La formation en question à l'Université Laval

Françoise Montbrun

Du 23 au 25 octobre 1995 un colloque sur la « formation documentaire », selon l’expression canadienne, a été organisé par l’Association des responsables de bibliothèques et centres de documentation universitaires et de recherche d’expression française (ABCDEF) et en particulier le comité scientifique réuni autour de Claude Bonnelly, directeur de la bibliothèque de l’université Laval à Québec, sur le campus de cette université.

L’objectif était de confronter les conceptions et les pratiques, fort différentes, de la formation à la recherche d’information dans les contextes de l’Europe, de l’Afrique et de l’Amérique du Nord. Etaient relatées les expériences menées dans les bibliothèques de l’université de Lausanne, de la faculté des sciences agronomiques de Gembloux en Belgique, de l’université du Québec à Montréal et de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, ainsi qu’à l’URFIST de Paris.

Plusieurs angles d’approche, psychologique, sociologique et pédagogique ont pu être évoqués par les communications, ou par le travail effectué dans les divers ateliers. Outre l’expérience très particulière menée à l’université du Québec à Chicoutimi par Gilles Caron, ces ateliers analysaient les activités du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) de Montpellier (Marie-Gabrielle Bodart), du Conservatoire national des arts et métiers de Paris (Danielle Bretelle-Demazières), de l’université libre de Bruxelles, en droit (Marianne Xhoffer Wolf) et du point Syfed/Refer de Dakar (Jean-Pierre Denis).

Une réflexion majeure a été centrée sur l’enjeu pédagogique de cette formation qui, bien au-delà de la simple acquisition d’un savoir-faire, agit comme un élément intégrateur au milieu universitaire et un facteur de réussite dans les études. On a écouté avec intérêt l’approche de Jean-Pierre Devroey, directeur de la bibliothèque de l’université libre de Bruxelles sur la valeur et l’importance de la formation documentaire dans la formation universitaire et les éléments livrés par Alain Coulon, professeur à l’université de Paris VIII, à partir de la recherche qu’il y effectue et qui tente d’évaluer la contribution des enseignements de méthodologie documentaire à l’affiliation universitaire. Cette réflexion est poursuivie par le Groupe de recherche sur l’enseignement des méthodologies de l’information (GREMI), animé par Claire Panijel à Paris.

Les actes de ce colloque, dont le thème rejoint en France une préoccupation grandissante, seront publiés par l’ABCDEF.

Parallèlement à cette manifestation se tenait un colloque organisé par l’Association internationale des écoles de sciences de l’information (AIESI) sur le thème des mutations dans les formations et les programmes et une session d’étude conjointe AUPELF-UREF, ABCDEF, AIESI sur les inforoutes francophones.

Les participants, dont une délégation française de seize personnes, ont pu ensuite assister du 26 au 28 octobre à l’important colloque annuel de l’Association pour l’avancement des sciences et des techniques de la documentation (ASTED) du Canada. Cette année le thème était celui de la documentation sans frontières.

Le programme se poursuivait la semaine suivante par une série de visites à Ottawa et à Montréal que nos collègues canadiens avaient très aimablement organisées. Qu’il se soit agi de bibliothèques ou de centres de documentation tel que l’Institut canadien de l’information scientifique et technique (ICIST), ces visites ont suscité un très vif intérêt.

Un déplacement laborieux, mais riche de confrontation et qui marquera nos réflexions à venir...