L’Université comme rempart aux « Fake News »

Colloque de la Conférence des présidents d’université – Paris, 15 février 2018

Néhémie Henry

Cécile Swiatek

Après le colloque « Devenir citoyen à l’ère numérique : enjeux scientifiques et éducatifs » de 2016 à Caen, la CPU (Conférence des présidents d’université) s’empare cette année de la question des « Fake News », et ouvre le bal avec une première demi-journée intitulée « L’Université comme rempart aux “Fake News” », le 15 février 2018 à la Sorbonne-Nouvelle. Cet évènement a lieu en pleine période de consultation de la commission européenne sur les « Fake News », alors que le débat gonfle dans les médias face au souhait du gouvernement français de légiférer sur ce sujet 1.

Qu’est-ce qu’une « Fake News » : comment se définit-elle, comment surgit-elle, que vise-t-elle, quels en sont les effets ? Quel est l’écosystème dans lequel elle se développe et qu’elle nourrit à son tour ? Comment naît-elle, vit-elle, meurt-elle (si elle est périssable) ?

Au règne de l’opinion l’Université oppose des enjeux scientifiques, à l’obscurantisme l’éducation, mais quels sont les méthodes et les leviers d’action – notamment pédagogiques – dont elle dispose pour faire rempart aux « Fake News » ? Telles sont les deux questions, ou les deux promesses de réflexion, que contenait à nos yeux le programme de la demi-journée co-organisée par la CPU et The Conversation France, et rappelées par Fabienne Blaise (vice-présidente de la CPU) dans son discours d’ouverture. La participation des bibliothèques à cette demi-journée nous a amenées à mesurer à quel point – et de manière bien plus globale que sur le seul sujet des « Fake News » – les universités et les chercheurs gagneraient à inscrire les bibliothèques et leurs actions de formation aux compétences informationnelles dans celles rattachées à l’éducation aux médias et à la vigilance face au monde volatile de l’information sur Internet.

Dans cette restitution de la demi-journée, nous nous concentrons essentiellement sur la première table ronde, sans nous interdire de prendre de la hauteur sur le contenu proposé afin de nous questionner sur les enjeux et les potentialités rattachés aux bibliothèques sur un sujet aussi vaste et préoccupant 2.

Les « Fake News » : émotion, volatilité et panique médiatique

Face à un public averti, la définition des « Fake News » a été rapide. Pourtant, de quoi parle-t-on ?

Les « Fake News » sont des informations toxiques, à forte charge émotionnelle, diffusées de manière virale à des fins de désinformation, mésinformation, décrédibilisation politique ou promotion rampante d’idées indéfendables. À quelles fins ? Médiatiques, idéologiques ou purement économiques (créer un trafic internet qui génère des revenus). De quelle manière ? L’affect émotionnel qu’elles provoquent suscite une panique médiatique sans fondement, non vérifiée et non sourcée, leurs mécaniques leur permettent d’être relayées de manière massive, rapide et virale par effet de mode ou d’indignation populaire sans vérification des sources *.

* Pour aller plus loin, nous pouvons nous reporter aux publications ouvertes d’universitaires spécialistes, par exemple François Allard-Huver, Fake News. Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics.

    Les divers aspects du sujet ont été abordés par les intervenants de la première table ronde, intitulée « Expertise universitaire : nouveaux objets, nouvelles méthodes, nouvelles diffusions du savoir », et animée par Didier Pourquery (directeur de la publication à The Conversation France).

