De la réception et des usages de la production scientifique dans un contexte de science ouverte

10es Journées du réseau Médici – 14-16 septembre 2022, Toulouse

François-Xavier Mas

Céline Barthonnat

Mi-septembre 2022, Toulouse. Un bel été indien accueille près de 150 professionnel·les de l’édition scientifique publique, qui se retrouvent enfin en présentiel après une césure de trois années. Organisées en collaboration avec l’université Toulouse Capitole, l’université Toulouse Jean-Jaurès, l’Unité régionale de formation à l’information scientifique et technique (Urfist) Occitanie et l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), ces 10es Journées Médici ont réuni les collègues des pôles éditoriaux, des structures éditoriales publiques (presses universitaires, services d’édition de grandes écoles, etc.), des laboratoires et des bibliothèques. Pour l’occasion, un programme dense avait été élaboré, permettant de faire le point sur le paysage actuel de l’édition scientifique publique en France et d’explorer la question de la réception et des usages de la production scientifique 1

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Programme complet des Journées ainsi que la liste des intervenant·es. En ligne : https://medici2022.sciencesconf.org/

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Un paysage en mutation

La première journée s’est ouverte sur une séance consacrée aux évolutions récentes du paysage de l’édition scientifique publique, basée sur plusieurs rapports, études et actions ayant été menés ces dernières années.

Impulsées par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, les établissements et les réseaux professionnels, ces évolutions sont évidemment marquées par la science ouverte et ses nombreux défis : modèle économique, contrats, infrastructures techniques, identifiants pérennes, développements, dialogue science-société, lien entre publications et données, etc. Cela se traduit par une restructuration de l’activité éditoriale ainsi qu’une volonté de coopération et de mutualisation des moyens. Le développement et la création de pôles éditoriaux et de plateformes, autour de l’objet « revue » principalement, vont dans ce sens. Portés par des Maisons des sciences de l’homme (en cotutelle avec le Centre national de la recherche scientifique [CNRS] et les universités) ou des bibliothèques, comme l’a montré dans son étude Astrid Aschehoug, chargée de la politique de soutien aux revues scientifiques et données de recherche à l’Institut des sciences humaines et sociales, ces pôles et plateformes peuvent avoir des objectifs différents (hébergement, accompagnement, production, recherche et développement) 2

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Astrid ASCHEHOUG, Les pôles éditoriaux : contexte, état des lieux et perspectives, 2022. En ligne : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03616773

. Les actions du réseau Repères, présentées par son animateur, Basile Bayoux, éditeur – coordinateur du réseau Repères à l’université Jean Moulin Lyon 3, permettent de mutualiser des ressources et de créer du lien entre ces différentes initiatives locales, en collaborant également avec les infrastructures nationales (telles OpenEdition ou Métopes). La création, prévue pour le début de l’année 2023, de l’Alliance des éditeurs publics engagés dans la science ouverte, dont la mission de préfiguration a été restituée par Caroline Dandurand, responsable de production éditoriale à INRAE 3
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Caroline DANDURAND, Préfiguration d’une structuration collective des éditeurs scientifiques publics engagés dans la science ouverte. [Rapport de recherche]. Comité pour la science ouverte, 2022. En ligne : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03713434/

, répond également à des enjeux de coordination et de mutualisation entre les nombreuses structures éditoriales publiques françaises (plus de 100), souvent de petite taille. L’édition scientifique publique française est historiquement marquée par un certain émiettement (postes d’éditeurs et d’éditrices dans les laboratoires, presses universitaires nombreuses) et ces évolutions doivent permettre aux acteurs et aux actrices de répondre aux exigences induites par le développement de la science ouverte, tout en étant plus visibles et performants de manière durable. Le suivi de ces questions fait partie des missions du groupe Édition scientifique ouverte (ESO) du Comité pour la Science ouverte (CoSO) 4
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Mission, productions et compositions du Groupe d’expertise Édition scientifique ouverte. En ligne : https://www.ouvrirlascience.fr/groupe-dexpertise-edition-scientifique-ouverte/

, dont les activités ont été présentées par Céline Vautrin, responsable des Éditions du Collège de France. En 2021-2022, ce groupe d’expertise a par exemple suivi et discuté les étapes du travail de Caroline Dandurand et a mené une étude préliminaire concernant les coûts de production des ouvrages de recherche, étude qui sera conduite par l’Observatoire de l’édition scientifique.

