Les trésors manuscrits de la Méditerranée
Dijon : Éd. Faton, 2005. – 340 p. ; 30 cm.
ISBN 2-87844-074-9 : 139 €
Réunissant seize auteurs de sept pays du pourtour méditerranéen, cet ouvrage est un des volets du projet européen Manumed, qui a pour objectif la valorisation et la préservation du patrimoine écrit de la Méditerranée. Il est orienté essentiellement sur le Proche-Orient et le monde arabe, et lorsqu’on y parle du manuscrit latin, lui aussi est plutôt méditerranéen.
Les chapitres présentent un panorama en quelques pages, et c’est tout l’intérêt, où alternent histoire des supports, des écritures et de la décoration, et histoire des bibliothèques anciennes, dans les principales langues et civilisations de la Méditerranée : l’Empire byzantin, le livre arabe musulman ou chrétien, le livre hébreu, syriaque ou copte, le Maghreb, la Syrie, l’Égypte… On y trouvera ainsi les noms de différentes écritures arabes, les modes de préparation des matériaux au Proche-Orient médiéval, un rappel de l’histoire de l’érudition dans l’Empire byzantin, la présentation de quelques grandes collections survivantes du passé, syriaques ou coptes…
Une des principales qualités du livre tient dans son abondante illustration : la plupart des photographies ont été réalisées spécialement pour l’ouvrage dans des bibliothèques publiques, nationales ou non, ou privées, conventuelles, au Maroc, en Algérie, Tunisie, Espagne, France, Italie, Turquie, Égypte, Russie, Bosnie, Grande-Bretagne, Grèce, Liban, Israël et Palestine… Des manuscrits de la fin de l’Antiquité au XIXe siècle sont présentés.
Si quelques articles souffrent d’un style inégal ou de plans mal construits, si quelques raccourcis malheureux rendent le propos parfois obscur, les contributions sont toutes bien documentées ; on y trouve peu de coquilles, hormis aux deux dernières pages. Un auteur cité dans le texte n’apparaît pas dans la bibliographie, où on peut s’étonner de quelques manques comme le récent L’armoire à sagesse, bibliothèques et collections en Islam de Houari Touati (Aubier, 2003).
La dernière partie est consacrée à la préservation de ce patrimoine écrit, aux programmes internationaux existants, aux retards. Un chapitre est consacré à la restauration et à la conservation préventive, pour laquelle il donne quelques principes de base, et rappelle que dans la réflexion et l’action de conservation, on doit inclure la nécessité de l’accès des chercheurs aux collections.