    Romain Badouard  3 a consacré son intervention à l’étude des phénomènes de mouvements d’opinion sur Internet et les réseaux sociaux, en insistant sur la porosité des générations étudiantes Y et Z, plus portées à faire confiance à la personne qui transmet l’information qu’à la vérification de la source et des enjeux ainsi vectorisés. Il a abordé la dimension industrielle de la « Fake News », mettant nettement en exergue un point de vigilance sur les sources d’information privilégiées par les étudiants des jeunes générations, branchés sur les réseaux sociaux et happés par l’émotion d’une information virale. Le phénomène de crise de confiance démocratique envers la sphère politique ne se trouve absolument pas compensé par le développement d’un esprit critique vis-à-vis des sources et des vecteurs d’information. Romain Badouard distingue le fact-checking (démarche face à l’information reçue) et la lutte contre les « Fake News » (réflexion en amont et éducation au décryptage des médias). La curiosité est ici fondamentale, la seule éducation ne suffit pas. Il propose trois pistes de compétences à développer dans une démarche d’éducation aux médias : économique, pour comprendre les enjeux de la sphère numérique et des réseaux sociaux ; technologique, pour apprendre à gérer Internet ; éditoriale, pour envisager une approche déontologique du travail de journaliste et s’assurer de la vérification des sources. Il rappelle aussi que la rumeur est le plus vieux média du monde.

    Le décryptage des informations, pris sous l’angle des enjeux et impacts économiques et politiques des « Fake News », a également été abordé par Divina Frau-Meigs  4 (professeur à l’université Sorbonne-Nouvelle), pour y opposer programmes et actions des politiques publiques. Pour elle, les « Fake News » sont la pointe émergée d’un iceberg : depuis 2005-2007, le développement des réseaux sociaux a sonné la fin d’un statu quo. Les journalistes ont été les premiers bousculés, puis le numérique a envahi l’éducation, à tel point qu’il perturbe aujourd’hui le travail universitaire. Divina Frau-Meigs estime urgent que l’Université, les enseignants et les chercheurs acceptent et assument ces changements pour s’adapter aux réalités du numérique et évoluer en conséquence. Revoir les stratégies de l’Université, c’est faire face à un essor de rumeurs dans l’écosystème numérique : il est essentiel de réagir face au préoccupant développement de phénomènes de peur et de rupture de confiance que de grands bruits médiatiques opposent à l’Université. Ces phénomènes réduisent la connaissance scientifique à une opinion et se complaisent dans un esprit (non scientifique) de controverse. Elle rappelle la déclaration de Fès de l’Unesco et de l’ONU de 2011 5, qui promeut le développement d’une culture générale pour armer le citoyen face à trois médias désormais remixables et donc falsifiables : le journalisme, les documents et les données (la data). Dans le cadre de l’ANR Translit qu’elle pilote, elle préconise d’ajouter à une société apprenante (en référence à la Stratégie nationale pour l’enseignement supérieur) la dimension d’une société informante. Pour ce faire, elle plaide d’une part pour le développement d’une pédagogie de l’autosurveillance, de l’autorégulation par l’éducation et l’émergence de communautés de citoyens sur le web, et appelle d’autre part l’Université à s’ouvrir à la force des réseaux humains : réseaux de chercheurs, de documentalistes, de bibliothécaires, en donnant l’exemple de l’IFLA 6. Enfin, elle constate que si, en termes pédagogiques, nous disposons du savoir et des outils nécessaires, il est désormais temps de changer de méthodes et de passer en mode projet ou, comme elle le nomme, en « mode création » ou « mode curieux ». En effet, pour repenser l’éducation, comme dans une enquête policière, il est essentiel de se poser des questions et d’y répondre en ayant un spectre large reflétant la curiosité de l’enquêteur.

    Illustration
    Les bibliothèques, remparts aux « Fake News ». Illustration de Cécile Swiatek

    Information pérenne, fixe, fiable, organisée :
    les BU à l’action

    La fiabilité de l’information et l’apprentissage de l’esprit critique ne pouvant se faire sans un questionnement sur les sources et le recueil d’informations à interroger et comparer, le rôle des bibliothèques et des structures documentaires de l’enseignement supérieur et de la recherche a alors été naturellement évoqué. Comme l’a démontré Christophe Pérales, président de l’ADBU, les bibliothèques sont un rouage fondamental dans une démarche de discrimination de l’information, mais aussi pour se donner les moyens de la rassembler, de l’interroger intelligemment et de manière cohérente, ainsi que d’en archiver la mémoire, quel que soit son support – fût-il Internet.

