La plus grande bibliothèque de médecine d'Europe

Un nouveau bâtiment

Gernot U. Gabel

Le 4 juin dernier, Anke Brunn, ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur du Land de Rhénanie du Nord-Westphalie, posait solennellement la première pierre du nouveau bâtiment de la Bibliothèque nationale de médecine allemande (Deutsche Zentralbibliothek für Medizin : ZBMed en abrégé). Édifié dans le secteur hospitalier du campus de l’université de Cologne, ce projet sera achevé d’ici moins de deux ans. L’ensemble des coûts de construction, pris en charge conjointement par l’État fédéral (30 %) et le Land de Rhénanie du Nord-Westphalie (70 %), ne devrait pas dépasser la barre des trente millions de marks.

Historique

Lors de la refonte du réseau des bibliothèques allemandes à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la bibliothèque de l’université de Cologne accepta de se charger de rassembler une collection nationale d’ouvrages de médecine.

Cet ensemble, constitué au départ par les fonds substantiels d’ouvrages et de périodiques médicaux conservés in situ depuis 1920, année où la bibliothèque rouvrit ses portes après avoir été fermée plus d’un siècle auparavant (en 1798) par les troupes d’occupation françaises, formait l’essentiel de la section de médecine de la bibliothèque universitaire. Il s’est toutefois rapidement étoffé au début des années 1950 avec la décision de l’Association allemande pour la recherche (Deutsche Forschungsgemeinschaft) de confier sa collection particulière de médecine à la bibliothèque de Cologne.

Passée en 1969 au rang de bibliothèque centrale spécialisée (il en existe au total quatre en Allemagne), cette dernière vit ainsi confirmé son rôle pilote dans le domaine des études médicales. Il lui incombe de rassembler, classer et conserver les publications intéressant la science, la recherche et la pratique de la médecine. Les fonds que lui versent à cet effet les instances fédérales et régionales consacrent l’importance nationale de cet établissement.

Les collections

Les collections de la ZBMed se composent d’ouvrages et de périodiques de médecine, de disciplines scientifiques voisines et d’anthropologie physique. La médecine clinique, la biochimie, la biologie cellulaire et moléculaire, la pharmacologie et la pharmacie y figurent donc en bonne place, ainsi que la santé publique, établissements de soins et études infirmières comprises.

Les périodiques étant d’une importance particulière en médecine, les abonnements sont souscrits quels que soient la langue et le pays de publication. Ils portent sur toutes les revues recensées dans les plus grandes bases de données du domaine, telles Medline et Embase. Les collections rassemblent également les publications gouvernementales et ce qu’il est convenu d’appeler « littérature grise » : actes de colloques, rapports et thèses. La ZBMed, servant de centre de documentation à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), conserve également l’ensemble des publications de cet organisme.

Un bâtiment neuf

Depuis 1970, ses services étaient pour l’essentiel regroupés sur deux des étages du Centre hospitalier universitaire et la bibliothèque avait dû réquisitionner trois annexes temporaires pour faire face à l’accroissement de ses effectifs et de ses réserves. 30 000 volumes venant s’ajouter chaque année à ses collections, les pouvoirs fédéraux et régionaux qui financent conjointement l’établissement ont reconnu la nécessité de lui offrir des locaux mieux adaptés et ont opté pour la construction d’un bâtiment neuf. Cet immeuble de sept étages offrira environ 5 000 m2 d’espace utile aux lecteurs et au personnel. Le problème d’espace se posait en effet de façon cruciale, car, non contente de conserver près d’un million de volumes dans ses réserves, la bibliothèque de médecine accueille également un nombre important de lecteurs venus consulter sur place. Elle reçoit qui plus est une quantité record de commandes émanant d’une clientèle nationale et internationale en constante augmentation. Traitant chaque jour plus de 2 000 prêts entre bibliothèques, la ZBMed est aujourd’hui la bibliothèque allemande la plus active à cet égard.