Le livre en République Démocratique Allemande

Fondée le 7 octobre 1949, la République démocratique allemande (RDA) recouvre un territoire de plus de 100 000 km2, divisé en 15 districts subdivisés en arrondissements - 218 en tout -. Elle compte plus de 17 millions d'habitants : 50 % exercent une activité professionnelle; 35 % ne sont pas en âge de travailler; 15 % ont atteint l'âge de la retraite; 80 % des femmes travaillent.

La scolarité est obligatoire jusqu'à 16 ans. L'école d'enseignement général et polytechnique accueille les enfants de 6 ans (Ire classe) à 16 ans (10e classe). La plupart des jeunes préparent ensuite un certificat d'aptitude professionnelle dans un centre de formation professionnelle relevant d'une entreprise; les autres préparent le baccalauréat (IIe et 12e classes). Il y a enfin 7 universités et 47 grandes écoles. La formation permanente permet à certains travailleurs d'accéder à l'université et aux grandes écoles.

La RDA est un état socialiste, ce qui se traduit par la collectivisation des moyens de production et par l'établissement d'une économie planifiée.

La politique du livre en RDA

Les secteurs de l'édition, de la librairie et des bibliothèques publiques sont placés sous l'autorité du département du livre du Ministère de la culture. Il y a interférence et collaboration entre ces secteurs. Les bibliothèques universitaires dépendent du Ministère de l'enseignement.

L'édition.

La RDA compte 85 maisons d'édition, chacune ayant une spécialisation. Une partie relève directement de l'État, d'autres dépendent de diverses organisations (syndicats, partis politiques, organisations de jeunes). 5 ou 6 sont encore des maisons privées, ce qui constitue une exception car, par ailleurs, il n'y a plus d'entreprises privées en RDA.

Elles participent toutes au plan général de l'édition. Des commissions réunissant chaque année des éditeurs, des libraires, des bibliothécaires décident des titres à éditer et à réimprimer, et veillent à la promotion du livre. Au mois de mai, une Semaine du livre donne lieu à des manifestations littéraires et culturelles très suivies.

Malgré leur faible prix (8 marks), les livres sont remarquables par la qualité de leur présentation. Le tirage moyen est de 22 ooo exemplaires, sauf pour les recueils de poésie (5 ooo exemplaires). Le nombre de titres édités chaque année oscille entre 5 000 et 6000, ce qui représente 110 à 130 millions d'exemplaires. Pour 1975, 5 700 titres, dont 930 traductions sont programmés. Les acheteurs de livres représentent 75 % de la population. La production est toutefois insuffisante, en raison des problèmes de l'approvisionnement en papier (dont, paraît-il, la crise se fera moins cruellement sentir que dans les pays capitalistes) et de la pénurie de personnel : 5 000 travailleurs de plus seraient nécessaires dans le domaine de l'imprimerie. A peine parus, les ouvrages sont épuisés : les libraires dirigent les acheteurs bredouilles vers les bibliothèques publiques où ils auront la ressource de lire l'ouvrage qui les intéresse.

Un exemple : Volk und Welt (maison d'édition spécialisée dans la littérature internationale).

Il y a une vingtaine de maisons d'édition orientées vers la littérature étrangère. « Volk und Welt», depuis 1947, a édité environ 45 millions de livres. Une grande part de son activité est axée sur la littérature soviétique, mais d'autres secteurs ne sont pas négligeables : domaines sud-américain, néerlandais et scandinave, anglo-saxon, langues romanes. Le programme annuel comprend 150 titres, dont 50 rééditions.

Dans le domaine français, 120 titres ont été édités depuis 1947 par cette maison (d'autres éditeurs publient également des traductions d'ouvrages français). Citons Apollinaire, Eluard, Aragon, Courtade, Vaillant, Martin du Gard, Camus, Sagan, Guillevic parmi les auteurs traduits. Le programme 1975 comporte des œuvres de Schwarz-Bart, Prévert, S. de Beauvoir et un choix d'oeuvres dramatiques politiques d'A. Gatti, R. Planchon et J.-E. Grumberg et 1789-1793 du Théâtre du Soleil.

