Journée d’étude INET/Enssib « Apprendre à se connaître et à confronter nos cultures professionnelles »

Villeurbanne – 31 mars 2023

Juliette Eyméoud

Clémentine Laurent

Claudine Quillivic

Le vendredi 31 mars se sont réunis les élèves conservateur·rices en formation à Lyon et à Strasbourg : la promotion Marguerite Yourcenar de l’Institut national des études territoriales (INET), ainsi que les DCB 31 et 32 (diplôme de conservateur·rice des bibliothèques) de l’École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques (Enssib). Cette rencontre entre les fonctionnaires d’État et territoriaux reflète la volonté des deux établissements de mener un projet concerté, ainsi que les besoins d’échanges des nouveaux admis.

Nathalie Marcerou-Ramel, directrice de l’Enssib, et Christian Schwartz, adjoint au directeur de l’INET / Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), ont souligné la valeur des partages d’expériences, notamment en cette année d’entrée des conservateur·rices au tronc commun de l’Institut national du service public (INSP). Par ailleurs, cette journée d’étude complète une formation centrée sur les politiques publiques, l’aspect scientifique du métier et l’éducation aux médias et à l’information (EMI). L’idée clé : les conservateur·rices doivent détecter les évolutions et s’en emparer pour réinventer leurs métiers.

La journée s’est articulée autour de quatre tables rondes.

Le rôle des bibliothèques face aux questions de précarités

Lors de cette table ronde animée par Juliette Cars, Pauline Le Bras et Féodora Zussy-Miguet pour l’INET, Camille Ceysson et Alexandre Couturier pour l’Enssib, ont été abordées les différentes manières de définir et/ou de détecter la précarité en bibliothèque, ainsi que les implications de ces situations particulières sur l’organisation et le fonctionnement des bibliothèques.

Il est possible de définir la précarité comme l’état d’instabilité sociale caractérisée par la perte d’une ou plusieurs sécurités. L’Union européenne (UE) a déterminé 13 items de privation matérielle et sociale. Si 5 de ces items sont additionnés, une personne est considérée en situation de précarité.

Typologie (non-exhaustive) des publics précaires accueillis en bibliothèque

  • les personnes sans domicile fixe (SDF) (parfois atteintes de troubles mentaux) ;
  • les étudiant‧es, surtout dé-cohabitant·es (qui ont quitté le domicile familial) et étranger·ères ;
  • les personnes en recherche d’emploi ;
  • les personnes migrantes, notamment les mineur‧es isolé‧es ;
  • les personnes retraitées.

Entre 2020 et 2022, une série de rapports a pointé les manquements de l’État français dans l’accompagnement des étudiant‧es :

  • rapport de la Cour des Comptes ;
  • appel solennel de la Défenseuse des droits ;
  • rapport de l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGÉSR) ;
  • rapport de l’association Night Lines : alors que les normes internationales préconisent 1 psychologue pour 1 500 étudiant‧es, la moyenne en France est de 1 psychologue pour 15 000 étudiant‧es. Une réforme récente a doublé les effectifs grâce au recrutement de 80 psychologues à l’échelle nationale.

Face aux situations de précarité, que peuvent faire les bibliothèques ?

Être un lieu ouvert et neutre

Le premier service que les bibliothèques peuvent offrir c’est d’être ouvert, largement, pour tous les publics. Il faut être en mesure d’accueillir les gens sans les juger et proposer ainsi un espace neutre et un rempart contre l’isolement social.

Certains individus en situation de précarité fréquentent les bibliothèques pour s’insérer dans la société. Ils ne souhaitent pas forcément être identifiés comme public précaire, ils recherchent aussi l’invisibilité. Pour éviter certaines situations qui forceraient à s’identifier comme public précaire, il est important d’autonomiser les usagers : simplifier les procédures d’accès au wifi, avoir une signalétique claire, faire des appels micros qui s’adressent à l’ensemble des usagers, etc.

Être un lieu accueillant

La bibliothèque peut aussi être utilisée par les publics précaires pour des services de nécessité : accès aux toilettes, aux prises électriques, endroit chaud en hiver. Par exemple, au Royaume-Uni, face à la crise énergétique, ont été créées les Warm Banks, équivalent d’une banque alimentaire, mais pour la chaleur.