Les différentes parties prenantes de l’édition scientifique publique collaborent pour relever les défis de la science ouverte, de manière efficace et durable, en suivant les politiques publiques en la matière. Ces dernières inquiètent certains acteurs, comme le font apparaître le projet d’avis du Médiateur du livre et le rapport de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECS), tous deux publiés en 2022 5

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Pierre HENRIET, Laure DARCOS et Pierreg OUZOULIAS, « Pour une science ouverte réaliste, équilibrée et respectueuse de la liberté académique », Rapport au nom de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, mars 2022. En ligne : https://www.senat.fr/fileadmin/Fichiers/Images/opecst/Rapport_d_activite/573.pdf ; Jean-Philippe MOCHON et Simon VIALLE, « Projet d’avis du 18 mars 2022 sur l’édition scientifique dans le contexte des politiques de la science ouverte », mars 2022. En ligne : http://mediateurdulivre.fr/wp-content/uploads/2022/03/Le-m%C3%A9diateur-du-livre-Projet-d-avis-sur-l-edition-scientifique-11-03-2022-Vdef_compressed.pdf

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Ces évolutions ont également un impact important sur les professionnel·les de l’édition, qui vient s’ajouter à des conditions de travail particulières, marquées par une certaine invisibilisation et des rapports complexes avec les différent·es interlocuteur·rices de la chaîne éditoriale (auteur·rices, comités de rédaction ou éditoriaux, tutelles, etc.). La restitution d’une enquête en psychodynamique du travail, menée auprès de sept éditrices, a permis de mettre en lumière et de discuter des situations vécues par de nombreux·ses collègues. Toutes ces questions sont au cœur des missions du réseau Médici qui, en tant que réseau métier, participe activement aux évolutions en cours, par l’information, la formation et le partage entre les différent·es professionnel·les de l’édition scientifique publique et en s’impliquant dans les différentes instances.

La connaissance des pratiques et des usages au service de l’activité éditoriale

L’édition scientifique publique se situe naturellement du côté de la production. Elle sert et accompagne les communautés scientifiques dans la diffusion des savoirs. Or, la transition numérique pour la production comme pour l’accès, désormais largement achevée pour les revues et en plein développement concernant les ouvrages, renouvelle l’intérêt des professionnel·les pour les problématiques de réception des contenus qu’elles et ils contribuent à faire circuler. S’intéresser à la réception doit permettre d’accompagner au mieux les communautés scientifiques, en proposant des dispositifs techniques et éditoriaux en adéquation avec les attentes des acteur·rices. Soutien d’une innovation centrée sur l’utilisateur·rice, la réception est aussi une promesse d’amélioration de la diffusion.

Les pratiques des chercheurs et des chercheuses évoluent rapidement. Les pratiques documentaires ont fait l’objet de nombreuses études, dont une très récente du CNRS 6

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Irini PALTANI-SARGOLOGOS et Sylvie ROUSSET, Paysage de l’édition scientifique : pratiques des scientifiques et coûts associés, Direction des données ouvertes de la recherche, 2022. En ligne : https://www.science-ouverte.cnrs.fr/wp-content/uploads/2022/09/Rapport-DDOR-CNRS-Paysage-de-ledition-scientifique-au-CNRS-Printemps-2022.pdf

. Elles concernent par exemple les stratégies de publication, la découverte et l’accès aux ressources ou les citations. Les pratiques de lecture en elles-mêmes sont moins documentées, notamment en ce qui concerne la lecture de contenus numériques. De nombreuses pistes ont été ouvertes pour préparer les deux tables rondes consacrées à cette vaste question. Nous avons choisi de nous concentrer sur deux problématiques, elles-mêmes relativement circonscrites : les pratiques et usages de lecture d’une part, la circulation des savoirs et sa mesure d’autre part.

L’annotation comme incarnation des pratiques de lecture savante

La première de ces deux tables rondes, préparées avec Mariannig Le Béchec, enseignante-chercheure à l’Urfist de Lyon et co-manager, proposait une approche qualitative en abordant la réception par les pratiques de lecture des chercheurs et chercheuses.

Pratique professionnelle, la lecture des contenus scientifiques s’inscrit dans des usages sociaux qui sont ceux des différentes communautés scientifiques. Ils sont en partie orientés par les formats (article ou livre) et les supports (papier, écran, liseuse), mais sont également une affaire personnelle. Ces questions restent difficiles à appréhender car elles nécessitent des approches qualitatives.

