88e Congrès de l’IFLA, du 21 au 25 août 2023, Rotterdam
Éthique et intelligence artificielle
Avez-vous déjà entendu parler de, ou essayé, ChatGPT ? Avez-vous déjà imaginé être remplacé·e ou aidé·e par une technologie ? L’intelligence artificielle (IA) est au cœur de discussions et de questions actuelles, et le Congrès mondial des bibliothèques et de l’information 2023 n’y échappe pas. Cinq bibliothèques ont témoigné de leur approche avec l’IA lors de la conférence « Library Data in the World of Machin Learning : Ethics, Bias and Algorithms » le 23 août 2023.
Les 7 principes de l’IA dans les bibliothèques
Source : KB, 2020.
À quoi ser(virai)t l’IA en bibliothèque ?
L’IA peut être utilisée pour une multitude de tâches, allant de la recommandation de livres à l’indication de l’emplacement d’un document en passant par le catalogage (machine learning). C’est ce que la bibliothèque d’Asie de l’Est de l’université de Berkeley (Californie) est en train de tester, en utilisant une IA pour cataloguer des livres chinois anciens. En effet, ceux-ci contiennent des images qui doivent être identifiées et pour lesquelles des métadonnées spécifiques doivent être ajoutées. Pour cela, un algorithme de classification iconographique et de segmentation est entraîné sur un livre ancien concernant l’agriculture. Ainsi, le travail main dans la main entre les bibliothécaires et les algorithmes pourrait faciliter et rendre plus précis la digitalisation de ces livres.
L’intelligence artificielle doit être manipulée avec précaution. Pourquoi ?
Si l’automatisation de tâches a comme conséquences l’amélioration de la précision et l’efficacité du catalogage, elle peut aussi conduire à l’exclusion de certains ouvrages, de certaines informations ou même de certains groupes sociaux. En effet, les IA sont pensées et programmées par des personnes, qui ont leurs propres idées, façon de fonctionner ou expériences : elles ont donc des biais. Angela Quiroz Ubierna, de la Bibliothèque du Congrès national du Chili, explique qu’un entraînement est nécessaire pour développer des compétences afin d’utiliser l’IA de manière responsable.
Cela passe, par exemple, par la connaissance locale et globale des politiques sur l’IA, le fait de se rendre à des séminaires sur la question, le fait d’œuvrer avec des groupes de travail divers ou encore d’apprendre comment fonctionne un algorithme.
En conclusion
Bien que les bibliothèques utilisant l’IA le fassent toutes de manière différente, elles partagent de grands principes dans le but de l’utiliser correctement. D’abord, la curiosité de voir le métier évoluer et de se renseigner sur les possibilités offertes par cette technologie. Ensuite, l’impératif de penser l’éthique de son usage. Enfin, la nécessité absolue pour l’humain de garder un rôle clé dans le processus. L’expertise, la chaleur humaine et le sens du devoir sont irremplaçables.