Pour réussir ces deux missions, il est nécessaire de former le personnel. L’accueil ne doit pas être le parent pauvre du métier. Par exemple, à la bibliothèque municipale de Brest les agent·es ont été formé·es à l’accueil des publics en situation de handicap cognitif et psychique.

Les formations en santé mentale se multiplient, proposées par les Centre régional de formation aux carrières des bibliothèques (CRFCB).

Par ailleurs, l’encadrement doit suivre. Aux États-Unis, le rapport Urban Library Trauma Study indique qu’un·e agent·e qui ne peut pas discuter avec sa·son supérieur·e, a 20 fois plus de risque de subir une agression.

Être un espace de médiation et d’orientation

Les bibliothécaires ne sont pas des travailleur·euses sociaux·les. Les agent·es peuvent parfois se sentir comme des palliatifs aux défaillances des structures sociales dédiées et des politiques publiques. Il est important de bien délimiter le rôle des bibliothécaires : les bibliothécaires sont des médiateurs et, en tant que tels, ils doivent créer des partenariats.

Par exemple, des sociologues ont cartographié les ressources locales et étatiques disponibles pour les étudiant·es de Nanterre Université ; la médiathèque de Chambéry a créé un partenariat avec Ordi Pratique, association de lutte contre l’illettrisme ; les bibliothèques de Plaine Commune proposent des permanences d’écrivains publics qui peuvent accompagner les usager·ères dans leurs démarches administratives. Il est également possible de mutualiser les espaces, à l’image de ce que propose l’atelier Léonard de Vinci à Vaulx-en-Velin : à la fois un centre social et une médiathèque.

La cohabitation des différents publics : un enjeu de taille

Les différents publics peuvent avoir du mal à cohabiter et cela peut créer des formes de ségrégation spatiale ou faire fuir certains usager·ères. Le dimanche, alors qu’un public familial investit les bibliothèques, les « séjourneurs » peuvent se sentir de trop et se cantonner à certains lieux. À l’inverse, des publics aux usages plus traditionnels (emprunts, consultations de documents) peuvent fuir des bibliothèques investies par des personnes migrantes (constat fait à la bibliothèque Vaclav Havel, à Paris).

Il convient également de prévoir un accueil spécifique à un autre type de public rencontré : les enfants seuls.

Pour répondre à ces problématiques de cohabitation, certaines bibliothèques ont engagé des professionnel·les de la médiation. Par exemple, à Toulouse, des médiateur·rices sont présent·s les mercredis après-midi, les samedis et les dimanches, (périodes les plus fréquentées). Ces agent·s travaillent deux week-ends par mois et sont identifié·es. L’idée est de créer une présence familière et d’aider aux dialogues entre les usager·ères.

Enjeux internationaux des bibliothèques

Cette table ronde, animée par Lucie Bridou et Steve Decamme pour l’INET et Inès Carme, Eugénie Martin et Stéphanie Marius pour l’Enssib, a permis d’aborder les différentes modalités, notamment linguistiques, d’accueil des publics étrangers en bibliothèque.

Des fonds en langues étrangères

La France conserve un certain nombre de fonds en langues étrangères : la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC), la bibliothèque nordique, la bibliothèque universitaire des Fenouillères à Aix-Marseille ou encore celle de l’université de Strasbourg. Notons également le dépôt légal d’ouvrages multilingues à la Bibliothèque nationale de France (BnF), ou son service littératures du monde, le plus important de la direction des collections.

Enfin, 59 collections labellisées Collections d’excellence (CollEx) sont multilingues. Mais ces collections concernent surtout l’anglais et les grosses bibliothèques. Il n’existe aucun recensement des établissements, pas de politique concertée, aucun paramètre dans les baromètres, comment faire ? Pour remédier à cela, plusieurs pays scandinaves ont mutualisé une Multilingual Library. Financée par le ministère de la Culture finlandais, basée à Helsinki et gérée par trois agents, elle a pour objectif d’offrir à chaque citoyen·ne des livres dans leur langue maternelle – notamment aux enfants. Les acquisitions sont envoyées gratuitement aux bibliothèques demandeuses, qui peuvent faire tourner leurs collections par ce biais.

