Périodiques sur le Web
Vers une intégration des ressources électroniques
Thierry Samain
A la rentrée 1998, un nouveau service a été mis en place sur le Web du Service commun de la documentation (SCD) Lyon 3 1 : la liste enrichie des titres de périodiques en cours. S’il s’agissait, dans un premier temps, de la simple mise en ligne de cette liste, la conversion du fichier texte initial en format Word, puis HTML, a été l’occasion de l’enrichir, au cours de ces différentes étapes, par des informations supplémentaires que l’accès par le Web rendait naturelles.
A chaque titre de périodique, ont ainsi été associés :
– la localisation de la revue au sein des bibliothèques du SCD ;
– le renvoi, à partir du numéro ISSN, à la notice bibliographique référençant la revue dans la base bibliographique. Cette fonction permet notamment d’obtenir des informations plus détaillées sur l’état de la collection et, de manière plus générale, d’établir un lien entre l’index des titres et le catalogue de la bibliothèque interfacé Web/Z39.50 2.
– un lien, lorsqu’il y avait lieu, avec les sommaires, les résumés, voire le texte intégral disponibles sur le Web (plus de 300 liens le sont actuellement).
Dans un premier temps, la recherche a porté sur les informations mises à disposition gratuitement sur le Web par des éditeurs, des associations ou des établissements publics. La liste dans son état actuel est donc un instantané plus ou moins fidèle des compléments électroniques gratuits à nos abonnements papier. Par ailleurs, d’autres sources d’information sont susceptibles de compléter celles qui sont déjà accessibles par le biais de cette liste :
– l’acquisition de sommaires par le biais d’agrégateurs ;
– l’acquisition d’accès au texte intégral de certaines revues, lorsque l’éditeur le rend disponible, soit sans coût supplémentaire par rapport à l’exemplaire papier, soit en surcoût.
Dans ce cas, les modalités particulières de l’accès – possible uniquement à partir des machines dont les numéros IP font partie des classes transmises à l’éditeur – sont signifiées par une typographie particulière (l’italique).
Une distinction a été effectuée entre les revues dont les sommaires, les résumés ou le texte intégral sont disponibles sur un site Web particulier (généralement, le site de l’éditeur) et celles qui disposent d’un site Web à part entière. Ces dernières ont en effet la particularité de proposer souvent des services supplémentaires (moteurs de recherche sur les archives, index...) et des contenus parfois différents de la version papier (dossiers spéciaux, par exemple).
La mise en ligne d’une liste de périodiques assortie d’enrichissements accessibles par hypertexte et de manière délocalisée impose inévitablement une réflexion sur l’intégration des ressources Web au système d’information.
Vers l’intégration du Web au catalogue
En effet, d’un côté, un catalogue de bibliothèque recense l’ensemble des ouvrages possédés par celle-ci. La forte structuration des informations obtenue par le format bibliographique autorise l’emploi d’un langage de requête évolué et performant ; il est vrai que les requêtes « réelles » apparaissent toujours au bibliothécaire honteusement simplistes au regard des possibilités de l’outil, mais les interfaces Web des OPAC semblent en avoir pris acte par un appauvrissement progressif des modes de recherche standard.
D’un autre côté, les bibliothèques offrent sur leur site Web des services de plus en plus nombreux : accès par Internet à des bases de données, au texte intégral de périodiques, à des sélections de sites Web...
Même si l’OPAC est de plus en plus couramment relié au Web, le système d’information au sens large tend ainsi à se couper en deux entités complémentaires, mais bien dissociées : le catalogue et les services en ligne sur le Web.
Cette dissociation présente des avantages certains (accès rapide aux ressources les plus utilisées et plus grande visibilité des services à haute valeur ajoutée), mais multiplie les points d’entrée à l’information et rend de plus en plus difficile une appréhension globale des ressources disponibles à partir du système d’une bibliothèque.
Les ressources proposées en ligne par le SCD présentent cette dichotomie entre le catalogue et d’autres services, telles la liste enrichie de périodiques ou encore la sélection de sites Web3. Le SCD n’en poursuit pas moins la réflexion sur l’intégration de l’ensemble de ces ressources au système d’information.
Nous distinguons actuellement deux types distincts de documents :
– les compléments d’information (tables des matières, bibliographies...) ;
– les documents « primaires » (texte intégral, sites Web...).
Pour chacune de ces catégories, l’intégration au système d’information est réalisée de manière distincte.
1. Les compléments d’information sont reliés à la notice bibliographique du document correspondant et accessibles à partir de celle-ci, par exemple, la table des matières d’un ouvrage étranger reliée à la notice bibliographique correspondante
2. Les documents « complets » sont catalogués localement ; un lien hypertexte est automatiquement généré au niveau des pages Asp pour la zone UNIMARC 856 $u (URL-Uniform Resource Locator). Les documents électroniques complets sont stockés soit sur le serveur Web diffuseur, soit récupérés sur le serveur Web du SCD pour les ressources libres de droit et intéressant particulièrement les bibliothèques, par exemple, l’accès à partir du catalogue au texte intégral du BBF.
S’il est vrai que l’intégration des ressources en ligne sur le Web au catalogue de la bibliothèque apparaît comme le moyen le plus naturel de rendre au catalogue sa véritable fonction d’accès au document primaire, elle nécessite néanmoins des investissements conséquents et ne peut s’effectuer pleinement que dans un contexte coopératif. Elle rend ainsi particulièrement critiques les points suivants : la structuration des données à la source (SGML...) ; l’accès à des bases réparties via Z39.50 ; la coopération nationale au niveau du stockage et de la description des ressources électroniques (création de centres d’acquisition et de documentation en information scientifique et technique (CADIST) électroniques…