Comment rédiger une bibliographie

par Jean-Philippe Accart

Arlette Boulogne

avec la collaboration de Sylvie Dalbin. Paris : ADBS : Nathan, 2002. – 126 p. ; 18 cm. – (128. Série Information/ Documentation). ISBN 2-09-1909977-1 : 8,10 €

La rédaction d’une bibliographie présente bien des difficultés et des embûches : chaque éditeur, chaque revue possèdent leurs propres règles de rédaction et les normes et standards adoptés (notamment par les périodiques scientifiques) ne contribuent pas à éclaircir le sujet. Tout étudiant est confronté à cette question durant la rédaction de son mémoire ou de sa thèse, et se sent un peu perdu face à cette difficulté supplémentaire ; le chercheur habitué à écrire des articles publiés dans la presse scientifique doit s’enquérir des règles de la revue dans laquelle il souhaite publier, règles qui diffèrent d’un périodique à l’autre (les standards américains semblent cependant s’imposer). Toutefois, une bibliographie correctement rédigée, n’omettant aucun des éléments constitutifs, est très importante pour le lecteur futur de l’ouvrage, article ou thèse publiés : c’est un outil qui permet de vérifier la véracité des sources citées, de contrôler si l’auteur se réfère aux auteurs essentiels du sujet qu’il traite ; c’est également une piste de recherche et de lecture supplémentaire. Une bibliographie sérieuse et correctement rédigée donne une valeur ajoutée certaine à un document.

L’ouvrage d’Arlette Boulogne, directrice de l’Institut national des techniques de la documentation (INTD-CNAM) et par ailleurs spécialiste de la bibliographie, nous oriente efficacement dans ce dédale de règles et de normes. Ouvrage synthétique mais complet, il aborde différents aspects de la rédaction d’une bibliographie.

Après une introduction en forme de définitions et de rappels sur la bibliographie (pourquoi, comment, en quelles circonstances la rédige-t-on ?), le premier chapitre de l’ouvrage est consacré aux différents éléments nécessaires pour la description de documents (norme ISO 690). Dix ensembles de données indispensables à spécifier sont regroupés : les mentions de responsabilité ; le titre ; l’édition ; celles spécifiques aux publications en série ; la production du document ; les caractéristiques techniques et matérielles ; la collection ; la disponibilité et l’accès des documents électroniques ; le numéro international normalisé du document ; les notes. Chacun de ces éléments donne lieu à des exemples qui rendent plus claire la démonstration.

Le deuxième chapitre développé ensuite concerne les éléments de données par catégories de documents. Ces catégories sont au nombre de trois : les monographies, les publications en série et les parties composantes, c’est-à-dire les chapitres de livres ou les contributions. Afin de clarifier ces différentes catégories, l’auteur nous donne une liste exhaustive des différents types de documents qui s’y rapportent, avec des définitions, le plus souvent issues des normes. Des documents comme le multimédia, le message électronique, le phonogramme, le fac-similé sont ainsi définis, puis pour chacun d’eux sont indiqués les éléments nécessaires à sa description. Finie donc l’angoisse de l’étudiant, du rédacteur ou du chercheur, angoisse de savoir si aucun élément n’a été oublié, si l’ordre est bien respecté.

Le troisième chapitre aborde la rédaction de la bibliographie elle-même, notamment le choix des documents à référencer, la catégorie de bibliographie à choisir, l’écriture des références, leur classement. La citation est également détaillée. L’index de la bibliographie et sa présentation générale terminent le chapitre.

Le quatrième chapitre présente quatre formes de bibliographies : systématique, systématique et chronologique, alphabétique des noms d’auteurs, thématique. Il s’agit en fait des documents ayant servi pour la rédaction de cet ouvrage, dont un certain nombre parus en documentation. On peut cependant regretter des oublis dans cette liste, certains ouvrages ayant marqué la documentation et le métier de documentaliste ces dernières années ne sont pas cités au profit d’ouvrages plus anciens. Mais tout auteur est bien évidemment libre de ces choix, les choix étant aussi révélateurs que les oublis.

Enfin, Sylvie Dalbin, collaboratrice pour cet ouvrage, présente dans un dernier chapitre la bibliographie et l’informatique. Les logiciels actuels, qu’ils soient documentaires ou bibliographiques, offrent un certain nombre de possibilités intéressantes en matière de bibliographie, notamment l’importation et l’exportation de données sous la forme et le classement souhaités. Certains permettent la rédaction d’un texte en intégrant de manière automatique les références bibliographiques : un certain nombre de logiciels sont ainsi donnés en exemple. Pour compléter ce chapitre, des normes sont citées, ainsi que des ouvrages utiles et des sites Internet incontournables.

La collection Nathan Université, publiée en collaboration avec l’ADBS (Association des professionnels de l’information et de la documentation) – la majorité des auteurs sont issus de ses rangs – confirme avec ce nouvel ouvrage son intérêt de prendre en compte des techniques documentaires de base comme peut l’être la rédaction d’une bibliographie. Souhaitons qu’elle continue dans cette veine éditoriale afin d’enrichir la littérature sur des sujets qui nous intéressent au premier chef.