Des banques de données de qualité
Bernard Marx
Comme pour tous les services, la qualité des banques de données doit être définie à partir de leur perception et de leur évaluation par les utilisateurs. Les autres intervenants, producteurs et serveurs pour simplifier, participent à cette démarche, à titre individuel ou associatif, en obtenant la validation de l’organisme, dans une démarche de type ISO 9000 ou du service sous forme de norme, certification, label, etc. 1
Qualité des banques de données
En France, en 1992, le groupe « Qualité des banques de données » de l’ADBS (Association des professionnels de l’information et de la documentation) définit les conditions d’une démarche qualité aux différentes étapes de la vie d’un service, du projet à la commercialisation et attire l’attention sur les différents composants de la satisfaction des usagers : une banque de données doit être conforme aux attentes en matière de contenu, d’organisation des données, de supports de mise à disposition et de services accompagnant le produit 2.
Cette réflexion a un prolongement, en particulier par l’attribution des « cœurs » (après les « fourchettes », les « toques », etc.) pour les 340 banques de données du Répertoire des banques de données Télétel pour l’entreprise 3. Toutes les banques de données décrites sont testées et les fiches revues par les producteurs.
Quatre critères comportant chacun quatre niveaux sont indiqués : volume et couverture, recherche, temps d’accès, graphisme des écrans. Chaque niveau est expliqué et le pourcentage du nombre de banques dans chacun des niveaux est précisé.
Qualité des services télématiques
En décembre 1995, à partir d’un projet de référentiel pour les services télématiques à présentation Minitel, l’AFNOR met en place un groupe de travail « Qualité des services télématiques », qui réunit les représentants de nombreuses associations et organisations professionnelles : ADBS, ADETEM (Association nationale du marketing), AFTEL (Association française de télématique), AFUSIE (Asso-ciation française des utilisateurs de systèmes d’information électronique), FNPF (Fédération nationale de la presse française), GESTE (Groupe-ment des éditeurs de services télématiques), GFII (Groupement français de l’industrie de l’information), SYNAPI (Syndicat national des prestataires et conseils en information), etc.
En 1996, le groupe définit des recommandations détaillées applicables par les fournisseurs de services télématiques suivants les différentes étapes de l’utilisation 4. Mais les objectifs très divergents des responsables des services d’information professionnelle et des responsables des applications grand public ne vont pas permettre d’obtenir les financements pour poursuivre le travail en commun.
Le GFII a poursuivi ce travail avec la rédaction du Code de déontologie du GFII (juin 1997). L’adhésion au code est réservée aux membres du GFII qui constitue une instance de régulation en définissant les rapports entre les professionnels et entre les utilisateurs et les professionnels. Le GFII propose depuis octobre 1997 une grille commune de description de l’offre dans l’esprit d’un étiquetage informatif.
Une autre application pratique de cette validation par l’utilisateur est apparue dans le Minitel utile, guide de 720 services qui donne pour chacun un avis concernant, d’une part le contenu, d’autre part le système de recherche et s’appuie sur la mise au point par l’UFC (Union française des consommateurs) d’une grille d’évaluation des services d’information grand public 5.
L’ADBS poursuit cette démarche de promotion de la qualité en intégrant progressivement des informations de validation dans INFOBDD, Répertoire des banques de données professionnelles 6 dans sa version Internet (http://www. adbs. fr/bdd) réalisée avec l’aide de la DISTNB au ministère de l’Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie, dans sa prochaine édition imprimée qui paraîtra en 1998 et dans le service kiosque télématique correspondant, 3617 INFOBDD. Le questionnaire annuel aux producteurs et serveurs, qui complète les mises à jour mensuelles, prend en compte les différents aspects de la démarche qualité de l’organisme et du service.
Au Royaume-Uni et en Europe
Au Royaume-Uni, le Centre for Information Quality Management (CIQM) est créé en novembre 1993 par la Library Association et le UK Online User Group. Organisme sans but lucratif, son objectif premier est d’améliorer la qualité des banques de données. Médiateur entre utilisateurs et producteurs, il analyse les problèmes rencontrés et prend contact avec les responsables pour y remédier 7. Complétant cette démarche, le CIQM a mis au point avec l’aide du British Library Research and Development Department un système de label de banques de données, étiquetage précis que le producteur doit respecter et qui est publié dans le bulletin du CIQM et accessible par Internet 8.
Au niveau communautaire, deux séminaires européens ont eu lieu dans le cadre du programme IMPACT et de la transition IMPACT et INFO 2000 en 1994 et 1995 sur les thèmes de la Qualité des produits et services d’information. En septembre 1995, l’Observatoire du marché de l’information publie un rapport avec les cinq recommandations suivantes dont l’originalité n’échappera à personne : utilisation des normes, coopération entre opérateurs et utilisateurs, harmonisation des législations, amélioration des outils de navigation sur Internet et leur maîtrise par les professionnels de l’information, positionnement des opérateurs du marché par rapport à la qualité 9. Un document de sensibilisation des utilisateurs à la qualité des banques de données a d’autre part été rédigé en 1996 (projet QUALBOOK).
Ce trop bref aperçu de quelques travaux en France et en Europe n’a rien d’une étude exhaustive, il signale seulement quelques réflexions récentes, les difficultés rencontrées pour trouver des méthodes communes de travail et les réalisations qui intègrent progressivement cette validation nécessaire à l’utilisation des banques de données, donc à leur développement.