Euroréférentiel I & D
référentiel des compétences professionnels européens de l'information et documentation.
L’European Council of Information Associations publie aujourd’hui le Référentiel des compétences des professionnels européens de l’information et documentation, grâce à des travaux français, mais aussi espagnols et britanniques. En effet, en 1998, l’ADBS (Association des professionnels de l’information et de la documentation) publiait le Référentiel des métiers-types et compétences des professionnels de l’information et documentation 1. Il s’agissait alors de décrire des métiers-types, d’identifier les compétences (en tant que savoirs et savoir-faire) mises en œuvre et de recenser les aptitudes à l’échelon national.
Une première étape
Aujourd’hui, c’est l’échelon européen qui est visé puisque le projet DECID (Développer les Euro Compétences pour l’Information et la Documentation), élaboré par l’European Council of Information Associations, a été adopté dans le cadre du programme européen Leonardo Da Vinci. Cette publication représente une première étape. Elle ne recouvre, aujourd’hui, que les compétences d’un champ professionnel cependant plus large qu’en 1998 et susceptible de concerner aussi des bibliothécaires et des archivistes tout au moins pour certains aspects de leurs activités.
À partir des référentiels des associations française et espagnole et de sources britanniques similaires, les compétences ont été recensées, précisément identifiées et analysées. La certification et la formation continue constituent les objectifs principaux de ce travail. Les auteurs rappellent eux-mêmes les limites inhérentes à la construction de ce type d’outil : il reflète une situation à un moment donné et ne peut rendre compte des particularités propres à un pays et a fortiori à une entreprise.
Trente domaines de compétences
Trente domaines de compétences – « entendues comme l’ensemble des capacités nécessaires à l’exercice d’une activité professionnelle et la maîtrise des comportements requis » – sont présentés et répartis en quatre groupes : spécifiques à l’information et à la documentation; communication; gestion et organisation; savoirs fondamentaux appliqués à l’information et documentation (dans ce groupe, tous les savoirs utiles sont rassemblés).
Chaque domaine de compétence est présenté selon quatre niveaux : sensibilisation, connaissance des pratiques, maîtrise des outils et maîtrise méthodologique. Chacun de ces domaines fait l’objet d’une définition avant sa description par niveau et est complété par des renvois (pour les domaines de compétence spécifiques). Les compétences référencées sont complétées par une quinzaine d’aptitudes reprises du Référentiel des métiers-types et compétences des professionnels de l’information et documentation.
On ne peut que saluer la publication d’un tel document qui constitue un outil supplémentaire tant pour ceux qui exercent dans ce secteur d’activité, que pour ceux qui les emploient ou qui les forment, cette fois non plus à l’échelle nationale, mais à l’échelle européenne.
Cet outil est également intéressant pour des bibliothécaires. Ainsi, la description de certains domaines apparaît pertinente : celle de la Gestion des collections et des fonds, celle de la Recherche de l’information, par exemple. Pour d’autres domaines, ce référentiel reste utile si, au préalable, l’on tient compte du décalage résultant de la différence du champ d’activité professionnelle. C’est le cas pour l’Ingénierie de la formation, les Techniques de diagnostic, la Communication inter personnelle ou bien encore la Pratique d’une langue étrangère.
Il reste, et les auteurs le précisent, que certains types de compétences propres aux bibliothécaires ne figurent pas dans la publication : celles nécessaires à la mise en œuvre d’activités d’animations ou bien à la conservation patrimoniale des fonds.
Cette publication est présentée comme une première étape qui devra nécessairement être enrichie. On attend avec intérêt la poursuite et l’enrichissement de ce travail innovateur.