« Le problème des bibliothèques »
Où l’auteur, à partir d’une question apparemment anodine, est amené à s’interroger sur son non-usage des bibliothèques et ce qui pourrait le conduire à y retourner dans un environnement d’accès aux œuvres de l’esprit éminemment défavorable aux susdites bibliothèques : il aimerait y être inspiré.
The author starts out with an apparently innocuous question that leads him to wonder why he never uses libraries, and what could make him return to them in a world in which ready access to works of creation puts libraries at a considerable disadvantage, since he would like to be inspired in and by libraries.
Wo der Autor, ausgehend von einer scheinbar unverfänglichen Frage, dazu gebracht wird, sich Fragen über seine Nicht-Benutzung von Bibliotheken zu stellen und was ihn dazu bewegen könnte, dorthin zurückzukehren in einem Umfeld des Zugangs zu den geistigen Werken, das die den oben genannten Bibliotheken außerordentlich benachteiligt: er würde gerne dazu inspiriert werden.
Donde el autor, a partir de una cuestión aparentemente anodina, es llevado a interrogarse sobre su no uso de las bibliotecas y lo que podría conducirlo a volver a ella en un entorno de acceso a las obras del espíritu eminentemente desfavorable a dichas bibliotecas : le gustaría inspirarse ahí.
Petite précaution scripturale préliminaire : ayant accepté d’être « convoqué » par le rédacteur en chef du BBF, Yves Desrichard, je vais donc dire « je », parler de mon expérience, de mon ressenti qui ne pourront pas être extrapolés comme généralité, et le ton sera plutôt inhabituel pour cette docte revue.
Pourquoi je ne vais pas dans les médiathèques !
Tout commence par un billet, publié en mai 2010 sur mon blog, titré : « Pourquoi je ne vais pas dans les médiathèques 1 ! », dont je reprends quelques éléments ici, mais une grande partie du ci-dessous article n’est pas sur le blog et inversement.
Lors d’une récente formation, un stagiaire me posa la question suivante : « Mais M. Rettel, allez-vous dans les médiathèques ? » Le responsable s’est depuis dénoncé, qu’il en soit remercié ou maudit jusqu’à la septième génération, c’est au choix. En tout cas, je fus bien obligé de reconnaître que non. À part les formations que j’y dispense. Non, je ne vais jamais dans les médiathèques ! Aujourd’hui, les raisons en sont simples et elles sont multiples :
1. Je n’en ai matériellement pas le temps (il suffirait de vouloir).
2. J’ai la chance de pouvoir m’acheter (m’offrir ?) les livres, les CD ou les DVD dont j’ai envie ou besoin pour me distraire (rarement) ou travailler (souvent). Bref, j’ai assez pour m’acheter plus de « produits culturels » que je ne pourrai jamais en lire, en écouter, en regarder dans toute ma vie. Encore un autre problème de temps. Cela met, d’ailleurs, en évidence un paradoxe de notre époque car, en parallèle, j’ai probablement écouté les Variations Goldberg plus que Bach lui-même.
3. Je pourrais me rendre dans une bibliothèque pour une recherche précise d’informations, découvrir de nouvelles œuvres, accéder à des œuvres non disponibles ou simplement échanger. Il se trouve que les recherches que j’effectue pour mes formations sont assez pointues et souvent en langue anglaise. C’est presque essentiellement Internet que j’utilise pour démarrer mes recherches. S’il s’agit de documents indisponibles, internet est là aussi une source d’une incommensurable richesse, tout en restant chez moi. Il n’a jamais été aussi simple de trouver la perle rare en occasion. Je donne quelques exemples sur mon blog.
Aujourd’hui, je n’ai donc pas vraiment de raisons pour me rendre dans une bibliothèque. Il n’en a pas toujours été ainsi. Dans les années quatre-vingt, ma situation personnelle était différente, et j’avais tenté de fréquenter de façon régulière des bibliothèques. Sans succès.
