Net recherche
le guide pratique pour mieux trouver l'information utile
Véronique Mesguich
Armelle Thomas
ISBN 2-84365-083-6 : 23 €
On ne compte plus les articles, les ouvrages, et surtout les sites ou pages disponibles sur le web pour donner les moyens d’affronter au mieux cet univers déroutant, hétérogène, protéiforme et surtout changeant, qu’est celui de la recherche de données sur Internet. Aussi, n’était la qualité des rédactrices et de la collection dans laquelle paraît Net recherche, on pouvait aborder un rien suspicieux, voire blasé, un ouvrage « de plus » sur le sujet.
Mais Véronique Mesguich et Armelle Thomas sont toutes les deux, non seulement des professionnelles de la documentation, mais aussi des formatrices aux méthodologies de la recherche d’informations, l’une en tant que responsable de l’infothèque du pôle universitaire Léonard de Vinci, l’autre en tant que consultante indépendante. Elles allient donc la double compétence d’une connaissance approfondie, dans la pratique, des outils et de leurs usages, et celle d’une capacité à la synthèse pratique et immédiatement utilisable tant par les étudiants, chercheurs, etc. que par les bibliothécaires et documentalistes eux-mêmes.
S’orienter dans le labyrinthe d’Internet
Net recherche comprend cinq chapitres (et un épilogue…) et une « boîte à outils » qui propose des « fiches pratiques questions-réponses » à base d’exemples simples, traités de manière plus ou moins détaillée, plus ou moins pratique, selon la nature des questions posées. Le lecteur pressé pourra se « contenter » de la lecture discursive de cette partie, mais les guillemets sont de rigueur, tant les chapitres, courts et denses, qui précèdent, éclairent et soutiennent l’utilisation de cette « boîte ».
Dès l’introduction, les auteurs soulignent que « rationalité et pensée critique » sont des éléments indispensables pour « éviter de se perdre dans ce labyrinthe d’informations » qu’est l’Internet, et que c’est à cette aune qu’il faut appréhender les outils présentés – essentiellement les moteurs de recherche – et les modalités de leur fonctionnement.
Après une présentation générale d’Internet, les auteurs soulignent d’emblée la nécessité d’« adapter l’outil au type de recherche » menée, ce qui suppose de bien maîtriser l’un et l’autre. Les outils de recherche sont désormais bien connus : annuaires (en perte de vitesse), moteurs et métamoteurs, en pleine évolution derrière « l’arbre » Google. Mais d’autres outils composent la « nouvelle donne » : portails, bases de données, blogs et fils RSS (Really Simple Syndication). Quant à la recherche, elle se résume en « dix règles d’or de la recherche d’information sur Internet » (à découvrir dans l’ouvrage !).
Moteurs et métamoteurs
Véronique Mesguich et Armelle Thomas présentent en détail le fonctionnement des moteurs de recherche, avec un mot d’ordre : « pour en finir avec les idées reçues ». S’ensuit une présentation claire sans être technique de ces outils, pas si nombreux qu’on le croit : Google en premier lieu, bien sûr, puis Yahoo !, MSN et Exalead sont ainsi analysés et comparés en détail, avec une extrapolation bien venue sur les évolutions en cours – rapides à être mises en œuvre dans ce « monde », comme l’on sait.
La partie consacrée aux métamoteurs est plus succincte, quoique présentant un grand nombre d’outils, souvent peu connus, suprématie de Google oblige. Les auteurs soulignent le déclin des annuaires généralistes, trop lourds à mettre en œuvre et pas assez « ciblés », délaissés au profit des répertoires spécialisés ou « portails » thématiques, dont un grand nombre est cité, à charge pour le lecteur/chercheur d’aller explorer par lui-même…
En revanche, on pourra être moins convaincu par les développements consacrés à « l’émergence du web “social” », pour lequel on note d’ailleurs qu’« il s’agit davantage d’une évolution dans les usages du web que d’un véritable bouleversement technologique ». Le concept à la mode (et il faut, sur Internet, se méfier des modes) de « web 2.0 permettrait plus d’ouverture, de collaboration, d’échange et de partage de l’“intelligence collective” » : cela reste, bien évidemment, à démontrer…
Une boîte à outils « orientée utilisateurs »
Comme indiqué plus haut, la partie « Boîte à outils » se veut résolument « orientée utilisateurs », et il n’est pas question de présenter de manière exhaustive la vingtaine de fiches, dont quelques exemples suffiront à montrer la variété des approches et des démarches : « Comment évaluer un site web ? », « Comment trouver des fils RSS ? », « Peut-on effectuer des traductions de textes sur le web ? », « Où trouver des encyclopédies et dictionnaires ? », etc. Chacun devrait y trouver « son compte », l’ensemble prenant en considération tout à la fois de strictes démarches documentaires et la mise en œuvre de la « pensée critique » évoquée plus haut.
En quelques dizaines de pages, c’est un nombre de sites et d’outils considérable qui est évoqué, sinon présenté. Tout au plus pourra-t-on regretter (mais ceci est lié, avant tout, à l’abondance des informations proposées) que ces fiches n’aient pas été regroupées par grands domaines (« recherche documentaire », « méthodologie », etc.). Last but not least, l’ouvrage se conclut par un almodovarien « Tout sur Google » qui prend acte de la domination absolue de ce moteur – jusqu’à quand ?
On l’aura compris, avec 150 pages denses et un prix d’achat plus que raisonnable, Net recherche s’impose comme une acquisition indispensable, utile à l’étudiant comme au responsable de formation, jusqu’à Net recherche 2, dont la mise en œuvre sera sans doute rapidement envi-sagée.