    Puissantes quoique peu visibles, les actions impulsées et soutenues par les services de bibliothèques et de documentation jouent un rôle crucial dans les sphères de l’information, à trois niveaux :

    • La vérification des sources – avec l’exemple de Wikipédia et son opération annuelle #1Lib1Ref, qui se terminait juste alors pour 2018 – ainsi que la fiabilisation des sources, à travers l’activité de catalogage et de gestion des Autorités – avec l’exemple du fichier national des entités (FNE) en cours de constitution par la BnF et l’ABES.
    • Le rôle d’administration de la preuve par les bibliothèques qui archivent, rassemblent ou composent des corpus parfois aussi évanescents et protéiformes que des sites, des liens Internet ou des posts sur les réseaux sociaux, qu’elles traitent afin de les rendre cohérents et interrogeables. L’exemple de l’archivage de l’Internet établit une nette opposition entre la pérennité qui caractérise un patrimoine numérique et la volatilité des éléments qui le composent parfois, et qui sont le terreau même sur lesquels se développent les « Fake News ». L’action des bibliothèques rend les interrogations possibles et les résultats techniquement exploitables.
    • L’éducation à l’information, qui est une mission statutaire des bibliothèques universitaires comme cela a été rappelé, à travers les programmes proposés aux étudiants et les rendez-vous accordés aux enseignants-chercheurs dans les BU afin de former à l’information literacy (compétences informationnelles). Ces formations, dispensées par le personnel des bibliothèques, sensibilisent non plus seulement à la question Comment chercher l’information ? – qui correspond à la période avant le web – mais visent aussi et surtout à mettre en place les conditions du développement d’un esprit critique, à donner des clefs de discrimination de l’information, et à sortir le lecteur ou l’internaute de sa naïveté. Les bibliothèques forment désormais leurs publics à analyser, trier et démontrer la fiabilité d’une information. Christophe Pérales a insisté ici sur la collaboration enseignants-bibliothécaires, fondamentale pour que ces formations portent leurs fruits : trouver une information, évaluer sa fiabilité, mais aussi savoir la réutiliser en citant ses sources, et sans plagier, à travers l’exemple de l’université de Dallas. Pour conclure son propos, Christophe Pérales a évoqué les faits de « Fake Science » : marginaux mais bien connus, surtout par les amateurs de chocolat (voir l’encadré ci-dessous), ils posent tout de même un questionnement fort. Cette heureuse mention a permis d’inviter les questions d’impact scientifique dans la discussion autour de la table.

    « Le chocolat fait maigrir » : cet article, d’apparence crédible mais faux, rédigé volontairement par un journaliste, est aujourd’hui rétracté par l’auteur ainsi que le site Internet rattaché, mais on peut les retrouver sur la wayback machine. Cet exemple de « Fake Science » a tout de même fait la une du Bild en 2015. L’article a ensuite circulé et été repris par d’autres périodiques (Daily Star, Irish Examiner, le site Internet allemand de Cosmopolitan, le Times d’Inde, les sites allemands et indiens du Huffington Post) et a fait l’objet de passages télévisés au Texas et dans une émission de débat en Australie. Les liens figurent tous sur le site où l’auteur de l’article a expliqué sa démarche.

    Forts de leur effet boule de neige, le journaliste et son petit groupe ont poussé au maximum, démarché les grands éditeurs scientifiques et fini par décrocher la timbale en se faisant publier (moins de deux semaines après sa proposition, assure l’auteur) dans les International Archives of Medicine publiées par BioMedCentral, gros éditeur du secteur santé. Cet exemple de supercherie est couramment utilisé par les formateurs des BU de santé pour exciter l’intérêt et susciter la vigilance d’étudiants très naïfs face à Internet. Toujours avec autant de succès.