Ces collections demandent interopérabilité et alignement des métadonnées. Et si Manuscriptorium a fait le choix d’un agrégateur thématique, les bibliothèques européennes ne se sont pas encore concertées, invisibilisant ainsi des collections. Europeana, plateforme numérique européenne lancée en novembre 2008 par la Commission européenne, qui travaille avec deux agrégateurs, tente de résoudre ces questions lors de son forum annuel : le Aggregators Forum.

Par ailleurs, des liens transfrontaliers sont envisageables, comme à l’Eurométropole de Strasbourg, où les collections numériques sont mutualisées et accessibles aux habitants de Kehl (Allemagne) via une initiative « Passerelle ».

La question se complique encore à l’échelle mondiale. Par exemple, si la France possède des fonds maliens, mauritaniens ou éthiopiens (ex : fonds Archinard, BnF), ces derniers manquent de valorisation auprès des chercheur·euses étranger·ères. Les établissements allemands, qui ont également des collections coloniales, permettent au contraire de savoir où et comment les consulter. Pourquoi pas une initiative de cartographie, en s’inspirant de ce qui s’est fait à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) pour les musées ?

Accueillir les publics allophones

L’accueil des publics allophones induit la nécessité d’un accueil multilingue. Cependant, les compétences linguistiques des bibliothécaires français sont souvent faibles et peu représentatives de la variété linguistique. Cela est reflété par le manque de langues proposées dans les concours de recrutement, pourtant viviers potentiels de diversité. Quid, par exemple, de l’arabe, deuxième langue la plus parlée du pays ?

En termes de bonnes pratiques, la BULAC dispose du fonds oriental le plus important d’Europe. En plus d’une mezzanine proposant auto-formation, DVD et presse internationale, la bibliothèque dispose d’un accueil multilingue, grâce à des chargés de collections spécialistes de leurs langues, des équipes tournantes pour accueillir des spécialistes de langues rares, et des moniteur·rices étudiant·es recruté·es pour leur spécialisation en langues orientales assurant une présence permanente.

À l’étranger, la Finlande met en place une signalétique en différentes langues pour valoriser les collections multilingues. La bibliothèque d’Helsinki propose des heures du conte bilingue pour ne stigmatiser aucun enfant, et favoriser l’apprentissage des langues étrangères chez les plus jeunes.

Ce manque de compétences linguistiques éloigne aussi les Français des congrès internationaux. En 2021, le Comité pour la science ouverte (COSO) lançait un appel pour plus de participation.

Développer les compétences en interne

La question de la compétence linguistique est rarement prise en compte dans les référentiels, y compris dans celui des bibliothèques territoriales mis à jour récemment. Plusieurs leviers de formation existent pourtant, comme le programme Erasmus+ à destination du personnel de bibliothèque universitaire.

En bibliothèque municipale, Fontenay-aux-Roses et sa jumelle allemande la bibliothèque de Wiesloch ont organisé des échanges de délégations culturelles. Nos voisins ont été accueillis par la médiathèque, et inversement. L’occasion d’échanger en allemand, mais aussi de s’étonner sur les pratiques de ces derniers : un budget 3 fois inférieur, un fonds ésotérique développé et assumé, du prêt en bibliothèque de lecture publique à l’échelle nationale, ou bien une veille professionnelle externalisée sous forme de marché public.

En Afrique, les professionnel·les sont à la recherche de mutualisations de compétences. Des projets rassemblant chercheur·euses, bibliothécaires et personnels de musées émergent. Parmi eux, la « Résidence culture » du ministère de la Culture a permis à la BnF d’accueillir des doctorants maliens pour travailler sur leurs fonds malgré la situation diplomatique dégradée.

Autre exemple d’initiative : une application mobile développée par le Musée royal de l’Afrique centrale, en Belgique, précisant les parcours de provenance des œuvres.

Une question de transversalité au sein des organisations : quelle posture pour l’encadrant ?

Cette table ronde animée par Claire Camberlein pour l’Enssib et Jézahel Davy, Iris Mattrat et Hélène Salio pour l’INET a permis de soulever la problématique de la transversalité au sein des bibliothèques.

Atouts de la transversalité

La transversalité peut permettre d’améliorer le service au public et la mutualisation des activités, afin de garantir une dynamique des organisations. Les sectorisations sont multiples : types de public (adultes, enfants) ; fonds (imprimés, audiovisuel) ; bibliothèques d’un réseau (bibliothèque centrale, bibliothèques de quartier).

