Rapport annuel de l'inspection générale des bibliothèques 1995

par Jacqueline Dubois
Paris : Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, 1996. 48 p. recto ; 30 cm

Paris : Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, 1997. 79 p. recto ; 30 cm

Le Rapport annuel de l'inspection générale des bibliothèques 1995 1 fait l'historique de la reconstitution de l'inspection générale des bibliothèques (IGB), dont l'effectif a été ramené à huit tel qu'en 1988 grâce à l'initiative de François Hinard, alors directeur de l'Information scientifique et technique. Seul manque encore le décret qui formalisera les missions et l'organisation du service.

Sont passées en revue les activités traditionnelles de l'inspection : contrôle et évaluation, activités internationales, participation à des instances scientifiques et techniques, activités administratives très importantes, notamment dans l'organisation des concours, la présidence des jurys et la rédaction des rapports. Quinze établissements, dont des bibliothèques d'universités nouvelles, ont été inspectés. Ont également été engagées trois missions d'expertise et de conseil auprès d'établissements qui ne relèvent pas traditionnellement du contrôle de l'Inspection.

Ceci a permis de faire le point sur la situation des ateliers nationaux de reproduction des thèses (ANRT), des Centres de formation aux carrières des bibliothèques (CFCB), et des Unités régionales de formation à l'information scientifique et technique (URFIST). La Direction de l'Information scientifique et technique a demandé la visite des sept urfist, dont la situation varie considérablement d'un établissement à l'autre. A leur création, les bibliothèques universitaires ont en général été satisfaites des offres de stages, mais comme il n'y a pas, au vrai sens du terme, de politique d'université dans le domaine de l'information scientifique et technique, cette dernière continue donc d'y être très inégalement intégrée. L'administration centrale doit réaffirmer sa tutelle sur les urfist en les situant dans sa politique ministérielle.

Un important programme de contrôle

Le Rapport de 1996, beaucoup plus dense, reprend de façon exhaustive la nouvelle situation de l'inspection générale. La révision des statuts du personnel scientifique des bibliothèques a mis en extinction le corps des inspecteurs généraux ; ce sont maintenant huit conservateurs généraux qui se voient confier le service d'inspection.

Le rapport est très disert sur le fonctionnement du service qui, par rapport à 1995, s'est consolidé dans ses missions au nombre de quatre : contrôle, étude, participation au recrutement et à la gestion des personnels de bibliothèques, participation aux instances consultatives nationales, son organisation matérielle et ses activités. Bien que la consolidation du cadre réglementaire et des moyens de fonctionnement ne soit pas achevée, l'effectif reconstitué a permis de prendre en charge un important programme de contrôle, de visites et d'études thématiques, programme annuel fixé par chacun des deux ministères. En outre, des inspections peuvent également être demandées par les directeurs d'établissement ou les autorités de tutelle.

A la suite des activités classiques de l'inspection, le rapport fait place à un chapitre d'observations sur le fonctionnement des bibliothèques, dont trois sont particulièrement intéressantes :

- assurée par le doyen, la mission d'inspection à Orange a constitué un test d'application du contrôle technique en ce qui concerne la qualité et la pluralité des collections. A l'issue de cette inspection, l'inspecteur a rappelé que « ... le choix des livres relève de l'initiative et de la compétence des bibliothécaires professionnels » et que « la qualité et la diversité sont les critères décisifs et non les points de vue politiques » ;

- la campagne des bibliothèques municipales à vocation régionale (bmvr), menée par la Direction du livre et de la lecture, suscite un programme de constructions de grande importance, et a occupé en conséquence plusieurs inspecteurs. Ces derniers ont été amenés à s'interroger sur certains points, tels que l'adaptation des moyens au fonctionnement des établissements et la mise en place de la coopération régionale ;

- la question de la mise à la disposition des conservateurs d'État pour les collectivités territoriales est un autre sujet de réflexion et de préoccupation tant que les objectifs ne sont pas clairement définis. Une évolution dans le monopole des fonctions de direction des bibliothèques et des musées classés confiées au personnel scientifique d'État est survenue avec la loi relative à la fonction publique territoriale de novembre 1990. La fonction de direction n'est plus la seule possible dans le cadre de la mise à disposition ; ainsi les bibliothécaires d'État peuvent également en bénéficier. Les textes ne sont pas assez précis en ce qui concerne les mises à disposition et les fonctions de direction.

Ces trois derniers sujets ont apporté des éléments nouveaux à la réflexion lancée par le ministre de la Culture en vue de l'élaboration d'une loi sur les bibliothèques, qui s'avère de plus en plus nécessaire. On peut se demander, compte tenu de l'ampleur du champ d'investigation de l'inspection pour les deux ministères de tutelle, si certaines tâches, comme la responsabilité des jurys de concours auxquels beaucoup de temps est consacré, doivent nécessairement lui être confiés et si, malgré le renouveau de huit agents, ce petit nombre pourra durablement y suffire. En effet, les questions abordées sont des questions de fond ; quand elles sont réglées au cas par cas, les solutions peuvent faire jurisprudence, et donner matière à l'élaboration d'une loi-cadre, travail de longue haleine, du ressort de l'inspection.

  1. (retour)↑  Chaque rapport fournit en outre des annexes importantes : les zones d'inspection, les responsabilités de jurys par inspecteur, la liste des travaux et publications de l'igb, l'état des textes la concernant pour chaque année et une liste des sigles utilisés.