Les nouveaux rôles de la documentation en santé.

Corinne Verry-Jolivet

L’ADBS (Association des professionnels de l’information et de la documentation) et la région Nord-Picardie ont organisé, les 12 et 13 octobre 2000, à la Caisse régionale d’assurance-maladie (Cram) Nord-Picardie de Villeneuve d’Ascq, deux journées consacrées aux nouveaux rôles de la documentation en santé.

Destinées aux professionnels de la documentation de l’industrie pharmaceutique, des hôpitaux et de la recherche biomédicale en général, elles visaient à faire le point des questions actuelles qui se posent à ce secteur, en matière d’accès à l’information. Une part importante a été consacrée au perfectionnement des connaissances, grâce aux ateliers de la deuxième journée.

Gestion des connaissances et accès à l’information

Les communications étaient articulées autour de quatre grands thèmes.

Autour du thème de la gestion des connaissances, l’exemple de l’industrie pharmaceutique a permis de dégager les différents types d’information et de gestion (documentaire, stratégique, économique) et d’expliquer comment, à partir de points communs comme l’archivage ou le travail en réseau, les technologies actuelles peuvent apporter des solutions pour rendre compatibles ces différentes approches.

Dans la deuxième partie, la présentation de plates-formes d’accès à l’information (Inserm, Cram, Institut Pasteur de Lille) a concrétisé à la fois cette diversité des approches et la richesse des solutions techniques. Dans un autre domaine, l’accès à l’information de santé au Cerfep (Centre de ressources et de formation à l’éducation du patient de la Cram Nord-Picardie) est un bon exemple d’intégration de données accessibles à la fois à des professionnels, des universitaires et des patients, grâce à un réseau de partenaires.

Information médicale et revues

Le troisième thème était consacré à l’évaluation de l’information médicale publiée dans les revues. Outre l’aspect strictement méthodologique, la présentation du réseau international de la Cochrane Library a montré comment ce type d’organisation permet d’alimenter et de diffuser des revues systématiques (synthèses, résumés critiques) sur l’efficacité des stratégies thérapeutiques. De même, la médecine factuelle ou Evidence-Based Medicine (médecine fondée sur les preuves) s’appuie sur des bases de données qui proposent des méta-analyses, des recommandations, des analyses critiques, en plus des bases bibliographiques classiques.

En dernière partie, la présentation de la plate-forme d’accès aux revues électroniques du Service commun de la documentation (SCD) de Nancy I, qui participe au consortium COUPERIN (COnsortium Universitaire pour les PÉRiodiques Numériques), fut une bonne mise au point des questions qui se posent aujourd’hui dans les négociations avec les éditeurs : accès à l’intégralité de leur catalogue, accès croisé aux collections des partenaires, accès aux années antérieures, formats, coûts.

Devant le dynamisme évident du secteur biomédical et la synergie entre les différents acteurs, Florence Wilhelm, présidente de l’ADBS, a conclu en constatant la diversité des compétences dans ce secteur, qui n’a pas empêché, bien au contraire, l’émergence d’un langage commun et de points de rencontre. La complexité des métiers et des techniques fait appel à des connaissances de plus en plus nombreuses, qu’il est nécessaire de mettre en commun. Les professionnels ont su trouver de nouvelles formes d’organisation, de services et de prestations. La richesse des outils permet d’aller vers les utilisateurs, avec une souplesse dont on dispose depuis peu. Sans déserter les centres de ressources, qui offrent par ailleurs de nouvelles possibilités, les utilisateurs attendent une information ciblée, « à domicile », obligeant à offrir une gamme de produits d’information de plus en plus diversifiée et de qualité.