Le bulletin Critique du Livre français reparaît
Sophie Liéber
Après trois années d'interruption, le Bulletin critique du livre français a reparu avec un numéro lancé en octobre 1995 à l'occasion du Temps des livres.
Créé en 1945, il a été piloté par le ministère des Affaires étrangères pendant 45 ans. Lorsque ce dernier envisage d'en abandonner la tutelle en 1990, l'éditeur Jean-Michel Place crée l'association « Les Amis du BCLF », dont il prend la présidence afin de poursuivre l'exploitation du Bulletin avec l'appui de ce même ministère. En 1992, cependant, la parution s'interrompt : les faibles moyens de l'association ne suffisent pas à surmonter les effets de la crise que connaît alors le secteur de l'édition.
La relance du BCLF s'inspire du souci d'offrir de nouveau aux professionnels du livre et de la lecture, de même qu'au public cultivé et curieux, un outil sélectif, critique et pédagogique, conçu dans un triple but : présenter une vue d'ensemble de l'édition d'expression française, constituer une référence pour l'évaluation des fonds documentaires et servir la promotion du livre français à l'étranger. Chaque numéro mensuel comporte 500 comptes rendus d'ouvrages choisis, concernant toutes les disciplines : littérature, bandes dessinées, sciences et techniques, médecine, sciences humaines, beaux-arts, etc. Ces analyses sont rédigées par un réseau de quelque 300 spécialistes de chaque domaine - universitaires, experts, praticiens - qui apportent bénévolement leur concours.
Présidé par Paul Thibaud, ancien directeur de la revue Esprit, le BCLF repose sur un comité scientifique et sur une équipe que dirige Pierre Parbel, ancien directeur de l'Agence bibliographique nationale à la Bibliothèque nationale de France. Ce périodique bénéficie en outre du soutien du ministère de la Culture, de la Bibliothèque nationale de France et du ministère des Affaires étrangères.
Si le numéro d'octobre concrétise la reparution du Bulletin, il amorce aussi sa transition vers une formule remaniée : tandis que le numéro de novembre s'ouvre aux documents électroniques proches de l'« écrit », de nouveaux outils bibliographiques, visant à assurer une information plus riche et plus rapide, sont en préparation.
Par ailleurs, il est prévu d'élargir considérablement les possibilités d'accès aux données du BCLF grâce à leur diffusion sur disques optiques compacts et sur réseaux télématiques. Parallèlement, le BCLF entend généraliser la cession de ses notices aux bibliothèques intéressées. Il souhaite également étendre son public en direction des librairies.