associations culturelles, aux bibliothèques publiques. Librairies indépendantes menacées au point de lancer des appels au secours.

Ventes « en ligne » galopantes, par des entreprises qui traitent les livres comme des mouchoirs jetables, leurs employés comme des rats d’égout, et l’impôt comme un ennemi, en se faisant domicilier dans des paradis fiscaux.

Floraison d’officines de rattrapage scolaire à but lucratif.

Télévisions et consoles de jeux partout dans les chambres d’enfants.

Suréquipement technique au détriment de la présence.

Bref, remplacement des humanités par les inhumanités.

Les réformes successives de l’Éducation nationale donnent au grand public, embrumé par les grands médias, l’impression d’avoir échoué l’une après l’autre, analysait Jean-Claude Michéa. Hélas, elles n’ont pas échoué l’une après l’autre, elles ont réussi dans leur ensemble.

Le programme de la Commission trilatérale, du FMI et consorts, est à l’œuvre. Ce qui est considéré, à l’école, comme une déclaration de guerre à l’humanité, c’est le port d’un foulard ou d’une kippa sur la tête, d’une croix ou d’une médaille autour du cou, tandis que la clique au pouvoir étale en toute impunité les signes par milliers, extérieurs comme intérieurs, de la vraie religion de l’époque : fric, finance, marchés boursiers, performance, technologie, flexibilité. Tout, jusques et y compris l’école, doit à présent obéir à ce commandement : être rentable. C’est-à-dire procurer une rente. À qui ? Cf. supra. La boucle est bouclée.

Alors, et la lecture « en ligne » – comme ils disent – dans tout ça ?

Alors, et la lecture « en ligne » – comme ils disent – dans tout ça ? Contrepoison ? Ou dose de poison supplémentaire ?

Il ne s’agit pas de décréter, a priori, qu’elle est une bonne ou une mauvaise chose en soi. Un peu de lecture, ça peut pas faire de mal, comme dirait Guillaume Gallienne, que ce soit à haute voix à la radio, dans son jardin les doigts de pied en éventail, au secret d’une alcôve ou sur cette place du village global qu’est notre écran d’ordinateur.

Il s’agit de comprendre pourquoi elle a été inventée, par qui, quels intérêts elle sert et s’apprête à servir davantage, ce qu’elle risque d’empêcher et de tuer, et ce qu’elle va faire naître et prospérer. Il s’agit de réfléchir, de discerner, de se poser des questions.

Prouesse technique, certes, bijou technologique, on l’accorde volontiers. Mais à l’appui de quel mode de vie, au service de quel genre d’humanité ?

Vivent les machines ! Là n’est pas la question. Au lieu de partir au lavoir ou à la rivière avec les draps de la semaine dernière sous le bras, je viens de mettre en route une machine à laver ce matin, et me voilà plus disponible pour réfléchir à ce texte, ajuster ma pensée et peaufiner mes phrases. J’ai branché une cafetière électrique, hier, quand un couple d’amis est passé à l’improviste et, pendant que le café avait l’air de se faire tout seul, j’ai pu les accueillir, les regarder, les écouter, comme il se doit, selon les lois de ma maison à moi.

Oui, vivent les machines qui nous délivrent de tâches répétitives, parfois dures, parfois ingrates. Vivent les machines quand elles nous font gagner du temps et de l’énergie pour l’amitié, pour le plaisir, pour l’amour, pour la vie bonne, pour le travail choisi, pour la pensée, la méditation, la promenade et la rêverie. Pour la compréhension du monde.

Mais celles-là ?

L’évasion assistée par ordinateur…

Est-ce que la lecture était une tâche ingrate ? Difficile ? Répétitive ? Est-ce que l’accès aux livres, dans un pays où avaient fleuri partout des bibliothèques publiques et gratuites, où le livre de poche coûtait une petite heure de travail salarié minimum, était entravé, impossible ? Quant au nombre faramineux de lectures promises et disponibles illico, je me permets d’être sceptique… On n’avait déjà pas assez d’une vie de grand lecteur pour goûter à tous les chefs-d’œuvre existants. Trop d’embarras du choix tue le choix. Reste l’embarras.