Les lecteurs attachés à « Volk und Welt » suivent l'actualité littéraire des différents pays. Les responsables font chaque année un voyage qui leur permet d'assurer le contact et de faire des tractations avec les éditeurs étrangers. Des lecteurs extérieurs, spécialistes de littérature étrangère, font également des analyses d'ouvrages étrangers.

L'écrivain.

I. - Statut.

Les écrivains professionnels jouissent d'un statut ; ils touchent un pourcentage sur les ouvrages vendus et sont rémunérés par les maisons d'édition auxquelles ils sont attachés. Les écrivains âgés jouissent d'une retraite. Les non-professionnels (qui ont un autre métier) peuvent recevoir une bourse de l'Union des écrivains.

2. - L'auteur et son public.

L'accent est évidemment mis sur la nécessité d'élaborer une littérature socialiste. Les relations auteurs / lecteurs sont très importantes. De nombreuses rencontres avec son public permettent à l'écrivain de n'être pas coupé de l'ensemble social, et au public de participer à la création littéraire. Ces rencontres ont lieu dans des bibliothèques, des maisons de jeunes, des entreprises : après lecture d'un manuscrit en cours de rédaction, le public donne à l'auteur son avis et ses critiques. L'objectif poursuivi est également d'aboutir à une réelle démocratisation de la culture.

3. - La formation de l'écrivain.

L'écrivain peut éventuellement acquérir une formation à l'Institut Johannes R. Becher, fondé en 1955 à Leipzig sur le modèle de l'Institut Gorki de Moscou. Cet institut ne se propose pas de créer des talents là où ils n'existent pas, mais d'aider au développement des talents littéraires existants en les faisant bénéficier des apports d'un enseignement artistique. Il propose trois formes d'études :

a) Les études à plein temps : en 1974, 16 étudiants âgés de 19 à 40 ans dont 2 femmes. La moitié sont des diplômés de l'enseignement supérieur, les autres sont des acteurs, des ouvriers qualifiés, parmi lesquels de nombreux autodidactes.

Les études durent trois ans pendant lesquels tous les étudiants reçoivent une bourse équivalant à 80 % du salaire, pour ceux qui étaient salariés, mais dont le plafond est fixé à 600 marks.

Le programme comprend d'une part un enseignement des matières suivantes : philosophie, économie, esthétique, littérature internationale, littérature allemande - classique et contemporaine - stylistique et une introduction aux arts : musique et peinture ; en outre des « séminaires créateurs » dirigés par des écrivains professionnels : prose, poésie, lyrisme, dramaturgie. Au cours de ces séminaires, les étudiants soumettent leurs propres travaux à la discussion. Les professeurs tirent d'oeuvres représentatives les principes de travail. En outre, les étudiants organisent à la bibliothèque de Leipzig des soirées de lecture et de discussions. Certains publient leurs travaux.

b) Les études par correspondance : en 1974, 60 étudiants, dont plus de 50 % de femmes. La moitié sont des ouvriers qualifiés, les autres sont des enseignants, des bibliothécaires, des ménagères.

Les études durent 3 ans et sont organisées seulement depuis 1968.

Le programme d'enseignement est semblable au précédent, mais les séminaires créateurs sont remplacés 5 fois par an, par des stages de 3 à 5 jours. Ce sont des consultations où une place de choix est laissée aux créations, à l'étude du style.

Parmi ces 60 étudiants, 4 ou 5 deviendront écrivains professionnels, la proportion est plus grande pour les étudiants à plein temps, mais tous deviendront ouvriers-écrivains, publieront des articles et participeront aux programmes d'activités culturelles de leur secteur.

c) Les études pour écrivains : en 1974, 24 écrivains, dont 4 femmes ; ils ont au moins publié une œuvre d'une certaine importance mais éprouvent le besoin d'acquérir une qualification supplémentaire. Les études durent 9 mois, pendant lesquels les écrivains passent chaque mois une semaine à l'Institut ; les trois autres sont réservées à leur travail personnel. Ils reçoivent une bourse mensuelle de 500 marks.

