88e Congrès de l’IFLA, du 21 au 25 août 2023, Rotterdam

Bibliothèques publiques et coupes budgétaires : qui veut gagner des millions ?

Nathalie Gerbault

L’IFLAcamp est une « non-conférence » organisée par le groupe des nouveaux professionnels de l’International Federation of Library Associations (IFLA, Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques) où les sujets ne sont pas déterminés à l’avance mais décidés par les participants. L’une des questions soulevées cette année à Rotterdam est celle des coupes budgétaires auxquelles les bibliothèques sont toutes confrontées un jour ou l’autre. En effet, comment financer les collections, les animations ou le matériel quand les caisses sont vides ?

Voici deux propositions pour contribuer à l’enrichissement de nos bibliothèques : le plaidoyer (advocacy) auprès des élus, et les partenariats interservices.

L’advocacy : gouverner, c’est prévoir

Le plaidoyer peut passer par l’organisation de réunions d’information auprès des élus mais aussi par une attention régulière à leurs préoccupations. Ainsi, les bibliothèques peuvent-elles faire valoir les convergences entre leurs missions et les priorités politiques. C’est primordial, en particulier concernant le rôle social des bibliothèques : elles accueillent tous les publics, favorisent l’inclusion, l’accessibilité et contribuent à la paix sociale, au bien-être et à l’éducation citoyenne. Un travail constant est nécessaire pour démontrer que les bibliothécaires ne sont pas des « mémères/pépères » qui font « chut ! » : les stéréotypes ont la vie dure mais les outils pour les combattre existent.

“Partnership is the new rich” : aller chercher des sous ailleurs

Les partenariats interservices ont tout du cercle vertueux. En créer au sein d’une commune, d’une agglomération ou d’une communauté de communes est simple : il faut d’abord repérer les services plus riches que les bibliothèques (c’est-à-dire tous les autres ?), les rencontrer, imaginer ensemble un projet fou, le présenter aux élus. À plusieurs, on a plus de chances que le projet soit validé.

De nombreux partenariats de ce genre ont permis de financer des collections (par exemple avec les services sociaux), des conférences (avec les services biodiversité), des expositions (avec les services environnement). Cela peut aussi prendre des formes non financières avec le témoignage d’agents de collecte lors d’accueils de classe, (services gestion, valorisation des déchets) ou la création de mobilier en matériaux recyclés (chantier d’insertion, ressourceries).

De nombreux dispositifs extérieurs existent mais on oublie parfois ces financements « en circuit court » – moins chronophages et plus faciles à mettre en place.