Des leviers existent pour décloisonner les secteurs, notamment lors de changements ou de projets. Par exemple, mutualiser les plannings de service public le dimanche sur l’ensemble d’un réseau.

La transversalité signifie donc d’abord réinterroger le métier ou la bibliothèque, tenter de se défaire d’une image trop fermée ou idéalisée de l’institution et ouvrir cette dernière à différents partenariats tout en préservant sa singularité (ex : l’Atelier Léonard à Vaulx-en-Velin).

Comment faire adhérer les équipes à cette transversalité ?

Quelques pistes :

  • bien définir le rôle de chacun dans les missions transverses (chef·fe de projet, coordinateur·rice, référent·e, chargé·e de mission, etc.) ;
  • offrir à tout·e agent·e qui en a le désir la possibilité de participer à des projets, tout en restant vigilant sur la charge de travail. Par exemple : un projet transverse aux bibliothèques de Montreuil, géré par le secteur « Musique » où une collègue du secteur « Jeunesse » passionnée par Carmen a été intégrée à l’équipe avec l’accord de sa hiérarchie ;
  • poser le cadre des projets pour qu’ils s’intègrent dans l’organisation globale.

Comment mettre en place la transversalité dans nos organisations ?

Quelques pistes :

  • communiquer largement avec l’ensemble des acteur·rices et partenaires. Par exemple : le projet de bibliothèque mobile, réseau de Caen, a fait l’objet d’une communication en direction des équipes des bibliothèques du réseau, des agent·es de la collectivité et des agent·es « Espaces verts » ;
  • valoriser les agent·es qui participent de près ou de loin aux projets, pour éviter la démobilisation des équipes. Ne pas hésiter à mener des réunions et des entretiens réguliers ;
  • organiser des moments de convivialité pour une meilleure adhésion des partenaires.

La transversalité ouvre des perspectives intéressantes aux agents :

  1. en matière de mobilité ;
  2. pour l’acquisition de nouvelles compétences ;
  3. pour la cohésion d’équipe.

Néanmoins, la mise en place de la transversalité doit être accompagnée car elle génère des résistances au changement. Cette mise en place doit être bienveillante et respecter l’avis des agents.

Bibliographie institutionnelle thématique

  • circulaire du 10 juin 2015 relative à la gestion des cadres et au management dans la fonction publique d’État ;
  • guide de l’accompagnement à la fonction managériale dans la fonction publique d’État de la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP), dernière mise à jour en 2017 ;
  • circulaire du 14 janvier 2020 relative à la mise en œuvre d’une procédure interministérielle de labellisation des actions de formation concernant les filières métiers et compétences transverses (comme le management et la transformation de l’action publique) ;
  • plateforme interministérielle Mentor ;
  • rapport Thiriez du 30 janvier 2020 « Mission haute fonction publique – Propositions ».

La gestion des fonds patrimoniaux en bibliothèque territoriale

Cette table ronde, animée par Mylène Bourgeteau de l’INET et Gaétan Carlier, Chloé de la Barre, Hélène Jacquemard et Alissar Levy pour l’Enssib, a été l’occasion d’aborder la question de la gestion des fonds patrimoniaux en bibliothèque territoriale.

État des lieux des fonds patrimoniaux en France

Dix millions de livres saisis lors de la Révolution sont conservés dans les bibliothèques municipales (classées et non classées). Des bibliothèques qui ont d’importants fonds anciens ne sont pas classées car leur ville est de trop petite envergure (importance du critère démographique pour l’appellation Bibliothèque municipale classée [BMC]). On compte aujourd’hui 54 BMC sur le territoire (le dernier classement date de 1972).

Principaux interlocuteurs des bibliothèques territoriales pour la gestion des fonds patrimoniaux

  • service du Livre et de la Lecture du ministère de la Culture ;
  • directions régionales des affaires culturelles ;
  • structures régionales pour le livre ;
  • département de la Coopération de la BnF.

Principaux dispositifs à destination des bibliothèques territoriales pour la gestion des fonds patrimoniaux

  • Plan d’action pour le patrimoine écrit (PAPE) ;
  • Fonds régional de restauration et d’acquisition pour les bibliothèques (FRRAB) ;
  • Acquisitions et restaurations patrimoniales d’intérêt national (ARPIN)  ;
  • le concours particulier « bibliothèques » de la dotation générale de décentralisation (chantiers de conservation, programmes de numérisation...) ;
  • les pôles associés BnF.

