Les animations lecture comme remède à la non-lecture ?

par Yvonne Johannot
Dossiers pédagogiques numéro 10, déc. 1995. Marly-le-Roi : Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire ; Promolej. - 122 p. ; 30 cm.issn 1264-3025

Ce document rassemble la plupart des interventions présentées à l'université d'été de Marly-le-Roi, organisée par l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire, en août-septembre 1994.

Christian Poslaniec, de l'Institut national de la recherche pédagogique, dit clairement dans son introduction que les « non-lecteurs » ne sont pas seulement ceux qui maîtrisent insuffisamment la lecture, mais aussi ceux qui « ont peu de goût pour cette activité ». C'est dire d'emblée que les animations proposées ici visent à remédier à la non-lecture, mais plus encore à la prévenir.

Les conférences, les ateliers de témoignage et ceux de mises en situation, les tentatives institutionnelles, et une bibliographie sélective, forment les cinq parties de cet ouvrage.

Quelques idées fondamentales

L'animation lecture est une médiation culturelle entre des livres et des enfants. La lecture est une contrainte, qui, en devenant une contrainte intérieure, est acte de liberté. L'offre de lecture qui va vers le public permet que se mette en place un « comportement de lecteur » qui peut n'être que provisoire, mais qui est une première étape.

La littérature est porteuse d'un système de référence au réel et à la fiction, qui permet à chaque lecteur d'organiser sa fonction psychique selon son propre vécu et sa propre sensibilité. L'enfant doit s'approprier les pratiques culturelles de l'écrit, découvrir ses fonctions et les intégrer. Les représentations de la lecture jouent un rôle prépondérant dans la façon dont elle sera abordée ; la connotation scolaire de son apprentissage est parfois défavorable : il faut l'en faire sortir.

La lecture doit devenir une pratique socialisée et socialisante au cours de laquelle se nouent des relations affectives entre celui qui aide le lecteur à devenir autonome et le lecteur lui-même. L'appropriation de l'écrit est un élément de la politique de la ville auquel des réponses structurelles doivent être apportées.

Chacun des témoignages comporte des relations d'expériences, expositions, concours d'écriture, fêtes et jeux autour d'un livre, d'un récit, d'un héros, lectures publiques, échanges oraux, concours, rallye, etc. Les derniers textes concernent les politiques de la lecture mises sur pied par l'Éducation nationale, la Culture, la Jeunesse et les Sports.

Comme souvent dans les actes de colloques, le point d'interrogation qui, volontairement, figure dans le titre ne reçoit pas ici de réponse réelle... Ces textes encouragent en tout cas toutes les initiatives prises, qu'on souhaiterait cependant plus liées à tous les autres moyens de communication, afin de mettre en évidence les spécificités de la lecture comparée à ceux-ci, chacun porteur d'une richesse qui ajoute quelque chose à notre représentation du monde.