Pendant la semaine passée à l'Institut, ils reçoivent un enseignement identique à celui destiné aux autres étudiants, auquel s'ajoute une introduction aux bases philosophiques des sciences exactes. Ils peuvent acquérir des connaissances supplémen taires susceptibles de devenir la base documentaire de leurs travaux.

Le diplôme décerné équivaut à celui d'une école supérieure d'art.

La recherche des talents et le choix des étudiants sont les problèmes principaux Chaque année la sélection est nécessaire. Les critères en sont les talents littéraire: mais aussi les caractéristiques personnelles de chaque candidat. Afin de recruter le futurs étudiants l'Institut entretient de nombreux rapports avec l'Union des écrivains les maisons d'édition, les rédactions de revues à qui les jeunes envoient leurs travaux la « Jeunesse libre allemande » dont les représentants signalent les talents découverts

La République fédérale allemande, intéressée par cette formation originale envisag une collaboration avec l'Institut J.R. Becher, si des accords culturels sont signés entr les deux États.

Les bibliothèques en RDA

Il y a dans chaque district une bibliothèque scientifique générale. Ces bibliothèque sont en réalité encyclopédiques, le terme « scientifique » signifiant qu'elles sont gérée par un personnel scientifique diplômé de l'université. Ces bibliothèques servent d centrales de prêt pour tout le district et coordonnent les activités des bibliothèques du district.

Il y a dans chaque arrondissement une bibliothèque centrale et enfin une biblio thèque publique dans chaque village. Il faut citer en outre le rôle important joué pa les bibliothèques syndicales, (l'équivalent de nos bibliothèques d'entreprise à fond encyclopédique) au nombre de 2 ooo, dont 500 sont gérées par du personnel per manent, qui ont un million de lecteurs et disposent d'environ 7 millions de volumes Il existe d'ailleurs une collaboration étroite entre bibliothèques publiques et biblio thèques syndicales.

Le nombre total de bibliothèques s'élève à 17 000. Sur les 15 000 bibliothèque publiques, 5 ooo sont gérées par un personnel permanent, 10 000 par des retraité ou des enseignants et travailleurs obtenant une réduction d'horaire pour s'occupe de la bibliothèque.

Sur 17 millions d'habitants, 3,5 millions sont inscrits dans une bibliothèque, soit 70 % des enfants de 7 à 13 ans ; 56 % des adolescents de 14 à 18 ans ; 19,5 % d la population active.

On compte une moyenne de 5 prêts par an et par habitant.

Il existe de plus 2 bibliothèques jouant le rôle de bibliothèque nationale : L « Deutsche Bücherei » de Leipzig qui conserve tous les ouvrages paraissant e: allemand dans tous les pays du monde et la Deutsche Staatsbibliothek de Berli: qui conserve les ouvrages paraissant en RDA.

La Bibliothèque générale scientifique du district de Potsdam.

Le bâtiment de la bibliothèque abrite, au rez-de-chaussée, une librairie. Elle est ouverte depuis 1974. Potsdam compte 114 000 habitants. Il existe par ailleurs Potsdam 10 autres librairies, 5 succursales de la bibliothèque (I est en projet), 1 bibliobus et 5 bibliothèques syndicales.

La bibliothèque contient 500 000 volumes, 10 000 disques et cassettes, des jeux éducatifs, 180 000 volumes en libre accès et 320000 en magasins. 15 000 livres seulement sont exclus du prêt. Elle reçoit 1 500 personnes par jour. (30 000 inscrits en 1974). Elle prête un peu plus de 1 ooo livres et disques par jour. Elle est ouverte au public du lundi au vendredi de 9 h à 20 h et le samedi de 9 h à 18 h. Pour la section jeunesse, du lundi au samedi de 13 h à 18 h. Le prêt est gratuit.

La classification employée n'est pas la Classification décimale universelle, mais une classification systématique unifiée pour toutes les bibliothèques.

Personnel : 130 personnes (bibliothèque centrale et succursales) dont 105 pour la bibliothèque centrale se répartissant ainsi : 15 bibliothécaires scientifiques ; 45 bibliothécaires techniques ; 35 employés spécialisés de bibliothèque ; 10 personnels divers (chauffeurs, femmes de ménage, etc.).