Préconisations pour la consultation des documents patrimoniaux

L’usage des gants blancs en coton est à bannir. C’est attendu par le public mais c’est en réalité nocif pour les ouvrages. Rien ne vaut des mains propres et sèches.

En revanche, il faut utiliser des futons ou des « berceaux » (blocs de mousse à agencer) pour présenter les grands formats et ne pas abîmer les livres.


Les nouveaux enjeux des bibliothèques territoriales

Le signalement : EAD (Encoded Archival Description) et l’outil TapIR (Traitement automatisé pour la production d’instruments de recherche)

Chantier initié en 2019 par le ministère de la Culture en coopération avec la BnF, suite à l’état des lieux réalisés par le SLL des fonds à rétroconvertir ou à signaler ex-nihilo. Les catalogues des bibliothèques territoriales sont accessibles dans le CCFR. Depuis la rétroconversion, le format EAD est utilisé, ainsi que le langage XML, qui permet de hiérarchiser l’information. Il est possible de décrire le fonds d’archives en arborescence. Cette logique de description ne va pas de soi quand on est habitué au catalogage UNIMARC (Universal machine readable cataloguing) pièce à pièce.

Le cadre national pousse à utiliser EAD et TapIR porté par la BnF depuis 2019. Mais des bibliothèques cataloguent toujours en UNIMARC avec des catalogues locaux. D’autres sont en EAD mais pas avec TapIR. Et d’autres encore cataloguent dans les deux.

Conséquence : une visibilité difficile pour la·le lecteur·rice qui doit aller dans la base Patrimoine et dans les catalogues locaux. Il serait possible d’intégrer un widget CCFR aux sites web des bibliothèques (ex : le site de Mâcon).

Enjeu de formation associé : la BnF propose d’accompagner les bibliothèques territoriales.

Deux intérêts principaux à TapIR : un outil gratuit : ne plus dépendre des budgets municipaux sur ce point ; l’autonomie : des formulaires faciles à remplir, même sans maîtriser l’EAD. Prise en main rapide.

La diversification des publics

Les publics majoritaires sont les chercheur·euses professionnel·les et les amateur·rices (généalogistes, sociétés savantes, histoire locale).

Les bibliothèques souhaitent amener d’autres publics à s’intéresser aux fonds patrimoniaux grâce à un éventail d’actions, notamment des dispositifs numériques. Par exemple, la bibliothèque numérique « Mémoire Vive » de la ville de Besançon, ou la bibliothèque numérique du Sillon Lorrain, « Limédia Mosaïque ».

Valoriser les fonds par la médiation culturelle

Il s’agit, lorsque cela est possible, de faire vivre une expérience patrimoniale, car le grand public est à la recherche d’expériences sensibles, d’une « émotion patrimoniale ».

Par exemple, la bibliothèque de Nancy, lors d’une expérience menée en 2019 dans la salle patrimoniale, a permis la reconstitution d’un procès du XIXe siècle à l’occasion de la mise en ligne de la plateforme de presse ancienne « Limédia Kiosque ».

La mise en place de Plans de sauvegarde des biens culturels (PSBC)

Un rapport a été rendu en 2022, suite à une étude menée auprès des BMC. Le constat général a été que pas ou très peu de PSBC sont mis en place. Seules 12 BMC en ont un. Les musées et centres d’archives sont en avance sur ce point. Les bibliothèques doivent se doter de PSBC de manière urgente. Il est nécessaire d’aller vers la réduction des vulnérabilités et vers des protocoles d’évacuation en cas de sinistre.

Difficultés rencontrées lors de la mise en place des PSBC :

  • les questions « bâtimentaires » ;
  • le manque de compétences. Mais des formations existent, dispensées notamment par le réseau BiblioPat et l’association Bouclier Bleu ;
  • le facteur temps et humain, les priorités autres ;
  • la nécessité d’intégrer les plans de sauvetage aux politiques de la ville.

Préconisations du rapport de 2022

  • avoir un cadre juridique contraignant et un plan d’action national ;
  • soutenir la formation des équipes ;
  • créer et maintenir le dialogue avec les collectivités et entre les services de la collectivité.