S’il est en revanche une question qui fait l’objet de très nombreuses publications dans ce domaine, c’est l’annotation. C’est le premier enseignement de la communication de Marc Jahjah, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Nantes (IUT La Roche-sur-Yon), qui a proposé une approche historique et critique de l’annotation savante. Comme il le fait remarquer, dans l’histoire, « l’annotation réapparaît à chaque fois qu’on ne sait pas quoi faire de notre savoir, à chaque fois qu’une rupture se produit dans notre rapport au savoir ». Il n’est donc pas étonnant qu’elle se retrouve au cœur des évolutions du web en général, et particulièrement dans le domaine de l’éducation et de l’édition scientifique. De nombreux outils en ligne d’annotation sont apparus depuis une dizaine d’années sur les modèles desquels il est possible de s’interroger.

L’annotation et ses outils peuvent être convoqués pour plusieurs usages, allant de la lecture personnelle à la création de communautés de lecteur·rices, et dans le domaine de l’édition scientifique, à l’évaluation, qu’elle soit pré ou post publication, ouverte ou fermée. Claire Dandieu, secrétaire d’édition et chargée de mission à OpenEdition et Isabelle Ortigues-Marty, rédactrice en chef de la revue Animal, ont présenté deux exemples de ce dernier usage.

Le premier concernait une expérimentation d’évaluation ouverte par les pairs post-publication d’une sélection de treize ouvrages de quatre éditeurs disponibles sur la plateforme OpenEdition Books. L’expérimentation a été conduite entre octobre 2018 et juin 2019 avec le logiciel Hypothesis dans le cadre du projet européen Hirmeos porté par OPERAS. Le dispositif a fonctionné sur la base d’invitations à contribuer (385 personnes contactées). Si de nombreux refus motivés par le manque de temps ou de légitimité ont été constatés, les 32 contributeurs ont produit 259 annotations. Les résultats sont inégaux d’un livre à l’autre, des freins ont été identifiés, mais l’expérience aura permis de révéler les intérêts de la démarche pour les auteurs, les lecteurs, les plateformes ou les éditeurs 7

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Une version du rapport disponible sur le carnet DLIS détaille les recommandations issues de l’expérimentation à destination des différents acteurs. En ligne : https://dlis.hypotheses.org/5149

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Isabelle Ortigues-Marty a fait le même constat d’une participation peu évidente dans le cadre de la mise en place d’un dispositif d’annotation pour la revue Animal Open Space publiée par Elsevier. Revue sœur de la revue Animal, cette revue a été conçue comme un espace d’expérimentation, permettant de publier d’autres types d’articles, de favoriser le lien entre données et publications, et donc de tester l’annotation avec la plateforme Pubpeer. Si Hypothesis avait été envisagé, son coût a été jugé excessif, ce qui permet de constater que l’entreprise adapte ses prix aux différents acteurs.

Qu’il s’agisse de livres en sciences humaines et sociales en français ou de revues dans un domaine de recherche mondialisé, force est de constater que l’annotation en ligne dans le cadre de l’édition scientifique n’est pas encore une pratique installée. Si tout le monde annote dans le cadre d’une lecture professionnelle, partager cette matière en ligne n’a rien d’évident et peut être perçu comme une charge de travail supplémentaire. Intégrer cette fonction au processus éditorial, en amont de la publication, pendant la phase d’évaluation, ou en aval pour favoriser la création de communautés de lecteur·rices reste cependant très intéressant pour les éditeur·rices.

Cette session s’est conclue avec un focus sur l’accessibilité pour les publics empêchés de lire. Valérie Mansard a présenté les impacts de la transposition attendue de la directive européenne sur l’accessibilité des produits et services. En 2025, tous les acteurs de l’édition devront afficher leur niveau d’accessibilité et rendre accessible leurs contenus publiés, même si des exceptions sont envisagées, en cas de charge disproportionnée par exemple. Pour les structures éditoriales publiques comme privées, il s’agira donc à la fois de proposer des formats accessibles (HTML, ePub, PDF), notamment avec le format ePub 3, mais aussi de produire, avec les auteurs, des textes alternatifs pour les images. Ces changements importants dans les chaînes de production doivent être anticipés et plusieurs groupes de travail de la sphère publique (au sein de l’Alliance des éditeurs publics, du réseau Médici ou du réseau Repères) se sont saisis de la question, comme le fait d’ailleurs également le Syndicat national de l’édition (SNE).

L’annotation et les problématiques de l’accessibilité sont loin d’épuiser le sujet des pratiques de lecture. Cette session en appellera certainement d’autres, peut-être sous d’autres formes, et il est certain que des études seront conduites sur la question. Car si les contenus savants sont désormais largement accessibles en ligne de manière ouverte, leur appropriation 8

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Voir le projet Appropriation des savoirs ouverts menés par OpenEdition Lab. En ligne : https://lab.hypotheses.org/category/etude-sur-les-usages-des-lecteurs.

pose question et revêt un caractère stratégique pour le déploiement des politiques de science ouverte. La circulation de ces savoirs et leur mesure sont également au cœur des stratégies des acteur·rices de l’industrie l’édition scientifique. Les données d’usage apparaissent ainsi comme une problématique actuelle majeure.

