Livre électronique
Pratiques d’achat, usages et attentes en bibliothèques
Paris : Serdalab, 2011, 120 p., 21 cm
Coll. Les études verticales. 620 €
L’étude du Serda propose une vision d’ensemble de l’usage des livres numériques en bibliothèque. Elle distingue les bibliothèques de recherche et les bibliothèques de lecture publique. Pour ces dernières, l’échantillon d’enquête est de… sept seulement, et on se permettra comme le rédacteur du rapport de considérer que « les statistiques… sont à prendre avec précaution » et, donc, de ne pas en parler.
En revanche, l’échantillon de bibliothèques « de recherche ou académiques » (on dirait : « universitaires »), soit 97 établissements, surtout s’agissant d’un paysage moins éclaté, semble plus significatif.
On en retiendra, sans grande surprise, que l’offre de livres numériques est plus développée dans le secteur de l’information scientifique, technique et médicale, et que les bibliothèques françaises sont près de 60 % à acheter des livres numériques, loin devant leurs collègues francophones de Belgique, de Suisse, du Luxembourg.
Les achats sont quantitativement élevés, sans être massifs : entre 50 et 2 000, et plus de 10 000 pour 10 % d’entre elles. Les fournisseurs sont souvent les mêmes que pour les bouquets de périodiques en ligne (Springer, Elsevier), mais aussi des agrégateurs ou des éditeurs d’encyclopédies.
La consultation de ces livres, c’est une des données les plus intéressantes de cette étude, se fait essentiellement sur ordinateur, puisque pour l’instant moins de 10 % des bibliothèques proposent des tablettes, liseuses, etc. L’usage des livres numériques dépend largement de leur visibilité, puisque « le catalogage des e-books est un formidable catalyseur pour les usages ». Leur promotion se fait via le site internet de la bibliothèque, mais aussi par les « documentalistes » et les enseignants-chercheurs.
Comme 83 % des bibliothèques disposent de statistiques d’usage de leurs produits, on peut considérer comme relativement fiables des données qui montrent que ces produits « sont encore sous-utilisés », même s’ils le sont davantage, là encore, dans les matières scientifiques. Pour beaucoup de professionnels (plus de la moitié) les pourtant « digital natives » ont besoin de formation aux plateformes d’accès aux livres numériques.
Quant aux attentes des établissements, elles portent essentiellement sur une offre francophone plus abondante, la possibilité d’accès nomades et sécurisés aux livres, une intégration facile dans le catalogue informatisé, mais aussi une offre « davantage en adéquation avec les programmes enseignés ». Enfin, l’étude est complétée par quatre intéressants « retours d’expérience » de professionnels issus de quatre bibliothèques, deux universitaires, une école qu’on suppose privée, et une médiathèque.
Yves Desrichard