Le budget est établi dans le cadre du budget national, mais ce sont les institutions locales qui, en planifiant leurs recettes et leurs dépenses, décident de la part à affecter aux bibliothèques. Le budget d'acquisition croît d'année en année. Pour 1975, il s'élèvera à 400 000 marks (environ 35 000 volumes).

La bibliothèque de district est responsable des bibliothèques publiques du district. (Cette organisation existe depuis 20 ans). Il existe plus de 800 bibliothèques publiques dans le district de Potsdam. Le nombre des lecteurs à la campagne est en progression ; environ 20 % de la population rurale est inscrite à une bibliothèque.

Elle est également responsable de la création des bibliothèques scolaires (3 000 à 9 000 volumes selon l'importance de l'école), et à ce titre elle reçoit des crédits supplémentaires sur lesquels elle effectue également ses achats pour sa section jeunesse.

Ses services se répartissent sur 4 niveaux :
* au rez-de-chaussée, le hall d'accueil, avec l'inscription des nouveaux lecteurs, le retour des livres, l'inscription du prêt : celui-ci est effectué par système photo-charging, le déclencheur étant couplé avec un compteur qui enregistre les statistiques par genre de livres. Un système photo-électrique permet de comptabiliser les entrées.
* au Ier étage, la section de prêt adultes et adolescents ; la section jeunesse (25 ooo volumes, prêt de jeux éducatifs, écoute de disques, télévision) ; un hall d'exposition, les périodiques courants et la discothèque.
* au 2e étage, les salles de travail avec 130 places, prêt des livres en magasins, le catalogue général, les périodiques spécialisés.
* au 3e étage, une salle de conférence et les services intérieurs.

La bibliothèque enfantine Bertolt Brecht de Berlin.

La bibliothèque est installée dans des locaux au rez-de-chaussée avec un grand mur vitré sur la rue.

Le fonctionnement de la bibliothèque est étroitement lié aux écoles. Les livres sont répartis en 3 sections correspondant à des niveaux d'enseignement. La bibliothèque est responsable de 10 écoles du quartier. Des « tours-idées » sont organisés chaque année pour les enfants de 7-8 ans et de 11-12 ans (ils sont inscrits dans les programmes scolaires). Les plus petits sont familiarisés avec la bibliothèque ; les plus grands apprennent à se servir du catalogue. Les enfants peuvent s'inscrire à partir de 7 ans (âge de la scolarisation) jusqu'à 13 ans.

La bibliothèque compte 19 500 volumes dont 60 % de romans. 2 500 enfants sont inscrits. Pour 1974, 42 000 prêts avaient été effectués à la mi-novembre (il faut signaler que le fonctionnement a été perturbé au moment de la transformation des locaux).

La bibliothèque est ouverte les lundi, mardi, jeudi de 13 h à 18 h et le vendredi de 13 h à 17 h. Le mercredi est réservé pour les manifestations littéraires. Ce sont des discussions autour de livres, de thèmes, avec la participation des enseignants, mais en dehors des programmes scolaires, des textes de manuscrits de livres prêtés par la maison d'édition spécialisée pour les livres d'enfants et, une fois par mois, un « rendez-vous à la bibliothèque » : présentation des nouveautés. Ces manifestations sont annoncées dans les écoles.

Le personnel comprend 7 personnes dont 3 bibliothécaires, 3 employés qualifiés de bibliothèque, 1 employé non qualifié (chargé des réparations).

Tous les livres arrivent pré-équipés de la centrale de diffusion de Leipzig. Les fiches sont faites à l'institut central de Berlin avec la collaboration des bibliothécaires en fonction.

Dans le même arrondissement, il existe 4 autres bibliothèques enfantines.

La bibliothèque syndicale du combinat Giesac de Leipzig.

La bibliothèque contient 14 000 volumes, dont 7 500 pour les matières scientifiques, techniques, documentaires. Elle compte 3 ooo inscrits (il y a 5 ooo travailleurs dans l'entreprise) et prête 50 000 livres chaque année. Son fonds s'enrichit de 1 500 livres par an.

