Du catalogue de la bibliothèque aux ressources du web
applications documentaires de la génération de liens contextuels
Marc Maisonneuve
Marc Maisonneuve est bien connu des professionnels comme l’un des principaux consultants en matière d’informatisation des bibliothèques. Il est notamment l’auteur, chaque année, d’une recension indispensable du marché des logiciels documentaires, publiée dans Livres Hebdo.
Même si son ouvrage évoque, en plus approfondi, ce travail, il s’intéresse à une catégorie particulière et novatrice de logiciels qu’on hésite à qualifier de documentaires. Ces outils servent à générer automatiquement des liens de type URL (Uniform resource locator, « l’adresse » d’un document sur le web) à partir d’une recherche effectuée par un usager, ou à adapter une requête exprimée par un usager de façon à simplifier et améliorer l’efficacité d’utilisation des bases consultées sur le web.
Ces logiciels, si avancés soient-ils, sont déjà là, presque invisibles, et nous les utilisons souvent sans le savoir : ce sont eux, par exemple, qui proposent aux clients d’une librairie ou d’une boutique vidéo en ligne d’acquérir tel ou tel produit, « en rapport » avec celui dont on vient de passer commande. Bien évidemment, l’approche de l’ouvrage est strictement documentaire et s’intéresse aux applications de ces progiciels dans le cadre d’opac ou de portails documentaires initiés par les établissements.
L’essentiel de l’ouvrage consiste en une analyse extrêmement détaillée des huit logiciels disponibles sur le marché français. Comme toujours, ce type d’étude, si remarquable soit-il, est extrêmement périssable, compte tenu du développement du marché des logiciels documentaires, surtout appliqués à l’Internet.
Paradoxalement, c’est la présentation de l’offre qui retient surtout l’intérêt : une présentation succincte des différents types de logiciels spécialisés et de leurs types d’applications, s’accompagne de « quelques précisions sur la technique de génération des liens contextuels » tout bonnement passionnante. Elle fait appel à des notions relativement connues, comme le Dublin Core, XML et Z 39.50, et à d’autres dont la dissémination en bibliothèque est pour l’instant plutôt restreinte, l’OpenURL par exemple. Pourtant, ce type d’outil pourrait favoriser l’utilisation des métadonnées, dont le développement via XML (EAD, Encoding archival description ; TEI, Text encoding initiative) peine à s’imposer.
On regrette que cette partie introductive, si riche, ne soit pas plus étoffée, car elle ouvre des perspectives qui auraient pu être affermies par des sources bibliographiques (mais ce n’était pas le propos de l’ouvrage). Les connaissances techniques que les auteurs présupposent à leurs lecteurs font réserver l’ouvrage aux bibliothécaires férus d’informatique documentaire, mais il ne fait aucun doute que les outils ici décrits sont appelés à jouer un grand rôle dans l’avènement des bibliothèques électroniques.