Alors pourquoi ? Je n’ai pas pu répondre immédiatement au stagiaire. C’est pendant la bénéfique pause de cette formation que la réponse m’est apparue et elle est terrible. Le lieu « bibliothèque » ne m’inspire pas. Mon exemple personnel n’est certainement pas généralisable mais il n’est pas possible, non plus, de l’occulter. Le public d’une bibliothèque n’est pas monolithique, il est constitué de la somme d’usagers tous singuliers. Manifestement, cette notion d’inspiration a fait mouche pour les lecteurs du blog. Elle traduisait de façon synthétique différentes réactions possibles vis-à-vis des bibliothèques.
Inspiration
Ayant œuvré dans l’artistique (quelques albums de musique en tant que compositeur/artiste-interprète à mon actif quand même), cette idée d’inspiration est pour moi essentielle. Ça me parle, ça résonne en moi, ça m’inspire, sinon ça ne m’intéresse pas. Ce principe est également applicable, pour le musicien que j’étais, au choix d’un instrument ou d’un effet ; ils doivent immédiatement donner des idées. Si ce n’est pas le cas, c’est qu’ils ne sont pas inspirants. Ce n’est pas une question de qualité, de polyvalence, de prix, juste d’inspiration. Cette notion est évidemment difficile à exprimer de façon objective, elle est en grande partie liée à la subjectivité d’un individu, à son histoire, à sa sensibilité, à sa culture et à l’interaction qui s’établit avec l’œuvre, l’objet, le lieu, etc. L’inspiration est surtout un ressenti global permettant une prise de décision rapide : j’aime, je n’aime pas, j’ai envie, je n’ai pas envie. Comment un individu prend-il une décision ? C’est le sujet d’un livre passionnant, L’erreur de Descartes, d’Antonio R. Damasio 2 – pour le coup très inspirant – qui formule l’hypothèse qu’il n’est pas possible de séparer la raison et les émotions dans une prise de décision. L’idée d’inspiration va plutôt dans ce sens.
« Seuls contre tant d’art »
Quels sont alors, pour moi, les côtés non inspirants des bibliothèques ? Globalement et pour simplifier à l’extrême – car j’ai bien conscience qu’il faudrait plus d’espace pour développer ce point – ce qui me gêne fondamentalement, ce sont leurs côtés intimidants. Je prendrai simplement un aspect : la présentation des collections ou du fonds, mais il y en a d’autres (l’organisation des lieux par exemple). Quoi de plus intimidant et glaçant, en effet, que ces empilages de livres sur étagères quasiment à perte de vue qui s’accompagnent d’un rangement vertical sur la tranche. Effet de masse saisissant qui prend la tête, pour utiliser une expression un peu triviale, mais qui dit bien ce qu’elle veut dire. Court-circuit cognitif. Comment ne pas se sentir écrasé, seul et perdu ? « Seuls contre tant d’art » disait Paul Valéry 3. Par où entamer sa visite si on n’est pas venu dans un but précis ? Oh, bien sûr, il y a toujours dans chaque bibliothèque une mise en avant de nouveautés, des coups de cœur, une exposition qui met en valeur une partie du fonds mais globalement le problème reste entier.
Il existe d’ailleurs un véritable paradoxe entre l’existence d’une telle richesse et diversité concentrées en un lieu et le fait que vous vous sachiez dans l’impossibilité totale de vous approprier par votre seule présence cette richesse pourtant à portée de main. C’est incroyablement frustrant. Dans Matrix (le film) 4, l’appropriation est plus rapide mais totalement impossible, c’est du « cinéma ».