Le personnel comprend 3 bibliothécaires permanents. Pour l'animation de la lecture, il existe un réseau de bénévoles dans les ateliers. La bibliothèque est ouverte lundi, mardi et jeudi de II h à 16 h 30 et vendredi de 7 h à 14 h.

Le financement est fait à partir d'un fonds fixé par des normes gouvernementales qui font obligation à chaque entreprise de consacrer une partie du budget aux activités sociales et culturelles. D'autres recettes sont affectées à ces postes en fonction de la réalisation du plan : si le plan est réalisé à 105 %, une partie des 5 % supplémentaires est consacrée aux activités sociales et culturelles. Il existe deux autres annexes dans 2 autres entreprises dépendant de ce combinat.

Une bibliothèque centrale des syndicats existe à Berlin. Son rôle est d'aider à la création de bibliothèques dans les entreprises, de centraliser les statistiques de toutes les bibliothèques d'entreprise en RDA, d'étudier les expériences d'autres bibliothèques dans différents pays et de participer à l'élaboration des programmes de l'école technique de formation des bibliothécaires.

La « Deutsche Bücherei » de Leipzig.

Du fait de la multiplication des petits États, il n'existait pas en Allemagne de bibliothèque nationale au XIXe siècle. Un éditeur de Hanovre voulut instituer le principe du dépôt légal : 20 maisons d'édition participèrent à ce dépôt et 4 500 volumes furent ainsi rassemblés et déposés au Musée germanique de Nuremberg, puis en 1938 à la « Deutsche Bücherei » (à Leipzig, ville du livre, s'était constituée une ébauche de bibliothèque nationale depuis 1851).

Depuis 1912, la « Deutsche Bücherei » a deux fonctions :
- celle de bibliothèque nationale (depuis 1049, il existe une bibliothèque nationale en République fédérale allemande à Francfort) ;
- celle d'archives générales (assurée jusqu'à la séparation en 1949).

Elle a rencontré de sérieuses difficultés du fait que le Reich allemand n'avait pas pris la responsabilité de la bibliothèque. Elle dépendait avant la guerre de 3 autorités : le royaume de Saxe, devenu république après 1918 ; la bourse des libraires; le .conseil municipal de Leipzig. D'où d'énormes difficultés financières.

La période du nazisme (1933-1945) fut également une période difficile mais grâce à la fermeté du bibliothécaire en fonctions, aucun document n'a été détruit.

En 1945, 1 500000 volumes avaient été dispersés dans différentes bibliothèques. Après le partage des zones, s'ouvre une période de réorganisation. Leipzig est sous contrôle soviétique et les autorités d'occupation en fournissant l'aide d'une bibliothécaire de Léningrad, organisent le regroupement des livres dispersés.

La « Deutsche Bücherei » opère sa réouverture en décembre 1945.

C'est aujourd'hui un établissement public rattaché directement au Conseil des ministres. Son budget est de 7 millions de marks. Son personnel comprend 500 collaborateurs (contre 170 en 1945). Ses collections s'élèvent à 7 millions de volumes (dont toutes les œuvres en langue allemande). Accroissement annuel: 100 000 volumes.

- pour la RDA : dépôt légal (2 exemplaires).

- pour la RFA : les maisons d'édition déposent gratuitement 90 % de leur production.

- pour l'Autriche : tous les 2 ans, visite à la Bibliothèque nationale de Vienne pour examen des doubles afin de compléter les collections (reprise d'une pratique d'avant-guerre).

- pour la Suisse : 60 % sont des dépôts gratuits. Pour le reste il existe une collaboration par voie d'échange avec la Bibliothèque nationale de Berne.

300 000 ouvrages environ sont communiqués chaque année. 30 000 personnes sont inscrites à la bibliothèque. Condition d'accès : avoir 18 ans ; au-dessous il faut justifier qu'il n'est pas possible de trouver les livres dans une autre bibliothèque. La bibliothèque dispose de 500 places et est ouverte tous les jours de 8 h à 22 h et le samedi, de 9 h à 18 h. L'ouverture du dimanche qui a dû être supprimée par manque de personnel, est à nouveau à l'étude car elle est très réclamée.

