Photographie d'un service audiovisuel en bibliothèque universitaire
Les vidéothèques 1 sont récentes dans le monde des bibliothèques la première est née en 1977 à la Bibliothèque publique d'information à Paris. Dans les années 80, avec l'aide de la Direction du livre et de la lecture, la vidéo a été introduite dans les bibliothèques publiques, mais son utilisation est encore dispersée et peu connue dans les bibliothèques universitaires.
S'adressant à un public de vidéothécaires et à tous ceux qui désirent créer un service audiovisuel en milieu universitaire, cette enquête, état des lieux des équipements, des fonds, des matériels et des personnels, est fondée sur le dépouillement de questionnaires envoyés à vingt-cinq bibliothèques : onze établissements à Paris et en Ile-de-France, quatorze en région.
Réalisée par l'association Images en bibliothèques 2, cette étude fait suite aux questions posées par les participants lors d'un stage sur « la création d'un fonds vidéo en bibliothèque universitaire » en octobre 1996.
La vidéo, parente pauvre de la bibliothèque universitaire ?
Ce rapport suit exactement les questions posées et analyse point par point les réponses. Le dépouillement de l'enquête a donc été établi suivant cinq points principaux : les établissements, la bibliothèque, le fonds vidéo, l'étude des besoins, les perspectives d'avenir.
L'audiovisuel est peu utilisé par les bibliothécaires universitaires, il n'est en effet pas reconnu en tant que support pédagogique, quand il n'est pas complètement ignoré. De plus, la formation des vidéothécaires résulte plus d'une culture et d'une passion personnelle, de stages, de la fréquentation des différents festivals que d'une formation de base. Ainsi, 24 % des bibliothécaires interrogés ont une formation initiale ; seuls 12 % ont une formation de type professionnel comme le CAFB Images (Certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire). Phénomène d'autant plus préoccupant que l'audiovisuel est depuis longtemps présent au sein de l'université, soit parce qu'il est enseigné en tant que tel (filmologie, création audiovisuelle...), soit parce que l'université a elle-même un service de production audiovisuelle. C'est le cas par exemple à Nancy ou à Valenciennes.
Les demandes des enseignants ou des étudiants sont ponctuelles et mal connues, car les utilisateurs ne sont pas réellement comptabilisés. Quand il y a un fonds de vidéocassettes, se pose bien évidemment le problème de la gestion du matériel, du choix du support (généralisation du VHS), des droits audiovisuels (prêt à domicile et/ou consultation sur place autorisée à l'intérieur de l'organisme acquéreur) et des achats (souvent plus coûteux que les monographies) qui entrent en jeu.
Si le support vidéo est utilisé dans les enseignements artistiques (histoire de l'art, histoire du cinéma, etc.), il n'est pas tout à fait intégré dans les domaines scientifiques par exemple. Pourtant, des structures comme les « Amphis de la Cinquième », le SFRS (Service du film de recherche scientifique), ou le ministère de la Recherche proposent de plus en plus des outils d'aide à la constitution de fonds documentaires pour les universités.
L'avenir est à la coopération
Outre le résultat du dépouillement de ces questionnaires, ce rapport comprend aussi les textes développés par certains des établissements, des annexes précises envoyées par les professionnels (plans, statistiques, etc.), ainsi que la synthèse de la journée d'étude de novembre 1995 prononcée par Michel Melot.
Annexes et commentaires, très complets, sont riches d'enseignement. Un travail de ce type n'ayant à ma connaissance jamais été fait, il constitue donc un très intéressant document de travail. En effet, les collègues n'ont pas hésité à faire un état des lieux de leurs manques ou de leurs richesses, les établissements les plus avancés dans la constitution, la gestion et l'animation d'un fonds vidéo peuvent donc faire bénéficier les moins bien lotis de leurs expériences et de leurs questions.
Comme pour la lecture publique, cette étude va sans doute permettre de constituer et de développer un réseau et une coopération entre les bibliothèques universitaires et les bibliothèques des grands établissements intéressées par l'audiovisuel. Ces données sont donc très précieuses à plus d'un titre.
De plus, avec l'avènement du multimédia (Internet, DVD...), l'audiovisuel intéresse un peu plus l'université. Ainsi, les professionnels interrogés lors de cette enquête ont le projet à moyen et long terme de construire ou de développer un fonds audiovisuel au sein de leur bibliothèque en coopérant davantage avec les enseignants.