Les données d’usage : une problématique contemporaine

Il n’y a qu’à parcourir les plateformes d’éditeurs comme Wiley, Elsevier ou Springer, pour se rendre compte de la place qu’occupe actuellement la mesure (et son exposition) de la circulation des contenus savants. Nombre de téléchargements, de citations, éventuellement type de citation (neutre, positive ou négative), mention sur les réseaux sociaux, nombre de « lecteurs » sur Mendeley, etc., ces métriques complètent le facteur d’impact pour donner à voir l’impact d’une publication. Ces questions techniques amènent, comme l’annotation, à s’interroger sur les évolutions du rapport au savoir, et c’est ce qu’ont bien montré les quatre communications de cette table ronde.

Yannick Schurter, Lead Developer, a tout d’abord présenté la suite Readmetrics, fruit d’un partenariat entre l’’Institut de l’information scientifique et technique (Inist) et le consortium Couperin.org, qui associe les outils ezPAARSE et ezMESURE. L’occasion d’évoquer la norme Counter 5 et le protocole Sushi pour l’analyse des statistiques de consultation, norme adoptée par les plateformes Cairn et OpenEdition sous l’impulsion du premier plan de soutien à l’édition scientifique (2017-2022) 9

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Une présentation de la mise en place de Counter 5 par ces plateformes était prévue, mais n’a pas pu se faire. Nous espérons pouvoir proposer ces présentations sous une autre forme.

. Parmi les nombreuses questions relatives aux statistiques de consultation figure la nécessité d’obtenir des statistiques fiables en traquant par exemple les doubles clics ou les robots, même si la tâche reste complexe pour ce dernier cas. En outre, l’accès ouvert conduit naturellement à la fin de l’authentification, ce qui complique l’identification et la qualification des usages. Enfin, les données d’usage sont au cœur du modèle d’affaire des éminent·es acteur·rices de l’édition scientifique. La communauté scientifique en a pris conscience, comme en témoignent l’appel Stop Tracking Science et le rapport Data tracking in research (NISO, 2021).

En abordant les statistiques de consultation de HAL, Agnès Magron, responsable de communication au CCSD, prolonge la question des statistiques aux contenus disponibles dans des archives ouvertes. Les mêmes questions de pertinence des résultats apparaissent, en éliminant par exemple les doubles clics. Ces statistiques informent sur le nombre de consultations de la notice, le nombre de téléchargements et les altmetrics. Mais de manière générale, pour les archives ouvertes comme pour les contenus disponibles sur des plateformes de publication, qui ces données de consultation intéressent-elles ? Les auteur·rices certainement, qui sont légitimement intéressés de voir comment les résultats de leur recherche circulent. Les lecteur·rices potentiellement, qui peuvent juger un article important selon son impact apparent. Les éditeur·rices enfin, car ils sont aussi intéressés de voir si les contenus qu’ils publient circulent, sont partagés, cités, et dans une certaine mesure également, car les financements dépendent en partie de la preuve de consultation de ces contenus. Reste une question classique, l’articulation entre les statistiques d’usage d’un même document présent à la fois sur une plateforme et dans une archive ouverte. S’il est naturellement intéressant de pouvoir distinguer les consultations sur HAL et sur le site d’une revue, compiler ces informations reste complexe pour les éditeurs et il serait techniquement possible d’agréger les statistiques des différentes plateformes, tout en conservant la distinction de la source.

C’est bien ce que propose, entre autres, le service de métriques développé par OPERAS présenté par Karla Avanço, community manager d’OPERAS, même s’il ne moissonne pas actuellement les données de HAL. Outil open source développé dans le cadre du projet HIRMEOS, en collaboration avec Ubiquity Press et OpenBook Publishers, il est conçu spécifiquement pour les contenus SHS, notamment pour les usages du livre. Cela conduit à relever quelques défis spécifiques comme le manque de DOI pour les livres ou encore pour l’unité documentaire concernée (ouvrage ou chapitre d’ouvrage). Néanmoins, l’un des avantages de ce service est de proposer une visibilité des usages des contenus sur Twitter ou Hypothesis par exemple, c’est-à-dire la conversation qu’ils suscitent, soit une autre forme d’évaluation de l’impact des publications, y compris hors des communautés savantes.

