Journal of Library and Information Services in Distance Learning
volume 1, nos 1 à 3
La revue spécialisée Journal of Library and Information Services for Distance Learning est une nouvelle venue dans le secteur déjà prolifique des revues bibliothéconomiques en langue anglaise. Elle est publiée par Haworth Information Press 1, éditeur commercial de nombreux journaux spécialisés, notamment dans le domaine des bibliothèques. Le premier numéro de ce trimestriel est sorti au printemps 2004. Il est accessible sous forme imprimée et également en ligne, par abonnement.
Le thème de la formation à distance préoccupe les bibliothécaires et professionnels de l’information, tant en France 2 qu’aux États-Unis où la littérature professionnelle leur réserve une grande place. Le sujet est régulièrement abordé dans des revues telles que Reference Services Review, College and Research Libraries News ou Library Review.
L’originalité du Journal of Library and Information Services for Distance Learning est d’être une publication entièrement dédiée au micro-sujet qu’est la formation à distance et les bibliothèques ou services d’information.
Quel est donc l’intérêt de cette publication ?
Son ambition est d’étudier un éventail assez large de services liés à la FOAD (formation ouverte et à distance), ne se limitant donc pas à la formation documentaire. Le comité de rédaction comprend plus de 30 membres, majoritairement américains, mais également du Canada, de Hong Kong, d’Australie, d’Afrique du Sud. Le rédacteur en chef, Stephen Dew, Université d’Iowa, spécialisé dans le domaine de la FOAD depuis 1998, insiste dans sa présentation sur la volonté du journal de proposer une large couverture du sujet : programmes et projets internationaux, mais également recherche en cours et outils d’aide aux bibliothécaires à travers la rubrique « E-services » par exemple. Un large public est donc visé.
Les rubriques de la revue sont assez traditionnelles : articles, comptes rendus, rapports de recherche, critiques. La rubrique « E-services » présente assez brièvement différents services proposés aux usagers des bibliothèques : cela va du chat aux e-mails sans oublier des services de référence.
Si le sujet concerne effectivement de nombreuses bibliothèques universitaires, les réalisations et questions se posent sans doute de façon différente en France et aux États-Unis. Pour des raisons structurelles ou institutionnelles tout d’abord, l’organisation académique n’étant pas la même. Pour des raisons d’échelle également, la formation à distance répondant à de fortes demandes du fait de l’étendue du territoire et d’une implantation déjà ancienne.
Quelle utilité pour un lectorat francophone ?
Les premiers numéros respectent la volonté affichée de traiter de sujets variés :
– des sujets généraux : une enquête sur la recherche, les services offerts par les bibliothèques universitaires autour de la FOAD depuis 1996 ou l’adaptation au changement 3 ;
– des sujets très spécialisés : par exemple, sur la formation des infirmières ou des athlètes 4.
Même si de nombreux articles traitent de la « formation des usagers », d’autres s’attachent plus aux services que peuvent offrir les bibliothèques pour aider la FOAD 5.
Les premiers articles publiés montrent une prédominance du monde anglo-saxon et font référence à des éléments spécifiquement américains : articles sur les normes, histoire de la section au sein de l’ACRL 6.
S’il est encore trop tôt pour porter un jugement très arrêté sur cette nouvelle publication et sur son lectorat potentiel, on peut constater qu’elle allie sérieux et approche large d’un sujet très spécialisé. Le nombre d’articles sur les spécificités américaines peut constituer une limite pour un lectorat francophone. L’approche « éclatée » peut cependant s’en révéler le plus grand atout, notamment si la revue parvient à une couverture réellement « internationale » des services.
En conclusion, une publication à suivre et à consulter en fonction des sujets traités.