Modélisation, production et accès au document
Commission Afnor CG46/CN357
Françoise Bourdon
La commission de normalisation CN357 1 a pour objectif majeur de contribuer au développement de normes ouvertes et génériques assurant l’interopérabilité entre les différents secteurs d’activité concernés par l’information et la documentation. Présidée par Françoise Bourdon (BnF, Agence bibliographique nationale), elle est composée d’experts d’horizons divers : bibliothécaires, documentalistes, archivistes, experts du secteur audiovisuel et de l’enseignement professionnel. Son programme de travail est mis en œuvre par différents groupes d’experts et s’articule autour de cinq grands thèmes.
Le document numérique structuré
Trois groupes d’experts travaillent chacun sur une « définition de type de document » (DTD) :
– DTD EAD (Encoded Archival Description, 2e éd. 2002) pour les descriptions archivistiques ;
– DTD EAC (Encoded Archival Context, février-août 2004) pour les notices d’autorité noms de personnes, collectivités et familles, utilisées par les archivistes ;
– DTD TEI Lite (sélection d’éléments de la Text Encoding Initiative, 1998) qui contribue à donner de la valeur ajoutée à un texte numérique. C’est dans le prolongement de travaux sur les métadonnées des thèses déposées sous forme numérique que la traduction de la DTD a été entreprise, la DTD TEI étant utilisée pour la structuration des thèses.
En traduisant le dictionnaire des éléments de l’anglais vers le français, chaque groupe d’experts contribue à la promotion de la DTD sur laquelle il travaille en facilitant sa diffusion et son utilisation parmi les professionnels français. Le travail est généralement complété par un guide d’application de la DTD en France.
La description bibliographique des manuscrits modernes et contemporains
En 2002, les études réalisées dans le cadre du projet de numérisation et d’encodage en EAD du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France ont souligné l’absence de norme française pour la description des manuscrits. En 2003, le groupe d’experts a fait une étude préalable de faisabilité qui dresse un panorama des pratiques en cours en France et dans plusieurs pays de grande tradition bibliographique. Le groupe a constaté qu’il n’existait pas de document de référence immédiatement utilisable, mais a identifié plusieurs sources qui pourraient servir de base à l’élaboration d’une norme Afnor, notamment la Norme générale et internationale de description archivistique (ISAD(G)) et Archives, personal papers and manuscripts (APPM). La prochaine étape sera l’élaboration d’un schéma de norme reprenant les principes et le cadre de ces deux documents de référence. Par souci d’efficacité et pour répondre aux besoins actuels des bibliothèques françaises, il a été décidé de restreindre le champ de cette future norme aux manuscrits modernes et contemporains.
La description bibliographique des documents publiés
Les descriptions bibliographiques internationales normalisées (International Standard Bibliographic Descriptions, ISBD) évoluent pour prendre en compte les nouveaux types de ressources (les sites web par exemple) et les nouvelles spécifications fonctionnelles des notices bibliographiques (Functional Requirements for Bibliographic Records, FRBR). Il convient donc de faire évoluer en parallèle les normes Afnor de description bibliographique.
Ainsi la publication en 2002 d’une version révisée de ISBD(M) [monographies] entraîne l’actuelle révision des fascicules de documentation Z 44-050 (1989) Catalogage des monographies–Rédaction de la description bibliographique et Z 44-073 (1991) Catalogage des monographies–Rédaction de la description bibliographique allégée. L’étape suivante sera la révision du fascicule de documentation Z 44-063 (1999) Catalogage des publications en série–Rédaction de la description bibliographique pour le mettre en conformité avec le nouvel ISBD(CR) [ressources continues] publié en 2002.
Le suivi des normes internationales Codes de pays et Codes de langues
– ISO 3166 : Codes pour la représentation des pays et leurs subdivisions. La France anime le groupe de travail international Codes pays, dont la principale norme est l’ISO 3166, composée de trois parties : codes pays, codes pour les subdivisions des pays, codes pour les noms de pays antérieurement utilisés. En mars 2003, s’est tenue à Saint-Mandé la réunion internationale du TC46/WG2 et de l’Agence de maintenance de la norme. Il a été décidé de lancer trois nouveaux projets : codification des noms de pays historiques (sur la base de la norme Afnor expérimentale XP Z 44002 de 1997), codification du nom des espaces maritimes et codification du nom des organisations internationales.
– ISO 639 : Codes pour la représentation des noms de langue. Cette norme, homologuée au niveau français, est gérée conjointement par les TC46 et TC47 de l’ISO par le biais d’un Comité mixte consultatif dans lequel la France est membre votant. Environ 470 langues sont actuellement codées. En plus des travaux courants qui portent sur l’examen des demandes de création de nouveaux codes, des projets sont en cours pour permettre un traitement élargi des langues (6 000 langues concernées), leur organisation par famille, etc.
Modélisation conceptuelle des informations relatives au patrimoine culturel
Un groupe de recherche de l’Icom-Cidoc(Conseil international des musées, Comité international pour la documentation) travaille depuis 1994 à définir un modèle conceptuel orienté objet qui vise à dégager la sémantique commune des informations engrangées par les musées sur les objets qu’ils conservent, par-delà les différences des moyens mis en œuvre pour coder ces informations. Ce modèle, Cidoc CRM, est actuellement en passe de devenir une norme ISO sous la référence DIS 21127. La CN357 participe à la fois aux travaux de l’équipe de l’Icom-Cidoc et au groupe de travail de l’ISO TC46 qui en assure la « traduction » dans le formalisme propre à l’ISO. C’est également un outil de dialogue entre le monde des bibliothèques et celui des musées.