Emplois-jeunes, livre et multimédia
Bernard Plouzennec
Plus de 170 personnes ont participé à la journée d'étude, organisée à Pordic (Côtes-d'Armor) le 9 septembre 1999, par l'Agence de coopération des bibliothèques de Bretagne (COBB) et l'Association d'information des collectivités (ARIC), avec le soutien de la Direction régionale du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle (DRTEFP), de la Direction régionale des affaires culturelles de Bretagne (DRAC) et de la Délégation régionale du CNFPT (Centre national de la fonction publique territoriale).
Élus, secrétaires généraux, bibliothécaires, responsables de formation, emplois-jeunes ont participé en nombre à cette journée et ont tenté de répondre aux nombreuses questions posées par l'arrivée de personnes en contrat emplois-jeunes dans les métiers du livre et du multimédia.
Les municipalités de Bretagne ont en effet eu largement recours à ce dispositif. Une étude menée par la COBB et présentée par Geneviève Savoye, chargée de mission – qui a effectué une enquête auprès de 1 300 communes de Bretagne – recense au 9 septembre 1999, 186 contrats : 74 % des bibliothèques bretonnes ont un emploi-jeune dans leur équipe. 65 % de ces emplois concernent les communes de moins de 20 000 habitants et 35 % exercent leur activité dans le secteur du multimédia et des NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication).
Comme l'a rappelé Marine Bedel, conseillère pour le livre et la lecture à la DRAC de Bretagne, les bibliothèques de cette région connaissent depuis le début des années 1990 un essor spectaculaire, mais le nombre de créations de poste n'a pas toujours suivi cette évolution. Les collectivités ont donc saisi l'opportunité des contrats d'emplois-jeunes pour remédier à cette insuffisance quantitative.
Il ressort de cette enquête que les personnes recrutées sont très diplômées (25 % ont un niveau égal ou supérieur à bac+4), mais sont dépourvues de diplômes professionnels. La plupart occupent des emplois mixtes dont le second volet concerne essentiellement l'animation multimédia et NTIC, le développement culturel, l'animation et la médiation du livre.
La formation de ces contrats emplois-jeunes et leur professionnalisation ont bien entendu été au cœur de cette journée. Une majorité d'entre eux s'est inscrite dans ce dispositif pour acquérir une expérience professionnelle, mais aussi pour bénéficier d'une formation.
Les intervenants, qu'il s'agisse de Dominique Arot, du Conseil supérieur des bibliothèques, de Joseph Salvi, de la Direction régionale de l'emploi, de la solidarité et de la formation professionnelle ou d'André Hartereau, responsable pédagogique au CNFPT, ont insisté sur ce point tout en ne cachant pas la complexité du problème, due à la permanence des missions traditionnelles des bibliothèques auxquelles s'ajoutent de nouveaux besoins, donc de nouvelles compétences et de nouveaux objectifs; à la nécessité de lier la professionnalisation de ces activités à celle de la personne sous contrat ainsi qu’à celle des employeurs ; à la nécessité de coopération entre les partenaires institutionnels (CNFPT, DRAC, jeunesse et sport, université, collectivités territoriales), les organismes de formation : CEMÉA (Centre d’entraînement aux méthodes d’éducation active), UBAPAR (Union bretonne pour l’animation des pays ruraux)… et les organisations professionnelles (COBB, ABF…).
Les emplois-jeunes sont demandeurs de formation. Il est urgent de leur proposer un plan de formation qui leur permette d'acquérir et de valider leur compétence, mais aussi de leur donner l'accès aux concours et diplômes professionnels.