Les librairies/disquaires marchands sont sujets aux mêmes problématiques, mais la présentation est, chez eux, en partie différente : il y a plus de présentation en frontal. Sinon la sanction est immédiate : il y a moins d’achat. Pour les mêmes raisons, je ne déteste rien moins que de parcourir manuellement une rangée de vingt ou trente CD alignés les uns derrière les autres sous prétexte qu’ils sont en promotion, j’en fais l’expérience presque à chaque visite. Ce que j’aime dans une librairie ou chez un disquaire, c’est flâner. Ne pas avoir de but précis autre que celui de passer de table en table ; regarder les couvertures qui sont en frontal, feuilleter les livres, lire les quatrièmes de couverture, toucher le papier, sentir l’encre. Pourtant tout n’est pas accessible sur les tables et le choix est très orienté commercialement (prescription). Mais je constate que je ressors rarement sans quelques ouvrages : achats non prémédités. J’ai donc été inspiré. Une sérendipité 5 encadrée en quelque sorte. Je remarque d’ailleurs que je fais plus de découvertes dans une librairie moyenne (mais de talent) que dans une grande Fnac. Retour de l’effet de masse probablement. Dans un monde où le discours dominant est l’efficacité objectivable, la flânerie est sans doute un moment privilégié pour relier des éléments en mémoire à partir de sensations, justement parce que l’attention n’est pas accaparée par un sujet particulier. C’est un moment de construction de soi. Il faut l’organiser.
On pourrait rétorquer, avec raison, qu’internet peut aussi avoir ce côté intimidant. Que la possibilité d’accéder à des contenus beaucoup plus vastes qu’à ceux d’une médiathèque devrait donner une sensation de vertige encore plus importante. C’est exact, mais il n’existe pas d’effet de masse physique car tout se déroule à travers la petite fenêtre de l’ordinateur. D’un point de vue psychologique, l’effet est totalement différent. La sérendipité est moins encadrée, elle s’apparente parfois sur le web à de la flânerie. Mais attention au temps qui défile et à la dispersion !
Plutôt que de reprendre l’exemple de mon blog, j’ai essayé de trouver sur le web des photos illustrant mon point de vue 6. Mon choix s’est porté sur deux lieux tout à fait différents présents au Musée du quai Branly, non destinés, il est vrai, au même public : la bibliothèque de recherche et d’étude et le salon de lecture Jacques Kerchache.
Dans la bibliothèque de recherche, tous les caractères « non inspirants » sont présents : vastes collections visibles sur des mètres et des mètres linéaires, espace imposant et intimidant par son volume. Mais on ne vient pas dans une bibliothèque de recherche et d’étude pour flâner. Il y a donc une cohérence.
Situation tout à fait différente dans le salon de lecture Jacques Kerchache que j’ai physiquement visité. Je livre des éléments de mémoire, il est possible que mes souvenirs ne soient pas tout à fait exacts par rapport à la réalité physique, mais je serai tenté d’écrire qu’à l’instant où je m’exprime, ce que j’en ai conservé est plus important que la réalité puisque c’est ma représentation dans mon cerveau, c’est donc une construction sur ce que j’ai ressenti. Les dimensions du salon sont restreintes par rapport à celles d’une grande bibliothèque. L’espace principal est organisé autour d’une grande table de lecture en bois. Le fonds présenté est limité. Les livres sont disposés sur des étagères en bois de hauteur limitée ne proposant jamais plus de 60 cm de linéaire. Pas d’effet intimidant. Les lumières, l’organisation du salon, le bois contribuent à un effet cosy qui donne envie de prendre un livre et de s’asseoir, ce que j’ai fait.
Pour conclure, ce qui ne m’inspire pas dans les bibliothèques, c’est une certaine organisation du lieu, de l’espace, et de présentation des collections. Globalement, les réactions sur le blog et également au travers d’échanges hors internet m’ont conforté dans cette disposition. Qu’on ne se méprenne pas, mes propos sont une déclaration d’amour contrariée. J’adore l’idée de bibliothèque, j’aime moins le lieu.
De nouveaux « lieux concentrateurs »
« Nos trésors nous accablent, et nous étourdissent. La nécessité de les concentrer dans une demeure en exaspère l’effet stupéfiant et triste 7. » Paul Valéry posait des mots sur un aspect qui, me semble-t-il, est absolument essentiel et qui est en partie responsable de ce qui précède : les lieux concentrateurs.
