La bibliothèque de la faculté Necker

Annie Le Saux

Métamorphosée, le mot n’est pas trop fort pour qualifier la bibliothèque de l’ufr médicale Necker, antenne de la bibliothèque de l’université de Paris V.

Une ouverture adaptée aux publics

Pour qui a connu l’aménagement antérieur, la rénovation, devenue nécessaire par l’obligation de désamianter et de se conformer aux normes de sécurité, et entreprise par l’architecte Claude Leclère, est une réussite. Les contraintes inhérentes au lieu étaient fortes : un volume « ingrat », se résumant à un couloir de 700 m2 (70x10), l’impossibilité de l’agrandir, la nécessité de tenir compte de l’ensemble classé qu’est la faculté de médecine, où se trouve la bibliothèque, construit en 1969 par l’architecte André Wogenscky.

D’un coût de plus de 4 millions de francs, la rénovation de la bibliothèque a été menée à bien grâce à la coopération entre l’université, la faculté et la bibliothèque 1. Une volonté de repenser le fonctionnement de la bibliothèque et les services aux lecteurs a été le fil directeur des travaux. L’élargissement des horaires d’ouverture – du lundi au vendredi jusqu’à 23 h 30 – était l’un de ces préalables et la conception de l’architecture interne a dû en tenir compte : une cloison mobile isole l’espace disponible aux étudiants après 19 h des autres espaces de la bibliothèque (espace chercheurs et espace bureaux). Plus de 150 des 227 places assises sont néanmoins offertes aux lecteurs du soir. Depuis le 3 mars, date de la réouverture de la bibliothèque, on a dénombré 200 entrées chaque soir entre 19 h et 23 h 30, 500 en période de préparation de l’internat 2.

L’autre point fort de cette réorganisation est la possibilité, pour les chercheurs, de venir à la bibliothèque 24 h sur 24. Une carte magnétique personnelle permet d’y pénétrer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, chaque entrée étant, dans un souci de sécurité, enregistrée.

Des espaces harmonieux

Ce nouvel espace s’étend sur trois parties, l’une réservée plus spécifiquement aux étudiants, où sont rangés les quelque 9 000 ouvrages en libre accès que comporte la bibliothèque, l’autre aux chercheurs et la troisième au personnel 3. Une concertation effective a permis de concrétiser certaines attentes des usagers.

Les étudiants, notamment ceux qui préparent l’internat, souhaitaient des box afin de travailler en groupes de quatre à cinq personnes : trois petites salles ont été mises à leurs disposition et leur utilisation permanente, sur réservation, témoigne du succès de ce choix.

Le bruit étant l’une des nuisances que les étudiants reprochaient à l’ancienne bibliothèque, le photocopieur a été retiré de la salle de lecture et installé dans une petite salle à part, et le sol spécialement choisi pour faire le moins de bruit possible. Toujours dans un souci de confort, l’architecte a conçu chaque pièce de façon à ce qu’aucune ne soit aveugle, les salles ne donnant pas directement sur le jour extérieur étant dotées de fenêtres le leur renvoyant indirectement.

L’espace dévolu plus particulièrement aux chercheurs accueille les 400 périodiques de la bibliothèque, dont 150 environ de vivants. Accessible également aux étudiants jusqu’à 19 h, cet espace, séparé de la salle principale de lecture par la cloison coulissante, devient alors un lieu réservé aux chercheurs munis d’un badge. Ceux-ci disposent aussi d’une petite salle de réunion, dotée d’un photocopieur et d’un équipement informatique (trois lecteurs de cédéroms permettent la consultation de plusieurs banques de données), où ils peuvent s’isoler ou recevoir des collègues étrangers. Ils ont également accès à une salle de réunion, plus grande, équipée d’un matériel audiovisuel, qui sert aussi à la formation du personnel et des étudiants thésards.

Devenu fonctionnel et adapté à la demande de deux publics différents, ce nouvel espace offre, dans un cadre agréable, une souplesse d’ouverture qu’apprécient beaucoup les étudiants et les chercheurs.

  1. (retour)↑  Les travaux furent financés sur les crédits de mise en sécurité des universités, accordés par François Bayrou, alors ministre de l’Éducation nationale.
  2. (retour)↑  Ce sont trois étudiants rémunérés par la faculté de Necker qui assurent l’ouverture du soir.
  3. (retour)↑  Marie-France Ruscoe est responsable, depuis un an, de l’équipe de dix personnes (y compris les contrats emploi solidarité), qui constitue le personnel de la bibliothèque.