      Au-delà des descriptions d’actions, Christophe Pérales a insisté sur le fait que la meilleure prévention offerte par les bibliothèques et les services de documentation des universités face aux informations malveillantes, toxiques, non vérifiées ou, tout simplement, scientifiquement médiocres, était de donner à chacun les moyens, les espaces, les outils et surtout les méthodes pour développer sa curiosité, seul ou en groupe, et son esprit critique. Les bibliothèques œuvrent en particulier à faire progresser la conscience collective face au web, encore souvent abordé de manière très naïve.

      Vaccin, voix ou rempart ?

      La curiosité scientifique face aux « Fake News », ou développer un vaccin contre un virus : c’est sur les exemples d’Oxford et de Yale que s’est engagée la présentation de François Taddei (directeur du Centre de recherches interdisciplinaires (CRI) et coauteur du rapport de mars 2017 Vers une société apprenante).

      L’évolution des démarches et méthodes, en recherche et en pédagogie, souhaitée par François Taddei a permis de souligner l’importance de co-construire l’éducation, de promouvoir les conditions de l’émergence d’une intelligence collective, et de laisser s’éveiller les saines curiosités qui motivent l’être humain à s’interroger sur le fondement de ce qu’on lui présente comme un fait, à multiplier les approches, à échanger sur le savoir et à remettre les phénomènes et les connaissances en question pour mieux les appréhender 7.

      Les virus ayant généralement un temps d’avance sur la science, ils se développent et se répandent en trouvant intérêt à manipuler une faiblesse. En réaction, les humains mettent en place des systèmes de lutte contre des virus afin de s’en prémunir. C’est ainsi qu’on doit envisager de combattre les « Fake News » : en sensibilisant les communautés, en répertoriant les « Fake News », en cartographiant les controverses, mais aussi et surtout en développant la curiosité, l’écoute, l’échange et le questionnement collaboratif. L’émergence de l’intelligence et des questions face aux faits, couplée à la vérification des sources et au questionnement de leur fiabilité, permet de se prémunir contre les fausses vérités, d’acquérir des réflexes de défense et de se demander si ce qu’on découvre est un fait vérifié (ce qui n’empêche pas de le questionner) ou un sujet à controverse. La force du collectif est présentée comme essentielle pour permettre à la curiosité et à l’esprit scientifique d’émerger – elle suppose une écoute et une bienveillance sans lesquelles rien ne peut arriver. Dans l’éducation, l’apprentissage, mais aussi la recherche de la preuve scientifique, ce sont les méthodes qu’il faut repenser. Les faire évoluer implique de favoriser le temps du questionnement et l’ouverture de modèles collaboratifs et transversaux.

      La seconde table ronde, intitulée « La parole des enseignant.e.s-checheur.se.s dans la cité », à laquelle participaient Agathe Cagé (présidente de CompassLabel) et Arnaud Mercier (enseignant-chercheur à l’Institut français de Presse et président de The Conversation France), était orientée sur le positionnement du chercheur universitaire dans la société. Cette partie questionnait davantage l’image du scientifique et de l’intellectuel, et les défiances ou la distance que suscite cette image – un fossé qui se creuse, et qu’il conviendrait de combler. Le panorama de réflexions, large et diversifié, n’abordait toutefois pas la question du métier d’enseignant dans le supérieur. Les acteurs universitaires regroupés par la CPU autour des tables rondes ont davantage orienté leurs discours sur les enjeux des « Fake News », les méthodes de prémunition ou de réaction face aux transformations des pratiques informationnelles des nouvelles générations d’étudiants et à la défiance citoyenne grandissante envers les scientifiques. Mis à part les interventions de Christophe Pérales sur les actions de formation des bibliothèques universitaires aux compétences informationnelles et de François Taddei sur l’intelligence collective et le questionnement scientifique, les « Fake News » sont donc encore sérieusement à questionner sous l’angle de la pédagogie, de l’enseignement et de la formation des enseignants.

