BIBLIOthèque(s), revue de l'Association des bibliothécaires français, n° 1, mars 2002 et n° 2, avril 2002
Si nous avions salué ici même (BBF, 2002, n° 3) la mue récente de La Revue des livres pour enfants, c’est à une véritable renaissance que l’on assiste à propos de l’ancien Bulletin d’informations de l’Association des bibliothécaires français : nouveau titre, nouvelle maquette, nouveaux contenus, nouvelle périodicité, nouvelle équipe.
De nouveaux contenus…
Il s’agissait de « professionnaliser cette publication », explique Gérard Briand, président de l’ABF. L’ABF a donc recruté une rédactrice en chef (Virginie Kremp) et a doté la revue d’une secrétaire de rédaction (Dominique Pradat) et d’un comité de rédaction. L’objectif est de publier 6 numéros annuels (8, à terme) d’une centaine de pages chacun.
La force de la revue est celle de l’ABF : le nombre des adhérents, des militants, des partenaires, des amis de l’ABF forme un riche vivier d’auteurs potentiels. Par ailleurs, le traitement de l’actualité de la profession s’accompagne d’une ouverture vers l’interprofession, en particulier vers les libraires. C’est ainsi un regard vers les régions, les pays étrangers (l’Italie dans le n° 1, le Québec dans le n° 2) ou les autres professions du livre qui enrichit l’habituel traitement du monde des bibliothécaires. Beaucoup d’auteurs, beaucoup de sujets : que demander de plus ?
La différence avec le BBF est, sans doute, plus sensible qu’avant – différence et complémentarité comme le rappelle Gérard Briand dans l’éditorial du n° 1. Des textes plus courts, beaucoup de brèves, beaucoup d’illustrations – mais la différence porte-t-elle sur l’indépendance éditoriale, comme semble le suggérer Dominique Lahary 1 ?
… pour de nouveaux objectifs
L’ABF compte environ 4 000 adhérents : comment faire un bulletin destiné à être lu par tous ses membres ? En jouant deux cartes : la lisibilité et l’actualité.
Lisibilité : la maquette est scindée en deux parties, une partie dossier et une partie magazine. Le dossier thématique (n° 1 : Italie, n° 2 : S’associer, n° 3 : Voyage en Champagne-Ardenne, n° 4 : Bibliothèques et intercommunalité, etc.) traite soit de sujets d’actualité, soit de débats en cours. Il occupe environ la moitié de la revue. La partie magazine comprend des rubriques sur l’actualité de l’ABF, l’actualité de la profession et l’actualité de la production éditoriale (critiques de livres) – rubriques à vrai dire peu visibles dans la maquette.
Actualité : c’est, on le voit, le maître mot de la nouvelle revue. Ce qui pose évidemment quelques inévitables problèmes à cause des délais de fabrication de la revue ou de la difficulté à faire remonter l’information – ainsi, rendre compte en avril 2002 d’une journée d’étude qui s’est déroulée en octobre 2001 (je ne jette pas la pierre, le BBF rencontre bien sûr les mêmes problèmes). Les rubriques de la partie magazine sont d’ailleurs, si j’ai bien compris, tributaires de cette actualité : ainsi la rubrique « Patrimoine » présente dans le n° 1 ne l’est plus dans le n° 2, alors que, inversement, la rubrique « Bibliomonde » apparaît pour la première fois dans le n° 2.
Si la moitié de l’ambitieux pari de cette nouvelle revue semble bien engagée (la lisibilité : on a envie de l’ouvrir, de la feuilleter, de la lire), c’est à l’usage que l’on verra si l’autre moitié du pari, concernant l’actualité, peut l’être aussi.