Unimarc & friends : charting the new landscape of library standards
Sous-direction des bibliothèques et de l'information scientifique
Agence bibliographique de l'enseignement supérieur
Bibliothèque nationale de France
Depuis que l’Ifla a mis fin, en 2003, à son programme de contrôle bibliographique universel UBCIM 1, le programme Unimarc est piloté par la Bibliothèque nationale du Portugal. Rappelons que le format Unimarc se compose aujourd’hui de quatre entités : les formats Unimarc bibliographique (B), autorité (A), classification (C) et données locales (H).
Les 20 et 21 mars 2006, s’est tenue, à Lisbonne, la première conférence internationale 2 entièrement consacrée au format Unimarc, en dehors de la conférence annuelle de l’Ifla et de la session annuelle du PUC. Ce fut également l’occasion de la première réunion du groupe des utilisateurs d’Unimarc. Les professionnels, en provenance de plus de vingt pays, ont été nombreux à répondre à l’invitation.
Le thème retenu, Unimarc & friends : charting the new landscape of library standards, situe bien la problématique en 2006 : il ne s’agit pas, pour le format Unimarc, de défendre une position de citadelle assiégée mais bien d’envisager les perspectives d’évolution qui s’offrent à lui dans le contexte actuel d’expansion du web et des nouveaux besoins des utilisateurs d’Internet.
La normalisation de la description bibliographique
Situant le propos dans le contexte de la normalisation bibliographique internationale, la conférence s’est ouverte sur l’historique de l’élaboration des ISBD et l’annonce du futur ISBD « consolidé » qui sera apte à décrire tous les types de documents (John D. Byrum, Library of Congress).
Puis Barbara B. Tillett (Library of Congress) a évoqué la mise au point, dans le cadre de l’IME ICC, de nouveaux principes de catalogage en vue de la publication prochaine d’un code international de catalogage qui, prenant en compte les capacités des systèmes informatiques, intégrera la notion de notice d’autorité et prévoira la consultation dynamique des données bibliographiques grâce à la gestion contrôlée des accès par des fichiers d’autorité. Dans cette optique, se développe parallèlement le RDA, profond remaniement des règles anglo-américaines de catalogage (AACR2).
La réforme des règles du catalogage trouve également son origine dans les travaux de modélisation de l’information bibliographique (entité/attributs/relations) entrepris voilà une dizaine d’années. Actuellement, ces travaux, présentés, lors de la conférence, par Patrick Le Bœuf (Bibliothèque nationale de France), portent sur le rapprochement du modèle FRBR avec le modèle Cidoc CRM en usage dans le monde muséographique et, d’autre part, sur l’expression des concepts FRBR en RDF en vue d’adapter ce modèle aux technologies du web sémantique.
Le programme Franar, quant à lui, poursuit ses travaux de mise au point d’un modèle conceptuel et d’un schéma rendant compte du fonctionnement des autorités (Glenn E. Patton, OCLC). Les implications sur les aménagements à apporter au format Unimarc (A) sont à l’étude (Mirna Willer, Bibliothèque nationale et universitaire de Croatie).
Le format Unimarc dans l’environnement web
L’environnement web impose des syntaxes souples, comme celle du langage XML, qui structurent le texte par de simples balises permettant des hiérarchisations théoriquement infinies. L’Unimarc n’est pas toujours adapté à ce contexte et il s’agit de ne pas perdre, en XML, la richesse de description qu’il permet. C’est ainsi que le problème de la traduction en XML des zones imbriquées des notices Unimarc est toujours à l’étude (Vladimir Svortsov, Bibliothèque nationale de Russie).
La Bibliothèque nationale de Florence a, pour sa part, développé un schéma UnimarcXML (Giovanni Bergamin, Bibliothèque nationale de Florence).
D’autres recherches portent, à la Bibliothèque nationale du Portugal, sur la mise au point d’un schéma XML capable d’exprimer les règles d’Unimarc et d’automatiser leur interprétation (José Borbinha).
Évolution des standards de traitement des données bibliographiques
Au cours d’une table ronde, divers experts ont fait le point sur les développements des formats de description bibliographique en XML (MARCXML, MarcXchange) et des schémas de métadonnées METS, MODS élaborés dans le cadre de l’ICABS (Sally McCallum, Library of Congress). A été évoqué également le format d’archivage du web WARC, développé, sous la responsabilité de la Bibliothèque nationale de France, par un certain nombre de bibliothèques nationales, dans le cadre du Consortium international pour la préservation de l’Internet.
Alan Hopkinson, président du PUC, a rappelé que les normes et formats ne sont jamais statiques. Le format Unimarc évolue en liaison avec le monde qui l’entoure, comme les nouvelles possibilités offertes par XML ou Unicode. Les développements prévus concernent, outre la révision déjà évoquée du format Unimarc autorités, la publication de recommandations relatives à la description des manuscrits et des ressources électroniques ainsi que celle des passerelles entre Unimarc et XML.
Les utilisateurs du format Unimarc en 2006
La première rencontre des utilisateurs d’Unimarc s’est déroulée à l’initiative de l’Ifla et de l’Unimarc Core Activity, qui coordonne les activités de promotion et de développement du format Unimarc. Sept représentants de pays 3 utilisateurs d’Unimarc se sont exprimés à tour de rôle pendant quelques minutes pour présenter une synthèse de l’utilisation de ce format de catalogage dans leur pays. Pour l’ensemble des intervenants, Unimarc est un format prépondérant de signalement des ressources. Selon les cas, il est format national de catalogage, format national d’échanges ou format privilégié dans des projets d’envergure nationale (adaptation d’Unimarc à XML au Portugal). La question de la coordination nationale de chacun des pays représentés a également été abordée. Il est à noter que le Comité français Unimarc (CFU), qui permet de rassembler les questions et les propositions faites par les catalogueurs français au PUC, est une institution qui intéresse de nombreux pays. Une coordination nationale des propositions d’évolutions d’Unimarc apparaît en effet comme le meilleur moyen de voir ces demandes aboutir.
Cette première réunion d’utilisateurs a été fructueuse et il est envisagé de la renouveler en veillant à l’articuler de façon pertinente avec d’autres rencontres internationales et à en élargir le cercle grâce aux moyens d’échange électroniques.