Dans le monde d’avant internet, la diffusion des œuvres culturelles se faisait par l’intermédiaire d’un support physique. On comprend immédiatement que pour les diffuser, en faciliter l’accès au plus grand nombre, des lieux que je qualifierais de « concentrateurs » sont nécessaires. Des lieux où sont réunies, classées, empilées, stockées un très grand nombre d’œuvres de l’esprit dans un volume restreint d’où la concentration et l’aspect intimidant évoqué ci-dessus. Dans le monde marchand, il s’agit des disquaires, des libraires. Dans le monde du service public, ce sont les bibliothèques, les médiathèques. Il faut le dire clairement : ce monde-là est révolu. Un monde où il fallait concentrer physiquement des supports matériels dédiés pour faciliter l’accès aux œuvres de l’esprit n’a plus de raison d’être. Ce monde s’évanouit sous nos yeux. C’est la principale cause de la disparition des magasins de disques de type classique et de la mutation actuelle des bibliothèques. La numérisation et la mise en réseau rendent obsolète cette nécessité de lieux concentrateurs physiques accessibles au public. La mission d’accès par le prêt en passant par des médiathèques est globalement terminée parce qu’à terme (court ou moyen) tout sera accessible par internet (ubiquité des œuvres). Pour prendre l’exemple particulier de la musique, c’est la perte d’adhérence entre le phonogramme et le support dédié (le CD) qui rend le phonogramme extrêmement volatil, d’où ma proposition du terme « soniel 8 » pour le nommer.
Les lieux concentrateurs ont-ils disparu ? Non, ils se sont déplacés. Pour rendre accessibles les œuvres au plus grand nombre, il doit encore exister des lieux concentrateurs, mais ce ne sont plus les mêmes. C’est un point essentiel pour comprendre que les médiathèques ont perdu une de leurs spécificités : le monopole de l’accès des œuvres de l’esprit dans le service public. Les nouveaux lieux concentrateurs sont virtuels dans l’usage mais ils s’appuient sur une infrastructure bien physique. La dématérialisation est un mythe. Ces nouveaux lieux concentrateurs s’appellent : Gallica, Archive, Google, Amazon, Apple, Deezer, etc. Les sites web ne sont que les fenêtres qui permettent d’accéder aux contenus physiquement stockés sur des machines dans des datas centers. Répétons-le, la dématérialisation n’existe pas.
L’accès aux œuvres de l’esprit sur internet passera-t-il uniquement par des lieux concentrateurs du monde marchand ? C’est bien l’idée suivie par Google, Amazon et consorts. Sera-t-il ensuite relayé en médiathèque par des prestataires du type Bibliomédias, Starzik, Naxos, etc. ? C’est un des enjeux majeurs actuels. Il existe des alternatives qui s’écartent de ce schéma : Automazic, extranet de la Cité de la musique, etc.
Que reste-t-il aux médiathèques si le monopole de l’accès est terminé dans le service public ? Il reste, en fait, l’essentiel qui apparaît peut-être plus clairement aujourd’hui : la connaissance.
C’est le sujet d’un livre de Lionel Naccache paru récemment : Perdons-nous connaissance ? En voici une phrase : « On comprend ainsi pourquoi et comment notre attention s’est progressivement focalisée sur les objets du savoir plutôt que sur la condition du sujet qui se livre à l’exercice de la connaissance 9. » Transposée dans le monde des bibliothèques, on peut l’exprimer par la focalisation sur le prêt physique d’objets matérialisant des œuvres de l’esprit plus que sur leur appropriation par l’usager. Les nouvelles conditions imposées par la numérisation et par le réseau internet pourraient donc être une chance pour les bibliothèques. La quête de l’accès à l’information étant globalement terminée, il s’agit de s’occuper de la connaissance. C’est-à-dire de l’accompagnement vers les œuvres et ce que l’usager va en faire, comment un individu s’approprie des œuvres auxquelles il a accès pour se construire.