La « Deutsche Bücherei » édite la bibliographie nationale allemande, automatisée à partir de novembre 1974. Elle a un service de catalogage centralisé, utilisé surtout par les bibliothèques scientifiques. Son utilisation par les bibliothèques générales est à l'étude.

Dans le même bâtiment se trouve l'école de formation des bibliothécaires scientifiques, qui dépend du ministère de l'Enseignement supérieur et fonctionne avec un budget autonome. La « Deutsche Bücherei » reçoit les étudiants en stages.

Les écoles de bibliothécaires

Il existe 3 catégories de personnel dans les bibliothèques : - les employés qualifiés de bibliothèque : 2 ans d'études avec stages pratiques, au sortir de la 10e classe ;
- les bibliothécaires techniques : 3 ans d'études pour les titulaires du baccalauréat. 300 diplômés par an ;
- les bibliothécaires scientifiques : 4 ans d'études en université; environ 45 diplômés par an, dont 30 suivant des cours par correspondance.

Trois écoles assurent la formation du personnel technique : une à Berlin, deux à Leipzig. Elles dépendent du ministère de la Culture et forment le personnel destiné aux bibliothèques publiques et syndicales. Elles proposent 2 formes d'étude :

a) les études à plein temps. Durée 3 ans. Sélection des candidats sur dossier (100 admis sur 200 en 1974). Les études commencent par 2 stages d'initiation de 3 semaines dans des bibliothèques publiques. Les étudiants passent ensuite 2 ans à l'école où ils assistent à des cours et conférences et participent à des séminaires et des travaux pratiques.

Disciplines enseignées : Marxisme-léninisme. Langues russe et française. Littérature mondiale et littérature enfantine. Disciplines scientifiques (initiation). Pédagogie et sociologie. Bibliothéconomie. Histoire des bibliothèques. Catalogage. Bibliographie générale et spécialisée. Théorie de la culture. Aperçu sur les systèmes étrangers de bibliothèques. Sport.

Au cours de leur troisième année d'étude, les étudiants font un stage dans la bibliothèque où ils seront affectés, mais ils reviennent par 3 fois durant une semaine à l'école.

b) les études par correspondance. Durée 4 ans. Sélection des candidats après entretien (130 admis sur 180 en 1974, la plupart travaillant déjà en bibliothèque et désirant acquérir une formation complémentaire. Tous les 15 jours consultation d'une journée consacrée à une discussion sur les problèmes qui ont surgi dans les études individuelles. Il existe de nombreux cours polycopiés.

Le même examen sanctionne les études : rédaction d'un mémoire d'une trentaine de pages, portant sur un thème littéraire ou historique, souvent en relation avec des problèmes politiques. Le mémoire fait l'objet d'une soutenance devant un jury.

Des bourses de 150 marks sont accordées aux étudiants : les meilleurs élèves peuvent obtenir un supplément allant de 40 à 50 marks.

  1. (retour)↑  Ce texte constitue le compte rendu d'une semaine de visites effectuées en novembre 1974 auprès de bibliothèques et de maisons d'édition en République démocratique allemande sur invitation de l'Association RDA-France. Participaient à ces visites Annie Béthery (Bibliothèque publique de Massy), Fanny Clément (Bibliothèque du Comité d'entreprise d'Air-France à Orly), Édith François (Bibliothèque municipale de Malakoff), Christiane Gomy (Bibliothèque municipale de Nanterre), Cécil Guitart (Bibliothèque municipale de Grenoble). Le compte rendu a été rédigé par Édith François.
  2. (retour)↑  Ce texte constitue le compte rendu d'une semaine de visites effectuées en novembre 1974 auprès de bibliothèques et de maisons d'édition en République démocratique allemande sur invitation de l'Association RDA-France. Participaient à ces visites Annie Béthery (Bibliothèque publique de Massy), Fanny Clément (Bibliothèque du Comité d'entreprise d'Air-France à Orly), Édith François (Bibliothèque municipale de Malakoff), Christiane Gomy (Bibliothèque municipale de Nanterre), Cécil Guitart (Bibliothèque municipale de Grenoble). Le compte rendu a été rédigé par Édith François.