L'avenir de la télématique

Isabelle Masse

Le 24 octobre 1995, le Groupement français de l'industrie de l'information (GFII) organisait à la Maison de l'Europe, à Paris, une journée d'étude sur l'avenir de la télématique. Dans un contexte - autoroutes de l'information et émergence du multimédia - où techniques et offres sont en constante évolution, le GFII souhaitait faire le point sur la réalité, les faits, les stratégies des principaux acteurs, avec des intervenants spécialisés.

NOUVEAUX PRODUITS, NOUVEAUX SERVICES

France Telecom présentait Kiosque Micro, lancé en février 1995, et qui apportera deux améliorations majeures par rapport au Minitel : accès plus rapide aux services, attractivité et ergonomie des micro-ordinateurs (fenêtres, icônes, souris, etc.). Il devrait permettre de toucher la clientèle des utilisateurs de micro-informatique. Aux données pourront être ajoutées des ressources multimédias, et l'accès à Internet sera réalisé avant fin 1995.

Un comité interministériel, réuni le 16 octobre 1995, a labellisé 170 projets « autoroutes de l'information » comme « projets d'intérêt public » ; trois plates-formes nationales et trente plates-formes régionales d'expérimentation vont être lancées 1. Les plus innovants d'entre eux seront mis en oeuvre prochainement, financés par des aides à la recherche et au développement du ministère des Technologies de l'information et de la Poste. Ce dernier va mettre en commun, avec le ministère de la Culture, des moyens pour soutenir l'édition de produits multimédias destinés à être diffusés sur réseau par la création d'un fonds d'aide à l'édition de produits multimédias en ligne, ainsi que de mémoires optiques (CD-Rom).

La première des trois tables rondes portait sur les bouquets de services, galeries commerciales thématiques et virtuelles regroupant plusieurs « éditeurs » distribués sur un réseau de télécommunication. Ces services en ligne permettent d'accéder par exemple au courrier électronique, à une assistance micro-informatique : réservation de voyages, shopping électronique, accès à Internet, etc. Etaient présents Compuserve, Globe on line, premier « grand magasin » électronique français ouvert sur Internet qui compte parmi ses fondateurs, Le Monde, Encyclopaedia Universalis, Investir, Libération... enfin Microsoft Network et Wanadoo.

DISTRIBUTEURS ET PRODUCTEURS FRANÇAIS

Quelques serveurs français étaient réunis, parmi lesquels Jouve SI, et Questel-Orbit, leader mondial de l'information électronique, spécialiste de l'information sur les brevets et les marques, de l'information scientifique, technique, médicale et chimique, de l'information de presse et d'affaires.

Parmi les producteurs, était présente la Documentation française, dont le ministère des Technologies de l'information et de la Poste a labellisé quatre projets 2 : Logos (base de données sur la France), la Littérature grise administrative (bilans, rapports, etc.), le Répertoire de l'administration française, et le Guide des droits et démarches. L'AFNOR rappelait sa position stratégique : avoir un fonds totalement numérique, et des produits dérivés en ligne, être le point central de référence en France pour la diffusion des données normatives, enfin être solidaire avec les partenaires européens. Elle exprimait aussi son inquiétude à propos des problèmes de sécurité et d'intégrité sur Internet, la volonté de clarifier la nature des solutions de protection, et de trouver des moyens de facturation pratiques et peu coûteux.

  1. (retour)↑  Parmi lesquels par exemple, pour le secteur administratif, Logos de la Documentation française ; pour la culture, Aquarelle de l'INRIA, ou Métafort (Mairie d'Aubervilliers) ; pour la presse, Le Monde, journal électronique ; pour la recherche, Renater II, mise en réseau d'écoles, collèges, lycées (GIP Renater) ; pour l'éducation et le télé-enseignement, Réseau pédagogique Educapole (Conseil régional de Picardie) ou ONISEP TGV ; pour les téléservices, Afnor Normes ou Pages jaunes magiques (France Telecom), etc.
  2. (retour)↑  Cf. dans de même numéro « La Documentation française et les autoroutes de l'information », p. 108-109.