ABI Technik : Zeitschrift für Automation, Bau und Technik im Archiv-, Bibliotheks- und Informationswesen, année 2001, n° 1 à 4
En rendant compte pour la troisième année consécutive du contenu d’ABI Technik 1, une question s’impose : quels sont les changements importants ? Les évolutions marquantes dans le temps ? À part le fait que le n° 2 présente une maquette « rajeunie », des couleurs plus vives et une mise en pages moins serrée, donc que la revue est plus « lisible », on ne constate aucune modification de fond.
La bibliographie désormais traditionnelle sur la construction des bibliothèques publiée chaque année 2 – et dont le rédacteur en chef vante le caractère unique dans l’éditorial –, est toujours aussi décevante, et ce sur au moins deux plans : elle ne donne aucune indication, même sommaire, du contenu des articles cités et on y relève des erreurs 3.
Préoccupations allemandes
En compensation, plusieurs autres articles 4 donnent un aperçu plus précis et cohérent des questions qui préoccupent la profession en Allemagne aujourd’hui. Pour l’année 2001, trois thèmes principaux ont pu être identifiés :
– le bâtiment et la construction, qui sont les thèmes centraux de cette revue sous-titrée : « revue pour l’automatisation, la construction et la technique dans les archives, bibliothèques et tout autre centre d’informations » ;
– la conversion des données, c’est-à-dire la palette des procédés de numérisation et reconnaissance optique de caractères (y compris la rétroconversion des catalogues de bibliothèques et d’archives) ;
– la préservation physique des collections allemandes au sens large du terme, à savoir les collections conservées dans les archives, les bibliothèques et les musées.
Le rapport de Heiner Schnellig 5 souligne les difficultés rencontrées par certaines universités allemandes, surtout dans les « nouveaux » Länder, pour organiser leurs bibliothèques de façon plus rationnelle, et en particulier, pour regrouper les services de l’une des plus anciennes universités : la bibliothèque centrale et la pléthore des bibliothèques de faculté, de département et de laboratoire éparpillés dans des locaux situés dans la ville de Halle et sa périphérie. Une plus grande centralisation des services s’impose afin de mettre fin à la trop grande décentralisation qui a dominé dans le passé, surtout pour une institution ayant des responsabilités allant bien au-delà de celles d’une bibliothèque universitaire, à savoir également aux niveaux régional et national. L’auteur conclut par une réflexion sur l’interdépendance entre les questions architecturales (la construction ou la transformation d’un bâtiment, son aménagement, etc.) et la structure interne de l’université. Pour atteindre le but fixé, l’évolution de l’organisation de l’université doit aller de pair avec les projets de construction – et vice versa.
Cheval de bataille des bibliothèques allemandes durant les deux dernières décennies 6, la rétroconversion des catalogues s’est avérée très coûteuse et extrêmement lente. Son objectif était l’intégration des notices catalographiques dans un réseau, afin que ces informations soient accessibles à un large public, et pour permettre l’échange des données entre réseaux. Les avancées en matière de reconnaissance optique des caractères (OCR) et des logiciels dits « intelligents » ainsi que l’évolution rapide d’Internet ont entre temps ouvert d’autres perspectives. Bernd Dugall 7 présente un projet en cours dans le Land de Hesse, projet qui a pour but de donner un accès rapide aux catalogues de huit bibliothèques de recherche (environ 8 millions de notices à traiter dans l’intervalle de trois ans à un coût plutôt modique).
Dans le n° 3, Eberhard Pietzsch 8 tient un discours semblable : il décrit une technique qui permet d’exécuter des recherches rapides et pertinentes sur les textes des fichiers manuels convertis par le processus d’OCR. La consultation de ce « catalogue d’images » (Imagekatalog) est possible à travers le langage web « Perl » et par la structure « My-SQL » ; ce mode d’interrogation paraît très efficace et, de plus, il permet sa mise à disposition sur Internet.
Préservation des collections
Le thème de la préservation physique des collections allemandes est le dernier thème auquel ABI Technik a consacré une place dans ses pages. Sous la rubrique « Communications » (Nachrichten) du n° 2, nous apprenons la création récente de « l’Alliance pour la préservation du patrimoine culturel en Allemagne ». Initiée par la bibliothèque d’État de Bavière, avec des correspondants dans plusieurs autres Länder, l’association tente de rapprocher deux points de vue à ce sujet. Dans l’ancienne République fédérale d’Allemagne, la forme prépondérante de conservation consiste à microfilmer les fonds en péril en mettant l’accent sur la qualité de la copie. La Deutsche Bücherei à Leipzig, cependant, favorise la désacidification de masse des fonds dont la survie est mise en question, car elle estime de la plus haute importance la conservation des ouvrages eux-mêmes.
L’article de l’archiviste Hans Peter Neuheuser 9 plaide pour une plus grande interconnexion des services responsables de la préservation des objets culturels matériels et propose la coopération étroite entre ces institutions. Dans cette perspective, il présente une série de dix modules illustrant les modes d’action utilisables tant par le personnel des archives que par celui des bibliothèques et des musées. Parmi les sujets traités, on trouve bien sûr la gestion des lieux (y compris l’organisation des locaux, le magasinage, le contrôle climatique), les différentes techniques actuelles de conservation, leurs avantages et leurs limites, ainsi que le matériel se prêtant à la sauvegarde, les principales méthodes des « premiers soins » s’il y a urgence.
À côté de ces articles un peu plus approfondis, ABI Technik fournit une vaste gamme d’informations éphémères, dans un contexte d’évolution technologique rapide. Notons particulièrement la rubrique « Vu sur Internet » qui indique des sites intéressants ou remarquables. Certaines publicités rédactionnelles font preuve d’une certaine utilité ; en revanche, l’augmentation du nombre des publicités « pures » peut être moins appréciée.