Journées du réseau des bibliothèques de dépôt légal imprimeur (JBDLI)
Lydie Valéro
La Bibliothèque nationale de France a réuni les 22 et 23 janvier 2009 une cinquantaine de bibliothèques de tout le territoire national, métropolitain ou d’outre-mer et une douzaine de conseillers livre et lecture venus de leurs différentes directions régionales des affaires culturelles. La Direction du livre et de la lecture était représentée par Fabien Plazannet et plus de vingt personnes de la BnF ont suivi les travaux de ces Journées des pôles associés autour du dépôt légal imprimeur. Cette affluence est à souligner et manifeste fortement toute l’attention que les collectivités territoriales portent à cette mission nationale de collecte et de conservation de la production imprimée française.
L’organisation de ces Journées se situe dans un contexte de reprise de contact de la BnF avec le réseau des bibliothèques chargées de la collecte du dépôt légal imprimeur (BDLI), qui n’avaient pas été réunies depuis 2004 1.
La réforme du dépôt légal est intervenue depuis lors (2006) 2 et l’information sur les conséquences et les nouvelles dispositions méritait d’être rappelée. Il s’agissait également d’évoquer le dépôt légal du web 3, en dressant un bilan de l’expérience menée en 2007 avec huit BDLI, ainsi que le traitement de la presse quotidienne régionale. De plus, la convention triennale avec les BDLI 4 arrivant à son terme fin 2008, le réexamen de la répartition des subventions est devenu nécessaire.
Aline Girard, directrice du département de la Coopération, et Hélène Jacobsen, directrice du département du Dépôt légal à la BnF, ont conçu et animé ces deux journées qui ont croisé informations générales, bilans et statistiques sur l’ensemble des services avec des témoignages d’expériences de différentes bibliothèques en région.
Les contributions ont été mises en ligne sur le site de la BnF 5 dès la fin du mois de janvier 2009 et peuvent donc être consultées dans leur intégralité.
En ouverture, Aline Girard a présenté un panorama de la coopération entre la BnF et les bibliothèques territoriales, dans le cadre des « pôles associés documentaires ». À ce jour il existe 79 conventions de pôles associés documentaires, associant différentes catégories de bibliothèques et concernant différentes thématiques : dépôt légal, acquisitions partagées, signalement des fonds anciens (antérieurs à 1914), numérisation, etc.
Un nouveau programme de coopération se met en place pour la période allant de 2009 à 2011. Désormais la BnF privilégiera la signature de conventions régionales, instituant la notion de « pôle régional associé ».
Les actions menées dans le cadre de la convention avec la BnF sont complémentaires de celles qui peuvent être conduites avec la DLL (restauration de documents, appel à projets PAPE – Plan d’action pour le patrimoine écrit) ou la Mission de la recherche et de la technologie (plan de numérisation).
Aujourd’hui, huit pôles associés régionaux sont constitués et trois autres devraient signer en 2009.
Activité du DLI
Hélène Jacobsen et Thierry Cloarec, directeur adjoint du département de la Coopération à la BnF, ont présenté un panorama des activités du dépôt légal. Un large renouvellement des équipes s’est fait récemment dans le service.
Si la majorité des BDLI sont satisfaites du fonctionnement et des échanges avec le service de la BnF, il reste des points à surveiller. Notamment certaines maisons d’édition ne déposent pas, contrairement aux imprimeries qui le font de façon exemplaire. Aussi, il conviendrait de réfléchir à la nature des procédures pour lever les résistances.
L’OPER 6, Observatoire du patrimoine en région, mis en place par la DLL sur le site internet du ministère de la Culture et de la Communication, présente sous forme de fiche les ressources patrimoniales de chaque région française et donne les coordonnés des lieux ressources, notamment celles des BDLI.
Le DLI s’exerce dans 26 bibliothèques qui font l’objet d’une convention avec la BnF :
- 21 bibliothèques municipales ;
- 2 archives départementales ;
- 1 bibliothèque départementale de prêt ;
- 1 BNU (Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg) ;
- 1 Bibliothèque communautaire et inter-universitaire (Clermont-Ferrand).
Restent non conventionnées : Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon et la Polynésie française.
La répartition des dépositaires est très homogène sur le territoire. Par contre, le nombre de dépôts par déposant est très disparate. Angers est ainsi le plus gros fournisseur de notices, de très loin.
La répartition des subventions est assez homogène par sites de dépôt ; les dépenses engagées sont inégales. En moyenne, le coût s’élève à 3 € par document.
Dans un échange avec la salle, la BnF a été interrogée sur les moyens accordés aux collectivités pour l’exercice de cette mission nationale concernant les locaux et leur équipement, en complément des moyens qu’elle alloue pour le fonctionnement des services. Il semblerait que les collectivités doivent assumer entièrement ces coûts, la BnF ne disposant de crédits délégués par le ministère de la Culture que pour les activités, et pas pour les locaux.