Le système informatique de la Bibliothèque nationale de France

Annie Le Saux

La date d’ouverture de la Bibliothèque nationale de France est enfin fixée. Même s’il ne s’agit que d’une ouverture partielle – celle du haut-de-jardin, offrant 1 697 places de lecture au grand public –, le 17 décembre 1996 sera une date à retenir dans l’histoire de la bibliothèque.

Mise en place du système informatique

Déterminants pour le calendrier d’ouverture, et responsables en partie du retard, les choix informatiques de l’établissement ont été annoncés à la presse, le 1er octobre dernier, par Jean Favier, président de la BNF et Daniel Renoult, directeur de l’informatique et des nouvelles technologies.

Le futur système d’information de la bibliothèque englobera l’ensemble des pôles : les collections de Tolbiac, les collections spécialisées qui resteront à Richelieu, les centres de traitement technique des ouvrages de Marne-la-Vallée, Sablé et Provins. Deux marchés ont été passés par l’établissement public, l’un pour la réalisation de la phase finale du système intégré, qui donnera accès au catalogue informatisé, à la billetterie, à la réservation des places..., confié à Cap Gemini, en partenariat avec IBM, la CGI et Alcatel TITN Answare, l’autre pour l’équipement informatique – ordinateurs, postes de travail sur PC –, remporté par la société Bull France.

La mise en place du système informatique se fera en trois phases. La première version du système, orientée vers le public, mettra en place, fin avril 1998, les fonctions externes, telles la communication des documents et la consultation du catalogue. La deuxième phase aboutira, en novembre 1998, à la mise en service des activités bibliographiques : acquisitions, catalogage, conservation. Enfin, en mai 1999, le système devrait être livré dans sa totalité.

Ouverture en deux temps

Le 17 décembre prochain, le grand public – âgé de plus de dix-huit ans ou titulaire du baccalauréat –, aura accès au catalogue sur CD-Rom à partir de 80 postes de consultation. Il aura à sa disposition les 180 000 volumes en libre accès – 300 000 volumes et 5 000 titres de périodiques à terme. Ce n’est qu’en 1998 que la BNF offrira un catalogue informatisé unique de quelque sept à huit millions de notices bibliographiques de livres, périodiques, documents audiovisuels... En 1998 également, la bibliothèque de recherche, dite rez-de-jardin, proposera 2 100 places aux chercheurs.

La date précise de l’ouverture de cette bibliothèque – juin, ou, plus vraisemblablement septembre ou octobre – dépend désormais essentiellement des possibilités et des délais de recrutement des agents. Le processus administratif de recrutement sur concours s’étend sur un minimum de six mois, et il manquerait encore, malgré les 350 personnes nouvellement recrutées, trois à quatre cents employés.

Fin 1996, le déménagement – environ dix millions de livres, 350 000 titres de périodiques et un million de documents audiovisuels – commencera. Les séries les moins consultées partiront les premières. Durant cette période, les chercheurs pourront faire revenir les ouvrages de Tolbiac à Richelieu, où la consultation des imprimés continuera de se faire jusqu’à l’ouverture définitive de Tolbiac.

Les deux collections les plus demandées – littérature et histoire – déménageront en dernier et entraîneront un mois de fermeture de la bibliothèque au public : ce sera la seule. Durant ce mois, un important programme de formation du personnel au nouveau système informatique sera mis en place.

Puis, les départements spécialisés – estampes, manuscrits, cartes et plans, monnaies, médailles et antiques, arts du spectacle, musique – se redéploieront, rue de Richelieu, dans une partie des espaces restés vacants.