Les e-books sont-ils l’avenir ou un miroir aux alouettes de plus ?

Comment, par qui, dans quelles conditions seront-ils fabriqués, distribués, vendus ? Avec quel soin, quel amour du travail bien fait ?

Quels métiers seront nécessaires à leur développement ? Quels savoir-faire deviendront inutiles, obsolètes, et disparaîtront tôt ou tard ?

Imprimeur, éditeur, correcteur, relieur, doreur, bibliothécaire, archiviste siègeront-ils bientôt à côté de tueur de cochon et de fileuse de laine dans les salons des vieux métiers ?

Comment offrira-t-on des e-books ? Comment les transmettra-t-on ? Comment les prêtera-t-on ? Comment les distinguera-t-on les uns des autres ?

Ajouteront-ils à la beauté du monde, à la richesse des artisanats, des conversations et des rencontres ?

Est-ce qu’on abandonnera sa tablette sur un banc ou dans un train, pour qu’elle profite à un inconnu ?

Est-ce que les e-books nous rendront plus aimants, plus tendres, plus patients, plus sagaces, plus attentifs et plus attentionnés ? Plus intelligents ? Plus sensés ? Plus bienveillants ? Plus vivants ?

Est-ce qu’ils nous rendront meilleurs, ou nous aideront à l’être ?

À qui donneront-ils le goût et le loisir de lire, qui ne l’auraient pas eus sans eux ?

Je l’ignore encore et j’attends de voir

Je l’ignore encore et j’attends de voir.

Pourtant, je ne peux pas m’empêcher, quand on me dit « lecture en ligne », d’entendre « lecture en rangs par deux », et je pense : plutôt crever. Quand on me dit « lecture numérique », j’ai le réflexe de penser : nous ne sommes pas des numéros, ni eux ni moi, les auteurs, ni nous, les lecteurs. Quand on m’explique qu’il faut brancher, allumer, recharger, trouver du réseau, s’abonner, se réabonner, et rebrancher encore, je me dis que les centrales nucléaires ont encore de beaux jours, quelques tonnes de déchets et quelques occasions de catastrophe devant elles, et mon réflexe est de fuir, à toutes jambes, à pied, avec dans la poche un viatique, un vieux livre en papier cousu et relié, fabriqué jadis avec amour, avec soin, par un artisan imprimeur qui disait son nom et son adresse noir sur le blanc d’une de ses dernières pages.

Coïncidence troublante : les arguments « pour » des adorateurs de ces nouveaux hochets rappellent étrangement ceux des chercheurs et des responsables de l’industrie agro-alimentaire au sujet des OGM. Le but de leurs manipulations et de la technocratisation, de la privatisation de la terre, des plantes et des animaux ? Noble et louable, en apparence : rendre l’accès facile à tous, sûr et immédiat, éradiquer la faim dans le monde. Les moyens demandés et employés ? Illimités. Leurs opposants ou ceux qui se permettaient simplement d’émettre des réserves et des réticences argumentées ? Des rétrogrades. Des dinosaures. Et l’injure suprême, qui tue : des conservateurs.

Eh bien parlons-en, de conserver.

Le 14 juin 1960, dans un discours resté célèbre, le général de Gaulle, président de la République, moquait avec verve les nostalgiques et les irréalistes disposés à « […] regretter la douceur des lampes à huile, la splendeur de la marine à voile, le charme du temps des équipages ».

Nous sommes quelques-uns, un demi-siècle plus tard, à prendre la route (en voiture ou en train, certes) pour nous en aller admirer les vieux gréements, ou acheter, chez Nature & Découvertes, ces lampes à huile qui font si joli sur nos tables les soirs d’été. Parce que nous avons besoin de douceur, de splendeur et de charme. Parce que nous avons besoin de beauté, de lenteur et de temps. Parce que, comme disait Dostoïevski, un vieux chnoque, un vieux-croyant, « la beauté sauvera le monde ». Parce que, comme disait Alain Souchon, un poète contemporain :

« On nous prend, faut pas déconner, dès qu’on est nés,

Pour des cons alors qu’on est une

Foule sentimentale,

avec soif d’idéal,

attirée par les étoiles, les voiles,

que des choses pas commerciales. » •

Septembre 2011