La circulation des contenus hors des communautés savantes peut également être abordée à partir des problématiques de médiation et de prescription. Martin Clavey, journaliste scientifique indépendant, a ainsi offert une plongée dans un univers méconnu des professionnel·les de l’édition. Les journalistes scientifiques travaillent à partir de sources primaires (les articles scientifiques ou les livres) et secondaires (interviews d’expert). Le problème de l’accès se pose bien entendu, notamment pour les indépendant·es. Les éditeurs mettent en place des services pour les médias, tels que des newsletters ou des résumés adaptés à la presse. Un site comme Eurekalert centralise les informations jugées importantes. Et même s’ils peuvent avoir une formation scientifique, il reste difficile pour les journalistes de juger de la pertinence d’un article. Aussi, le facteur d’impact reste un indicateur important pour beaucoup d’entre elles et eux.

L’ensemble des contributions ont ainsi souligné l’importance prise par les données d’usage actuellement. Comme les contenus ou les citations, leur ouverture est nécessaire pour contrer la marchandisation, proposer une évaluation plus qualitative et en fin de compte pour favoriser tant la conversation scientifique que le dialogue science-société.

En guise d’ouverture, Chloé Fabre, membre du comité de pilotage de Recherche Data Gouv, a présenté recherche.data.gouv, la plateforme nationale des données de la recherche. L’occasion d’aborder une nouvelle fois le lien entre données et publications, dont le réseau Médici s’est emparé depuis plusieurs années, notamment par sa participation au groupe de travail inter-réseaux « Atelier données ».

Les Journées Médici, un lieu de formation et d’échanges nécessaire à la communauté

Pour prolonger les réflexions abordées en sessions plénières, des MedCamp et des ateliers, animés par les membres du réseau, ont permis aux collègues d’échanger en petits groupes et de se former. Ainsi, la fin de la première journée fut l’occasion de questionner la place des éditeurs et des éditrices dans leur structure éditoriale, de se questionner sur ce qu’implique le fait d’être membre d’un réseau professionnel de l’édition ou encore d’échanger sur la mise en place de charte éthique au sein d’une revue ou plus généralement de l’intégrité scientifique 10

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Restitution des MedCamp. En ligne : https://medici2022.sciencesconf.org/resource/page/id/1

. La deuxième journée a permis à chacun et à chacune de se former sur deux aspects de l’édition, les sept ateliers proposés couvrant un large spectre de nos activités, de la préparation de copie au référencement, en passant par les aspects juridiques (contrats d’édition), la diffusion ou encore l’utilisation des images 11
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Liste complète des ateliers et leur descriptif. En ligne : https://medici2022.sciencesconf.org/resource/page/id/2

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Dans ce programme particulièrement dense, des moments de respiration ont également été aménagés, pour permettre aux collègues d’échanger dans des cadres conviviaux et moins formels. À cet effet, a été inaugurée la formule « Dîner des 4 saisons », invitant les collègues qui le souhaitaient à se retrouver pour dîner en petits comités d’une dizaine de personnes. L’idée était de permettre de rencontrer de nouvelles personnes, en mixant les situations géographiques, les structures éditoriales (laboratoires, pôles éditoriaux, pépinières, presses universitaires, UMR, UAR, etc.), les disciplines (sciences technologies mouvement [STM]/sciences humaines et sociales [SHS]), les formats de publications (livres/revues), etc.

Ces 10es Journées Médici étaient très attendues par la communauté. Pour maintenir une activité et un lien entre les collègues ces trois dernières années, le réseau a créé un cycle de webinaires 12

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La crise sanitaire du Covid-19 a amené le réseau Médici à repenser les formes d’échange entre ses membres. Un premier cycle de webinaires, sur un format court d’une heure à une heure trente a été mis en place en 2021. Devant le succès rencontré, il est poursuivi en 2022. Animés par les membres de la communauté, les webinaires proposent de faire le point sur une question spécifique de l’édition. Les thématiques abordées dans les deux premiers cycles sont variées, allant des questions juridiques à la diffusion des publications africanistes, en passant par des présentations de réseaux partenaires tels qu’OPERAS ou Repères. Les webinaires sont accessibles après diffusion sur la chaîne Canal U de Médici. En ligne : https://www.canal-u.tv/chaines/medici/webinaires

. Néanmoins, le présentiel reste primordial pour favoriser les échanges et faire naître de nouvelles collaborations. Pour prolonger ces Journées, il est prévu de mettre en ligne les séances plénières sur Canal U. Un nouveau comité de pilotage sera élu d’ici à la fin de l’année : charge à lui d’organiser les futures Journées qui auront lieu à Liège en juin 2023.