      Vaccins, voix du scientifique dans la cité, rôle académique, formations aux compétences informationnelles : voici les apports du chercheur et de l’Université. En miroir, The Conversation France, autre organisateur de ce colloque, consacre ses efforts à la promotion d’un journalisme de qualité, accessible à tous, en collaboration avec les universitaires, et propose un focus particulier sur les « Fake News ». Fondements et choix éditoriaux sont très forts : The Conversation France publie des articles originaux à destination du grand public et ne fait pas de republication. Les sources de financement des auteurs sont publiques ; les articles publiés, rédigés par des spécialistes (enseignants-chercheurs, universitaires – et pourquoi pas par des experts de l’information scientifique et technique) sont accessibles à tous, dans leur intégralité.

      L’objectif de The Conversation France est « de permettre une meilleure compréhension de l’actualité et des sujets les plus complexes dans l’espoir d’alimenter un débat public de meilleure tenue » car « l’accès à un journalisme d’expertise authentique et de qualité est un des piliers de la démocratie ».

      The Conversation France s’est engagé à ne jamais mettre en place de paywall et autorise la republication sous Creative Commons : soyez attentif, peut-être allez-vous voir certains de leurs articles republiés dans les journaux ou les magazines que vous lisez, ou les retrouverez-vous sur les ondes radio ou à la télévision.

      Plus d’infos : la newsletter de The Conversation France, leur calendrier d’événements, leurs flux RSS.

        Enseignement, organisation et informations,
        piliers du savoir ?

        Face aux « Fake News », à la « Fake Science » et plus généralement face aux phénomènes de désinformation, les universités, les bibliothèques et les enseignants-chercheurs proposent des solutions telles que le développement de l’esprit critique, une démocratisation intelligente de la science, autour d’un enseignement solide sur les médias et les compétences informationnelles.

        À travers les prismes de la pédagogie, de l’éducation aux médias, de la formation aux compétences informationnelles et de la médiation documentaire, n’est-ce pas ainsi que l’Université peut se poser comme un rempart, mais aussi et surtout comme un garant de l’esprit critique, un ferment de la curiosité intellectuelle, du questionnement des pratiques informationnelles et comme une fervente défenseuse de la vérification des médias et des sources ?

        Ce colloque 8 de la CPU (qui en laisse espérer d’autres) est un plaidoyer pour l’ouverture de l’Université sur la Cité ; pour les bibliothécaires, c’est le signal d’une collaboration indispensable entre chercheurs, pédagogues, citoyens et spécialistes de l’information scientifique et technique. Les acteurs de l’Université devraient s’emparer du potentiel des bibliothèques et des Learning Centres, afin de poser la question des modalités de l’affirmation d’une zone de confiance ou d’un label de qualité et de fiabilité de l’information.

        Nous pouvons également considérer cela comme une exhortation à former aux compétences informationnelles, afin de développer et renouveler l’esprit critique dans les établissements de l’enseignement supérieur. Toutefois, les réponses attendues à nos questionnements n’ont pas toutes été au rendez-vous, et nous attendons encore des propositions concrètes sur les actions de l’Université comme rempart face aux « Fake News ».

        Coté bibliothèques, n’oublions pas de valoriser et de faire considérer les bibliothèques pour leurs formations aux compétences informationnelles et pour le signalement coordonné des collections et autres sources d’informations. Rappelons également qu’il est essentiel pour les bibliothèques de ne pas se cantonner à proposer des collections et des ressources documentaires. Elles doivent en effet s’assumer et se présenter comme des médiatrices scientifiques, qui ouvrent à leurs usagers des espaces de socia(bi) lisation et d’apprentissages actifs.

        Reprenons pour finir la citation attribuée à Abraham Lincoln, sur laquelle Fabienne Blaise a conclu son discours d’ouverture : « Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance », citation à soumettre à l’expertise des quote investigators. Gardons l’esprit curieux et l’œil ouvert !

        Deux semaines après ce colloque, la revue Science publiait l’article 9 de trois chercheurs du MIT Medialab, interrogeant la diffusion de true and false news, par l’analyse de tweets de 2006 à 2017 : plus qu’un sujet tendance, les « Fake News » interrogent véritablement notre rapport à l’information, à l’émotion, à la science et à la société.