Vers une bibliothèque inspirante
Accompagner l’usager dans son accès aux œuvres ? C’est pour les bibliothèques l’enjeu de la médiation. C’est pour l’usager méditer, digérer, ruminer les œuvres, les faire siennes au risque d’ailleurs de se mettre en danger (c’est la thèse de Lionel Naccache). Proust parlait de la lecture comme d’une impulsion vers la vie spirituelle 10, c’est cela qu’il faut susciter.
Dans un article, désormais fameux, Nicholas Carr demandait : « Est-ce que Google nous rend idiot 11 ? » Il a depuis étoffé sa réflexion 12. Il constate la modification de son fonctionnement cognitif comme conséquence de son utilisation intensive d’internet : il n’arrive plus à se concentrer pour de longues lectures. « […] Il semble que le net érode ma capacité de concentration et de réflexion. » Il va plus loin, il parle de régression cognitive en utilisant la métaphore de l’évolution de l’humanité : « Nous passons du stade de cultivateurs de la connaissance personnelle à celui de chasseur/cueilleur dans la forêt des données. » L’enjeu essentiel est sans doute là. L’accès aux œuvres n’est pas la culture.
Voici un autre aspect : notre cerveau ne peut emmagasiner toutes les informations qui lui parviennent sans arrêt ; il filtre. C’est son fonctionnement normal, mais, aujourd’hui, nous sommes saturés d’informations, sollicités, assaillis de façon permanente comme jamais dans l’histoire de l’humanité. Une façon de nous défendre est de remonter le seuil de perception de nos sens. C’est une protection. La vie ne serait tout simplement plus tenable sans cela. Le risque est de ne plus pouvoir sortir de cet état. Développer notre sensibilité, c’est-à-dire la capacité à discriminer des niveaux faibles et pouvoir passer d’une modalité (protection, moins de sensibilité) à l’autre (moins de protection, plus de sensibilité) sont également des enjeux actuels (voir mes articles sur la compression dynamique audio) 13.
En fait, les bibliothécaires connaissent déjà une des solutions possibles proposées à ces défis ; c’est la bibliothèque qualifiée de « troisième lieu 14 » : une bibliothèque non plus seulement lieu concentrateur mais lieu de vie. Un des reproches récurrents adressés aux bibliothèques troisième lieu est que, si elles sont lieu de vie, elles seront bruyantes, à l’opposé du modèle actuel français. En fait, ce n’est pas contradictoire. Cette nouvelle bibliothèque pourrait proposer plusieurs types d’espaces : un espace d’échanges, de vie, comme un café, donc bruyant (sons inorganisés) ; un espace de lecture, donc silencieux (pas de son) ; un espace sonorisé, sur une exposition par exemple (sons organisés). On voit que, par la simple circulation entre ces trois types d’espaces, l’usager sans s’en rendre compte serait appelé à faire fonctionner son audition sur plusieurs modalités, donc à être plus sensible. Dans ce contexte, flâner c’est un peu respirer.
Globalement, le rapport aux œuvres en bibliothèque doit être une expérience unique. La bibliothèque, c’est ce qu’on ne peut pas faire sur le web. Les bibliothèques troisième lieu ne disent pas autre chose. « L’usager est appréhendé comme un client dont il s’agit de gagner les faveurs, en lui procurant des “moments forts” » rappelle Mathilde Servet en parlant des Discovery Center anglais 15. Le pire serait de vouloir entrer en concurrence avec internet.
En tant qu’individu, un équilibre est à trouver entre les informations (parfois artistiques) qui nous parviennent et ce que l’on en fait. Cela a toujours été le cas, mais les technologies actuelles modifient les conditions de cet équilibre, d’autant que d’un point de vue social nous ne sommes pas égaux devant ces bouleversements. La bibliothèque doit être un lieu privilégié pour ce rééquilibrage en éveillant la curiosité, en augmentant la sensibilité et en étant inspirante.
Octobre 2010