Introduction aux sciences de l’information
Paris, la Découverte, 2010, 235 p., 22 cm
Coll. Grands Repères Manuels
ISBN 978-2-7071-5933-5 : 17 €
Le premier manuel en SIB du nouveau millénaire
Jean-Michel Salaün et Clément Arsenault sont respectivement directeur de l’Ebsi, École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’université de Montréal (Québec) et professeur dans cette même école.
Cet ouvrage, qui se veut le premier manuel en sciences de l’information du nouveau millénaire, propose donc aux publics francophones un intéressant regard croisé depuis les deux côtés de l’Atlantique.
Le manuel est structuré autour de cinq thématiques : les professions et les institutions, le traitement du document, la recherche d’information, les pratiques des utilisateurs et la gestion stratégique de l’information.
Chaque partie est rédigée par un ensemble d’enseignants de l’Ebsi et présente une synthèse historique, descriptive et prospective, ainsi qu’une bibliographie.
5 parties, 5 synthèses, 5 prospectives
Pour chacune de ces parties, l’ouvrage s’attache à proposer un état des lieux de la situation actuelle mais également à observer de quelle manière les évolutions récentes, notamment numériques, amènent les acteurs, les institutions et les pratiques à évoluer.
Ainsi, dans la première partie consacrée aux professions et aux institutions, l’analyse proposée démontre l’évolution, parfois contrainte, des prérogatives professionnelles des différents métiers existants. Ainsi, les évolutions numériques des contenus bousculent la délimitation des champs relatifs aux institutions que sont les bibliothèques, les archives ou les bibliothèques universitaires.
Dans la seconde partie, consacrée au traitement du document, sont abordés les aspects de description et de gestion des données bibliographiques. D’une approche historique, le chapitre progresse vers les nouveaux enjeux d’automatisation de la production de ces données sur des corpus de plus en plus vastes et hétérogènes.
Le troisième chapitre de l’ouvrage aborde la recherche d’information, d’abord d’un point de vue historique, celui des concepts fondateurs de la recherche d’information ; l’analyse couvre également les pratiques de recherche et propose une typologie des différentes sources d’informations, commerciales ou en accès libre.
La quatrième partie traite des pratiques des utilisateurs dans une approche dynamique, partant de l’évolution des pratiques de lecture et de l’écrit vers un regard sur les disparités générationnelles et géographiques observables dans les nouvelles pratiques de lecture numérique. Dans ce contexte, le chapitre se conclut sur un rappel du rôle que peuvent (doivent ?) jouer les professionnels de l’information dans la formation à la maîtrise de l’information.
Enfin, dans la cinquième partie, est abordée la gestion stratégique de l’information, en passant en revue les concepts clés et les repères historiques incontournables. Sont ainsi traitées les notions de veille stratégique, de gestion des connaissances ou celle de la mémoire de l’organisation. Les auteurs insistent de façon judicieuse sur le rôle actif que seront amenés à jouer les professionnels de l’information, nécessitant l’exploration de nouveaux territoires, hors de ceux traditionnels de la bibliothèque ou des archives.
Au final, cet ouvrage correspond bien à une introduction aux sciences de l’information, en proposant pour les cinq thématiques abordées une synthèse historique et conceptuelle. En ce sens, il constitue un excellent point d’entrée dans la discipline, d’autant que la bibliographie proposée est riche. Il fournit bien les « clés d’entrée » nécessaires à une découverte de ce domaine.
L’ensemble de l’ouvrage, s’il s’adresse plutôt aux étudiants, propose aux professionnels de retrouver de façon synthétique les bases de problématiques qui connaissent aujourd’hui des développements accélérés. En cela, les regards croisés proposés par les directeurs franco-québécois de l’ouvrage sont enrichissants et originaux.