Les catalogues de musée

Le 7e congrès des bibliothèques d’art s’est tenu à Trieste du 2 au 4 décembre 1996, au Civico Museo Revoltelli, sur le thème des catalogues des collections permanentes de musées, de l’imprimé au multimédia. Il était organisé par BIARTE (Associazione delle biblioteche italiane d’arte, Prato) et par l’Associazione italiana biblioteche Friuli, Venezia, Giulia. La position de Trieste, pont entre l’Europe occidentale et l’Europe centrale, a permis la rencontre, pour la première fois, de collègues de Croatie, Hongrie, Slovénie.

L’évolution des publications des catalogues de grands musées, tels le Louvre ou le Rijksmuseum, fut mise en évidence : ceux-ci autorisent un dialogue constant entre les principales collections publiques européennes depuis le XVIIIe siècle, et jouent un important rôle pédagogique, scientifique et patrimonial. Les simples guides du visiteur, essentiels aux recherches menées dans les musées, sont devenus des publications érudites. Leur évolution est parallèle au développement européen de l’histoire de l’art en tant que discipline scientifique. Une bibliographie internationale les recensant dans leur intégralité serait très utile.

Collections bibliographiques et muséales

Ont été présentés les catalogues de grands établissements qui possèdent des collections bibliographiques et muséales, en particulier certaines bibliothèques nationales possédant des objets, des estampes, ou des photographies. Plusieurs projets et expériences sont très prometteurs, qui visent l’interconnexion entre les catalogues des bibliothèques et des musées. Les mutations technologiques en cours offrent la possibilité de les enrichir par la numérisation des sommaires des revues, des textes de référence, des plans, des images, des enregistrements sonores. Le logiciel Easy Web (système de recherche bibliographique et muséographique), développé par l’Institut universitaire de Venise et la société Nexus, permet des recherches par listes – auteurs, titres, champs –, et des recherches booléennes. Il utilise les liens hypertextes, donne accès à l’image fixe ou animée, au son, aux écrits numérisés en mode texte, et permet d’interroger simultanément des bases distinctes.

Avec le prototype du projet Van Eyck (Visual Arts Network for the Exchange of Cultural Knowledge), dont les principaux partenaires européens sont l’Institut d’histoire de l’art à La Haye, la Witt Library à Londres, Trinity College à Dublin, Birkbeck College à Londres, l’université d’Utrecht et la société Vasari, il s’agit de réaliser une station de travail qui permettra l’accès à différentes bases de données et banques d’images du monde entier.

En Europe centrale

L’Europe centrale fut très présente. Les interventions ont concerné l’informatisation du catalogue des estampes de la Bibliothèque nationale et universitaire de Zagreb, dont la responsable de la collection d’art a donné de nombreux exemples de catalogage en format UNIMARC.

Le National Education Library and Museum de Budapest a le projet de réaliser une banque de données de toutes les collections d’art hongroises. Ont été mis au point la structuration de la base et un vocabulaire contrôlé et commun. Pour cela, la liste autorité américaine, Art and Architecture Thesaurus, de la fondation Getty, a été traduite en hongrois, créant ainsi le Hungarian Art Thesaurus.

Une présentation des principales bibliothèques d’art de Prague en a fait découvrir toute la diversité et la richesse. L’Association des bibliothèques d’art et d’histoire mène des projets coopératifs pour l’automatisation des catalogues, une politique de développement concertée des collections et constitue la bibliographie d’histoire de l’art tchèque qui paraît de nouveau depuis 1994.

Cette rencontre a donné l’occasion d’une réflexion riche sur ces documents, sources essentielles pour l’ensemble des bibliothèques d’art et sur les nouveaux développements informatiques qui vont transformer nos pratiques professionnelles. Déjà l’accès à la base Joconde par le réseau Internet du ministère de la Culture a montré tous les avantages que ce type de consultation apporte aux lecteurs : accès facile et public, rapide, peu coûteux à un catalogue illustré des collections de peintures en France. Une fois de plus, cette dynamique des rencontres européennes a été fructueuse.