Librarianship and Information work worldwide 1992
an annual survey
London ; Melbourne ; Munich ; New York : Bowker / Saur, 1993. - 24 cm. ISBN 1-85739-066-0
Librarianship and Information Work Worldwide 1992 est le second volume d'une série promise à un bel avenir, il faut l'espérer.
Il s'agit en fait d'une compilation réalisée par divers auteurs anglo-saxons, qui ont décidé de faire chaque année le point sur l'état d'avancement des bibliothèques et de la bibliothéconomie, le volume de cette année étant publié sous la patronage de Maurice B. Line, ancien directeur d'un département de la British Ubrary, et bien connu de la plupart des bibliothécaires qui fréquentent le milieu international des bibliothèques.
Cette compilation est réunie à partir de publications ou d'articles (tous en anglais) de l'année écoulée. Les conclusions qui en sont tirées par les auteurs sont donc forcément limitées par la nature même de leurs sources. Cela permet de vérifier hélas une fois de plus que si l'on ne publie pas, et si l'on ne publie pas en anglais, les réalisations nationales les plus intéressantes risquent d'être occultées, et c'est l'image de marque de toutes les bibliothèques d'un pays qui en est diminuée. Il est déplorable de voir ainsi s'affirmer chaque jour la prédominance de la littérature professionnelle en anglais, mais je ne suis pas sûre que le phénomène soit réversible.
Tous les types de bibliothèques et tous les aspects de leurs activités sont étudiés successivement dans ce volume : bibliothèques publiques, nationales, universitaires et de recherche, spécialisées, etc., dans le cadre du développement des collections, de l'accès à l'information, des services et de la coopération, de la gestion, et de la formation.
Ce tour d'horizon, très complet, permet à Maurice B. Line de dégager trois grands axes d'activité pour l'année 91 ( le vol. 1992 recensant les actions de 1991) : le développement de l'intérêt des bibliothèques pour l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et ses conséquences, notamment en terme d'efficacité ; le développement des activités en réseau, qui est évidemment une conséquence ou un corollaire du premier point, et qui permettra de ne plus voir dans les autres bibliothèques des rivales, mais des partenaires ; et enfin le développement de la formation des bibliothécaires et spécialistes de l'information, qui est un préalable nécessaire aux deux autres points.
Il semblerait qu'il y ait actuellement une crise (de croissance ?) aux Etats-Unis des institutions de formation des bibliothécaires, crise qui devrait déboucher, on l'espère, sur une meilleure intégration de ces institutions dans la vie universitaire et de la recherche. Eh oui, même aux Etats-Unis, on a pu reprocher ce « splendide isolement » aux écoles de documentalistes, bibliothécaires, etc.
N'est-ce pas vers la même époque qu'en France on était en train de repenser la structure et les programmes de notre ENSSIB pour mieux y intégrer la recherche ?
Devant les problèmes quotidiens des bibliothécaires, la réponse donnée en épilogue par Graham MacKenzie tient dans deux pistes suggérées : la pratique de la réflexion stratégique (de type schéma directeur), et la coopération entre bibliothèques. Dans les deux cas, une démarche de recherche de qualité totale doit permettre de progresser.
Pour le bibliothécaire soucieux de s'informer des développements à l'étranger, cet ouvrage, le précédent, et sans doute ceux d'une longue série à venir, devraient être une importante source d'informations, avec une bibliographie extrêmement détaillée, chapitre par chapitre. On pourrait souhaiter que naisse un jour son pendant pour la communauté bibliothécaire francophone...