La bataille de l’imaginaire
Éditions de l’Attribut, 2009, 296 p., 20 cm
Collection « Culture & société »
ISBN 978-2-916002-16-3 : 20 €
Les Rencontres d’Archimède se définissent comme un collège d’invisibles acteurs 1 du monde culturel qui tente depuis dix ans de mieux comprendre les évolutions du paysage culturel français et d’apporter des réponses aux questions de démocratisation culturelle. En partant du postulat de l’essoufflement des politiques éducatives et culturelles telles qu’imaginées par André Malraux en 1959, les Rencontres se veulent un espace de débat qui penserait un « nouvel imaginaire culturel » dans une perspective transdisciplinaire et un souci constant de transmission. Son approche est volontairement politique, engagée et donc partisane.
Le volume intitulé La bataille de l’imaginaire a été coordonné par le regretté Cécil Guitart, héritier de l’éducation populaire de l’après-guerre et dont on connaît tous la passion du débat et l’engagement sans faille sur les questions culturelles. Il vient ainsi ponctuer cette première dizaine d’année de travaux en ne retenant que les interventions les plus marquantes. Dans un contexte politique préoccupant, s’interroger sur les enjeux de démocratisation culturelle se révèle être une entreprise salutaire comme un « voyage à organiser » pour rendre la « culture au peuple et le peuple à la culture 2 ». Organisé autour de quatre thématiques : images et muséographies, transmissions par le patrimoine, des chemins de l’écrit aux autoroutes de l’information et concluant sur les transmissions d’hier à aujourd’hui, ce deuxième tome de la collection « Culture & société » est une somme dense comme autant de contributions pour penser un nouveau projet culturel européen à l’ère du numérique. À l’heure du politiquement correct, La bataille de l’imaginaire est un réquisitoire implacable contre l’essoufflement des politiques culturelles. Considérant que le monde change, que les notions mêmes d’art, de culture, d’identité et de diversités sont incertaines, que ces questions sont insuffisamment traitées par le champ politique, les Rencontres d’Archimède rentrent en « bataille » afin que les enjeux de la culture soient mieux redéfinis, mieux partagés, et que s’invente demain un autre avenir. Il est heureux de retrouver dans un ouvrage de ce genre le ton de la polémique, l’agilité de l’escarmouche, le goût de l’autre et de son devenir.